Récit de la course : Trail du Sancy - 34 km 2014, par Roenologue

L'auteur : Roenologue

La course : Trail du Sancy - 34 km

Date : 7/9/2014

Lieu : Le Mont Dore (Puy-de-Dôme)

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Distance : 34km

Objectif : Terminer

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Une magnifique première!

Pourquoi cette course ? :

Cela faisait un petit moment que je voulais franchir le pas : sortir de la très plate gironde et affronter un "vrai" trail de montagne, un dur avec du dénivelé en millers de mètres...mais allais je réussir?

Ma chérie a donc eu la bonne idée de m'offrir pour mon anniversaire un stage de trail encadré par des professionnels au mois de juin dernier. Au début un peu sceptique (peur de tomber sur des durs qui me plient dès le premier dénivelé, peur de la montagne...?), je me suis retrouvé au Mont Dore pour un week end de course dans le massif du Sancy. C'était "ma première fois" en montagne, la première à galoper pour de bon pour le sport en altitude. Et j'ai adoré. J'ai adoré l'effort, j'ai adoré le lieu...et j'ai réussi à faire 45 km et 1800 m de Dénivelé dans le week end sans trop souffrir (Je conseille d'ailleurs ce stage vivement : si vous voulez plus d'infos n'hésitez pas!).

Rassuré sur ce point, à peine rentré, je me suis inscrit au trail du sancy : 34 km et 2500m de dénivelé. Point culminant :le Puy du Sancy. Un trail réputé dur...mais quand faut y aller...

La prépa :

1/ trouver un plan d'entrainement qui correspond à l'objectif. Je dégote donc un petit truc 3/4 sorties par semaine calé sur 10 semaines conçu pour le trail des crêtes vosgiennes (33km et 1000 qqchose D+)

2/ l'appliquer. Pas simple de s'entrainer 4 fois par semaine avec des séances de plus en plus longues et parfois dures, tout en cumulant avec le boulot et la météo tantôt bouillante, tantôt trempée. Le plan est presque respecté en Juillet, un peu moins en Aout mais je fais mes 250-300 bornes sur les deux mois. C'est beaucoup pour moi par rapport à d'habitude.

3/Trouver des côtes. Mon everest culmine à 80m d'altitude (50m de D+ et encore...). bon, on le fait, on le refait et on redescend le refaire. Par contre pour les descentes, on verra sur place.

4/récupérer. Le jour de la course correspond au dernier jour de mes vacances. ça devrait le faire. Je fais du jus, je cours un peu pas trop vite, pseudo Week end choc 3 semaine avant (35 km environ en 8km séance de côte (12 fois la même ^^)+26km sortie longue)

5/Chercher le bon matos. J'ai un sac Raidlight Olmo 5L. Je teste une nouvelle config : Un bidon de 600mL dans le porte bidon avec de la boisson énergétique, une poche à eau avec de l'eau claire, et du manger dans l'autre porte bidon. J'hésite je tourne, je change, mais finalement je reste comme ça.

Mes chassures sont des adidas Kanadia nulle niveau confort mais typé tracteur et qui ne m'abiment pas les pieds. Alors on garde. 

Pour le reste Short T shirt et puis voilà!

6/regarder la météo 5 fois par jour la dernière semaine. Tempête de beau prévu, on est pas mal!

La course :


Alors on lit partout : "ne changez pas de stratégie d'alimentation le jour de la course". Mais moi j'ai lu que les barres et gels Machinchose c'était bon...donc j'en commande, les reçoit la dernière semaine pour cause de rupture de stocks et donc...je pars sans les avoir goutés!! Et puis pour couronner le tout, je vais tester cette boisson de l'effort vendue sur le salon...donc j'ai tout faux et je risque l'indigestion. Mais ayant toujours été robuste sur ce point, je ne m'inquiete pas trop. Pas malin quand même

Le lendemain, y'a des durs sur la ligne. ça parle UTMB à droite, Templiers à gauche, GRP en face...mais derrière ça stresse quand même un peu! Ouf je ne suis pas seul dans ce cas là! Je me cale au fond tranquille, avec les sans objectifs et les retardataires. 560 au départ quand même.

