Récit de la course : Les Foulées de Perrier-Vergèze - 5 km 2015, par pierrot34

L'auteur : pierrot34

La course : Les Foulées de Perrier-Vergèze - 5 km

Date : 5/4/2015

Lieu : Vergeze (Gard)

Affichage : 1747 vues

Distance : 5km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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La marche nordique jugée du samedi: plus jamais ça!!!

  Le doute s’était déjà installé, bien avant le départ pour Vergèze, pour ce championnat du Gard et Open de marche nordique, 6 et 15km. S’engager avant ? Pas possible. « Page d’erreur »sur le site du club organisateur, pas de bulletin à remplir pour la Poste…Je fais l’observation par mail.Réponse (quand même !) : "il y a un petit loupé pour la marche nordique…Engagement sur place samedi… » Bon, on verra alors.

Sur le net : « marche nordique samedi 4 avril, 14h. Mais en cherchant bien dans le règlement, départ à 15h30. Pas clair pour tout le monde

Départ pour Vergèze alors. Pour trouver le stade, pas évident. Pour les centaines de coureurs des six courses à pied prévues le lendemain, on peut supposer que quelques flèches indicatrices en ville n’auraient pas été superflues. Des voitures, une paire de bâtons…ça doit être là !

14h15. Les engagements ?Escalade en règle des gradins du stade pour y arriver !, en suivant quelques flèches, quand même ! Personne au bureau. Attente. Un monsieur arrive. Comme si je dérangeais « Vous n'êtes pas inscrit ? »’Ben non, c’était pas possible…. », sans revenir sur  « le loupé » ! On me donne un bulletin (quand même prévu) pour le 15km marche nordique, que je remplis. Paiement de 5€, la moitié du prix habituel, ; tiens, c’est bizarre. Mais attendez la suite….Deux dossards . « Un dans le dos….pour les juges….parce qu’il y a des juges aux allures …. » Là, ça paraissait important. Effectivement, l’expérience m’avait semblé digne d’être tentée, à plus d’un titre.

Une belle équipe sétoise de l'USSA. 

Dossards  et T-shirt récompense en mains, je retrouve quatre autres amis de mon club sétois, l’USSA, à ma descente de la Tour Eiffel ! Echanges et sourires de circonstance. Un parcours vallonné, paraît-il ; 5km à faire deux ou cinq fois.

Préparation et mise en tenue à la voiture, les bâtons à pointes et retour au stade où l’on retrouve Alain, un sérieux concurrent des marches chrono…en jean.Il a voulu s’inscrire à l’Open mais l’Open était…fermé ( !) à ceux qui n’avaient pas de licence club ou de Pass national.


Un échauffement collectif va commencer sur la pelouse centrale du stade où vont intervenir  au centre du cercle quelques coaches. Pas mal. Bonne ambiance. Nous sommes une petite trentaine, pour les deux épreuves. Pas si couru que ça, cet événement finalement.

Denis Pfister, le leader emblématique des marches chrono régionales, depuis mes 7 mois de pratique, se pointe parmi nous alors que le départ approche.


Un grand spécialiste de la marche nordique en compétition va alors nous tenir un interminable discours sur ce qu’il faut faire et ne pas faire, la deuxième liste étant bien sûr impressionnante et digne d’être enregistrée sur un ordinateur portable pour tout retenir ! Il faut aussi que les Gardois, qui visent le championnat départemental,  se positionnent à l’avant du peloton, sur la ligne de départ. Nous nous retrouvons alors une quarantaine sur la ligne, quand même.

C’est là qu’une charmante concurrente, derrière moi, donc « open », pointe du doigt ma ceinture banane et me dit  « Vous savez que tout ravitaillement est interdit ? » le souffle (déjà !) coupé, je me reprends  et lui demande de regarder mon beau maillot blanc tout neuf, que j’étrenne, au nom de mon équipe « Type1 Running Team, Run for Diabetes » et complète en disant « Oui mon ravitaillement est dans ma pompe à insuline » ! Elle ne se démonte pas. »Vous avez prévenu les organisateurs ? ». Décidément il ne manquait plus que les CRS pour barrer la route à cet individu bizarre…. ! Apparemment, la brave dame n’est pas allée cafter…. !

Donc, pas de ravitaillement. La liste des interdits s’allonge. C’est super pour le moral ! Mais le départ est donné à 15h30.


