L'auteur : lapuce92
La course : L'Infernal Trail des Vosges - 158 km
Date : 7/9/2013
Lieu : St Nabord (Vosges)
Affichage : 2068 vues
Distance : 30km
Objectif : Se défoncer
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J'arrive samedi après midi dans les Vosges. Après une fin de semaine bien stressante j'en ai profité pour me reposer un peu. Je retrouve maman, et direction immédiatement le retrait des dossards. Je suis déjà dans l'ambiance, j'adore! Ensuite petite soirée tranquille à la maison, au calme.
Au moment où je me couche l'orage commence à gronder, la pluie à tomber à gros seaux. Je pense aux coureurs du 160kms qui sont en pleine course, et à ceux du 72 qui prendront le départ dans la nuit : quel courage dans ces conditions! Franchement chapeau!!
Dimanche matin le petit déj passe bien, les derniers préparatifs se font calmement. Arrivée sur le site je retrouve rapidement Aude, ma cousine, ainsi qu'Elisa, connue au stage de Mailys en Ardèche et son copain Nico.On papote, on prend un café, et c'est déjà l'heure d'aller sur la ligne de départ. Je suis un peu stressée : Je trouve qu'on est assez peu nombreux sur le 30 par rapport aux courses que j'ai l'habitude de faire, et ils ont tous l'air super affutés! Heureusement mes "voisins de SAS" sont un groupe de gars gros déconneurs qui me font bien rire, et détendent l'atmosphère.
C'est parti! Les 2 premiers kilomètres se font sur route, très roulants. Comme prévu je me retrouve rapidement en queue de peloton. Pas grave, je ne m'affole pas, je suis mon petit rythme sans me préoccuper des autres. Entre le 2 et le 3, premiers signes d'hypoglycémie. Suées, j'ai alternativement chaud et froid, la tête qui tourne. Je m'assois sur le bord du chemin. Le dernier concurrent me double (du moins je crois que c'était le dernier). Je décide de faire les quelques centaines de mètres qui me séparent des derniers bénévoles que j'ai vu. Mais, peut être un signe pour plus tard, ils ne sont plus à leur poste. Seule solution : avancer. Je reprends mon chemin en espérant croiser bientôt des gens. Sauf que...personne à l'horizon. Heureusement la forme (physique) revient petit à petit. Le moral, lui, n'est pas au top. Je suis seule, dernière. A un moment je ne vois plus de balisage : un bénévole me dit qu'il a déjà tout enlevé, pensant que tout le monde était passé. Pour m'achever un spectateur "m'encourage" "Oh ben dites donc, les derniers sont passé il y a bien une demi heure là". J'ai les larmes aux yeux. J'en ai marre, je ne suis plus dedans, ça ne sert à rien. Je prévois de me trainer jusqu'au premier ravito, et d'y rendre mon dossard. Ce fameux ravito arrive enfin. Surprise, j'y retrouve maman, Elisa, Nico, une autre cousine Nadège, et mon filleul adoré, Géo. Je leur fais part de ma décision d'abandonner. Nadège me dit que j'ai l'air fraiche comme un gardon, Elisa que je risque de le regretter maintenant que l'hypo est passée. Ils arrivent à me convaincre. Elisa me relance sur quelques mètres. Merci à tous d'avoir été là : sans vous j'arrêtais! Un mot, un geste, une petite attention c'est fou tout ce que ça peut changer.Je me trouve totalement métamorphosée : le moral est remonté en flèche, je suis en pleine forme, et à aucun moment je ne regretterai d'avoir continué. Je m'éclate comme une gamine sur le reste du parcours. C'est super ludique, et surtout maintenant je ne suis plus seule, puisque nous avons rejoint les concurrents du 160 et du 72. Je rattraperai même quelques coureurs du 30. Déformation professionnelle oblige je parle littérature avec un gars du 72. Il a lu cette semaine "La vérité sur l'affaire Harry Québert", que j'avais beaucoup aimé aussi. Cette parenthèse culturelle achevée nous commençons à entendre le speaker au loin. Je ne sais pas exactement combien de kilomètres il reste (j'ai arrêté/redémarré plusieurs fois ma montre avec cette histoire d'hypo), mais ça commence à sentir l'écurie. La fin du parcours est majoritairement en descente. Petit passage sur le bitume et on entre dans l'aire d'arrivée. Je franchis la ligne le sourire aux lèvres, immédiatement accueillie par maman (bénévole sur cette course) et Aude. 4h35! Je n'en reviens pas de mon temps: Eric m'avait pronostiqué minimum 4h50! Je suis ravie! Quant à Aude elle n'a pas cueilli les pâquerettes en route puisqu'elle finit en 3h22, avec en prime un beau podium en sénior femmes (3ème). Chapeau cousine, tu as assuré!!
Le reste de l'après midi nous regarderont la course enfants, mortes de rires en voyant l'état dans lequel ils arrivent après cette course à obstacles dans la boue. Il y a des machines à laver qui ont du avoir du boulot hier soir!! LOL Ainsi que les dernières arrivées du 160 et du 72. Ils/elles sont allés au bout du bout de leur effort, c'est vraiment émouvant.
Au final un super weekend course à pied, une organisation au top, un parcours superbe. Seul point négatif : le nombre de gels vides trouvés en forêt....C'est pas possible ça.
1 commentaire
Commentaire de Dozer posté le 20-09-2013 à 11:38:23
Bravo pour avoir résisté à l'abandon. Cette course était superbe en effet. ;)
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