Récit de la course : L'Ardéchoise - 220 km 2013, par zézé

L'auteur : zézé

La course : L'Ardéchoise - 220 km

Date : 15/6/2013

Lieu : St Félicien (Ardèche)

Affichage : 3995 vues

Distance : 220km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

Partager :

Le récit


Pour ma 12ème participation consécutive à l'Ardéchoise (la cyclo-touriste/-sportive), et en prévision d'une Marmotte Off (avec Mathias) en juillet, je me suis dit que je ferais l'Ardéchoise (le circuit), soit 220 km et 4200mD+. L'argument est que, si je ne suis pas capable de boucler l'Ardéchoise, c'est pas la peine de se lancer dans une galère avec la Marmotte. J'ai donc deux objectifs sur cette Ardéchoise: le plus important, c'est de boucler le circuit en moins de 12h. Le secondaire, c'est d'obtenir l'argent dans ma catégorie, cad faire moins de 10h55. Évidemment, tout cela doit se faire dans la joie et la bonne humeur, compte tenu de la différence de difficulté avec la Marmotte.

Donc, j'ai essayé de me préparer du mieux possible, compte tenu d'abord de la météo (je déteste rouler sous la pluie, et il est bien sûr impossible de rouler sous la neige), et de mon genou droit, qui a subi une méniscetomie partielle en juillet 2012 (je n'ai pas couru autant que j'aurais souhaité cet hiver pour retrouver la caisse).

Du coup, je me retrouve le samedi 15 juin avec un peu moins de 1900 km et 25000mD+ au compteur, c'est-à-dire finalement pas grand-chose. Et je ne suis pas arrivé, comme les autres années, à descendre sous les 85 kg, ce qui me fait 87 kg à monter sur plus de 4 km verticaux... Le vélo a été révisé par le vélociste, j'ai de nouvelles super-roues: côté matos au moins, ça devrait rouler.

Bon, donc dring: 4h30, samedi matin, debout. Je me force à avaler le SportDej, et une petite moitié du Gatosport que j'ai préparé la veille. Le reste me servira toute la journée vu que je suis en autosuffisance pour la bouffe (Gatosport donc, mais aussi topettes de gel) et la boisson (j'ai préparé des sachets de Malto+Hydrixir). Le volume à ranger dans les poches du maillot est conséquent, mais ça tient sans problème.

Puis direction St Félicien, j'ai 40 bornes à faire (en voiture!). Je pars à 5h16, je serai sur place à 6h: vu que je n'ai pas de dossard prioritaire, si je veux partir assez tôt il me faut être parmi les premiers dans un sas non-prioritaire.

Personne sur la route, même pas à Lalouvesc. Arrivé au parking Gibet, il est encore fermé, je peux descendre un peu plus, et je finis par me garer presque à St Félicien: super, ce soir je n'aurai pas à me taper les 4 km habituels pour retrouver la voiture.

Arrivé dans le sas de départ à 6h15, on est peu nombreux, mais les sas se remplissent gentiment. 7h30, top départ: les prioritaires se mettent en marche devant nous, et à 7h45 l'organisation libère mon sas. Je passe la ligne de départ à 7h46: si tout va bien je serai de retour avant 8h du soir.


1 - Col du buisson, aller (920m, 10,8km, 414mD+, moy 3,8%, max 7%)

Comme d'habitude c'est la ruée dans la courte descente de départ (qui devient un col hors catégorie à l'arrivée...), puis dans le début facile du premier col: les fauves sont lâchés, il faut faire très très gaffe, entre les plus lents qu'il faut doubler et les fusées qui doublent tout le monde, et en plus on occupe toute la largeur de la route.

Au bout de quelques km ça se décante, je prends un rythme normal, la tension du trafic baisse, comme le cardio. Je n'ai pas de super sensations dans ce premier col, mais il en reste 9... Arrivé en haut, je mange un morceau de Gatosport. Dans le faux-plat qui suit, je fais comme tout le monde, je m'arrête pour vidanger la bouillote, puis c'est la longue descente vers Lamastre. Comme d'habitude encore je fais partie des plus rapides (je ne me fais doubler que par 2 cyclos), à 60-70 kmh. Dans un virage, un pompier nous fait signe: chute!. Un cyclo est à terre, entouré par les secouristes; il n'a pas déchaussé dans sa chute, et son pied droit fait un drôle d'angle avec la jambe... En tout cas il est conscient, et je ne vois pas d'autres blessures: bonnes nouvelles pour lui, même si son Ardéchoise s'arrête là.

