A l'annonce de ma venue, les ducs locaux ont fui rejoindre les barons en Comté de Provence.
Mon carosse, reconnaissable entre mille (sasns prétention), me conduit presque tout droit au parking non indiqué.
Plein de places, récupération du dossard avec une consigne claire : "Bâtons interdits, prenez de l'eau, un seul ravito"
Pas de tenue correcte exigée : mon sifflet reste attaché au sac, la couv de survie et la poche à eau dedans.
Briefing de départ des plus rapides : départ sur goudron plat puis côte sur route pour étirer le peloton avant single.
J'entend des "Didier, on te fait confiance" par ci par là : à croire qu'en Savoie du bas, quand ils ont épuisé les Julien et les Olivier (cf plus bas) ils sont passés aux Didier (ou dans l'autre sens trigo).
Note pour plus tard : offrir le bouquin des prénoms à la bibliothèque...
Départ donné à 9h tout pile et ça part vite comme sur un trail.
1ère côte tout le monde trottine, je n'ose marcher mais me fait passablement doubler.
Soudain, une haie d'honneur se contruit afin de m'encourager. Non, information prise, c'est un bouchon. A croire que certains n'ont pas mis les semelles-boues...
Ca monte plus que doucement, cul à cul tels des vaches allant à l'alpage.
Je ne me plains pas, les cuisses tirent un peu.
Ca remonte de derrière et j'applique la technique du morpion testée sur Icecool à la SSEX.
1er virage, prise d'information : on est un groupe d'un vingtaine qui est en train de se scinder en 2.
Je mets un coup de rein, remonte le 1er groupe et rattrape au train le second.
J'annonce mes volontés d'attaque au serre-file : "dis moi quand je peux à droite"
Le gars a dû mal comprendre, décroche à droite, pose une accélération de ouf et fuit à grandes enjambées.
Impossible à suivre pour moi, je reste sur ma technique : coup de rein puis reprise du train.
Arrivée au 1er embranchement et descente vers La Batie.
Je me fais rapidement reprendre par un groupe de 3 puis doublé par un descendeur fou (DF).
Il court en descente tel le gars qui va annoncer une invasion par les Haut-Savoyards. C'est diablement efficace, il va me déposer comme ça dans toutes les descentes. Je le rattrapperai dans les montées sauf la dernière.
Un des 3 glisse sur une pierre 10m devant moi, je n'ai pas dû bien analyser car je glisse sur la même.
Nous voici arrivés au bord de la Leysse qui a pris la forme d'un torrent.
2 cordes fixes pour traverser avec de l'eau à mi cuisse.
Je ne prend pas le risque d'essayer de marcher sur des pierres, j'avance tel un éléphant.
Derrière, ça remonte franchement et rattrape donc mon DF.
Les chemins qui suivent sur la rive droite de la Leysse sont superbes, descentes raides mais pas techniques.
On joue au yo-yo avec mon DF jusqu'à ce que je ralentisse pour prendre une barre céréale-amande.
On croise les premières groupies : "allez Olivier, allez Olivier"
Pas de bol, 1 chance sur 3 et elles se gourrent de prénom...
ravito : 12km, 1h30.
On jase sur la barrière horaire fixée à 1h45. A mon avis, elle est dure.
Pour le miam-miam, c'est digne d'un "liquide" à Seyssel : eau, pâte de fruit, chocolat,... ce n'est pas l'oppulence.
Perso, je suis en autonomie...
De nouveau, des supporters : "allez Olivier, allez Olivier"
Décidement... Je vérifie le dossard, c'est inscrit CRAFT...
La côte continue encore un peu avant une belle descente vers la montée finale au Mont Saint Michel.
C'est au pied de celle-ci que tout fringuant je me fais déposer par un V3. A l'époque pas de Didier, Julien ou Olivier, il doit sûrement s'appeler Bernard...
2 lacets : le plein de supporters, au moins une dizaine : "ALLEZ OLIVIER, ALLEZ OLIVIER"
Faudra prévenir l'orga de répartir les prénoms sur le parcours, c'est usant...
Je recolle et m'accroche à mon V3, re-miam-miam sur un faux plat.
En haut, on est un groupe de 4.
Je me fais tirer par mon V3 qui dépose le reste de la troupe dans une descente très roulante
Ca devient plus technique, il va un peu moins vite et on se fait doubler par un Cetelem.
Il glisse sur une pierre mais va bien. 100m plus loin, j'embrasse un arbre et fait la toupie pour repartir.
Je rattrape Cetelem qui est collé derrière un groupe de 3 dont le leader bleu finit par s'esquiver.
On termine à 4 avant le replat.
Comme d'hab, je me fais déposer..
Pas grave, reste encore une côte.
C'est dans celle-ci que mon V3 me rattrappe.
Apparement, ils ont changé le parcours et il va mettre plus longtemps que prévu.
Il ne sait pas que je viens de prendre mon arme secrète, un gel booster.
5 min plus tard, j'ai la frite, des jambes qui déroulent.
Je finis en trombe : je remonte une bonne dizaine de coureurs dans les 2 derniers kms.
J'aperçois même mon DF accroché à un lampadaire tel un koala à son eucalyptus.
Je l'encourage mais il a perdu ses jambes.
L'arrivée est toute proche quand j'aperçois ma chérie qui profite du soleil.
Charmante surprise qu'elle soit là.
Mes jambes sont encore plus légères et je finis avec la banane.
3h02 pour 25km/1450d+ selon orga vs 25.41 / 1326 selon Garmin
53 km sur le week-end
Speaker : et voici, Olivier qui était très attendu !!!
M'en fous, tant qu'il reste derrière !!
3 commentaires
Commentaire de __icecool__ posté le 21-04-2015 à 14:41:55
Merci pour le CR.
En plus je ne suis pas peu fier d’être mentionné (enfin bon faut voir la référence ...).
53km dans le week-end, pour préparer le nivollet-revard, lui même pour préparer la maxirace ?
Commentaire de JuCB posté le 21-04-2015 à 14:57:32
et oui, mon 1er WE choc !
J'ai arrêté de lister mes 1ères, j'en ai à chaque sortie !
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 21-04-2015 à 14:51:38
Putain c'est quand même con que tu ne t'appelles pas Olivier !!!
Pas mal le DF pour "descendeur fou" !
Chouette week-end en tout cas :-)
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