Récit de la course : La Bouillonnante - 104 km 2015, par Thija_59

L'auteur : Thija_59

La course : La Bouillonnante - 104 km

Date : 25/4/2015

Lieu : Bouillon(B) (Belgique)

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Distance : 104km

Matos : cascadia 10 trouées
sac à dos oxsitis 17l
armyteck wizard
leki micro stick

Objectif : Terminer

2 commentaires

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30-24-24-13-7-6

édition(s) à venir pour suppression des coquilles :)  et ajout(s) éventuel(s)  - édition du 30/04/2015

désolé pour la longueur, l'orthographe ou la grammaire pour ce CR, mais ce récit de l'ensemble me permet de garder une trace pour le prochain ultra :)

Et puis, c'est mon 1er CR pour mon 1er ultra.

Acte 1 – Inscription – mon « précieux »

5 décembre 2014 - veille de Saint-Nicolas, comme beaucoup de monde, la tension augmente, non pas pour le trail nocturne de la Saint-Nicolas auquel je participe avec un collègue, mais pour récupérer (s'arracher conviendrait mieux) le précieux sésame afin d'avoir le droit de participer à la « Bouillonnante » le 25 avril 2015.

Le choix de la distance est fait depuis quelques jours maintenant. Après une Bouillonnante version 56km en 2014, le mois de novembre a permis de valider la progression dans la durée des sorties longues, place à un bon challenge : se préparer pour l'Ultra Bouillonnante : 104km – 4000m de D+/D-.

Le sésame est acquis à 00h13.

Acte 2 – Entraînement

La planification de l'entraînement a été faîte comme suit :

  • novembre et décembre : foncier principalement, un seul entraînement "Terrils" en semaine (le midi, sans bâton),
  • janvier : D+ (1 séance "Terrils" en courant en semaine le midi + 1 en Rando-Course le Week-End avec Bâtons) et vacances au ski,
  • février : D+ et Trail des bosses – 45 km(600m+) sans bâton début février et Trail Aymon 30km (1400 m+) fin février avec bâtons,
  • mars : D+ et WEC fin mars avec Frameries Night Trail (30km 1000m+) le 28 mars sans bâton et le Trail du Val Joly le lendemain (30km 600m+) sans bâton,
  • avril : rappel du D+ et une sortie longue (Rando-Course de 5h 2 semaines avant l'échéance) et la suite selon les sensations avant la Bouillonnante.

La réalisation : à peu près conforme à ce que je voulais (carnet d’entraînement de kikourou à jour de ce point de vue là). 75% de mes sorties longues (mode rando course) se sont faits avec les bâtons emmenés.

Quelques chiffres :

165h (dont 40h avec les bâtons) au total pour 26 semaines de préparation dont :

  • 1 semaine de vacances à la montagne
  • 6 semaine (1 par mois) très allégée
  • 2 dernières semaines avec seulement 2 séances, une cool sur terril (bâtons en mode Marche Nordique), une la veille de la course pour aller chercher les enfants à l'école (avec leur vélo/draisienne) cool aussi

 

1590km dont :

  • 330km de vélo,
  • 170km de ski de piste, 10km de ski de fond, 20 de ski de rando,
  • 210km de route, 850km sur chemins forestiers ou terril.

 

31766m de D+ principalement sur terril :

  • 3300m en novembre,
  • 3600m en décembre,
  • 6800m en janvier,
  • 6900m en février,
  • 7100m en mars,
  • 3600m en avril (avant le trail).


Pas de bobo particulier pour arriver au jour J.  Juste les genous très douloureux sur la face externe à cause du Trail des Bosses qui s'est déroulé intégralement sur sol gelé. Le resemellage des "chaussures de ville" avec une semelle bien usée + une semaine de récupération permettra de sollutionner ces douleurs (que je n'ai pas eu depuis).

J'avais également eu ce type de douleurs en 2014 lors de la prépa et du trail de 56 de la bouillonnante, seulement je n'étais pas à 80% chemin/20% route mais j'étais à 80% route et 20% chemins....