2 - Montée des Nonières (671m, 5,6km, 214 mD+, moy 3,8%, max 5%)

(Je dis "montée" parce qu'on ne peut pas raisonnablement parler de "col", comme le fait l'organisation...) À la sortie de Lamastre, il commence à faire chaud, et j'ai du mal à retrouver du rythme sur les quelques km de faux-plat. La montée des Nonières se passe en revanche bien mieux que lors des Ardéchoises précédentes, et j'enquille la descente sur le Cheylard tout en souplesse. À l'entrée du Cheylard, je vois de loin un maillot de l'ASSE, et en regardant le nom sur le dossard je m'aperçois qu'il s'agit de Nainvert, l'un des piliers des forums de l'Ardéchoise. Nous roulons de concert en discutant sur tout le faux-plat montant qui suit. Il me dit qu'il a les Sucs, 234 km/4300 mD+ comme objectif, mais il ne fera finalement que la Volcanique, 176km/3200 mD+. Au carrefour vers Sardiges il s'arrête pour un besoin pressant. Je continue et m'arrête à Sardiges (711m), où l'animation est comme tous les ans remarquable. Je me ravitaille, je regarnis mes bidons, et en avant pour la montée sur Mézilhac.

3 - Col de Mézilhac (1119m, 11,7km, 479 mD+, moy 4,1%, max 6%)

Je monte tranquillement, une dent en moins par rapport à d'habitude pour ne pas puiser trop tôt dans les réserves. Les km défilent, et voila le dernier km, le plus facile. Le ravito est comme d'habitude assiégé, je ne m'y arrête que pour quelques quartiers d'orange, et c'est avec un peu d'appréhension que je me lance dans la grande descente sur Antraigues, au lieu de prendre à droite sur la Volcanique comme les années précédentes: arrivé à Antraigues, j'aurai devant moi une marche de 1000m D+, quasiment sans descentes... Le changement est radical, je me retrouve quasiment seul dans la descente, où je double quelques cyclos (sans me faire doubler). 15 km plus bas, voila Antraigues, et je tourne à droite direction Aizac.


4 - Col d'Aizac (643m, 3,4 km, 220 mD+, moy 6,5%, max 9%)

Ce col est court mais l'un des plus raides du circuit, surtout les 2 derniers km. Je le passe tranquillement tout à gauche, La chaleur commence à être pesante. Les cyclos que j'ai doublés dans la descente me redoublent, et d'autres encore: c'est le début de ce qui va suivre, où je suis le plus lent dans les montées mais l'un des plus rapides en descente. Arrivé à Aizac où je n'ai pas prévu de m'arrêter, j'y suis obligé par courtoisie envers les bénévoles qui ont organisé une arrivée au Paradis: ils sont tous déguisés en anges (sauf ceux qui tiennent le ravito, déguisés en démons), et St-Pierre en personne me tend un verre d'eau pétillante. Pour ne pas faire de jaloux je picore la bouffe offerte par
 les démons: bananes, abricots secs, crème de marron...Et en avant sur le faux-plat (très légèrement) descendant vers Labastide/Bésorgues, au pied du col suivant.

5 - Col de la Moucheyre (858m, 4,7 km, 198 mD+, moy 4,2%, max 6%)

Je ne m'arrête pas au ravito liquide de Labastide et j'enquille directement le col de la Moucheyre, qui est sans difficultés, très régulier, sauf 2 rampes un peu plus pentues en bas. Je me mets un peu dans le rouge dans le dernier km pour ne plus me faire doubler, c'est vrai, c'est pénible à la fin... Donc voila le col, et je plonge direct dans la descente sur le Burzet. Cette descente est très piégeuse, la route est étroite, viroleuse, avec un revêtement très inégal: j'ai manqué m'y vautrer il y a quelques années, donc je descends mollo. Après quelques virages, j'entends "Attention!" derrière moi, je me range sur la droite et je me fais doubler par un cyclo: super, il me servira de pilote dans la descente. Sauf que, dans un virage à gauche, le pilote sort un poil trop large, passe dans le fossé, n'arrive pas à remonter sur la route, et finit les 4 fers en l'air... Je m'arrête de justesse pour ne pas m'empilonner sur lui, merci l'intervalle de sécurité que j'avais laissé entre nous. Il se relève, avec une coupure au pouce, quelques égratignures, rien de grave. Le vélo a déraillé, je l'aide à remettre sa chaîne, mais sinon RAS, le bonhomme et le vélo sont toujours d'attaque. Je le laisse donc panser ses plaies, et continue seul la descente. Arrivé au Burzet, il est 12h42, j'ai mis pas tout à fait 5 heures pour 105 km, l'argent est encore en vue. Je m'arrête brièvement pour me restaurer (Gatosport, topette), et en avant pour le gros morceau.

