Récit de la course : Marathon de Vendée 2013, par diegodelavega

L'auteur : diegodelavega

La course : Marathon de Vendée

Date : 11/5/2013

Lieu : Chavagnes En Paillers (Vendée)

Affichage : 1091 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

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Première tentative sub 3h ... encore du boulot !

Bonjour à tous,

Comme prévu, nous étions toute une "smala" à débarquer à Chavagnes-en-Paillers pour le Marathon et les 100kms de mon ami sapeur pompier (natif de la région par ailleurs). Dans un superbe gîte, nous passons 2 jours à nous reposer dans un cadre superbe.

Le jour de la course, lorsque je me présente sur la ligne de départ à 7h00, mon pote cours déjà depuis 2 heures sur le circuit tracé pour l'occasion : une petite boucle de 8,5km et 2 grandes de 16,5 (lui devra la faire 6 fois). Nous sommes une centaine seulement à partir pour les 42,195 km et ils seront 140 pour les 100 bornes (les championnats de Belvès ont fait le vide quelques semaines auparavant). 

Le temps est frais mais beau pour l'instant. Ma préparation s'est bien déroulée malgré l'objectif ré étalonné à la hausse: mes allures étaient bien tenues sans fatigue excessive. Bref tout se présentait pour le mieux. Rien à dire sur les premiers kilomètres où le rythme s'est stabilisé autour des 4'10 / 4'12 au kilo. Très vite avec quelques coureurs, nous formons un petit groupe de 4/5 avec le même rythme et le même objectif. Bref tout le monde prend des petits relais, mais on papote pas trop ... on sent bien que tout le monde est concentré et j'avoue que c'était bien comme ça.

Concernant le parcours, c'est plutôt plat et très agréable : les boucles sont assez longues et finalement pas mal de gens étaient là pour nous encourager. Le vent était très modéré et la température idéale (12 / 13°). La présence des centbornnards sur le parcours était très sympa aussi ... on  ne s'est pas privé de les encourager lors des dépassements ... c'est la moindre des choses !

Contrairement à mes accompagnateurs du moment, je me ravitaillais seul avec ma ceinture et un bidon de boisson maison. Et vers le 15ème km je m'aperçois que l'allure est quand même un poil rapide vu que je n'avais pas besoin de ralentir aux ravitos ... mais les sensations sont tellement bonnes que je ne m'inquiète pas d'autant plus qu'à partir du 16ème tout le monde descends à 4'14 au kilo (mon allure prévue). Bien sûr au milieu de la boucle ma Fille, Femme et amis sont là pour nous encourager et je peux vous dire qu'ils étaient les plus enthousiastes et les plus bruyants de tous ... mais quel bonheur !!! 

Donc jusqu'au 18ème rien à dire ou presque ... et puis à la suite d'un ravito, je ne sais trop pourquoi, 3 gars du groupe accélèrent : je vérifie ... non je n'ai pas ralenti. Je décide de rester à mon allure de 4'14/km. Ils prennent 200m et puis l'écart se stabilise ... j'hésite à les reprendre par peur de le payer. Dommage, la course en groupe avait quelque chose de très motivant. Et puis au 20 ème un petit coup de moins : pas grand chose mais suffisamment pour que je prenne un km à 4'25. 

Je passe au semi en 1h29'05 soit une avance de 50s sur mon prévisionnel ... là je comprends que j'ai déjà été un peu trop vite mais les 2 kilos suivants sont avalés à la bonne allure.

Au 23ème ... la panne : pas la grosse panne, mais les jambes se durcissent d'un seul coup et la baisse d'énergie qui va avec. Pu..in je l'ai pas vu venir ! Pourtant, j'ai bien bu et le cardio est bon. A ce moment je peux encore faire face mais à quel prix ? Je me pose donc 2 choix : insister avec le risque d'exploser littéralement ou ralentir et obtenir un "record perso". De toute façon, ne supportant pas l'idée d'abandonner, le choix est vite fait. 

Je décide donc de ralentir : en plus, mentalement je ne me sens pas assez fort pour m'exploser. Le temps de cette réfexion, je prends 2/3 kilos à 4'55 car j'ai vraiment pris un coup de bambou derrière la tête ! Puis je décide de faire un petit calcul : un 4'40 / 4'45 /km me permettrait de faire 3h10 ... je signe !