PAN! c'est parti...je pars en footing a 10km/h et me retrouve dans les 5 derniers...comme d'habitude! La course est longue mais quand même, ça fait pas plaisir. 

Premier faux plat : je continue à trottiner tranquille et remarque que ça marche déjà...et que je gagne des places! Je connaissais le début du parcours alors confiant je continue à trottiner et je gratte, gratte...en 4km de je reprends plusieurs dizaines de places! Bon faut pas se fier au début, ça je le sais! 

Les paysages sont déjà magnifiques : sous bois, cascades, cours d'eau...On grimpe, on grimpe et déjà, le premier ravito (en fait ça fait déjà une heure que l'on court). Un verre d'eau et de coca et c'est reparti...pour une première vraie grimpette. vers le puy de barbier. Le grand ciel bleu nous permet de voir les paysages sur des km à la ronde! C'est magnifique! Mais c'est duuuuuuuuuuuuur! Alors ça marche doucement, et ça grimpe entre les vaches pas plus dérangées que ça...j'arrive en haut plutot pas mal. Petite descente dans des chemins parfait pour se faire une cheville alors faut  y aller doucement et c'est usant. Petits pas à gauche à droite...des sauts...et des blessés déjà. Le pauvre a du se faire une entorse et les secours arrivent. on tire alors un peu plus le frein à main. De toute façon ça remonte déjà : Puy de l'angle 1776m Ouille! C'est raide, ça tire mais ça passe encore! Grosse descente jusqu'au ravito suivant...on refait les pleins sans perdre de temps (conseil des pros du stage : même si c'est à 2km/h mange/boit en marchant après les ravitos). Je ne traîne donc pas, je prends une poigné de fruits/jambon sec/orange et on réattaque direct. Des concurrents du 60km nous rejoignent et je commence à repérer quelques T shirts qui me suivent ou me précedent depuis un moment. Les places sont faîtes, à nous de les conserver.

Je m'efforce depuis le début de manger régulièrement des gels/barres et de boire beaucoup car il fait chaud! Ces nouvelles barres (De la marque Mulebar, j'avoue...) sont aussi mauvaises que les autres mais le gout chimique en moins! Elles sont naturellement mauvaise en quelque sorte. Par contre, elles sont pour moi très digestes et très efficaces! Je sentirais presque le glucose circuler dans mon sang après chaque prise. Pas de remontée acide non plus, ni autres désagréments gastriques! Très agréable!  

On repart dans la grimpette : le roc de Cuzeau. Court, mais très pentu. Tout le monde est à la queue dans le single. Mais certains concurrents plus fatigués ralentissent la progression...pas facile de mettre une mine dans une pente comme celle la pour les doubler et puis finalement on est bien au chaud à récupérer. Bon on essaye un peu quand même. Quelques concurrents craquent un peu ou prennent le temps de s'arrêter pour récupérer! J'en verrais même un faire la sieste! Les paysages sont toujours magnifiques sur ces crêtes et la météo permet de voir vraiment loin à 360°! On regarde la montre mais on prend le temps de faire une photo quand même! Mes coureurs repères (Jeune Salomon batons, Mme Lunette/sac à dos, La violette, Le grand sans manches, Le vétéran vert fluo) sont là et je me cale dans la deuxième descente derrière La violette. Mme Lunette sac à dos m'a fait comprendre qu'elle était plus doué que moi à ce jeu là. La fatigue se fait sentir et quand c'est trop pentu, je suis sur les talons à me massacrer les quadris, quand c'est plus plat, y'a des racines et du dévers et je ne suis plus assez lucide pour attaquer ou faire le chamois. Donc on descend doucement dans les bois. On croise un ruisseau ou l'on se jette pour se rafraichir! J'ai vraiment la sensation après m'être aspergé d'avoir évité une surchauffe! La différence était flagrante entre avant après, avec l'effet poêle chaude sous le robinet! 

