Récit de la course : Marathon de Paris 2015, par canard49

L'auteur : canard49

La course : Marathon de Paris

Date : 12/4/2015

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 1150 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Faire un temps

4 commentaires

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Korir or not Korir ?

MDP 2015 :

 

OBJECTIF :

Retour à Paris pour la quatrième fois avec comme objectif principal de faire mieux qu’en 2013 (2h53).

Pour la première fois, je vais pouvoir observer le départ des « super-élites » (super héros du chrono). Je pensais que mon dossard préférentiel me permettrait de les voir davantage mais il n’en est rien : je les aperçois avec leur dossard barré d’un grand coup de fluo sur leur nom mais ils sont « loin ». Une fois la rapide présentation effectuée par le speaker, le coup de pétard de Mme Hidalgo, ils fuient et sont déjà loin en bas des champs … Au passage, j’ai un souvenir qui ressurgit, quand je regardais le MDP à la tv, je voyais souvent un coureur déguisé qui parvenait à se maintenir à hauteur des meilleurs et je me rends compte maintenant qu’il s’agissait d’un coureur d’un très bon niveau car leur vitesse initiale est déjà plus élevée que ma VMA ! Revenons sur terre, dans la masse.

Le fonctionnement des SAS me convient réellement,  je me présente 20 min avant le départ, tranquillement, les toilettes sont accessibles et il y a même du papier, détail qui a son importance. Une fois débarrassé du superflu, je n’ai plus qu’à patienter et profiter du magnifique soleil qui commence à montrer le bout de son disque au-dessus des immeubles de l’avenue. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il sera mon pire ennemi. La préparation hivernale s’est faite dans des températures nettement plus basses que celle du départ de la course. Tous les épongeages et points d’eau qui jalonnent le parcours me seront bien utiles pour ne pas me retrouver en surchauffe.

 

UNE COURSE ?

Je me fais la réflexion à chaque fois mais à part pour les premiers (et encore), il s’agit avant tout d’une course contre le chronomètre, contre soi et les éléments qui pourraient vous empêcher de réussir. Aujourd’hui, c’est essentiellement la chaleur et peut-être un peu le vent qui est plus fort que prévu. Détail contrariant, j’ai suivi la météo toute la semaine et il était annoncé 7 km/h de vent orienté au sud, finalement j’ai l’impression que par moment, le vent est plus violent.

 

MATERIEL : depuis peu j’ai changé de crèmerie, j’ai opté pour HOKA et j’en suis ravi. Etant assez lourd (uniquement d’un point de vue physique évidemment), l’amorti proposé par leurs chaussures « dragqueen » me convient parfaitement. J’ai donc laissé tomber ASICS.

Sinon le débardeur est de rigueur et la casquette vissée sur la tête. On y ajoute deux petits gels, un petit chrono tout simple et on obtient un coureur type près à affronter le bitume de la capitale.

 

MDP : raconter sa course c’est toujours difficile, chercher à être exhaustif, c’est ennuyant, et quand on lit un CR que cherche-t-on vraiment ? Avant j’y mettais la préparation mais les récits en regorgent ! De l’humour, oui, mais je n’ai pas d’anecdotes franchement tordantes à partager ; elles tournent autour du scatologique (le gars qui court à bonne allure puis qui se précipite dans un bosquet et qui a juste le temps de se défroquer pour se délester de ce qui est nécessaire sans vraiment se soucier ou regarder s’il est suffisamment « caché »). Des déguisements non plus il n’y en a pas beaucoup, cela transpire plutôt l’anxiété et la concentration derrière des sourires crispés pour les novices et plus détachés pour les plus aguerris.

Pour ce qui me concerne, c’est (déjà ?) mon treizième mais je ne suis pas superstitieux. Pourtant l’exercice est toujours aussi difficile … l’expérience est utile par moment : ralentir et non pas s’arrêter, ne pas partir trop vite bien qu’on se sente plutôt bien au départ, ne pas oublier de s’hydrater très régulièrement et de s’asperger d’eau pour faire baisser la température du corps, mettre de la crème partout où c’est nécessaire pour éviter des ampoules ou échauffements qui pourraient compromettre le marathon.

