L'auteur : Breizh29830
La course : L'O'Rigole - 75 km
Date : 8/12/2012
Lieu : Perray en Yvelines (Yvelines)
Affichage : 3155 vues
Distance : 75km
Matos : Chaussures de trail Mizuno ascend 6
Mini-guêtre raidlight
Collant 2XU Elite Compression
Short Kalenji
1ère couche : Craft Active Extreme col haut
2ème couche : salomon xa midlayer m
3ème couche : Eider Target Aero Jacket Men noir blanc
Bonnet : Powder Summit
Gants : adidas windstopper run cw ws
Sac : Salomon XT Advanced Skin
Frontale : petzl
Objectif : Terminer
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L’Origole est ma première course de plus de 35 kilomètres et donc par voie de conséquence c’est ma première édition.
Départ de la maison vers 20H50. Au bout de 3 kilomètres arrêt pour cause de panne, la voiture n’avance plus. J’essaye de la garer le plus proprement possible sur le bas-côté, en arrière car la route est très légèrement montante. Obligé de jouer des jambes pour ne pas la voir partir en arrière. Pff je commence déjà à me fatiguer les jambes. Il faut à présent trouver un moyen de locomotion : un taxi. Sauf que trouver un taxi en journée de semaine n’est pas toujours simple mais un samedi soir c’est impossible ! J’avais missionné mes parents à cette tâche ardue car le faire depuis un téléphone même dernier cri ce n’est pas le plus simple. Evidemment comme je m’en doutais ils n’en ont pas trouvés. J’étais effondré, s’être préparé – rapidement cela dit, j’y reviendrai-, avoir payé une nouvelle tenue, tout ça pour rien ... Oh ! Un taxi qui passe mais dans l’autre sens. Zut. Quelques minutes un taxi (parisien en fait) repasse mais cette fois dans le bon sens. Je fais de grands signes – désespérés ? – le chauffeur s’arrête, nous discutons un peu et finit par accepter de me prendre. Apparemment prendre des gens sur la route n’est guère rassurant pour eux, je veux bien les comprendre, mais j’avais eu l’idée de mettre mon gilet jaune, signe qui indiquait probablement un conducteur en panne. Ouf je suis dans une voiture, on part. Je serai donc au départ de l’Origole !!
Arrivée vers 22h15, ce qui laisse un peu de temps pour se préparer, mais par contre pas de temps pour se détendre un peu avant. On nous annonce des modifications sur le parcours, j’écoute d’une oreille et ne retiens que le principal, les distances de chacune des boucles, histoire de faire des calculs de moyenne pour savoir si je suis en position favorable ou pas sur les barrières horaires.
Un petit mot avant de commencer le récit sur ma préparation : elle fut assez courte à cause d’une douleur à l’arrière de la cuisse droite, un claquage d’après le doc, j’ai dû faire une quasi-pause de 2 semaines en novembre sachant que l’entrainement des semaines précédentes ne fut pas très important. Je me décide quand même à 2 semaines de la course de faire une « grosse » semaine d’entrainement : 5 jours consécutifs et 75km au compteur, le dernier entrainement fut le Vertrail à Versailles.
Avant de décrire la course, un petit mot sur les paysages. Malheureusement j’étais tellement concentré sur ma course – et ma montre – que je n’ai pas su en profiter, je le regrette.
L’Origole c’est trois boucles.
La première boucle de 30km (30.5km à ma montre) et près de 800 mètres de dénivelé. Enormément de boue au programme, des difficultés à partir du kilomètre 10. Lors des 10 premiers kilomètres on avançait en file indienne, il faut dire que les chemins sont étroits et que participaient les candidats des 2 trails (le petit 30km, et le grand 76km). Une fois le début des difficultés les choses se décantent, on est plus à l’aise sur le terrain. Dans mes souvenirs, le dénivelé n’est pas si terrible que çà, je pense que mes souvenirs sont erronés à cause de ce que l’on aura vécu dans la 3ème boucle. Faut dire aussi que nous sommes tout frais ! J’ai malgré tout quelques difficultés à avancer sur une partie du parcours, vers la fin de cette boucle je m’accroche à des coureurs qui me dépassent, finalement je finis par mener la danse et je les abandonne. Un bon petit finish. J’arrive au gymnase après 4h15 environ de course ; j’y reste environ 15 minutes le temps de se ravitailler légèrement et de changer de chaussettes. Je pointe au départ, je tousse malencontreusement à la « figure » (bon j’étais quand même à bonne distance) des contrôleurs – c’est plutôt une quinte de toux - et ils me demander de confirmer mon souhait de repartir ! Oui oui, je suis encore en forme !