Juste le mesh des cascadia 10 qui s'est déchiré au pli avant intérieur à chaque pied sur 4-5 cm. Tant pis je n'aurais pas d'autres chaussures entre temps (mon revendeur attend toujours la paire promise par brooks pour les échanger) et la poche à eau de mon sac à dos qui s'est percée lors de la dernière sortie longue, poche à eau « Source » que j'avais justement regardé 3j avant cette sortie longue chez D4, achat de cette nouvelle poche à eau réalisé le lendemain.

Mon plan de course : Marche Nordique dans les côtes ou faux plats montants, trottinnage sur le plat, course en descente, et continuer comme cela le plus longtemps possible pour une arrivée prévue en 18h30 avec une estimation assez large.

Je règle l'allure de course de la polar pour réaliser les 104km en 18h30 soit 5,6km/h de moyenne (linéaire).

Acte 3 – le Trail

1- Bouillon

Nous sommes partis à 5, pour ce trail, avec la chance d'avoir comme chauffeur la copine d'un des 2 autres coureurs qui participaient à la Bouillonnante ( les 2 autres sur le 24km), le dernier membre de la voiture a eu un impact considérable pour me rassurer pendant le trajet, merci le chien.... Et donc d'un point de vue logistique, je n'ai rien eu à gérer, puisqu'ils sont venus chez moi pour m'emmener.

Retrait des dossards vers 20h30, comme une lettre à la poste.

Un aller-retour à l'hôtel pour que mes partenaires puissent s'installer et y manger avant qu'ils me ramènent à Bouillon pour 22h40 pour déposer mon sac de consigne.

Gatosport avec les autres dans la salle du restau puis habillage/nok-age/stressage (merci au pote qui m'a filé la carte magnétique de sa chambre d’hôtel pour que je puisse m'y changer tranquillement pendant leur fin de repas).

Route de retour pour Bouillon, parking en bas sans soucis et direction le chapiteau.

Un café une petite heure avant le départ histoire de se réveiller, discussion avec les potes, stressé évidemment mais sans me demander ce que je foutais là pour autant. Discussion avec un autre trailer que je croise régulièrement sur les terrils et qui venait voir le départ du 104 avant qu'il ne fasse le 56 le lendemain, bref l'attente de l’événement s'est plutôt bien passé.

La speakerine qui invite les coureurs à se rendre dans la cour du Château.

La fin du spectacle percussion et lumière du Quatuor une fois dans la cour du Château atteint.

Briefing d'avant course.

Et coup de feu à minuit pour le départ, lançant la meute des fauves prêt à en découdre.

Vu la température et la prévision de pluie, je suis parti en cuissard (court) kalenji, tshirt technique et veste sur le dos.

2 - Le « 30 »

30, 24, 24, 13, 7, 6

30km et 1000m de dénivelée environ sur un parcours effectué en 2014 de jour et qui m'avait semblé assez long. Le départ, tranquille, à la lampe frontale que je ne quitterai plus avant 7h30 le matin, pas trop de stress, un œil sur le cardio pour vérifier que je ne subis pas trop mais tout va bien de ce côté. Première petite côte, je sors les bâtons, je retire la veste que je range dans mon sac. Corbion. Les Crêtes. Frahan. La passerelle enjambant la Semois (01h27 de course – FC à 77% de moyenne). Je range les bâtons en haut de la côte suivante (km 15). Je pense à boire, à manger la moitié d'une barre, mais je n'ai pas envie de plus. J'arrive à manger la 2e moitié de la barre de céréales entamée, je prends un gel. Vers 02h50, apparition d'une petite pluie fine, je profite pour marcher un peu en sortant ma veste et ma casquette de pluie. 02H55, la pluie fine laisse sa place à une belle averse. Il continuera de pleuvoir jusque midi environ même si les dernières heures il s'agit plutôt d'une petite averse que de la grosse pluie qui a pris pas mal de coureurs par surprise. Je reconnais le parcours effectué de jour l'année dernière, je ressors les bâtons au 25e (je ne les rangerais plus), et je ne suis pas surpris de voir le ravitaillement à 30km (pour 27 annoncé) que j'atteindrai en 03h45 avec une FC moyenne à 78% pour cette première partie.