6 - Col de la Barricaude (1257m, 13,2 km, 716 mD+, moy 5,4%, max 10%)

J'attaque la montée piano, tout à gauche (30x28). Il fait très chaud, pas de vent, et au bout de 2 ou 3 km je m'aperçois qu'une de mes gourdes est vide: j'ai complètement oublié de refaire le plein au Burzet. Caramba! Le prochain ravito est à Sagnes, quelques km après le col, que faire? Redescendre au Burzet, ou me rationner dans la montée? Je n'ai aucune envie de perdre ce que je viens de gagner, tant pis, je me rationnerai. Je sais que c'est risqué, vu qu'il ne me reste qu'un bidon pas tout à fait rempli, et vu ma vitesse je n'arriverai à Sagnes qu'une heure et quart ou 1,5h plus tard, et vu la chaleur qu'il fait...

Mais bon, je connais plusieurs petits ruisseaux dans la montée, au pire je m'y arrêterai. Et je continue à monter, km après km, doublé de temps à autre par d'autres congénères. La montée n'est pas réellement difficile, je gère plutôt bien, c'est d'ailleurs ce que je dis à un motard "Mavic" qui s'arrête à chaque cyclo pour nous demander si tout va bien: bravo l'organisation, on n'est pas lâché dans la nature, on se sent entouré. Au bout d'un moment voila la dernière épingle, sur la droite, puis l'éboulement (réparé par la DIR). Je sais qu'il y a, dans le prochain talweg, un ruisseau qui doit déborder en ce moment, avec la pluie qu'il y a eu: au besoin je m'y arrête. Mais en y arrivant, c'est le paradis: un ravito liquide! Le bénévole qui le tient m'explique qu'avant il se mettait au col, mais à cause de la proximité avec le (gros) ravito de Sagnes personne ne s'y arrêtait, d'où la décision de le placer à cet endroit. Je suis rejoint par mon chuteur de tout à l'heure, qui me montre la "poupée" à son pouce droit que lui a fait un secouriste du Burzet.

Je remplis donc mes bidons, et en profite pour m'asperger d'eau bien fraîche, en particulier les pieds qui commencent à chauffer. Et c'est tout ragaillardi que je me lance dans les 3 derniers km de montée, une plaisanterie maintenant. Je ne m'arrête pas au col, et fonce dans le faux-plat (oui, d'Antraigues au Gerbier il n'y a que 5 ou 6 km de descente, entre le col de la Moucheyre et le Burzet) vers Sagnes et Goudoulet, où m'attends le ravito, en haut d'une côte qui me fait bien mal aux cuisses... Je retrouve le chuteur et un vélo couché qui m'a doublé dans la Moucheyre, on discute avec les bénévoles: il est 14h15, on doit être les derniers, ils vont bientôt plier les gaules, les premiers sont passés vers 11h, sans s'arrêter (ils jouent la gagne, et sont arrivés à cette heure-là de la journée!). Et c'est reparti, vers le Gerbier des Joncs, et les sources de la Loire.

7 - Col du Gerbier (1417m, 2,6 km, 172 mD+, moy 6,6%, max 8%)

Soyons clair: je déteste ce col, ces moins de 3 km entre le carrefour de Ste-Eulalie et le Gerbier. La route est large, pas sinueuse, pentue, on n'a pas l'impression d'avancer. Bref, c'est un vrai calvaire, et je ne suis pas le seul à en baver. D'ailleurs, pour la première fois depuis le col de Mézihlac, je double d'autres cyclos! Mais les meilleures choses ont une fin, comme les pires, et vient enfin la délivrance: le Gerbier, point culminant du circuit. Il me reste moins de 100km, commençant et finissant par 25 km de descente: yesssss!...

