L'auteur : LutetienND
La course : La Course des Carrières - 22.5 km
Date : 18/5/2014
Lieu : Mondeville (Essonne)
Affichage : 1886 vues
Distance : 22.5km
Objectif : Terminer
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Bon. C'est le jour de la revanche. Pour la course du sanglier (voir mon CR) mon fils GDtrail_musique m'avait battu à la loyale de 30s à l'arrivée.
Les lecteurs attentifs ont dû noter ma promesse : La suite, c'est... peut-être La Course des Carrières - 22.5 km. Cette fois-ci, je bats mon fils
Ce dimanche matin, je ne crois pas un instant être en mesure d'honorer cette promesse. Il faut dire que j'ai passé mon samedi à faire du terrassement : retourner la terre, la damer avec une dameuse de chez Kiloutou, pelleter des tonnes de sable et poser des pavés... le tout sous le cagnard. Samedi soir, c'est tout vermoulu que je me suis couché, et ce dimanche, j'ai les jambes lourdes (limite mal aux cuisses en montant les escaliers) et je me sens un rien ... endormi.
Chemin faisant vers Mondeville, l'envie monte à chaque km qui me rapproche de la ligne de départ. Mondeville : la Mecque du trail dans le 91, 3 "trails des carrières" et 1 "carrières by night" au compteur, l'ambiance toujours particulière autour de l'équipe des organisateurs, le beau temps, le fait que je change d'itinéraire à chaque fois pour aller à Mondeville et découvrir de nouvelles petites routes,... Je ne peux pas ne pas essayer de jouer ma carte à fond.
Alors je suppute, tout en conduisant : fiston est meilleur que moi sur le foncier, mais il n'aime pas trop quand il fait chaud... et il est moins bon dans les passages techniques. Alors comme il faut chaud, et que les Carrières sont indubitablement plus techniques que le Sanglier...
Arrivés sur la ligne de départ la prise des dossards est rapide (organisation impeccable). Je jette un oeil sur le parcours : il est conforme à mes souvenirs... et la vérification sur ma trace GPS montrera que le parcours 2012 visible sur openrunner est repris à l'identique en 2014.
Je part pour un échauffement un peu plus sérieux que pour le trail du sanglier. Mon fils papote avec ses copains de club. Avant le départ, il me nargue d'un "tu vas voir, je vais partir vite".
Départ à 9h30 pile-poil. Ca c'est de la poncutalité ! Je me suis mis dans la foulée du fiston : j'avais trop ramé pour revenir sur lui aux Sangliers. Le premier km permet de terminer l'échauffement. Il fait encore assez frais, et les sensations deviennent bonnes. Je commence à échaffauder un plan machiavélique : soyons fous, je le double maintenant, je fais les 2km de plat à fond (pour mon niveau) et j'attaque dans la descente pour faire le trou. C'est un coup à me cramer et à finir dans la douleur, mais qui ne tente rien n'a rien.
Finalement, c'est pas le plan machavélique qui me convainc : c'est juste que je me sens bien, alors allons-y, soyons fous. Je le double et commence à dérouler... Je ne me retourne pas : j'imagine qu'il est derrière moi et qu'il va me reprendre à un moment ou à un autre.
On arrive vers la fin des 3 km de plat : je repère le photographe et je me fais beau pour la photo.
Le fiston aussi. Il etrenne un maillot bleu... qui me hantera pendant toute la course.
Il y a déjà 6 coureurs intercalés entre le père et le fiston... mais ça, je ne l'ai su qu'en analysant les photos (un véritable mitraillage de Ph. Maurin - merci à lui)
Sortie des champs : une petite section de macadam jusqu'au hameau des Roches et hop, dans les bois. Tout de suite la 1ère descente. Un chemin d'exploitation des carrieres avec de gros pavés inégaux. Je me lâche et prends de la vitesse. Un petit -tout petit- segment de plat le long du bois et hop, on remonte vers les Roches. Un segment assez long le long des champs et hop, on redescend vers le chemin de la vallée. C'est pas compliqué la course dans les coteaux de Videlles : entre le km 3 et le km 10 on enchaîne comme ça 5 descentes suivies de 5 montées avec un petit interlude au km 6 dans lequel on vous fait faire le tour d'une clairière très sablonneuse. C'est pas le sahara, mais au soleil il commence à faire chaud.
Je me retourne une ou deux fois : juste le temps d'un coup d'oeil pour ne pas perdre la concentration sur les montées/descentes assez techniques. Je vois du bleu derrière moi, mais je ne suis pas sûr s'il s'agit de mon fils ou d'un autre coureur en bleu. Je me dis que si ça n'est pas un schtroumpf, alors ça doit être lui...
Alors je continue de foncer comme je peux dans les descente et de courir dans "presques toutes les montées". Les muscles commencent à chauffer.
Au km 11 on arrive sur l'aqueduc de la Vanne, que l'on suit jusqu'au km 13. Je ne vais pas faire le topo touristique à chaque CR, mais ça m'amuse que le trail "chevauche" une des artères d'alimentation en eau de Paris (voir Mon CR des Carrières by night pour plus de détail sur cet aqueduc). De moins en moins d'arbres pour s'abriter du soleil, et du coup... de plus en plus de soleil. Hydratation régulière impérative. Je commence à me faire un peu doubler et j'ai l'impression que la course va bientôt basculer. Je me retourne de temps en temps : il y a toujours des schtroumpfs en bleu qui me suivent, mais pas possible de savoir si l'un d'eux est mon fils.