La deuxième boucle quant à elle ne fait que 22km (20.50km à ma montre) avec un dénivelé réduit de 250 mètres. La difficulté de ce parcours est sans contexte la présence de boue et la traversée de ruisselets qui gèle les orteils pendant quelques grosses minutes. Je débute cette deuxième boucle en ayant froid, à cause du contraste en la chaleur du gymnase et l’extérieur. La première moitié de cette boucle se passe plutôt pas mal, j’ai en effet retrouvé des jambes. Par contre la second moitié, disons à partir environ du kilomètre 43, c’est dans la douleur et la difficulté que j’avance. En même temps c’est logique, je n’ai jamais couru une telle distance. Je m’accroche, je stresse de peur de ne pas arriver dans les temps – la barrière horaire est de 8 heures de course -, je regarde encore et encore ma montre … Finalement j’arrive au gymnase au bout de 7h40 environ de course ! Génial, j’ai le temps de me « reposer » un peu, disons faire les mêmes choses que lors du premier arrêt. Peu avant de repartir j’entends au micro que la barrière horaire est reculée de 15 minutes mais qu’il est déconseillé d’attendre l’heure limite car la barrière horaire suivante elle ne sera pas décalée. Bon moi je m’en moque, je suis prêt et ne suis pas venu tester la douceur de la moquette du gymnase. Zou direction le poste de départ. Je ne réfléchis pas et dis que je suis prêt à partir. Je demande quand même si le taux d’abandon est élevé, on me répond que oui et on me dit « ça remotive » ou quelque chose comme ça. Je ne me suis pas posé une seule seconde la question de savoir si je devais repartir ou pas, si je n’avais pas les yeux trop gros … Non j’ai dit avant de commencer l’Origole que j’étais là pour être un finisher et rien d’autre ! Bon en même temps, n’ayant aucun moyen de transport (ne me parlez pas de train de banlieue et compagnie), du coup pas le choix, vraiment ! La pression des potos est énorme aussi ! :p
La troisième boucle. Un enfer pavé de 27km (plutôt 26km je pense) et surtout de plus de 1000 mètres de dénivelé. Enfer physique et psychologique. Oui le terme enfer est utilisé à bon escient. Comme au départ de la deuxième boucle j’ai froid mais les jambes sont un peu reposées. Les 5-6 premiers kilomètres sont roulants aussi je décide d’en profiter et d’essayer de mettre des kilomètres au compteur, ça sera déjà ça de pris. Ensuite arrivent des montées usantes, des descentes tueuses de genoux. Les kilomètres n’avancent pas, par contre le temps oui et avec lui la barrière horaire fixée à 10H45 de course. On sait que le point de contrôle est au parking de l’abbaye – environ à mi-chemin de cette boucle, aussi lorsqu’on voit l’abbaye à quelques mètres devant nous avec pas mal d’avance sur la barrière horaire c’est l’explosion de joie (pour moi). Mais pourquoi prend-on la direction opposée ? Pourquoi s’enfonce-t-on dans la forêt une nouvelle fois ? Le cauchemar commence. La barrière horaire avance à très grands pas et aucune vue d’un parking. C’est fichu pensais-je. Le terrain devient plus facile puisqu’en descente. Au bout de 10h40 de course je décide de doubler les coureurs juste devant et de lâcher ceux qui sont juste derrière et de me donner à fond. Rien à perdre, au contraire ! Je croise Bubulle de Kikourou qui n’a malheureusement pas pu prendre le départ cette année et qui a décidé de faire une partie de la dernière boucle en sens inverse pour voir les coureurs, il me prend en photo, je lui dis « Bubulle ? », il répond oui, je pense que ça lui aura fait plaisir, même si je n’ai pas pris le temps de dire autre chose, mais il l’aura bien compris je pense ; lui par contre a pris le temps de me dire que le parking de l’abbaye est juste à côté et qu’on est ok pour la barrière horaire. Forcément j’accélère, encore plus motivé, je donne presque tout ce que j’ai car je vois que j’en suis à 10H43 de course. Pression !! Finalement à 10 mètres des contrôleurs je lâche un « c’est bon ? » et ils me disent oui, ajoutant que la barrière a été relevée de 15 minutes. Quel soulagement, je suis dans les temps. J’en profite pour demander des infos sur la suite du parcours, le profil. Il paraît que c’est plus facile, et on verra que c’est vrai. Je poursuis doucement mon bonhomme de chemin. Des montées, encore et encore. Soudainement, j’ai froid, je me sens mal, j’ai l’impression d’être à la dérive, à l’agonie. Je me dis que c’est de l’hypoglycémie, aussi j’avale une barre d’Ovomaltine (j’aime beaucoup et je trouve l’effet immédiat assez réel), des gommes GU, et ce tout en continuant à marcher. Je suis