Je relance donc pour atteindre difficilement cette nouvelle allure ... c'est dingue ! 3 km avant je gambadais facilement à 4'14 et la je vais devoir me battre pour un petit 13km/h ! Inutile de préciser que les jambes sont cuites et le moral en berne.

Bizarrement, les kilos défilent assez vite et petit à petit je m'installe dans ce rythme ... un seul coureur me reprends et moi j'en reprends 3 qui ont explosé complètement dont un de ceux qui avait accéléré : là je m'aperçois qu'avec ma nouvelle petite foulée et mon 4'40 je tiens un rythme correct ... en tout cas il convient à mes guiboles qui ne peuvent m'en offrir plus. 

Les 5 derniers kilos sont très difficiles (tu parles, je fais un marathon, pas une balade de santé !!!) et je dois m'appliquer et me concentrer pour passer au-dessus de la douleur (la cheville gauche me titille et derrière le genou droit ça tire ... mais encore une fois on fait un marathon pas vrai ?).

Le dernier kilo j'essaye d'accélérer un peu pour gratter 10/15 sec et peut être passer sous les 3h10 mais en vain : les 200 derniers mètres je veux allonger un peu la foulée pour l'arrivée mais rien à faire mes mollets refusent et me rappellent à l'ordre à coup d'amorces de crampes.

Finalement je passe la ligne en 3h10m10s avec le sourire car j'ai vraiment apprécié cette course. L'organisation et les bénévoles ont été adorables comme souvent.

Epilogue :

Bien sûr, comme tout compétiteur à la recherche d'un objectif je suis déçu de ne pas avoir pu le concrétiser ... mais soyons réaliste, je n'étais pas encore prêt musculairement pour cette allure. Bien sûr en partant à 4'22 / 4'25 au kilo j'aurai encore fait mieux mais la tentation des 3h était trop forte !

Pour autant, j'ai de bon espoirs d'y arriver dans mes prochaines tentatives car :

  • j'ai bien progressé cette année et c'est comme cela depuis 4 et ans et demi que j'ai commencé à courir (assimilation entrainements, meilleur chronos)
  • cette allure de course est très agréable et me convient parfaitement en terme de foulée; de plus la dérive de ma FC était nulle jusqu'à ce que mes jambes me lâchent. Autant il y a 2 /3 mois je ne me voyais pas courir 42km à 14 km/h autant maintenant je sais que je peux le faire en bossant.
  • Je n'ai pas "explosé" complètement et j'ai pu gérer une fin de course "acceptable" ... j'en ai pour preuve ma forme du lendemain et surlendemain ... plus de bobos et des muscles quasi nikel.

Pour finir, je retrouve tout le monde qui me réconforte et après une bonne douche je reviens attendre mon pote qui finira ses 100kms 7ème et 1er sénior en 7h57 !!! Une machine ... 

Une belle course bien organisée, une bien belle région que je ne connaissais pas et des Vendéens chaleureux : il est donc fort possible que Chavagnes en Paillers fasse partie de mes prochaines tentatives sub 3h !!!

Inutile de préciser qu'après 2 mois de sevrage alimentaire divers (alcool, laitages etc ...) l'apéro et la grillade organisée par nos amis Vendéens étaient vraiment le bienvenue !

Merci de votre intérêt pour ce récit et à bientôt

 

 

2 commentaires

Commentaire de dajosport posté le 13-05-2013 à 19:58:06

Beau CR qui m'a rappelé quelques souvenirs douloureux récents ;-)
Pas facile de se freiner sur les 20 premiers kilomètres...
Bonne chance pour ta prochaine tentative !

Commentaire de Pierre qui court posté le 15-05-2013 à 12:57:20

je ne connaissais pas du tout ce marathon en Vendée ; merci donc pour le partage de ton expérience sportive qui m'en rappelle également certaines des miennes... : ah, l'objectif des 3 heures... ! il semble à ta portée, donc bonne continuation à toi dans ta vie de coureur sérieux et régulier, et en gardant le sourire comme tu l'as si bien dit !

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