Récit de la course : Marathon du Vignoble d'Alsace 2006, par Bozo

L'auteur : Bozo

La course : Marathon du Vignoble d'Alsace

Date : 25/6/2006

Lieu : Molsheim (Bas-Rhin)

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Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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CR du MVA 2006

Chose promise chose due comme j’ai fait parti de l’équipe « kikouroù.net ». Je vais donc vous faire part du déroulement du marathon du vignoble d’alsace (MVA) 2006. Même si ce n’est pas l’objet de ce récit, je vais vous faire part également d’une accumulation d’erreur qui pourrait être profitable à d’autres coureurs. Pour ceux qui ne sont pas intéressé pas ce partage d’expérience et qui souhaite lire le récit du MVA, il faut directement aller au 2ème paragraphe.

Pour situer la chose, il faut savoir que 2 semaines avant la course ce n’était pas la grande forme puisque j’étais dans un état de fatigue avancé. En effet, après avoir du m’arrêter en septembre 2005 (en pleine forme) pour me faire opérer d’un kyste pilonidal, je n’ai repris la course qu’en janvier. J’avais, à ce moment là, comme objectif de faire un chrono au marathon de la Route du Louvre (14 mai), puis peut être de faire le marathon du vignoble d’Alsace (25 juin) en ballade, en vu de préparer un 100 km pour fin août /début septembre.
Donc de janvier à début mars, entraiment 3 fois par semaine (max 4) puis commença le plan d’entraînement de la route du Louvre. J’étais en forme, j’enchaînais les séances, 3 par semaines seulement par manque de temps. Mais mon euphorie, ne m’a pas permis de me rendre compte que je courais plus vite que mon allure marathon (4’20 à 4’40/ km au lieu de 4’40/km). Pour ce même marathon, j’ai également essayé le régime scandinave dissocié (RDS). Résultat, pour ce marathon je n’étais pas en jambe dés le 16ème km et j’avais des cuisses en béton au 31ème km. J’ai terminé en 3h43 à la place de 3h20 ! avec un passage au semi en 1h40.
Bien sur j’étais déçu car dés l’échauffement j’ai senti que je n’étais pas en jambe, de plus j’avais le sentiment d’avoir faim à partir du 25ème km !
Le marathon terminé, je décide de me reposer une semaine. Je n’avais d’ailleurs pas trop le choix puisque le travail ne m’a pas permis cette semaine d’aller m’entraîner. Semaine suivante, séance de VMA allégée (10*200m à 100% de VMA) et un jogging. Le mardi d’après, j’attaque un 5*1000m (en vu d’un 10 km le samedi suivant) et un jogging d’une heure. Objectif atteint puisque je me suis fait plaisir sur ce 10 en terminant en 40’50’’. Mais la fatigue s’installe…. Je continue l’entraînement tranquillement avec un jogging puis fin de semaine séance d’allure spécifique marathon 3*4000m et là, avec un ami, l’euphorie s’installe je m’emballe : je tourne de nouveau entre 4’45 (car j’avais revu l’objectif) et 4’25 au km. Cette séance m’a achevé car à partir de ce moment là, j’avais toujours le sentiment d’avoir les jambes lourdes et j’accumulais de la fatigue (sorties entre amis, vie de famille,…).

