Février. Il fait froid.

La neige du Ventoux arrive par les vents jusque dans les rues d'Avignon. Les trente minutes qui précèdent le départ de la course sont interminables. Nous avons, toutes et tous, hâte que l'autorisation de s'élancer soit ordonnée. Pour courir et se réchauffer. Pour se mêler à cette foule. Huit-cents runners, le millier n'est pas loin. La prochaine fois, peut-être.

Les rues défilent sous les pas rapides des premiers, qui terminent les deux premiers tours dans le temps nécessaire aux moins rapides pour achever la première boucle. Ainsi voyons-nous le trio de tête nous doubler en mode turbo, alors que notre cardio diesel ronfle encore.

Les passages dans les ruelles parfaitement parallèles sont sympathiques, on aperçoit les groupes que l'on poursuit, ceux que nous venons de dépasser. Le challenge de rester câlés entre les deux est relevé. Un petit détour à l'extérieur des remparts permet d'affronter les soufflantes, avant de rentrer, à nouveau, dans la Cité, et de gravir deux dizaines de mètres de pavés à hauteur des Doms. Le fan club est là, rassuré de nous voir — enfin — passer.

La dernière ligne droite est longue. Pas interminable, car un peu de public est là. Il n'y a pas foule, non plus, car l'organisation néglige un peu les cent derniers concurrents ; et, lorsque nous arrivons, autant usés que les meilleurs, les installations sont déjà en train d'être rangées, seuls restent quelques bouchons de Champagne éparpillés devant un podium déserté. Frustrant, pour une première course.

Mais l'envie de participer à la prochaine est tout de même intacte.