Une fois toutes ces règles respectées, il reste le plus subjectif à gérer : le mental le jour J. Des questions ressurgissent « pourquoi se donner autant de mal ? Pourquoi me suis-je inscrit ? Pourquoi ne ferais-je pas comme le gars qui marche au trentième ? ». En y réfléchissant bien, j’ai su y répondre au calme, chez moi, quand je pouvais me concentrer et que j’étais en mesure d’utiliser ma matière grise. A présent je n’y arrive plus, je me focalise sur mes sensations traquant la moindre alerte, baisse de régime, douleur etc… Je sais bien que je vais défaillir mais quand et dans quelles proportions ?

A l’ombre des immeubles de la rue de Rivoli, je me sens bien, concentré sur les pièges que constituent les trottoirs, haricots, je surveille mon chronomètre, je vais un peu trop vite sans vraiment être certain que le risque encouru est important. Vincennes se profile, le passage au semi est de l’autre côté, l’allure est stable, je passe en 1h23min48s.

 

La deuxième partie est plus difficile, il m’a fallu 4 MDP pour m’en rendre compte. Je mettais cela sur le compte de la distance déjà parcourue mais en réalité ce n’est pas seulement cela. Il y a les pavés, les tunnels avec ce qu’il faut de montée en sortie pour bien casser le rythme, la chaleur également. Globalement tout va bien jusqu’au 28ième puis le mental commence à diminuer, j’opte alors pour un ralentissement et surtout je ne regarde plus le chrono : c’est devenu inutile car je ne peux plus tenir le rythme que je m’étais fixé et je préfère courir à la sensation plutôt que de me démolir le moral en focalisant sur le chrono. Je laisse passer l’orage en espérant qu’il finisse par se calmer. Finalement, il ne se calmera pas vraiment mais la situation est sous contrôle, je fais un point sur le chrono au 40ième : 2h40. Les moins de 2h50 sont peut-être accessibles et de toute façon je ferai mieux que 2h53. Je parviens à retrouver un peu d’énergie pour reprendre le rythme de 4min/km, le fameux rond-point est en vue et après c’est la délivrance ! Je vois le gros chronomètre qui égraine le temps : 2h49min39s. R-A-V-I mais fatigué comme d’habitude.

 

BILAN : un accouchement, c’est ce qui me vient à l’esprit. Des semaines de préparations, l’attente du jour J, la course qui inéluctablement devient difficile et le franchissement de la ligne satisfait un peu, beaucoup à la folie ou pas du tout !

 

Sportivement,

4 commentaires

Commentaire de Mickey49 posté le 13-04-2015 à 19:38:02

Bravo,
un marathon rondement mené,sans fioriture, tout comme le récit agréable à lire !
Au plaisir de se croiser le 10 mai pour ARTPC.
Sportivement

Commentaire de caro.s91 posté le 17-04-2015 à 00:45:20

Je suis totalement d'accord avec toi. La 2ème partie du MDP est beaucoup plus difficile que la première moitié. En tout cas, moins de 2h50, c'est un chrono top. Bravo. :)

Caro

Commentaire de arnauddetroyes posté le 17-04-2015 à 22:10:20

en lisant ca je me demande ce que tu ferais comme temps sur un marathon vraiment roulant ?
Merci pour ton cr et ta superbe course!

Commentaire de Jedi posté le 20-04-2015 à 23:38:35

Salut Canard49, nous ne sommes pas du même monde (pour la vitesse), mais heureux d'avoir lu ton récit et félicitations. Je me suis posé les même questions que toi, sauf pour la marche parce moi j'ai commencé vers le 28ème km... mais j'ai adoré tout les moments de ce super marathon.

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