Bon, au milieu il va falloir se coltiner les montées sur St-Agrève, Rochepaule, Lalouvesc... mais baste, je fais comme les footballeurs, je prendrai les matchs, pardon les cols, comme ils viennent, un par un. Et en avant dans la descente, sans m'arrêter au col (juste un petit ralentissement pour Gatosport + topette). Au début j'y vais cool, je ne me sens pas assez lucide pour y aller franco comme quand je fais la Volcanique. Mais passé les premiers virages je prends le rythme, et je descends à bonne allure sur St-Martial, puis Arcens, où je saute le ravito, je m'arrêterai à St-Julien Boutières. Je m'économise dans les faux-plats avant St-Martin de Valamas, où je laisse aussi le ravito. À la place je mange sur le vélo, je bois bien, et j'attaque le faux-plat montant qui suit.

8 - Col de Clavière (1088m, 10,8 km, 398 mD+, moy 3,7%, max 5%)

J'ai un peu de mal à me remettre dans le rythme, mais je finis par m'y faire. Arrive la privatisation de la montée de St-Agrève: chouette, c'est encore privatisé, il n'y aura plus de circulation en face jusqu'à l'arrivée, vivement la prochaine descente...Mais avant ça il faut se coltiner cette montée, qui m'a toujours donné du mal (sauf quand je l'aborde avec moins de 100 km dans les pattes...). Après le ravito liquide de St-Julien (où le thème de l'animation cette année sont les années 50, avec photos et déguisements à l'appui), je commence la partie des circuits (j'ai fait les Boutières (120km) 3 fois, la Volcanique (176km) 6 fois, l'AVM en 2 jours (280 km) 2 fois) où j'ai toujours du mal. Bon, je connais la montée par coeur, alors je m'encourage: après St-Julien, voila Intres et le premier lacet à droite, puis le viaduc du Mastrou à gauche, avec le passage à niveau désaffecté, puis la maison seule en contrebas à droite, puis le second lacet à droite à la cote 909, puis le ravito liquide d'Asseyne (où je ne m'arrête jamais), puis enfin les premières maisons à gauche, quelques virages, le talweg qui remonte brusquement, le panneau de la pub du camping, et c'est fini: l'étang de Vérot, et c'est plat (ou presque) jusqu'au rond-point à l'entrée de St-Agrève, à partir d'où une rampe traîtresse mène au ravito... C'est bon, il ne me reste qu'à gérer les 2 dernières montées.

Au ravito, on n'est qu'une petite vingtaine, alors qu'en principe c'est le plus gros ravito de l'Ardéchoise: oui mais il est 17h, et on est les derniers des grands circuits (Ardéchoise, Sucs, AVM). Il reste quelques bricoles, bananes, pruneaux, fromage, pain. Les bénévoles commencent à tout ranger et nettoyer. Je retrouve mes acolytes de Sagnes, le vélo couché et le chuteur. Après avoir rempli les bidons, en avant pour la fin de cette Ardéchoise. Je me fais interviewer par le speaker de St-Agrève: d'où je viens, quel circuit, etc..., et en route.

J'atteins le col, et je bascule dans le faux-plat vers Freydaparet. Là la privatisation de la route reprend ses droits (St-Agrève est hors privatisation, pour ne pas bloquer tout le trafic local), et comme je suis tout seul c'est un régal de trajectoires dans la descente, qui en plus a été refaite, un vrai billard. Après Malleval je rattrape des cyclos, que je double (et qui me redoubleront après!) prudemment, car ils ne doivent pas m'entendre arriver, et ils sont comme moi, ils trajectorisent un max! Puis arrive le pont sur l'Aygueneyre, et le début de la montée sur Rochepaule.