La descente est interminable et je réussis à mettre le pied dans la boue jusqu'à la cheville, finissant ainsi avec une semelle en papier de verre jusqu'en bas. la pause nettoyage s'impose! 

Ravito en eau dans la vallée de chaudefour. Je réussis encore à relancer sur le plat et les petites pentes. Et là commence le gros morceau : la remontée sur le Puy de Sancy. 3h30 déjà de passé et la vue sur le sommet depuis le bas. Un peu effrayant en fait. Les premiers sont déjà douchés...Départ dans un pierrier, la violette me laisse passer. Je rattrape un groupe et me cale dans la foulée un peu lente. Le meneur coince sévèrement mais ne se range pas. Au fur et à mesure il se fait dépasser puis j'arrive à sa hauteur et le dépasse enfin. Salomon Baton mène un bon train et je me range dans sa roue. L'affaire se corse avec une patate de 100m à...30% (???) enfin à grimper à 4 pattes. Je prends un chemin parralèle et en double quelques uns. En haut je retrouve le coach du stage qui m'explique qu'il reste au moins 35 min jusqu'au ravito, puis 10 min de plus pour le sommet...et ça fait déjà une heure que l'on grimpe! Je repars en courant sur la portion plane. J'ai encore la forme et j'en suis le premier surpris. Je rattrape Salomon/batons le double et mène la charge. Les premiers zombies apparaissent quasi arrété dans la pente...très pentu! On ne va pas beaucoup plus vite mais bon, une petite tape d'encouragement pour les motiver. Je lache Salomon, rattrape Cascadia qui est en vrac devant, le dépose à son tour. Ravito. Dernier raidard pour le sommet avalé à bon train ou je reprends 5-6 coureurs! J'ai la forme. Arrivé dans 8 km, tout en descente. 880m de D- m'attendent et à la première marche...mon genou me lance...et le calvaire débute. Les 3 premiers km sont très pentus et technique et malgré le paysage, et ma forme physique générale bonne, je l'ai un peu mauvaise. Déjà que je ne suis pas doué, avec un genou en vrac, je suis carrément nul! Cascadia me rattrape en mode descente de ski alpin, et c'est par grappe que je les vois défiler à mes côtés dans le val. Voilà Salomon et la violette. C'est dur. La pente diminue et j'essaie de maintenir un bon rythme avec mon genou qui coince et un début d'hypo. Ma dernière barre ne passe pas trop mais me réveille un peu quand même.

Chemin des médecins, il reste 4 km de chemin facile ou je pourrais faire du 14 km/h sans forcer en temps normal, mais là...le GPS m'annonce un joli 7min30 au km...Allez, il faut finir en moins de 6h, temps estimé à l'oeil avant le départ! dernier virage, et voilà Mme Lunette sac à dos qui me double. Heureusement que j'en ai doublé qquns avant quand même, plus en vrac que moi.

Et voilà l'arrivé en 5h55. Les trails se gagnent en montée et se perdent en descente...enfin je risquais pas de le gagner quand même!

Le bénévole me donne ma place...mais ça n'a pas d'importance et je l'oublie aussi sec! Je suis simplement heureux d'être au bout et en forme (même si un peu blessé je pense)! 

Conclusion :

Franchement une belle course! Je suis plutôt content de cette course, réaliséé au feeling et qui s'est bien passé! Le parcours est magnifique, les bénévoles sont au top, les ravitos conséquents, l'orga générale bien rodée et un prix raisonnable (26€ je crois). Elle mérite vraiment son élection pour les championnats de france 2015. Et cela donne envie de tester le trail hivernal du Sancy!

 

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