Remplissage de la poche à eau, ha mince, j'ai bu moins d'un litre jusqu'ici pour une barre et un gel. Je prends un morceau de fromage et je repars après 5'15 au ravito.

01h35 d'avance sur mon plan de course en 18h30.

30km - 1000m D+ - 03h45 - FCmoy. 78% - 1 barre sucrée - 2 gels "pâteux" - 1L de boisson

3 - Le « 24 »

24, 24, 13, 7, 6

2e partie de cette première moitié, 24km qui commence par une côte qui n'a pas grand chose à envier à celle du « Wall » un peu (beaucoup) plus loin. 1000M de dénivelée sont attendus. N'arrivant pas trop à m'alimenter je prends un gel au café. Il est très bon. Mais je n'arriverais plus à manger de sucré après ce gel avant de (trop) longues heures. Je me souviens de la pluie, des montées et descentes sur single, ce parcours doit vraiment valoir le coup en plein jour. De nuit, il est difficile. D'autant plus que j'ai mon premier gros coup de barre entre 05h et 06h du matin, la tête qui tourne par moment. Faire le dos rond et attendre que cela passe, faire le dos rond et attendre que cela passe, écouter le musique (mp3) qui m'accompagne depuis le 5e km alors que seul le bruit des coureurs est perceptible, aucun autre son que le chant de la pluie qui tombe sinon. J'arrive à manger la moitié d'une toute petite barre salée maison, puis la 2e moitié environ 1h après. Je continue selon mon plan de course, le ciel s'éclaircit et la forme revient.J'entends à nouveau les oiseaux pépiaient.

Je continue en Marche Nordique dès que ça monte, je cours dans les descentes et sur le plat.

J'arrive au 53e et aperçois le ravito que j'atteins en 07h28.

01h58 d'avance sur mon plan de course en 18h30.

J'ai prévu de m'arrêter moins de 30 minutes, mais cette salle surchauffée commence à m'oppresser : je ne trouve pas mon sac de délestage. Il me faudra presque 8min et avoir retourner tous les autres sacs ou presque pour enfin le retrouver, gros coup de stress.

Mon sac contient la bouffe salée que je peux assimiler depuis que le sucrée ne veut plus passer. Je profite pour virer la moitié des gels restant dans mon sacs, laisser les gels prévus pour la 2e moitié du parcours, prendre avec soulagement mes sandwichs jambons beurre. Je dégage de mon sac à dos la plupart de mes barres sucrées, change de chaussettes, me NOK bien les pieds mais à priori ils n'ont étrangement pas trop souffert depuis le début, réussi à boire 2 soupes au poulet, trempées des brioches coupées dans ma soupe en attendant qu'elle refroidisse. Je refais le plein en eau, je n'ai bu qu'un seul litre de plus depuis le début soit 2L depuis le départ, pas terrible, je surdose légèrement ma poudre énergétique, je range la frontale dans le sac à dos. Et je repars après 27min de pause retapé et content de repartir.

Bientôt l'inconnue... plus que 4km avant d'avancer dans un kilométrage jamais atteint en une seule, et ça ne me fait pas peur.

