L'auteur : djikai
La course : L'O'Rigole - 75 km
Date : 8/12/2012
Lieu : Perray en Yvelines (Yvelines)
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Distance : 75km
Objectif : Terminer
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Samedi 8/12/2012. Au programme, L’O'Rigole : 75km pour 2000 m de D+ ; en 3 boucles différentes depuis le gymnase du Perray-en-Yvelines, le tout de nuit puisque le départ est donné à 23h.
Arrivée sur place vers 21h15 pour David et moi. Il y a déjà beaucoup de monde. Nous nous installons dans un coin du gymnase pour nous préparer tranquillement. Quelques bonjours échangés avec quelques kikous présents et identifiables. Petite visite de Ben, un pote triathlète, qui reste avec nous le temps de la préparation.
22h30 briefing, l'organisation a 2 bonnes nouvelles : le parcours n'a jamais été aussi boueux et le 75 km en fera 80... C’est curieux, je ne partage pas l’enthousiasme du speaker...
23h00, les 500 coureurs s'élancent pour une première boucle de 30 km.
Je perds de vue très vite David, aucune importance, il m'attendra comme souvent à l'arrivée. Après la sortie du Perray et quelques km, on est vite dans le bain... de boue... c’est selon, liquide qui passe par dessus les chaussures et glace les pieds ou bien grasse qui rend les appuis fuyants à chaque pas. On est un peu venu pour cela alors… Je pars pour durer, 4h de prévu dans mon plan de course sur cette première boucle. Il y a beaucoup de monde, ça bouchonne un peu parfois mais surtout la présence des autres coureurs limite la possibilité d'anticipation des trajectoires, je me retrouve très vite avec les chaussures emplies de boue, feuilles, branches et autres graviers. Mon GPS n'arrive pas à trouver les satellites ; après 50 minutes de course et 7,5 km environ je l'arrête et le redémarre aussitôt, en 10 secondes il se positionne... quelle saloperie ! On enchaîne les passages en sous-bois, en single track ou pas. A plusieurs reprises j'ai le talon qui sort de la chaussure, manquant de la laisser prise et ne la retirant que de justesse et dans un bruit de succion effrayant. Vers le 10ième km on enchaine quelques montées et descente de la vallée, ça commence à écrémer dur. J'essaie de prendre quelques photos, comme tout bon touriste qui se respecte, mais de nuit et sans s'arrêter, rien à faire.
Sur la fin de la boucle, je me souviens avoir passé de nombreux concurrents, voire même quelques zombies, marchants les jambes raides et les bras ballants. Après 3h55 de course j'entre dans le gymnase.
Prévoyant, j'ai amené 2 tenues complètes et même une troisième paire de chaussures, au cas où... la bonne idée. C'est cette 3ième paire que j'exhume du fond de mon sac. Je prends le temps de me sécher et crémer les pieds, de changer de chaussette et de chaussure. Pour les fétichistes de la pompe de trail : la première boucle s'est faite en Trabucco 14, la seconde se fera en Crossmax ; je veux garder les Pro 3d ultra et privilégier la stabilité sur la dernière boucle.
Le plein des gourdes, thé sucré au miel dans l'une, hydrixir dans l'autre, une petite soupe et c'est repartit pour cette deuxième boucle d’environ 22km. Il est 3h08, je pointe à la sortie du gymnase en 99ème position. J'ai oublié mes gants, tant pis. Je suis bien content d'avoir les pieds au sec, même si cela ne dure pas plus de 2 km. Sachant que je pourrais changer à nouveau de chaussure pour la dernière boucle, je me lâche, pas d'évitement. Le parcours est relativement plat, je me surprends même à compter les places remontées jusqu'à la 75ième place... n'importe quoi vu mes ambitions. Le parcours est essentiellement forestier, j'ai l'habitude de courir dans les feuilles ou les lignes de coupe enherbées. La température est négative, il y a du givre sur les fougères. Ca ne manque pas, dans un dévers, je m'étale sur le côté, mais seule ma fierté en prend un coup…
Au retour sur le Perray, emballé sans doute d'être à la fin de cette boucle, je rate le balisage et effectue 500 m dans une mauvaise direction avant de faire demi-tour pour retrouver la trace. Après environ 2h35 de course, j'entre à nouveau dans le gymnase avec 1h15 d'avance sur la barrière horaire de départ sur la 3ème boucle.