9 - Col de Rochepaule (892m, 3,7 km, 177 mD+, moy 4,8%, max 6%)

La montée démarre cool, puis il y a 1 km un poil raide, puis un km plat ou presque, puis le dernier kilo qui est le plus pentu. Mais bon, avec le village de Rochepaule en point de mire, c'est du gateau, et me voila au ravito, en compagnie du chuteur, qui me dit qu'on devrait rouler ensemble vu qu'on s'est croisés à tous les ravitos depuis Sagnes: oui mais à l'arrivée il me mettra 20 mn dans la vue... Je discute avec un participant des Sucs des difficultés respectives de nos parcours, chacun prétendant que c'est le sien le plus dur. Je suis sûr d'avoir raison car j'ai fait l'AVM (bon, en 2 jours), et la boucle des Boutières avec le col de l'Ardéchoise en point d'orgue me semble bien moins dure que la marche entre Antraigues et le Gerbier (ce sont les seules différences entre les 2 circuits). Je lui raconte la dernière montée, qu'il ne connait pas: la difficulté ce sont les km 2 à 5, à 6-7% de moyenne, le reste c'est du faux-plat. Et on y va: descente de Rochepaule dans la vallée du Doux, bien étroite, viroleuse et au revêtement improbable, comme entre la Moucheyre et le Burzet. Mais privatisée, d'où trajectoires.

10 - Col de Lalouvesc (1092m, 8,9km, 434 mD+, moy 4,9%, max 8%)

Passé le pont sur le Doux, voila la dernière côte. Je passe en mode "gestion de l'effort", tout à gauche, et en avant. Je me mets à doubler des cyclos (enfin!), mais je continue à me faire doubler (avec un différentiel de vitesse assez faible). Dans le km 4, je double un participant à l'AVM, qui me demande quand ça s'arrête. Il n'a pas l'air très heureux de ma réponse, et je l'entendrai jurer presque à chaque coup de pédale, jusqu'à ce que la distance le rende inaudible. Au kilomètre 6, victoire: plus que 3 ou 4 % de moyenne, c'est la vraie fin. En plus il y a un magnifique arc-en-ciel à ma droite, et des bancs de nuages qui s'effilochent: j'ai échappé à la pluie, en fait à l'énorme averse qui est tombée sur la fin des circuits un peu plus tôt.

Je passe en mode "sprint", avale les ultimes km de la montée, et arrive à Lalouvesc. J'exulte: j'y suis arrivé, sans (trop) de mal, il ne me reste qu'à me laisser glisser jusqu'à St-Félicien. J'aborde la descente avec énergie, énergie vite dissipée dans le faux-plat qui suit, et qui continue jusqu'au col du Buisson. Mais bon, j'avise un paquet de cyclos plus bas, je me fixe comme objectif de les rattraper puis de les dépasser. Et c'est parti, malgré les jambes lourdes, j'appuie sur les pédales, et j'évite les plus grosses flaques d'eau. Peu à peu je reviens sur le groupe, mais c'est seulement dans la descente du Buisson que je les doublerai, prudemment vu l'eau qu'il y a sur la chaussée. Je passe Pailharès, puis il ne reste que 5, puis 4, puis 3, puis 2 km. La route se cabre, je passe en 39x24 (!), je n'ai plus de jambes. Enfin la flamme rouge, dernier km, du pur bonheur... Passage sur la ligne d'arrivée à 19h33, soit 11h47 pour boucler les 220 km.

Bilans et conclusions

1) L'objectif prioritaire (moins de 12h) est atteint, sans trop de problèmes: je suis assez frais à l'arrivée, bien sûr j'ai les jambes lourdes, mais RAS niveau dos, épaules, pieds, poignets. La réputation de confort du Spé Roubaix n'est pas usurpée. Mon cuissard ASSOS m'a efficacement protégé le derrière, je n'ai que des petits problèmes de frottement à cet endroit.

2) Entre poireaux des grands circuits, l'ambiance est excellente, la solidarité est toujours là, on est toujours encouragé par ceux qui nous doublent. Et l'accueil aux ravitos est bien plus chaleureux que sur les circuits plus courts: sur les ravitos partagés avec les autres circuits, on est les derniers (à la fin), donc de bon augure pour les bénévoles (comme l'hirondelle annonce le printemps, le poireau annonce la fin de la journée), et sur les ravitos spécifiques, on est accueilli en héros, car les bénévoles connaissent leur pays et la difficulté de nos circuits.

3) Le classement me montre que

- je finis 653 sur 684 arrivés, dans les derniers donc;

- par rapport à mes prévisions, j'étais dans les temps au Burzet: 4h58. Je dois pouvoir améliorer ce temps, vu que j'étais systématiquement en dedans jusque là, et que je n'ai pris aucun paquet dans les faux-plats roulants, après Lamastre puis dans la montée de Mézilhac.