24km - 1000m D+ - 03h40 - FCmoy. 77% - 1 barre salée - 1 gel liquide café - 1L de boisson

4 - Le « 24 »

Plus que 24, 13, 7 et 6 km

Cette partie avec un peu moins de 600m de D+ pour 24km se passe bien. Je me sens bien. Je récupère quelques coureurs par ci par là principalement dans les descentes que j'arrive à bien courir, je marche très correctement en marche nordique le reste du temps, arrive à manger des moitiés de sandwich toutes les heures, avec ho miracle un gel de temps. Je bois régulièrement, je mange régulièrement, je me sens bien. Alors oui je sais que Monsieur Bubulle dit que quand on se sent bien c'est que l'on va trop vite. Je verrai bien jusqu'où cette plénitude (ce n'était pas une euphorie plutôt de la sérénité) va me porter. Alors oui passer au milieu d'une zone fraîchement et complètement défrichée n'est pas vraiment folichon, mais à part cela, ça va. J'ambitionne même d'espérer terminer cet ultra en moins de 16h00 si j'arrive à maintenir mon état. Je termine ce tronçon en courant sur la route descendante qui mène au ravito à un peu plus de 10 de moyenne. Je ne me suis jamais dit, alors que j'avais dépassé les 56km d'une traite, que cette distance inconnue me poserait éventuellement problème. J'étais .... bien.

J'arrive en 11h08 au 77e (FC à 70% sur ce tronçon), lieu de ravitaillement en eau. Je m'y arrête 4'20 pour vider les chaussures des petits cailloux, il me reste à nouveau un peu moins d'1L de flotte, que je décide de ne pas remplir pour ces 13 prochains kilomètres connus puisque parcourus l'année précédente lors du 56km. 3L de flottes en 11h ça ne fait pas beaucoup.... je vide mes poches et mets à la poubelle 2 gels vides que j'ai pu ingurgiter et l'emballage de mon 1 sandwich (sac congélation zippé + cellophane pour chacun d'eux). Je sors le second sac congélation contenant un sandwich de mon sac à dos que je mets dans une poche de ma veste.

02h25 d'avance sur mon plan de course en 18h30 et je suis limite le couteau entre les dents pour pousser sous les 16h00.

24km - 600m D+ - 03h13 - FCmoy. 70% - 2x 1/2 Sandwich Janbon beurre - 2 gels liquide - 3/4L de boisson

5 - Le « 13 »

13, 7 et 6. 13, 7 et 6. 13, 7 et 6. 13, 7 et 6. 13, 7 et 6....

Je remets en route et me fais régulièrement doubler par les premiers concurrents du 56km qui en sont à 02h30 d'épreuve lors de ce tronçon de 13km et 500m de D+. La différence de vitesse est flagrante, d'autant plus que je suis toujours mon plan de course, marche nordique dès que je dépasse 140 pulsations en courant, néanmoins j'avance toujours dans les descentes quelles qu'elles soient, et je me sens toujours aussi bien. J'attends avec impatience le chemin à flanc de coteaux que j'avais adoré l'année dernière. J'y arrive au bout d'1h45. Premier coup au moral, le chemin qui permettait de courir intégralement l'année dernière ne le permet plus cette année, plus d'une vingtaine d'arbre est tombée (tempête ou coup de vent) et n'a pas été tronçonnée. Tous les 75m, hop on enjambe un ou plusieurs troncs/branches. J'arrive même à me faire peur à un moment à cause du terrain rendu glissant par la pluie et de branchages à enjamber, alors que j'ai (l'impression d'avoir en tout cas) encore des jambes dans les descentes. Je termine ce tronçon de 2 km qui m'aura pris plus de 20 minutes au lieu de 12 escomptées. La pluie a cependant cessé pour laisser la place à quelques timides éclaircies. J'ai encore 02h35 d'avance sur mon plan en 18h30, je profite du rebord du pont pour retirer les cailloux des chaussures, et je repars, mais je n'ai plus le couteau entre les dents alors que je suis toujours bon pour les 16h00.

J'arrive à Frahan à 13h32 (FC à 70% de moyenne sur ce tronçon) (sous un soleil relatif), toujours 02h35 d avance sur une arrivée en moins de 18h35 mais un premier coup au moral avec ce chemin que j'attendais que je n'ai pas « retrouvé ». Poche à 1/2L, je demande à la remplir jusqu'au litre pour continuer jusque Botassart (3,5 L depuis le début). Je mange quelques bout de fromage, un peu de banane, et je repars après 4min45 de ravito en espérant continuer au moins à 5,6 km/h de moyenne pour arriver avant 16h....