Le sourire, toujours, chez les sétois, au départ, pourtant.


Petite montée, déjà, vers une sorte de parc  pour promeneurs, sur des pistes de terre sableuse  et quelque peu caillouteuses. Vont alors apparaître  les fameux juges (qui passaient leur examen !), par deux, sur le bord du chemin ou à vélo, à côté de nous ou derrière nous.. Il y a plus de juges que de marcheurs, dirait-on , à l’affût, crayon, feuille et téléphone en mains, on verra pourquoi…

Un premier juge à vélo me dit, gentiment, qu’il faut « les mains bien en arrière du fessier…. ». Au deuxième tour, en pleine montée, ça ne rate pas, un juge lève un grand cartyon jaune sur la droite : « N°37, bâtons trop en avant… »Bon, on verra. Après de multiples virages, montées et descentes, sur les chemins du parc attenant au stade, j’arrive à l’entrée du stade et là ; deux dames me demandent de prendra la déviation de la boucle de 20m à faire deux fois, comme « pénalité » ! Deux tours que je fais sans broncher, bien sûr, quoique….C’est alors reparti devant les tribunes et Claude Razon le speaker, pour le 3è tour de 3km. J’avais prévu faire à l’issue de ce tour un contrôle glycémique avec l’appareil qui m’attendait à la sortie du stade où était postée ma femme. Bien m’en a pris. Vite fait….mal fait. Résultat :0,89g ! Zut, c’est un peu bas. La piqûre, trop forte, me fait abondamment saigner le doigt. Je suis alors pratiquement à l’arrêt pour me cracher sur le bout du doigt, en levant mon bâton….quand survient une juge, qui me signale une pénalité !!!! »Mais pourquoi ? » osai-je demander. « Il est interdit de lever les bâtons » ! Ben voyons, tu t’arrêtes pour te moucher ou pour chasser un moustique sur le nez, en levant un bâton et paf ! c’est la punition ! La plaisanterie continuait à faire  son effet….. !

Sylvie, notre coach de l'USSA, en vrai modèle!

Cette fois, je ferai mon tour de pénalité de mauvaise grâce et le ferai savoir au passage des tribunes et de la ligne de Claude Razon, que je crois celle d’arrivée. Et à Claude  qui a beau m’encourager, je lui dis que j’en ai bien besoin, avec cette pluie d’incongruités qui me tombe dessus.

Pierrot 34, les bâtons bien plantés au sol, pourtant!

D’autres juges, toujours aussi nombreux sur le parcours, me verront et me diront « Allez, c’est bien », ce qui tranche bizarrement avec ces décisions prises pour une sorte de volonté de « juger », pour rapporter des résultats sans doute ?! D’ailleurs j’entendrai au micro de Claude que d’autres spécialistes de la marche nordique, coaches et formateurs dans des clubs se « feront prendre par la patrouille » eux aussi. Alors des juges plus parfaits que les formateurs ? Des automates zélés pour satisfaire aux épreuves de leur examen, en « cherchant la petite bête » ? Bon, tout en cogitant sur la question pendant mes six derniers kilomètres, j’avoue, mea maxima culpa, que j’ai réussi à extraire de ma banane, sous ma pompe à insuline, une petite pâte de fruits, qui m’a maintenu en vie jusqu’au 15è kilomètre, sinon, au régime sec qui nous était imposé, je crois que j’aurais retrouvé les bons amis du SAMU avant l’arrivée !

Una arrivée, qui à mon avis est au niveau de la petite arche où se tenait Claude Razon auparavant. Je m’arrête, lève les bâtons, demande où se trouve la table du ravitaillement…. »Là-bas, derrière… ; ». Une petite table. Quelques restes de bouteilles d’eau plate. PAS UN SEUL QUART PERRIER dans la capitale de la source Perrier. Une assiette avec une vingtaine de morceaux de sucre et c’est tout !!!Dégoûté je me dirige vers la voiture. Fermée. Et pour cause car ma femme arrive plus tard, en me disant qu’elle m’attendait sous l’arche d’arrivée pour prendre la photo, une arche d’arrivée, qui se trouvait 100m plus loin, et que je n’ai jamais passée, et pour cause d’un mental sérieusement ébranlé par toutes ces péripéties, jamais vécues dans les autres marches nordiques, SANS JUGES !

