L'auteur : UNMICK
La course : Ultra Champsaur - 72 km
Date : 6/7/2014
Lieu : Orcieres (Hautes-Alpes)
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Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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Faire un 80km ( bon ok 72), était un objectif qui paraissait un peu irréalisable posé comme ça en début de saison. Le réaliser en plus avec mes compagnons d’entrainement et de surcroit dans le Champsaur autour du Chaillol, terre d’innombrables aventures inénarrables, et terre d’accueil de la famille d’Ololo (merci pour l’hébergement) …
5h30 à Orcières (1450+) : Je ne vois même pas que la course est partie alors … heu … C’est parti !
Le raide départ nous met dans le vif du sujet. On bascule rapidement sur un sentier sur terrain humide et herbeux, piégeux à souhait : la cheville gauche encore froide me fait défaut. C’est déjà l’angoisse aux environs du 2/3 ème kilo qui m’étreint. Au bout de plusieurs centaines de mètres, la douleur s’estompe et j’essaie de ne plus trop y penser.
Le profil est roulant, plutôt descendant : les copains vont un peu vite à mon goût et je me retrouve dans un rythme au-dessus de ce que j’envisageais.
Je lève la pédale pour les laisser filer. Au 7/8 ème, je vois Jean-Marc et Règis partir déjà en pose technique. Je m’inquiète un peu, Jean-Marc me rassure et je décide de continuer.
Le parcours rejoint le Drac que nous suivrons quelques temps. Je retrouve Cyril au Borels (10Km 1274+), le premier ravito, où malgré l’heure, les bénévoles sont déjà aux petits soins. Je ne croiserai pas Noëlle et Claude qui feront de beaux résultats.
Crédit photo : François Boussiquet
Nous décidons tacitement de faire la course ensemble bien qu’il soit plus rapide. Je prends les commandes où j’alterne marche et course dans de beaux paysages alpins le long de la rivière.
Nous attaquons alors la montée de 10 Km 1200+ pour le col de Venasque.(2487+).
Je sens mon coéquipier peiner de plus en plus, j’essaie de me caler pour le motiver mais le trou se fait : Malgré ses efforts, il abandonnera « fruit confit » au 43ème. Aurais-je du l’attendre pour le pousser encore ? Ais-je fais le bon choix ? Je ne pense pas qu’il y ait de bonne réponse dans ces cas-là. J’ai cru jusqu’au Piolit qu’il me rattraperait !
Je sors de la forêt pour me retrouver dans un spectacle magnifique de moyenne montagne : Un col, des névés, de la caillasse, des prairies… Le tout ponctué de petits traileurs. Tout ce qu’il faut pour me donner la patate. Une magnifique montée, à mon rythme, sans fatigue dans un paysage grandiose. Ah la montagne !
Un petit coup de fil à la famille tout en mangeant, et j’attaque la descente vers la station de Chaillol. Je ne reconnaitrais pas le lieu malgré mes nombreuses escapades passées sur ce massif.
La descente est longue mais je ne me mets pas la pression : Je garde un rythme tranquille. Malheureusement, la cheville blessée se réveille peu avant le second ravito ( 26,5Km 1660+)
Et c’est reparti pour 8 Km vers pont du fossé ! La cheville me fait mal et je reste prudent sur mes appuis. J’arrive au village plein de doutes : J’ai surtout la crainte qu’elle me lâche pour de bon. A pont du fossé ( 35Km 1123+), nous nous retrouvons au milieu des habitants et des touristes qui doivent se demander pour certains quelle folie nous anime ainsi.
Après quelques déboires avec ma poche à eau, je repars pour une belle montée de 1100+. Je me sens dynamique sur les pentes faibles mais je peine dès que celles-ci s’accentuent. Soudainement, la pente devient vraiment très raide que la belle forêt n’arrive que tant bien que mal à rendre agréable : C’est le bon gros coup de mou qui durera jusqu’à « Mourre de Piurc » à 2208 mètres.
Pour couronner le tout, celle lente montée a du refroidir la cheville qui est devenue bien douloureuse. Je suis obligé d’être plus prudent que de coutume sur la crête qui rejoint le ravito de Cuchon (43,5 Km 2002+) en serrant les dents. J’hésite à nouveau d’abandonner pour ne pas aggraver d’un mauvais appui mon mal : La bêtise du débutant me pousse à plonger dans la vallée de la Roanne.
Je reste très prudent avec le plaisir de voir la douleur s’estomper et devenir partie négligeable. Dans le même temps, la fatigue s’est bien installée et j’ai du mal après la bonne descente pour avoir un rythme de course malgré de belles prairies alpines surmontées de pics minérales. Une belle pente m’amène jusqu’à « Rouanne Haute » (53,5Km 1621+) où je suis ravie d’apprendre par leurs femmes que mes compagnons sont toujours en course. Il ne reste plus que 19Km mais je me sens bien moins fringuant.
Je suis lent jusqu’à un ravito positionné 4km et 450 mètres plus haut : C’est la corne d’abondance plein de boissons au frais, du vin bien entamé, du pastis , du melon, de l’excellent saucisson maison… Je n’ai pas eu la force de gouter aux pâtés pourtant appétissants ! Ils m’ont fait du bien au mental ces dyonisiesques loustics.
Le froid et l’humidité s’invitent à la course jusqu’au col de Chorges. Le vent forcit accompagné de petites gouttes, puis c’est le brouillard au travers du quel surgit le Piolit (61Km 2460+) : Je comprends que ma douleur n’est pas terminée. J’arrive tant bien que mal au sommet où un pauvre gars esseulé, dans le vent, le brouillard et la pluie nous motive comme il peut. J’attaque enfin la descente où la prudence est de mise avec les pierres glissantes.
C’est le dernier ravito (67 Km 1600+) où les bénévoles sont agglutinés sous leur tente, toujours dans une bonne ambiance et le mot pour rire et motiver. Les 5 derniers kilomètres se font au meilleur rythme que je peux fournir avec les quadri cramés et une crainte infondée de me faire doubler par une bande de traileurs en forme (sic).
C’est enfin l’arrivée de l’ « happy finisher » :
Les suivant seront mes potes qui arriveront 45’ après…en bande ! Bravo à eux !
Une superbe organisation, des montagnes toujours aussi magnifiques et surtout des signaleurs et des bénévoles aux ravitos de folie malgré des temps d’attente qui ont du paraître interminables. Quel courage ! Au final, merci et bravo à vous !
1 commentaire
Commentaire de sarajevo posté le 09-07-2014 à 08:59:17
Bravo !! Je l'ai fait il y a qqles années ... faut que j'y retourne !
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