13km - 500m D+ - 02h17 - FCmoy. 70% - 2 gels liquide - 1/2 L de boisson

6 - Le « 7 »

Plus que 7 et 6. Plus que 7 et 6. Plus que 7 et 6

7km 450m de D+ pour planter le décor...

Le « Mur » m'est délicat à passer. Plus trop de jambes dans les montées pentues comme cela et j'ai la mauvaise surprise de ressentir une douleur derrière le genou gauche en haut du « Mur ». Le temps de me ravitailler, souffler un peu et je tente de relancer, et là c'est (presque) le drame, je n'arrive plus à trottiner ni sur le plat ni dans les faux-plats descendants. Je peux encore sautiller dans les grosses descentes pentues et à part la marche nordique, le reste n'est plus possible. Je me fais alors rattraper par pas mal de monde sur cette portion, je passe correctement la corde et l'échelle mais après 90km en ayant su courir correctement sans douleur, cette gêne me perturbe beaucoup, d'autant plus que cela fait maintenant plus de 6h que je me dis que je vais essayer de passer sous les 16h de courses et que contre temps me déconcentre énormément ! Quelle poisse ! Commence alors 7km à se traîner la plupart du temps en marche nordique (j'ai même du mal à faire l'extension de la jambe gauche complètement) le long faux plat descendant qui m'aurait permis de garder un peu d'avance sur les 16h ne peut se faire qu'en marchant. Et Me..e. Je continue néanmoins à avancer, refuse de prendre du paracétamol tout de suite pour atténuer cette douleur. Je n'abondonnerai de toute façon pas maintenant pour "si peu", même lentement, j'avance...

J'arrive au point d'eau – ravito de Botassart à 15h35 (FC à 63% sur ce tronçon). Je n'ai plus qu'1h55 d'avance sur les 18h30. J'ai par contre eu le temps de bien boire (1L en 2heures) et de manger un sandwich complet. J'enlève ma veste que je mets dans le sac à dos remets 1 L dans la poche à eau et repars.

7km - 450m D+ - 01h54 - FCmoy. 63% - 2x 1/2 Sandwich Jambon beurre - 2 gels liquide - 1L de boisson

7 - Le « 6 »

6km, 6km, 6km, 6km... Allez, Allez, Allez, Allez....

6km 300m de D+

Descente vers le 1er passage à gué qui me retape un peu les jambes sans pouvoir trottiner pour autant, et je continue ma marche nordique. Je continue à me faire doubler par les coureurs du 56km et quelques uns du 104. Je regarde ma montre, 99,8km, 99,9km, 100km. Ayé je suis centbornard, putxxx 100km.

Descente, 2e gué, et on remonte sur un faux plat interminable entrecoupé de gentilles petites côtes bien pentue..... je n'arrive toujours pas à courir. Je continue en marche nordique...

L'émotion me serre la gorge, je vais le faire, je vais le faire, je me retourne, mince y toujours du monde, même pas possible de chialer tranquillement. J'étoufferai ainsi plusieurs larmes. Bon dieu que c'est long, je vois un photographe, impossible de donner le change dans ce faux plat montant, Marche nordique, Marche nordique, il m'annonce dernière descente puis le Château

Dernière Descente, j'arrive à sautiller (genre galop – la jambe droite rattrape la jambe gauche) dans cette descente, c'est pas folichon mais je veux arriver. Je vais la terminer cette Bouillonnante....

Passage sur le pont, entendre son prénom par les copains et le groupe d'à côté redonne des ailes, je trottine. Dernière montée. Je passe la ligne en 16h48 et quelques secondes.