Il est un peu moins de 6 heures, forcément c'est plus calme dans le gymnase. Arrêt aux stands, le plein de carburant et changement de pneumatique mais cette fois ci je change aussi tout le carénage du haut et j’emporte les bâtons ; certes cela prend un peu de temps mais tout est bon pour repartir sec. Je ne vois pas les bâtons de David sur son sac et imagine qu'il s'est déjà engagé sur la boucle finale, ce serait en tout cas dans la logique des choses. Vers 5h50 je quitte le gymnase en 54ème position avec un groupe de 4 autres coureurs. Je repars assez bien et passe rapidement mes compagnons pour me stabiliser je pense aux alentours de la 50ème place. Il y a un peu d'incertitude sur cette dernière boucle, elle est sensée faire environ 25 km pour 1000 m de D+. Après un début « urbain » pour sortir du Perray, on attaque la forêt.
Beaucoup moins de boue, quasiment que de la forêt dont certains passage ne sont pas sans rappeler Fontainebleau, quelques passages de gué un peu chauds, surtout avec les cuisses tétanisées et les mollets toujours à la limite de la crampe.
Je suis souvent seul. Le tracé est là particulier : on monte sur 100, 200 ou 300 mètres, on parcoure 50 ou 100 m en devers, puis redescente sur 100 à 300 m, le tout bien souvent hors piste et dru dans le pentu à travers les restes de fougères. Ces montées-descentes vont s'enchaîner tout au long de la vallée qui nous suivons, d'un côté d'abord, puis de l'autre pour le retour après avoir contourné l’Abbaye de Cernay. Il fallait être sacrément dérangé pour pondre un tel parcours ! Si cela se passe pas trop mal sur les 10 premiers km de la boucle, je finis par être salement entamé. Les montées deviennent terribles pour les cuisses, je ne peux au mieux que trottiner sur le plat ou en descente. Je vais me faire reprendre par une dizaine de concurrents. Le jour s'est levé, c’est bien, les accus de ma frontale commencent, eux aussi, à fatiguer. Il fait par contre plus froid (-2 ou -3°C à priori) je ne vais pas assez vite pour me réchauffer. Je reste zen, compte tenu de mon avance sur la barrière je peux normalement terminer tranquillement. Au détour d'un vallon je croise Bubulle qui remonte la dernière boucle.
Nous discutons 2 minutes et prenons le temps d'immortaliser le moment. Il me rassure sur la distance restante : 10 km environ. Ce petit break me re-galvanise un peu et me permet de relancer. Je suis toujours repris par de meilleurs finisseurs que moi. Mes 2 gourdes sont sur le point d'être vides, ça craint un peu. Les infos données par les quelques courageux bénévoles sur le reste à faire ne sont pas toujours cohérentes et m’ont mises un peu dedans, je me retrouve sans liquide à 5 km de l'arrivée. Sur la fin, je reprends quelques marcheurs. A 10h45, je passe l'arrivée en 58ième position.
David est déjà changé, je me dis qu’il a dû bien gazer… c’est le cas… mais sans la troisième boucle. Douche puis ravito conséquent avant retour vers Orléans. A 13h, je suis à la maison… demain, je passe mes chaussures au Karcher…
Belle balade, seule la première boucle m’a semblé en terme de parcours un peu décevante. Course sélective et conditions plutôt difficiles cette année comme en témoigne les résultats : environ 400 engagés sur le grand trail, pour 157 finishers semble-t-il. Organisation efficace, balisage précis, bénévoles présents et sympathiques, bravo A3R.
Le tracé GPS (moins les premiers km) : au total 79 km mesurés pour un peu plus de 2000 m D+
http://connect.garmin.com/activity/250772222
… et les magnifiques photos (oui, je sais ! je n'ai pas raté ma vocation de photographe !!!)
Le même récit et plein d'autres ici : http://djikai.over-blog.com/article-origole-2012-113331329.html
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