Récit de la course : Spa-Olne 2002, par Mogwaï
L'auteur : Mogwaï
La course : Spa-Olne
Date : 14/4/2002
Lieu : Spa (Belgique)
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Distance : 32km
Matos : poche à eau 2litres DK
Overstim 50g/l
1 barre énergétique
Objectif : Terminer
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Le récit
Dans l'esprit de ne jamais changer une formule gagnante, j'avais décidé de me lancer dans ce trail en le faisant précéder d'une petite fête entre amis. Double avantage : encore mieux se connaître et avoir une justification toute prête si une défaillance devait se présenter lors de cette promenade dominicale! Donc, au dodo à 03 heures du matin…
Rendez-vous à Olne à 0900Hr. Le temps de s'inscrire, de préparer le mélange (diminution de moitié de l'Overstim goût pêche (50gr/L) par rapport au trail des Chapeliers en espérant que le poison rajouté par votre ami Pierre Gillain ait entretemps disparu) et de monter dans le bus en direction de Spa. Arrivé sur place, le thermomètre indique 4° et une pluie fine agglutine les coureurs cherchant un peu de chaleur. Le départ est donné et nous voilà reliant Spa à Theux pour les 10 premiers Km vallonnés entièrement à travers bois. Les pentes sont raisonnables mais je me plonge dans la 1ère réflexion de la journée : comment se fait-il que personne ne marche (alors que ce serait raisonnable)? La distance de 32Km implique qu'on ne marche pas sur une distance aussi courte ou que ce n'est pas un trail? Enfin, je n'ai pas marché… à ce moment-là de la course!
Dans cette première partie, nous passons à un endroit indiqué comme étant "le chêne de la vierge", où il n'y avait ni chêne,…, ni vierge. Et, à mon humble avis, même si elle avait été là, elle le serait restée (vierge) car un estomac récalcitrant me rappelait que ma philosophie de préparation de la course à pied n'était pas partagée par tous.
Nous arrivons ensuite au pied des ruines du château de Franchimont, que nous allons sous peu visiter puisque je peux voir les coureurs me précédant dans les lacets de la colline montant vers ce haut-lieu historique. Pour votre culture générale, des informations intéressantes peuvent être trouvées sur le site internet ci-après :
http://users.skynet.be/retour_aux_sources/chateau.htm
Nous passons par Sassor (vraiment pas important comme information car je serais curieux de savoir combien de personnes connaissent l'existence de ce petit village; c'était ma 2ème réflexion philosophique de la journée et déjà une indication sur l'état de mon neurone fripé). Cette partie de la course est un peu moins vallonnée, et une longue ligne droite nous amène au 17ème Km, passés en 1h30' juste (les Km restants étaient systématiquement indiqués, ce que j'ai trouvé agréable même si ne répondant peut-être pas à l'esprit de ce genre d'épreuve). C'est à ce moment que le ciel se couvre et que nous avons droit une averse de grelons.
Nous entamons alors une longue montée bien qu'encore douce vers Banneux, lieu touristique bien connu où des manifestations de foi se déroulent (c'est comme à Czestochowa, mais sans doute en plus petit). Nous arrivons dans un premier temps à Louveigné (indication d'agglomération) pour, environ 50 mètres plus loin, entrer dans Banneux (nouvelle indication). Un sentiment de fierté non dissimulé me requinque : je proviens d'un petit pays qui non content de posséder le centre du monde, contient aussi la plus petite ville (50 mètres, c'est impressionnant). Ndlr : si certains commencent une litanie sur Durbuy, laissez-les faire, cela leur fera plaisir… ;-)
Il reste à ce moment environ 12 Km et une petite fin commence à me tenailler (car n'ayant pas déjeuné!). J'ai juste une barre énergétique et elle commence à me faire envie. Je me dis que je vais attendre la prochaine montée pour la manger en marchant. C'est ainsi que nous passons dans des endroits avec de superbes maisons au centre des bois et puis devant un centre ultramoderne, genre complexe de vacances, mais avec des mesures de sécurité impressionnantes. C'est à ce moment que je comprends que je passe devant Fraipont qui un centre fermé pour mineurs délinquants. Je continue et me retrouve… 5Km plus loin faits de descente et de plats et où je commence à avoir vraiment faim.
Je déguste cette délicieuse barre de céréales lorsqu'un habitué du parcours m'indique que c'est maintenant que la course commence. Je le regarde discrètement avec un petit sourire narquois au coin des lèvres mais en pensant tout de même que deux autres coureurs m'avaient fait la même remarque dans le bus. Rétrospectivement, le petit sourire en coin était causé par le bien-être de la mastication de cette crénom_vraiment_super_délicieuse_barre_vitaminée qui m'a fait un effet pendant au moins 500 mètres. La suite : l'enfer! Il restait 3 montées sur 6 Km dont une avec un pourcentage estimé à 20% et une autre longue de 1,4Km dans de gros cailloux, la 3ème était celle qui terminait la 3ème boucle au Trèfle à 4 feuilles de ce début d'année. Pas de tout repos quoi…
Petite comparaison avec le Trail des Chapeliers d'il y a 2 semaines : là, j'étais bien jusqu'au 38ème, ici jusqu'au 28ème! Là, je me suis fait dépasser par trois femmes dans les 7 derniers Km, ici par 4 dans les 5 derniers Km (ceci ne correspond pas une forme de machisme, mais je considère les femmes comme plus endurantes et donc plus régulières sur ce genre d'épreuve). Alors : mauvaise gestion de course les deux fois? Ou simplement pas d'entraînement suffisant car je n'ai presque jamais forcé sur l'allure (le Km le plus rapide en 4'30 mais en descente)? Beaucoup de questions mais encore peu de réponses…si ce n'est bien sûr l'influence positive de la préparation de la veille et un gros rhume et une petite fièvre au début de la journée.
Laissez-moi terminer par ma 3ème réflexion de la journée. Je me suis fait une prise de tête de derrière les fagôts! En effet, arrivé au pied de la dernière montée à 2 Km de l'arrivée, je me dis qu'il me reste 11 minutes pour terminer en-dessous des 3Hr. Et me voilà parti pour une accélération du rythme, l'esprit orienté vers le résultat (sans tenir compte des moyens) pour finir en 3h01'54". En gros, tout ce que j'ai donné jusqu'aux 3 heures de course, je l'ai perdu sur les 2' minutes suivantes (quand j'ai entendu le petit bip des 3 Hr m'indiquant par ailleurs que je devais boire un coup, j'ai presque marché) et j'ai presque réussi à me gâcher le plaisir que j'avais eu jusque-là.
Le lendemain, il ne me reste que des motifs de satisfaction : j'étrennais sur ce genre de course le vêtement technique longue manche (cool max) offert par le Club fin de l'année passée; c'est une merveille : ni chaud ni froid, ni mouillé. Ensuite, aucune douleur aux jambes, si ce n'est un sentiment de fatigue musculaire bien logique et qui disparaîtra rapidement. Enfin, des images superbes d'une course à faire absolument par ceux qui aiment le genre mais aussi par ceux qui ont envie de se mettre aux trails mais qui ont peur de l'inconnu ou d'une trop grande distance. Vivement les prochaines…
Mogwaï
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