- le tronçon St-Martin de Valamas à St Félicien a été couvert dans un temps comparable à celui que je mets quand je fais la Volcanique: 3h47 (l'an dernier, pour décrocher l'argent de la Volcanique, j'avais mis 3h49);

- là où j'ai perdu beaucoup de temps, c'est au milieu, dans la Barricaude. Je pense que c'est dû au manque d'entrainement...

En conclusion, je suis dans le même état d'esprit que lors de ma première participation, quand j'avais réalisé le 120km en 6h, en 2002, ou pour ma première Volcanique, en 2005: heureux, et même plus que ça, d'avoir bouclé un circuit qui me faisait peur, avant, et encore plus heureux de le faire avec cet état de fraicheur à l'arrivée.

Maintenant, pour la Marmotte, je suis plus circonspect: je n'ai passé les cols les plus durs qu'avec l'aide du 30x28, et la Croix de Fer, le Galibier, l'Alpe d'Huez sont à la fois plus longs et bien plus raides que les cols de l'Ardéchoise... Mathias prétend que c'est le blues du lundi matin, bien connu des sportifs, mais je sais qu'il dit ça pour avoir un compagnon de galère, en préparation de son Embrunman...

En tout cas, l'an prochain, c'est sûr, je vise l'argent sur l'Ardéchoise (cad au max 10h55), avec comme objectif secondaire moins de 10h. Pourvu que la météo nous permette de nous entrainer correctement!

Et enfin, un grand, grand merci aux bénévoles qui tiennent les ravitos: celui de Rochepaule, où je suis passé vers 18h, est ouvert depuis 7h30 le matin, et comme celui de St-Agrève, tous les circuits, en 1 ou plusieurs jours, y passent. Ce qui veut dire qu'ils voient passer près de 12000 cyclos dans la journée! Et merci aussi à l'orgue de Barbarie, dernier orchestre à nous attendre dans la montée finale de Lalouvesc...

4 commentaires

Commentaire de La Tortue posté le 19-06-2013 à 20:24:01

bravo pour ta balade ardéchoise ! je suis d'accord avec toi, mille bravos aux bénévoles, surtout ceux de la fin de journée.
j'y étais aussi mais sur un circuit "2 jours" (cr en cours).
tu as bien fait de ne pas te presser, tu as éviter l'orage qui s'est abattu sur st félicien au moment où je faisais la queue pour mon plateau repas : bilan = douche gratuite et naturelle ;-)
quant à Mathias, si vous ne faites pas la Marmotte ensemble, dis lui de venir à l'Altriman, ça lui fera faire un peu de montagne.

Commentaire de zézé posté le 20-06-2013 à 09:30:56

bravo pour le 400km non stop (comme un brevet pour PBP, mais pentu!), et merci pour ton CR.

Pour Mathias, c'est prévu: on doit décider lundi si on fait la Marmotte ensemble, et sinon il ira sur l'Altriman.

Commentaire de La Tortue posté le 19-06-2013 à 20:27:11

bravo pour ta balade ardéchoise ! je suis d'accord avec toi, mille bravos aux bénévoles, surtout ceux de la fin de journée.
j'y étais aussi mais sur un circuit "2 jours" (cr en cours).
tu as bien fait de ne pas te presser, tu as éviter l'orage qui s'est abattu sur st félicien au moment où je faisais la queue pour mon plateau repas : bilan = douche gratuite et naturelle ;-)
quant à Mathias, si vous ne faites pas la Marmotte ensemble, dis lui de venir à l'Altriman, ça lui fera faire un peu de montagne.

Commentaire de philkikou posté le 20-06-2013 à 21:24:41

Mais c'était ROUGE de Kikous cette Ardéchoise !! Phildeval AVM en 2 jours , La Tortue et son Ultra Ardéchoise de ouf, et zézé et Philkikou sur l'Ardéchoise !! j'avais loupé ton récit, et pas vu de Kivaou !! Bravo pour ton Ardéchoise avec si peu de kms dans les pattes !!! Mon récit à venir , mais j'suis pas rapide... A + sur les routes du Pilat ;-))

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.06 sec