désespéré car j’avance à vitesse d’escargot, le temps passe, les kilomètres stagnent. C’est une catastrophe, arrivé aussi près du but et échouer. Heureusement le taux de sucre remonte « assez vite », je décide quand même de prendre mon temps, d’être sûr de pouvoir « attaquer » de nouveau. Heureusement la suite du parcours est nettement plus facile. Je vais bien du moins autant que possible après 70km environ, les jambes fonctionnent même dans les montées (bon ce n’est pas non plus la panacée). La suite est assez particulière, surprenante, angoissante, hors du réel. Nous ne sommes plus trop loin de l’arrivée, je dis nous car la fin je l’ai faite avec une personne – qui finira 1 seconde plutôt que moi, on ne pouvait pas rentrer en même temps par la porte ! – avec qui j’ai eu des interactions sur cette boucle, il me dépassait prenait le large et inversement. Nous demandons à des bénévoles la distance restante. Quelle erreur ! On nous annonce une arrivée proche, genre 2.5Km, et comme nous sommes du coup largement dans le temps nous décidons de marcher, mais d’un bon pas bien entendu. Le temps passe, nous reconnaissons le début de la troisième boucle (on savait que c’était la même portion car en nous élançant à l’attaque de cette boucle nous avons croisés des coureurs qui en finissaient, ouille 1 tour de retard pour nous). Nous nous disons qu’il y a un problème car nous savons que l’arrivée n’est pas aussi près que cela ! La barrière horaire s’approche à très grands pas. Pas le choix il faut courir et même forcer alors que les jambes ne répondent plus vraiment. Un pont à franchir et là nous croisons un bénévole – du moins je crois - qui nous indique l’arrivée vraiment très proche et justifie clairement en nous montant le toit du bâtiment. Il reste 250 mètres et encore quelques minutes. Nous savons que ça va le faire mais l’angoisse est là, l’adrénaline aussi. Ce gars nous annonce que la barrière horaire est relevée de 15 minutes et que nous sommes donc largement dans les temps. Que nenni ! Nous nous sommes fixés et avons cordonné nos efforts pour finir avant les 13 heures de course. On court, on ne s’arrête pas, je me plains à haute voix car je souffre. Le gars est vraiment cool car il court avec nous, ça encourage, vraiment. Mon partenaire ouvre la porte du gymnase, on s’engouffre dans la chaleur, les contrôleurs notent notre numéro de dossard. Et nous félicitent. Nous finissons en 12 :55 :03 et 12 :55 :04. Nous sommes des finishers de l’Origole 2012 ! Nous avons le droit à de chaudes félicitations, à une photo, à un beau cadeau, une polaire avec indiquée dessus l’inscription, entre autres, Finisher 2012. J’ai le droit à une poignée de main, de donner mes impressions, j’en profite pour dire que c’est ma première participation, je suis encore plus félicité. Franchement j’ai trouvé cet accueil chaleureux, super.
Je termine donc parmi les derniers – 144ème - mais parmi les derniers des meilleurs car le taux d’abandon est vraiment très important, finissent classés 157 candidats, d’ailleurs la barrière horaire a été encore relevée puisque le dernier finisher arrive en 13 :44 :00. Bravo à lui aussi.
A la fin de la 1ère boucle je finis 187/346.
A la fin de la 2ème boucle je finis 143/241. Tiens c’est marrant, à une place près comme le classement général.
Finalement, en quelque sorte, je termine 144/346 J
Le taux d’abandon ou de non classés semble donc de 55%. En ajoutant d’ailleurs qu’il y a une cinquantaine de coureurs n’ayant pas pris le départ car en effet 400 coureurs étaient inscrits.
5 commentaires
Commentaire de sabzaina posté le 10-12-2012 à 21:01:08
Waouh! Bravo d'être finisher de cette difficile édition (mais y en a-t-il des faciles? ;) ). Un CR très bien écrit, merci.
Commentaire de Breizh29830 posté le 11-12-2012 à 10:44:16
Merci Sabzaina :)
En effet je ne pense pas que les mots facile et Origole vont ensemble !
Commentaire de bubulle posté le 11-12-2012 à 20:27:24
Bravo de l'avoir finie! Et je suis content d'avoir été utile à quelque chose...:-)
Par contre, une précision : ce n'est pas que je ne prends pas le départ cette année. Je n'ai jamais pris le départ de l'Origole, je suis une petite caisse..:-). Mais, à mon avis, la prochaine, j'y suis..:-)
Bravo pour avoir fini....
Commentaire de PaL94 posté le 12-12-2012 à 10:03:11
Chapeau pour une première participation :-)
Commentaire de lro89 posté le 12-12-2012 à 22:02:28
Courageux pour une première au-delà de 35 km . Bravo en tout cas !
A l'an prochain peut-être .............
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