L'auteur : nanard7th
La course : Ultra Trail du Vercors
Date : 7/9/2013
Lieu : Lans En Vercors (Isère)
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Distance : 86km
Objectif : Terminer
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Ultra Trail du Vercors 2013 ... Encore raté !!!
Mon troisieme UTV !
Après mes abandons de 2011 et 2012 (à une dizaine de km de l'arrivée), je suis plein d'espoir pour cette troisième tentative que j'ai préparée comme d'habitude avec une première partie de saison bien chargée et notamment les reconnaissances du relais 1 (un grand moment) et du relais 4 de l'UTV avec Michel et Jean-Michel (qui cette fois abandonne son duo pour se lancer dans le solo).
Les jours qui précédent la course, j'ai senti la tension monter surtout avec tous mes colègues qui semblent s'associer à mon challenge et qui n'arrêtent pas de me répéter que cette fois ce sera la bonne !
Après une nuit sans sommeil (mais bon je suis habitué), je me retrouve donc ce Samedi 8 Septembre à 4h30 sur le plateau du Vercors à attendre le départ, à la fois confiant mais aussi avec le sentiment de ne pas être en forme alors que je ne me suis jamais aussi bien préparé avant cet Ultra.
1er relais : Villard de Lans - Corrençon
5 heures du matin, le temps est frais, le départ est enfin donnée.
Je décide de partir très doucement .... Franck (un collègue de bureau) et Jean-Michel semblent en pleine forme et ils me lachent immédiatement. Rapidement, je me retrouve bon dernier !!! C'est dingue ces départs ou l'excitation fait oublier toute sagesse ... Alors j'accélère aussi un peu en sortant de Lans. On prend le chemin des Fauges pour passer au dessus du pont de l'Amour puis on se dirige vers la Bergerie Roybon sur un large chemin roulant ou je trotine plus que je ne cours pour m'échauffer ... Il fait encore nuit noire lorsqu'on attaque la montée du Col Vert aprè Roybon. Là, je trouve mon rythme et je monte tranquillement vers le sommet en dépassant quelques coureurs auxquels je prévois une très, très longue journée.
Je passe le col VerT (5km) après un peu plus d'une heure, juste au moment ou le jour se lève. Whaouuu !
Nous allons aborder un terrain que je connais parfaitement puisque je m'y entraine souvent.
Donc direction le Balcon Est qui passe au dessus de Prélenfray, du Col de L'arzelier puis de Chateau Bernard. C'est un mono trace assez roulant mais ou il faut être très attentif. Il est très difficile de doubler alors, comme dans la montée du col Vert, je suis le peloton ! Devant nous, un coureur tombe et semble s'etre fait assez mal, il saigne visiblement au visage, c'est un impressionnant d'autant qu'il s'agit probablement d'un V3. Des coureurs l'aident à repartir. Plus de peur que de mal ...On passe en dessous de la Grande moucherolle et après 15km de course (2h40) voilà que le premier duo me rattrape ... Quelle allure !!!
Enfin après 10km et 1h30 de grand plaisir, on attaque la monté sur le Pas de la Balme. Je l'avais découverte lors d'une reconnaissance au début de l'été. La montée est raide mais le passage final est spectaculaire et vaut vraiment le coup !
Après un petit km tranquille, on rejoint la longue descente vers Corrençon. J'attaque la descente prudemment sur une piste de ski rendue très piégeuse par les pierres qui roulent sous nos chaussures. Puis, petit à petit, grisé par la vitesse et surtout par le nombre de coureurs que je dépasse, j'accèlere pour finir en trombe. J'ai du dépasser une 40aine de coureurs dans cette descente, quel pied !!! Mais je ne la sais pas encore, j'ai mangé mon pain blanc !!!!
Corrençon 23km - 277/329 4h01:18
Au ravitaillement je retrouve Franck parti beaucoup plus vite que moi mais très prudent en descente à causes de ses entorses à répétition ...je ne traine donc pas (juste le temps de remplir le camel back) et nous repartons ensemble.
2ème relais : Corrençon - Méaudre
Très vite dans la montée de la combe de la Loubière, je comprends que je ne peux pas suivre Franck alors je le laisse partir avec regret : les quelque minutes passées ensemble ont été vraiment sympa.
Rapidement, on arrive au sommet et on redescend en passant par bois Barbu en direction des Jarrands. Là un long tronçon de route me permet de prendre une allure régulière. J'ai l'impression d'être assez facile ....
Mais ce n'est qu'une illusion. Les montées vers Méaudret puis le Gros Martel vont m'être fatales .... Pleins de duos (pas grave) et surtout de solos me rattrappent ....Le dernier coup de cul bien raide vers le sommet m'achève. je ne comprends pas cette grosse défailance après à peine 40km de course ...
Pourtant la descente sur Méaudre, me redonne de nouveau espoir. Là c'est à mon tour de dépasser des coureurs en souffrance dans la terrible descente de la piste de l'Ours.