Si je pense avoir mis dans les 2 heures, je n’aurai ni temps, ni classement, mais d’ailleurs les autres concurrents non plus car ce lundi 6 avril, j’ai beau chercher le résultat du «  championnat  du Gard Open de marche nordique », je ne trouve rien nulle part. J’ai disparu mais les autres aussi, malheureusement, ce qui n’est pas nouveau car dans cette région du sud, la marche nordique est encore loin d’avoir trouvé toute sa reconnaissance sans parler de lettres de noblesse.

C’était une première expérience pour moi et donc une dernière, parce que grotesque. A la prochaine épreuve officielle, courage, fuyons !

4 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 07-04-2015 à 12:17:08

Ah, la règlementation de la MN, j'ai l'impression qu'on n'a pas fini d'en entendre parler.

Je comprends bien qu'il y a nécessité de réguler les pratiques "déviantes" (les fameux pas accroupis de certains, qui gagnent à tous coups sur le Marche Nordique Tour....pas accroupis même pas interdits alors que la moindre main qui oublie de dépasser derrière le fessier se voit sanctionner......ou même le moindre bâton pas au sol pour s'essuyer le nez).

Il y a certes nécessité de réguler, je peux le comprendre, mais j'ai l'impression qu'on est en train de virer dans l'excès de pointillisme....et le fait que la FFA commence à mettre son nez dans les épreuves de MN ne m'y semble pas étranger (cf aussi l'impossibilité de s'inscrire sur un Open si on n'est pas licencié ou avec un Pass).

Je pense effectivement que si on recherche une pratique moins ultra-codifiée, il vaut mieux rester sur les épreuves de trail mixtes ouvertes aux marcheurs. Moins "puriste" probablement, mais certainement plus convivial que ces chipotages.

Commentaire de pierrot34 posté le 07-04-2015 à 14:47:41

Merci de ta réaction Bubulle, d'autant plus significative que c'est la première et la seule, pour l'instant. Tu as tout compris et m'ouvres des lumières que je n'avais pas forcément situées du côté de la FFA. Et ta conclusion est la mienne. Plutôt ces MN raccrochées aux courses à pied avec l'accord des organisateurs, quitte à se voir doubler par deux ou trois charlots en petites foulées -avec bâtons!-que ce "tir aux pigeons" de samedi à Vergèze où, je le répète, même des pros de la MN ont été sanctionnés. Faut pas pousser, quand même! Et pratiquer un sport dans ces conditions, on imagine le stress, la tension de tous les instants et la colère intérieure qui s'installe quand une guillotine très discutable vous tombe dessus. Un réglement oui, pourquoi pas? Marcher et pas courir, OK. Mais la position des mains au millimètre, au cordeau, ou en l'air (qui nous ralentit et ne nous fait gagner aucun terrain, non! Moi le turfiste, je connais les trotteurs qui , à la faute, s'ils galopent et ne trottent plus, sont "distancés pour allures irrégulières". On pourrait s'en inspirer pour la MN mais ça me paraît difficile dans l'application sur un parcours de 10km et plus...ToutMce que je refuse, c'est la mascarade de Vergèze. Et bonjour les débats s'ils le faut. Merci à toi.

Commentaire de Marielle13 posté le 08-04-2015 à 08:29:49

parois le mieux est l' ennemi du bien... là les regles ,dans un souci d' eviter les abus deviennent limite ridicules parfois (franchement vouloir se moucher ou chasser un moustique c'est physiologique... et dans ton cas te promener avec ton matos pour la glycemie et un peu de sucré devrait couler de source ...) j'espere pour toi que toutes les courses reservées à la MN ne sont pas comme ça...

Commentaire de pierrot34 posté le 08-04-2015 à 09:08:02

Excellente formule, Marielle: le mieux est l'ennemi du bien. Je n'y avais pas pensé.Oui, il y a d'autres marches chrono, sans juges, raccrochées à des CAP hors stade. Souvent, nous n'existons pas dans les classements, avec nos noms, club et temps, même si nous avons payé normalement, avec licence, un dossard coureur, mais ce n'est pas grave. Les participants qui ne "courent" pas finissent avec leur bonne conscience, dans la liberté et le plaisir. C'est l'essentiel et c'est vers ces épreuves que d'autres et moi, ici, vont retourner.

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