104km 4000m D+  16h48 FCmoy à 71% (avec les pauses aux ravitos)    -  6 derniers km - 300m D+ - 1h13 - FCmoy. 61% - 3 pâtes de fruit - 1/4L

Étouffer quelques larmes, les copains sont là avec mes affaires de rechanges.

La déception est là mais légère. Le genou m'a empêché de faire moins de 16h. La satisfaction reprend néanmoins très vite le dessus, je l'ai fini ce trail.

8 - L'après...

Après être passé entre les douces mains des apprenties kiné, nous avons mangé puis remis en route vers la maison. Il m'a été difficile de me déplier en sortant de la voiture, mais finalement la nuit suivante à la maison s'est bien passée.

Pas de bobo aux pieds malgré les conditions climatiques, ni d'ampoule ni d'ongle nouvellement noirs (les autres n'ont pas empiré).

Des courbatures ont été présentes jusque mardi, je sens encore l'arrière de mon genou gauche où un œdème se fait toujours sentir, mais c'est cependant sur la bonne voie pour disparaître, durablement j'espère.

Plus aucune trace de cette déception passagère par rapport au chrono. Mais je n'ai toujours pas réalisé que j'ai fait un ultra.

Place à la régénération pendant ces prochains jours.

Acte 4 - Réflexions

1 - Ce qui a été :

  • aucun soucis avec les bâtons (mais bon 1/4 de mon entraînement avec),
  • j'ai su courir jusqu'au 90e selon mon plan de course,
  • globalement très satisfait de la course et du parcours (si ce n'est la zone défrichée et le chemin avec les arbres tombés),
  • vive les sandwichs jambon beurre salés (avec aromates),
  • sac à dos oxsitis 17l super confortable, mais c'est une confirmation pas une nouveauté,
  • les chaussures (trouées) ne m'ont pas blessé,
  • courir en étant attendu par des potes, merci à eux de m'avoir attendu mais surtout de m'avoir aidé pendant la préparation (entraînements en commun à faible allure) et soutenu moralement pendant l'épreuve, ainsi que pour leur gestion de la logistique pour la réalisation de mon 104km alors qu'ils faisaient le 24km. Si j'ai pu être serein (stressé quand même) avant le départ c'est grâce à eux. Ce fut une aide inestimable que je n'oublierai pas,
  • le soutien de la sœur qui m'a textoté toutes les 1/2 h pour savoir comment j'allais, un texto et ça repart,
  • bien que fatigué, je ne suis pas dans un état de zombie pour autant,
  • Courir avec un pote 2 trails préparatoire de 30km (le 2e trail étant le 1e jour du WEC),
  • Courir le 2e jour du WEC un trail avec un autre kikoureur, merci à lui de m'avoir motivé et attendu,
  • Être capable de suivre le guide en rando ski sans le ralentir (bon d'accord lui faisait la trace) lors des 1100m de D+ grâce à la préparation de cet ultra, « je te ferai faire la trace la prochaine fois » :),
  • 0 crampe sur le parcours ni dans la voiture (ni dans le lit),
  • très satisfait du chrono réalisé pour ce premier ultra (avec le recul),
  • le tronçonnage 30-24-24-13-7-6 qui facilite l'approche mentale et la logistique pour préparer cet ultra (un sac pour chaque tronçon),
  • le goût des gels liquides par rapport à ces mêmes gels en version non liquide,
  • TOUTES les féminines qui m'ont doublé pendant leur 56km ont eu un mot quand elles me dépassaient,
  • 1/3 des mecs seulement ont eu cette courtoisie  (pour info, alors que je m'écartais du chemin principal pour les laisser passer vu leur vitesse supérieure, 2/3 des mecs ont été incapables d'un petit signe ou d'un mot, quelques "pauv' con" ont failli sortir....)

