L'auteur : Garulfo
La course : Marathon d'Azay le Rideau
Date : 28/4/2013
Lieu : Azay Le Rideau (Indre-et-Loire)
Affichage : 1580 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Battre un record
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Objectif :
Faire moins de 3 h 30. C’est la deuxième fois que je tente cet objectif. C’est jouable : pendant ma préparation, j’ai battu mes records personnels sur 10 et sur semi.
La veille du marathon :
Je ne me sens pas en forme, j’ai l’impression de couver un truc pas très net : je me sens nauséeux, j’ai mal au ventre et je suis fatigué (Bref, une veille de marathon ordinaire pour moi qui suis stressé de nature) .
Le départ :
Nous sommes un peu plus de 300 au départ devant le château d‘Azay-le-Rideau .
Deux types derrière moi discutent : ce serait le 20ème et dernier marathon d’Azay-le-Rideau. Celui-ci serait remplacé par le marathon de Tours.
Dommage car c’est un marathon qui vaut le détour : une organisation au top, un beau parcours, une super pasta party, des bénévoles sympas . Les gens du coin sont agréables.
C’est parti, je franchis la ligne de départ 10 secondes après le coup d‘envoi. Ici, il n’y a pas de puce attachée à la chaussure ni de temps réel. De toute façon, tout le monde a franchi la ligne de départ en 30 secondes.
Passé l’euphorie du 1er kilomètre, j’assure un début de course tranquille.
La première partie est faite de faux-plats montant suivis de faux plats descendants. Je préfère donc rester prudent.
Km 4 : Un coureur se porte à mon niveau : il me parle de Nice-Cannes (je porte le maillot du dernier marathon), il me demande si c’est bien car il hésite à le faire cette année. Il me dit qu’il vient de Saint-Raphael.
Au bout de quelques minutes, je me rend compte qu’il m’a fait accélérer. Je coupe court à la conversation « bon, je te laisse filer ! T’es un peu trop rapide pour moi ! »
Km 7 : Un coureur se porte à mon niveau : il me parle de Nice-Cannes, il me demande si c’est bien car lui aussi voudrait le faire cette année. Il me dit qu’il vient de Montpellier. (bon, les organisateurs de Nice-Cannes peuvent me dire merci, avec la pub que je leur ai fait)
Km 10 : Je passe en un peu moins de 50 minutes. Bon, effectivement, je suis parti un peu trop tranquille. Il va falloir que j’augmente légèrement ma vitesse.
Km 17 : il y une petite montée vers le château d’Ussé où nous attend la princesse. Le coureur devant moi s’arrête pour faire la bise. Moi, je passe mon chemin (je me méfie, j’ai peur de me changer en grenouille si je l’embrasse !).
La descente qui mène du château vers la route est un peu casse-gueule. Mais ensuite, on repart sur le bitume et le parcours devient plat à ce moment de la course.
Au semi : Je passe en 1 h 44. J’ai seulement 1 minute d’avance (au dernier marathon j’avais 2 minutes d’avance, j’ai fini avec 6 minutes de retard !). Je commence à douter de l’objectif final .
Km 28 : je fais un petit arrêt technique (pause pipi). Au moment de repartir, un coureur à grosse moustache qui venait de me dépasser se retourne et me dit « je t’attend ! » (Oulala ! Mais, qu’est-ce qu’il me veut ?).
Je repars et entame la discussion : le coureur s’appelle François (c’est écrit sur son maillot), il m’explique qu’il me suit depuis 10 km et qu’on a le même rythme.
Dans ce type de course à faible densité, c’est bien de trouver un allié de circonstance (en temps normal, je ne suis pas les moustachus que je ne connais pas)
Km 35 : je marche pendant mon ravitaillement (j’ai du mal à boire tout en courant !).
Je perds quelques dizaines de mètres sur François mais j’arrive à maintenir la distance qui nous sépare. C’est bon, j’ai toujours le même rythme.
Km 38 : je traverse le musée Maurice Dufresnes au milieu de machines anciennes toutes plus étonnantes les unes que les autres . (bon, ça a l’air intéressant mais je ferai la visite plus tard)
A la sortie du musée, il y a une petite montée qui nous ramène sur le bitume. A ce moment, mon rythme commence à ralentir.
Je perd de vue François et c’est une autre course qui commence.
Je commence à avoir mal et j’arrive pas à relancer pour retrouver ma vitesse. Je suis passé de 12 à 11 km/h. A ce moment : il faudrait pas grand-chose pour que je laisse tomber l’affaire.
A partir de là, je ne met à parler tout seul (de toute façon, je suis tout seul !) : « allez ! » « t’as pas mal » « c’est dans ta tête » « lâche rien » « si tu descend sous 11 km/h, t’es mort »
Dans ces derniers kilomètres je vais dépasser quelques coureurs qui marchent et je me dis que j’ai de la chance de pouvoir encore courir. Je me répète : « lui, il marche ! toi, tu cours encore ! »
Km 40 : Il me reste un peu plus de 10 minutes pour réaliser mon objectif. Je me répète « 10 minutes c’est rien ! Lâche pas » Je met mes doigts sur la tempe et crie « Allez ! c’est dans ta tête »
Dernier kilomètre : je sens que ça va être un peu juste pour 3 h 30. Dans les derniers hectomètres, j’aperçois ma femme et mes enfants. J’ai à peine le temps de leur faire un signe : ça va se jouer à quelques secondes.
Il y a un virage à gauche, puis un virage à droite puis à nouveau à droite (mais elle est où cette putain d’arrivée ?) puis aussitôt à gauche.
Ça y est! Je vois l’arrivée. J’entend le speaker qui indique qu’il reste quelques secondes pour 3 h 30.
Je panique et fais une dernière accélération.
Résultat : 3 h 29 min et 25 secondes.
J’aperçois François après la ligne et échange quelques mots avec lui : il a fait 3 h 27.
Il s’excuse de ne pas m’avoir attendu. Bah non ! Faut pas être désolé : sans lui, je ne pense pas que j’aurais réalisé mon objectif.
Je retrouve ma femme et mes enfants : je raconte ma course et là je craque : je me met à chialer.
Je récupère des produits locaux : 2 kilos de pommes et une bouteille de rosé.
L’après-midi, on va visiter le musée Maurice Dufresne : mais en marchant cette fois !
1 commentaire
Commentaire de diegodelavega posté le 06-05-2013 à 11:25:49
Bravo ! Belle fin de course et merci pour ton récit très sympa !
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