Passage de la route, et on attaque la montée des "Réages Tordus" : toujours convaincu que je vais me faire rattraper, je me force à la trottiner intégralement. Les autres années, je me souviens que celle-là je la marchais.
Arrivée en haut de la montée, vers le km 14, je sens les crampes monter dans mes deux mollets. Pas étonnant compte tenu du rythme depuis le début, de mon peu d'entraînement et de la chaleur. Alors passage en mode "gestion des crampes" pour essayer de tenir le rythme pour les 8km (!) qui restent. Ca discute un peu derrière moi sur la sécheresse des côtes, les changements de rythmes, et pour savoir "combien il en reste des côtes ?".
C'est au km 16, après une belle descente,on se retrouve à grimper les marches de l'aqueduc. Je monte maintenant toutes les côtes en poussant sur mes genous avec les bras : toujours ça de gagné sur les crampes. Deux-trois schtroumpfs me dépassent : mais aucun n'est mon fils.
Une dernière descente, un petit tour dans les "Garennes de la Padole" et montée vers la Padole km 19 où nous attend le dernier ravito : le mythique ravito-dans-la-cour-d'un-organisateur-où-l'on-peut-prendre-une-bière. Ca fait trois trails des carrières que je passe sans m'arrêter (sérieux). Ce coup-ci, je me dis qu'il ne me reste que 3 km, que mon fils ne m'a toujours pas dépassé : alors je m'arrête pour fêter celà et hop! ma première bière pendant une course. Elle est fraîche : je m'en ferais bien une deuxième. Mais il y des limites au laisser-aller et je repars.
Le retour dans le champs (3km de quasi plat) se passe comme d'habitude : il faut chaud. Je commence à être un peu doublé par des-qui-finissent-en-trombe, mais je me rassure en en doublant des-qui-sont-plus-cramés-que-moi. Mes crampes se font de plus en plus pressantes et je sens que la "big one" n'est pas loin. Mais bon, il n'y a plus de schtroumpfs en vue. Alors je finis la course détendu (!). Je discute un moment avec un copain de club de mon fils. Un jeune se lance dans un sprint de fou pour me doubler dans les 10 derniers mètres : je sprinte pour lui faire plaisir, mais mes jambes sont incapables d'offrir une résistance sérieuse
Arrivée en 2h11... contre toute attente, j'ai tenu ma promesse !
Je repars aussitôt dans la petite côte de l'arrivée, histoire de faire une photo du fiston que j'imagine à 1 ou 2mn derrière moi. J'essaye d'escalader les petits rochers ronds au milieu de l'aire d'arrivée et là ... THE BIG ONE. Une méga crampe qui me prend les deux mollets. Je dois demander de l'aide pour étirer les muscles. Bref, il s'en est fallu de peu que je finisse la course en rampant.
Finalement, le temps de m'étirer un peu, et hop, une dernière photo de mon fils à l'arrivée.
Il est super déçu de sa perf. Trop chaud. Il ne comprend pas ce qui lui est arrivé, lui qui avait si bien marché aux Sangliers. Il lui faudra deux jours (et la publication des résultats) pour qu'il se rende compte qu'il a couru au même niveau qu'à sa course précédente. C'est moi qui ait couru différemment. Avec beaucoup de plaisir, un brin de tactique et pas mal de prises de risques.
Et tous les schtroumpfs sont sur le podium !
Une rencontre et quelques mots échangés avec Laurent Brochard, une "star" du cyclisme... qui fait de très bon résultats en trail pour boucler cette belle journée.
Merci aux organisateurs et aux bénévoles... et longue vie au trail à Mondeville.
Prochain épisode... le Trail du Gypaète - 41 km ou LutetienND retrouvera DKféeinée pour un beau trail de montagne, cette fois-çi sans GDtrail_musique.
5 commentaires
Commentaire de caro.s91 posté le 20-05-2014 à 00:18:39
Bravo à tous les deux. Belle revanche, mais hier il fallait effectivement savoir gérer la chaleur.
Désolée de ne pas avoir eu le temps de vous parler aux inscriptions !!! Mais c'était un peu chargé !!!
Caro
Commentaire de Gwendalito posté le 20-05-2014 à 01:15:19
Bravo à vous deux, belle course et joli défi ! A quand la belle ? ;-)
Commentaire de Arclusaz posté le 22-05-2014 à 18:03:38
Merci d'avoir si bien représenter les pères !
j'espère que le schtroumpf n'est pas trop grognon....
Commentaire de DKféeinée posté le 22-05-2014 à 22:02:10
Enorme!!! J'adore ton CR... Bon j'espère que la schroupfette va s'accrocher au trail du gypaète à moins que le grand schtroumpf ne soit tout crampé ??? À bientôt pour de nouvelles aventures ...
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 27-05-2014 à 18:06:47
Sympa cette course en famille.
Et bravo d'avoir battu l'jeune. Vivent les vieux !
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