 

2 - Ce qui n'a pas été :


  • problème d'alimentation de sucré/salé (ne pas prendre un café une heure avant le départ),
  • je n'ai bu que 4,5l pour 16h48 de course, le fait que ce soit une nouvelle valve pour boire n'explique pas tout,
  • la version 10 des cascadia a perdu les 2 petits œilletons sur chaque languette pour éviter que celle-ci bouge et bien, la languette a bougé, et se faire freiner le pied contre le laçage ce n'est pas super agréable quand même, et ce problème de mesh …..,
  • j'ai terminé le plan en étant trop fatigué sans faire un réel affûtage, j'ai préféré faire une dernière sortie cool sur terril en marche nordique, et aller chercher les enfants à l'école à pied comme seuls entraînements lors des 2 dernières semaines,
  • mon sac à dos était probablement trop lourd par rapport à ce que j'avais vraiment besoin. Il doit être possible de réduire de 20% son poids sans toucher au fond de sac,
  • changer d'ambition pour le chrono final a été trop difficile a surmonter quand j'ai vu que je n'y arriverai finalement pas.

3 - Les pistes d'améliorations

  • la longueur du plan d’entraînement, j'ai eu les meilleurs « running index » rendement lors de la 16e semaine d'entraînement.
  • terminer ce plan en étant très fatigué, levé le pied plus tôt,
  • garder suffisamment de lucidité pour ne pas partir pour 13km et 500m de D+ avec un seul litre après le 77e km, en cas de gros coup dur, j'aurais été bien mal.

Acte 5 - Récupération

En cours....

Avant planification du 2e semestre.

Équipements :

Contenu du sac à dos :

  • Casquette de pluie,
  • Veste de pluie,
  • buff,
  • poche à eau,
  • poudre énergétique pour 2L pour 1 ravito intermédiaire + 1L de « secours » le reste dans le sac de délestrage,
  • chaussettes de rechange (changées à mi parcours et laissées dans le délestage),
  • ancien tube de Nok (pas plein...),
  • une batterie de secours pour frontale + powerbank de secours pour GPS,
  • Ecocup rabotée de 3cm pour passer dans la poche devant et sur laquelle du scotch a été mis (annotations des ravito, distance, D+ et barrières horaires sur ce scotch),
  • GPS G5 (polar) pour le cardio,
  • mouchoir en papier,
  • couverture de survie,
  • mini serviette D4,
  • couteau suisse,
  • mp3 + 1 piles de rechange,
  • 1 boîte à pansements « ampoule » de différentes tailles,
  • un rouleau d'elastoplast,
  • doliprane au cœur d'un vieux rouleau de pansement anti-frottement,
  • un petit zip étanche avec permis de conduire/CB/ 20 euros,
  • bouffe dans des sacs zippés sous vide pour chaque tronçon entre les ravito (mais bien trop achalandé) par rapport aux besoins de la course au final (le reste dans le délestage).

Contenu du sac de délestage :

  • Sacs zippés "sous vide" pour chaque tronçon avec poudre pour la flotte + barre(s) sucrée(s) + gel(s) + sandwich(s) donc le nombre varié selon la distance et le temps prévu pour le faire,
  • chaussettes de rechanges "sous vide",
  • haut manches longues "sous vide",
  • gant de toilette.

Etaient aussi prévus mais finalement pas pris :

  • cuissard long "sous vide",
  • boxer de rechange "sous vide"
  • poche à eau + tuyau de rechange.

2 commentaires

Commentaire de Renard Luxo posté le 30-04-2015 à 09:33:06

Bien ton CR, il est en outre truffé de conseils et enseignements techniques, preuve que tu as conservé toute ta lucidité et que tu pourras ainsi pleinement exploiter ce premier ultra en vue d'échéances futures. Si on avait eu des casquettes kikous, on se serait salué en haut du "Mur" ! Lol.

Commentaire de Thija_59 posté le 30-04-2015 à 10:09:27

Le but est bien de garder le plus possible en mémoire cette expérience (d'où ce CR) et éventuellement la partager. Merci à toi ! et oui je pense que l'on s'est croisé une ou plusieurs fois sur ce parcours :)

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