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Ce qui nous ramène à 10 jours avant le marathon. Je prends des renseignements autour de moi, lis des posts sur des forums (courseepied.net) sur la fatigue et puis j’analyse mon entraînement. Et les conseils sont unanimes : « arrête tout t’en a trop fait ! ! ». Effectivement, outre les erreurs d’allures à l’entraînement, je n’avais pas d’expérience sur la gestion d’un entraînement entre 2 marathons rapprochés. Certains conseilslent de faire uniquement des joggings et d’autres des sorties de max 1h45 en sortie longue et un peu d’allure spécifique.
Pour ma part, je n’ai fais que 2 joggings de 20’ à 30’ mais je n’ai plus tenté le RDS ! ! je n’ai pas le sentiment que cela m’ai apporté quelque chose et en plus c’est relativement éprouvant (surtout pour moi qui adore le sucré). J’avais fait 2 jours de régime hyper glucidique (mardi matin à mercredi soir) et le reste de la semaine avec un régime hypo glucidique. J’ai préféré suivre la « recette » du RDS sur le site de Bruno Heubi (2 jours hyper-2 jours hypo) que celle disponible sur le site courseapied.net auprès de Frédéric. En effet, cette dernière est plus contraignante en terme de durée du régime hyper glucidique (3 jours hyper-3 jours hypo). Donc pour le MVA, j’ai repris mes vieilles habitudes. J’ai mangé des glucides de mercredi à samedi et j’ai pris une boisson d’apport glucide les 3 jours qui précèdent la course et des gels pour la course.
Ce qui nous amène à la veille au soir de la course à Strasbourg. Mon beauf, sympa comme tout, me prépare des lasagnes qu’il met une bonne heure et demi à préparer et cuisiner ce qui nous fait manger vers 21h30-22h.
Je prépare mes affaires pour le lendemain matin. Nous allons nous coucher vers 23h. Lorsque l’on entre dans la chambre, ma fille de 23 mois se réveille. Flut ! ! Elle se rendort tout de même rapidement mais ça nécessite plusieurs fois l’intervention de ma femme.
Après une nuit courte car je n’avais pas trop bien dormi, j’attaque le petit déjeuner ; café, pain , nutella (il paraît qu’il ne faut pas changer les habitudes ! !).
Des amis (Fred et Didier) qui font le marathon en relais viennent me récupérer à 7h et c’est parti ! ! !
Arrivé sur le parking du Cora à Dorlisheim, on file chercher nos dossards. Cette année le retrait des dossards (le jour de la course) se fait sur le parking du Cora et non plus à Molsheim. L’organisation d’avant course est parfaite, tout est indiqué.
Je file aux WC tant qu’il n’y a personnes (je ne sais pas encore à ce moment là que je serai amené à y retourner à de multiples reprises) puis je vais à la voiture me préparer (dossard, gel, casquette,…).
Je rencontre d’autres amis (Vincent et Nadja) qui font également le marathon en relais, si ce n’est que ce sont devenus des habitués des podiums régionaux (et pourtant ils ne s’entraînent pas en club et ont une vie familiale relativement astreignante -> 3 enfants). Ils arriveront d’ailleurs 3ème sur le marathon en relais mixte.
Je décide de courir un peu car mes amis n’en ressentent pas le besoin. A mon grand regret, j’ai l’impression que mes jambes sont aussi lourdes que pour le marathon du Louvre. La chaleur s’installe déjà, il est 8h. Mon objectif est de terminer et je décide de partir sur une allure de 5’/km.
Le coup de feu du départ retentit, c’est parti ! petit passage à Molsheim, avec un peu d’ambiance, et puis on file dans le vignoble Alsacien. Je vois un coureur tartiné avec une crème blanche sur les épaules et je me dit « eh merde, t’as oublié de te mettre de la protection solaire ! ! » et comme j’étais en débardeur….
Km 2.5 : Epongement avec des poubelles à proximité. Puis des petites bosses s’en suivent, rien de bien méchant.
Km 5 : Ravitaillement en eau. Cool c’est des petites bouteilles, car il fait vraiment chaud.
Je reconnais le parcours car le 1er semi est le même que l’année dernière, il descend légèrement et c’est le moment de gagner un peu de temps. Pour ma part, je force pas. Je tourne à 4’55/km.
