L'auteur : starter
La course : Interlac Trail - Marathon
Date : 20/7/2014
Lieu : Revard (Savoie)
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Distance : 40km
Objectif : Terminer
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INTERLAC TRAIL – Marathon Solo
Avant le départ :
Après une préparation de 10 semaines adaptée d’un plan prévu pour la Saintexpress (mais allégé par mes soins pour éviter une sur-fatigue), je me sens prêt à m’aligner pour ce Marathon Solo 1ère édition.
Repos la veille dans la famille à Chambéry après avoir récupéré le dossard, et quelques inquiétudes concernant la météo qui s’annonce pluvieuse le lendemain.
Le matin, je me fais conduire au parking de Crolles Revard, en trouvant génial de pouvoir se garer à 100 mètres du départ. Forte période de stress, il faudrait que j’apprenne à mieux gérer l’avant course pour éviter de sur-consommer de l’énergie. Juste après 8h, il y a déjà beaucoup de monde dans la zone de départ, j’en profite pour regarder les différents profils des coureurs (Solo et Duo) et suis étonné par le nombre d’entre eux qui semblent très affutés, on ne compte plus les T-Shirts « marathon du Mont Blanc » et autres événements sympathiques . Avec mon petit niveau, je sens que je vais vite me retrouver tout seul et que la fin pourrait être compliquée.
Quelques minutes avant le départ prévu à 09h, la pluie se met à tomber assez fort, j’enfile au dernier moment la veste pour éviter de partir trempé. L’organisateur effectue le briefing et donne les dernières consignes, a priori 230 inscrits sur ce marathon solo, et une « bonne » nouvelle , la distance réelle est finalement recalculée à 37,5 km, avec le même dénivelé + de 750 m.
Du départ au Revard :
A peine le temps de se placer en bout de peloton que le départ est donné : je suis toujours étonné par la vitesse à laquelle les autres coureurs décollent alors que la distance à couvrir est relativement longue. Bref, je me mets au milieu du troupeau et je tente de me répéter « pas trop vite, garde de l’énergie pour la suite, ça va être long ». Les premiers kilomètres alternent plat, petites descentes le tout sur un large chemin parsemé de petites pierres, donc la possibilité d’avancer sans encombre. Un bref arrêt pour enlever la veste de pluie , il commençait à faire chaud, et nous arrivons au 1er point de contrôle. A mon avis, je suis parti un peu vite.
Pour moi, la vraie difficulté commence au km 9,5 : 400 m de dénivelé + sur 4 km… Je me mets en mode successif « marche, arrêt pour souffler » jusqu’au sommet du Revard. Les mollets piquent, impossible de courir sans être essoufflé. J’ai l’impression d’être en randonnée plutôt qu’en jogging en empruntant le petit sentier en lacets qui conduit en haut. La fin du chemin se passe dans les pierres, où une fille se tord la cheville juste devant moi. Elle n’arrive plus à poser le pied. Heureusement, elle fait la course en duo et n’est pas toute seule.
Passage au belvédère du Revard avec un superbe point de vue mais sous la pluie et la brume, le paysage perd de son charme. A peine 15 km couverts, je me demande comment je vais terminer.
Du Revard à Mery :
Une bénévole (tous très sympas tout au long du parcours) nous indique que la descente commence jusqu’ à la Feclaz. En réalité, nous alternerons descentes, petites montées, en se faisant rincer par la pluie. Arrive enfin le ravitaillement (unique sur le 40km) de la Féclaz. Je prends le temps de souffler, de boire de l’eau (je commence à être écœuré par le Powerade du sac à dos), et de grignoter. Passage sous l’arche de chronométrage et je repars doucement après 21 km parcourus.
Nous enchaînons par une portion de bitume qui nous permet de monter au Chalet du Sire. Les jambes fatiguent, j’alterne course lente et marche plus ou moins rapide dans la montée, en pensant qu’ensuite, une longue descente « réparatrice » nous attend. Grosse erreur de ma part, cette descente (- 1100 mètres en 6 km) va s’avérer un mauvais moment : sentier étroit, des pierres partout, ça glisse sans arrêt, je tombe, et surtout à force de freiner en bloquant les genoux, je ressens vite des douleurs aux articulations et aux tendons. Je descends avec quelques partenaires d’infortune, certains boitent déjà, d’autres glissent. Je comprends maintenant mieux pourquoi des coureurs ont des bâtons, même en descente. Sur certains passages, un écriteau indique « interdit de doubler à 100 m », bref, c’est souvent du pas à pas dans les passages diffficiles en ce qui me concerne. Je me fais doubler par les tous meilleurs du 77 km, et suis impressionné par la façon dont ils se jettent dans la pente. Je m’attendais à ce que la descente soit une délivrance, une façon de rattraper le temps perdu dans la montée du Revard, ce fut plutôt une galère à allure lente….
De Mery à l’arrivée :
Enfin, au KM 28,5, nous arrivons à Méry au bas de la descente, je prends un moment pour faire quelques étirements près de la fontaine du village et me remotiver pour finir honorablement les 9 derniers kilomètres. C’est clairement la zone la moins intéressante du parcours : traversées de zones résidentielles, enchaînement avec un parc d’activités d’entreprises (forcément désert le dimanche), puis une très longue ligne droite le long de la route. Cela devient compliqué pour moi, j’alerte course très lente, puis dès que le souffle manque, je marche… Je ne suis pas le seul à procéder comme ça et suis même surpris de doubler plusieurs concurrents à ce moment. Là encore, je vois des coureurs du 77 km, ils ont fait plus de 70 km, et ne semblent pas trop souffrir. Un autre monde !
Bifurcation sur la piste cyclable, des marcheurs venant à contresens m’indiquent que l’arrivée est proche, alors je serre les dents, et tout à coup je vois la zone d’arrivée. Bizarrement, je retrouve une énergie insoupçonnée qui se décuple lorsque j’aperçois mes enfants qui m’encouragent en bout de ligne droite. Oups, l’arrivée n’est pas tout à fait ici, il faut faire une dernière boucle qui permet de longer le lac jusqu’à l’arche officielle. Je double 2 concurrents 200 mètres avant l’arrivée, et je finis « en trombe » sous quelques applaudissements J
Bisous aux enfants, quelques photos pour immortaliser ce moment, je récupère le T-Shirt officiel « Interlac », heureux d’être là.
Bilan :
Un peu plus de 5h10 pour 37,3 km sur la montre GPS. L’impression de ne pas être épuisé, mais juste de n’avoir plus d’énergie, il était temps que ça se termine. Finalement, c’est bien que ce marathon solo ne fasse « que » 37 km.
Content d’être arrivé au bout, tout en constatant que ce type de course constitue une vraie limite technique et physique pour moi. Je ne me sens pas capable de faire plus, cela se voit d’ailleurs dans le classement final où j’évite de justesse le dernier quart des places toutes catégories confondues. Bref, une belle expérience que je recommande à tous, à tester également en mode « duo » pour se motiver mutuellement dans les moments difficiles. Pour une première, l’organisation était au top. Un grand merci aux bénévoles sans qui tout cela ne serait pas possible.
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