J'arrive finalement au ravitaillement de Méaudre avec 40' d'avance sur la barrière horaire. Je pense avoir limité les dégats et j'espère retrouver la forme pour la deuxième partie de la course. Franck et Jean-Michel sont loin devant. Je m'accorde 10 bonne minutes de repos et je grignote un peu mélangeant sucré et salé. Je connais très bien la suite du programme et ce n'est pas pour me rassurer !!!
Méaudre 43,5km - 295/316 7h52:05 (barrière horaire : 8h30)
3ème relais : Méaudre - Saint-Nizier
Dés le départ de Méaudre je suis incapable de courir même sur la routes qui nous emênent vers le bois de Claret et dès que ça s'élève légèrement je suis pratiquement à l'arrêt, mais j'avance tant bien que mal. Les "petites" monteés pour arriver jusqu'à Autrans me semblent interminables : je n'ai plus de force dans les jambes. Et puis, le temps s'est vraiment couvert maintenant et j'ai presque froid.
Je mets près d'une heure 30 pour faire les 6,5 km et même la descente très raide sur Autran ne m'amuse plus.
Autrans 50km - 288/298 9h34:32
Je passe Autran sans m'attarder et sans même me poser la question d'abandonner.
Le montée au pas de Bellecombe est un calvaire et je compte mêtre par mêtre le D+ restant. Plus d'une fois je m'assois sur les bancs qui jalonnent le sentier et je commence à ne plus être très lucide .. arriverais-je à temps à St-Nizier ??? J'ai du mal à calculer!!! Je suis maintenant vraiment seul, tous les relais m'ont dépassé et c'est avec surprise que je vois un coureur affalé sur un banc dans un état encore pire que le mien : et oui c'est possible ! Nous échangeons quelques mots, il semble décider de rester ad vitam eternam sur son banc à mi-pente (???), alors je le laisse mais cette rencontre me fait du bien (incroyable comme on peut se "nourir" de la détresses d'autres coureurs) : je retrouve des forces pour arriver enfin au Pas de Bellcombe.
Je me me pose tout de même la question d'abandonner à Engins, mais encore une fois une belle descente m'incite à continuer jusqu'à St Nizier. Et puis là aussi je dépasse 5 solos en perdition et malgrés des douleurs au tibias de plus en plus présentes qui m'obligent parfois de faire des pauses, je retrouve le moral. Le Pas de la Corne est très dur et j'avance à une allure de tortue (allure qui va m'être fatale pour la barrière) mais je sais que ma famille m'attend a Saint-Nizier. Mieux, elle vient à ma rencontre alors je retrouve suffisement d'énergie pour recourir et ma femme qui s'attendait de trouver un zombie (c'est comme ça que je me décrivais au téléphone) est très surprise par mon apparent très "bon" état de forme ...
Malheureusement, trop tard, j'arrive 20' après la barrière qui n'a pas été étendue cette année à cause de l'orage qui approche mais de tout de façon je n'étais pas en état de continuer surtout avec les conditions météos qui s'annonçaient...
Les organisateurs m'ont empêché de faire une grosse bétise !!!
St-Nizier 62,5km - 271/273 12h55:36 (barrière horaire : 12h30)
Franck a lui aussi abandonné à Saint Nizier mais Jean-Michel a continué (limite au niveau barrière horaire : il est reparti à 17h35). Malheureusement, il a explosé dans la montée du Moucherotte. Il était au sommet lorsque le pluie est arrivée. Sous l'orage et des trombes d'eau, la descente a été très difficile. Il a été rejoint par les serres-files aux Ramées puis a été finalement rappatrié en 4x4 à Lans en Vercors ou il est arrivé à 21h30 !!!
Malgré ça, je pense qu'il a envie de recommencer !!!
Et oui, pour la troisième fois, je n'ai pas pu franchir la ligne d'arrivée.
Décidément, cet UTV se refuse à moi !
Si l'année passée, mon entorse m'avais laissé quelques regrets, cette fois, je n'en ai aucun ! Mon arrivée hors délais était inéluctable au vu du troisième relais !
Au lendemain de la course, j'ai surtout mal aux épaules !!!
Aujourd'hui, même si je me pose beaucoup de questions je me suis aussi projeté sur l'avenir proche : le semi de Saint-Joseph de Rivière, la Nocturne de Teppes et surtout la SaintéLyon sur un terrain roulant qui sera plus à ma convenance ...
Pour la saison prochaine ...un peu de réflexion s'impose (mais je suis déjà inscrit au marathon de Paris en Avril)
Peut-être faut-il rester raisonnable et me contenter de formats entre 40 et 60km qui semblent mieux me convenir .
Alors pourquoi pas une relais en duo avec la deuxème partie pour enfin voir l'arrivé !!!
L'histoire complète en 3 ans et 4 actes ...
UTV 2011 : Mon premier Ultra ....
UTV 2012 : si près du but ....
UTV 2013 : Encore raté !!
UTV 2014 : Enfin !!!
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