Km 17 : première difficulté une bosse qui n’en finit pas. Je décide marcher et je me fais doubler. Ça ne me pose pas de problèmes, de toute façon je n’ai pas eu l’occasion de m’entraîner en côtes donc je sais que serai amené à marcher dans les côtes. La chaleur est étouffante et je me doute bien que ce sera dur alors je me demande quoi faire. Bientôt le semi, si je veux arrêter c’est bientôt… Je surveille le cardiofréquencemètre, il est étrangement bas ~145 puls et je m’aperçois qu’en faite la ceinture est tombée à la taille. Une fois remontée (la ceinture), je suis plutôt proche des 160 puls/min.
Ça redescend un petit peu, je recours et puis ça me remonte. Un jeune d’une vingtaine d’années m’accompagne, il est fatigué mais lui fait le semi en relais.
J’ai mal aux 2 genoux. J’ai jamais eu ça ! à la limite j’espère presque que cette douleur va m’obliger à abandonner ! !
Semi : en 1h45. Je suis dans les temps mais je vois bien que je soufre dans les montées et je sais qu’il y en aura davantage par la suite. Mes amis, qui font le relais, m’encouragent. D’ailleurs Vincent était déjà arrivé mais pas Didier…Je réfléchis et je me demande encore quoi faire. C’est décidé le semi est passé je continue.
Et puis ça repart, je me traîne. Je me demande ce que je fais là par cette chaleur. Et puis un Monsieur assez costaud, avec un t-shirt jaune portant les prénoms d’un couple venant de se marier, m’encourage et m’incite à courir avec lui. Il ne fait « que » le semi. Je décide de le suivre. Je me dis que même si ce je ne vais qu’à 6’/km au moins je ne courais pas seul. Mais ce Monsieur subit, comme moi, la chaleur et ma vitesse de base est plus rapide. J’ai peur de le fatiguer car je suis devant lui et je le tire. Je décide d’avancer maintenant que le moral est de nouveau là en me disant que je le reverrai au ravitaillement.
25 km : je retrouve mon « ami » en jaune. Sa femme (je pense) le suit à vélo et à toujours un œil sur moi car elle voit bien que j’en bave ! ! je m’arrête pour boire, lui boit en courant et me double. Et puis il y a cette grande montée où il me laisse sur place. Je décide tout de même de courir et je le rattrape tout doucement mais j’alterne marche et course. Et puis vint la descente, je reprends du poil de la bête. Je double mon ami en me disant que je le reverrai au prochain ravitaillement (je me voyais passer la ligne d’arrivée en lui serrant la main). Vers le km 28 ça remonte, j’alterne marche et course, je ne regarde même plus le chrono même si je continue à prendre le temps par km. Heureusement à chaque point d’épongement, il y a également de l’eau à boire. Je mouille la casquette, les cuisses,… il fait une chaleur à crever ! ! ! Je tourne la tête en me disant que je verrai certainement mon ami (puisque je marche) mais non, d’ailleurs à partir de là je ne le verrai plus ! ! je n’aurai donc pas l’occasion de lui dire que c’est grâce à lui que j’ai terminé cette course. Ce sera la dernière grosse montée.
km 30 : en descente. On se dit « allez, plus que 12 kms ! ! ». Il fait toujours aussi chaud. L’ambiance dans les différents villages traversés jusque là est timide. Par moment le cardio monte d’un coup 193 puls, je m’arrête immédiatement et me sens essoufflé. Je n’ai pas d’explications car je suis sur du plat. Ça arriver plusieurs fois durant cette course.
Et puis la course continue alternant village et vignoble. Je me fais doubler ou j’en double et je regarde à chaque fois si le coureur porte le fameux bracelet jaune – signe qu’il fait le marathon en relais. D’ailleurs je n’ai toujours pas vu Fred qui fait le relais. Il est bon, il fait du vélo à un niveau régional. Je me dis qu’il m’a sans doute doublé mais que je ne l’ai pas vu ! zut ! une connaissance ça n’aurait pas fait de mal ! ça descend, un coureur avec un accompagnateur à vélo sont juste derrière moi. Je peux les entendre plaisanter. D’ailleurs le mec en vélo dit à son pote « allez on se fait le mec devant nous (en faisant allusion à un coureur devant moi qui faisait le marathon en relais), au moment où vous (il m’incluait dans la discussion) avez pris le départ, il était encore en train de manger ses tartines de nutella ». (Rire….) j’essaye de les suivre mais ils sont trop rapide….
Km 35 : je rate le ravitaillement en pensant que c’était un ravitaillement gastro-vinique ( ce qui était le cas) et en pensant qu’il y avait un autre ravito plus loin. Une fois que je m’en aperçois, j’ai déjà fait 500m et je n’ai plus e courage de faire demi tour. Heureusement au point d’épongement suivant il y avait également de l’eau à boire. J’essaye de remercier systématiquement les bénévoles. Une femme me double encouragé par son accompagnateur à vélo avec spray à la main pour la « refroidir ». Il l’encourage « allez Carine (de mémoire) ». Je décide de l ‘encourager également « Allez Carine », il me regarde bizarre en pensant que je me moque de lui. Je hausse les épaules et je lui dit « et bien je l’encourage ! ». Il comprend que je suis sincère et entame la discussion puis repars avec elle. Elle Terminera 3ème féminine je crois (Bravo !).
Dans un village, un homme avec un déguisement en forme de ballon de foot essaye d’enflammer le public avec son porte voix. Il est aux couleurs de la France. C’est bien il met un peu d’ambiance car il en manque un peu. J’alterne toujours marche et course. C’est comme ça d’ailleurs que je peux m’apercevoir que l’homme au porte voix traverse les villages en courant -> Bravo ! ! !
Avant de retrouver la piste cyclable, je vois un homme à terre entouré de secouristes, ça a l’air sérieux…. C’est flippant ! Et puis je retrouve la fameuse piste cyclable signe que la fin est proche. J’alterne toujours course et marche.
Km 40 : je plaisante avec les bénévoles au ravitaillement et je repars. Alternance course / marche. Et puis alors que je n’y croyais plus j’entends Fred qui m’encourage au loin, derrière moi. Et m’explique que Didier a explosé et a terminé le semi en 2h20 (de mémoire). Et il m’encourage à le suivre, ce que je fais mais je pensais qu’il allait continuer à mon allure mais non, il veut terminer (ce que je comprends). Je le laisse filer sans rien dire.
Km 41 : je marche et une personne m’encourage « allez c’est la fin, il ne faut pas marcher. Et en plus il y a de l’ambiance à bas ». Je le remercie et repars en courant. J’arrive à Molsheim et effectivement il y avait du monde sur les côtés. Je bouge les bras avec des grands mouvements pour enflammer le public. Il se trouve qu’à cet endroit il y avait ma belle famille, ma femme et ma fille. L’ambiance était garantie. Je suis à 100m de la ligne d’arrivée et je vois le chrono annonçant « 3h10 », je me dit « si seulement ! ». alors je regarde mon Polar pour être sur (sait-on jamais) et la réalité est bien là, je passe la ligne d’arrivée en ~4h10. Tous les amis et la famille sont là ! ! c’est cool ! j’en ai enfin fini sous cette chaleur. Pour situer : le 1er a terminé en 2h50 et un chrono de 3h30 = 16ème au classement.

Le parcours est magnifique, l’organisation est quasi-irréprochable. Les coureurs voient leur repas offert à la fin de la course. Il y a des vestiaires et des douches et il y a même une place offerte pour aller à la piscine de Molsheim. Seul soucis, comme l’année dernière, le soleil mais heureusement ils ne sont pas avare en eau. Il paraît que l’année prochaine le départ de la course sera donné à 17h le samedi … ? ?

Bravo aux organisateurs et bénévoles et merci à kikouroù (Mathias).

Un grand MERCI à ma petite famille qui m’encourage et me supporte malgré les heures d’entraînements, passées à courir, en dehors du foyer conjugal (avec tout ce que ça implique). A chaque fois je lui dis « je m’entraîne pour cette course et après je me repose un peu », mais c’est plus fort que moi ; il me faut des objectifs surtout lorsque les autres ne sont pas atteints.
Le dernier en date, si la forme le permet, je vais peut être enchaîner avec la préparation des 100 km de Ponthieu Marquenterre car en octobre la petite famille va s’agrandire et les quelques entraînements que je serai amené à faire par la suite ne me serviront qu’à m’entretenir….

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