Récit de la course : L'Anaventure 2006, par pierrot34

L'auteur : pierrot34

La course : L'Anaventure

Date : 16/4/2006

Lieu : Gignac (Hérault)

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Distance : 26km

Objectif : Terminer

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Nous avons fait l'Ane

Bonjour à tous

Départ de Villeneuve –lès-Maguelone à 7h30 pour cette Anaventure, ce trail de 26km à Gignac, avec deux voitures et les copains Alain, Eric, Patrick, et Christian. Le 6è, Guy, va peut-être venir ; il s’est inscrit.
Le temps promet d’être beau et typique du sud : bleu et jaune, pour le ciel et le soleil ! La route est cool. Arrivée à 8h, dans une ville étonnamment baignée par le brouillard. Nous nous orientons vers le premier parking à droite, en ville.
Las, les inscriptions proches sont pour la randonnée. Il faut faire quelque 300m à pied pour atteindre les dossards, à la médiathèque, en haut d’un escalier tournant : le trail est déjà commencé !
Les lots sont à prendre en bas, sous une tente. Un beau sweat polaire gris, ma foi, mais tous demandent « M » et le bénévole renâcle (gentiment, en souriant). Il est gris ce sweat, c’est important, car le logo, c’est une tête d’âne, le symbole historique de l’âne Martin qui a sauvé la ville des envahisseurs par le passé. Nous allons le retrouver bientôt…
Un petit café d’accueil (gratuit, mais attendez la suite !) pour les copains.
Pour la tenue à adopter, nous hésitons presque. Guy est arrivé. Sur six, trois sont encore en « long », et le tee-shirt sous le débardeur. J’opte pour l’optimisme, le soleil et la chaleur : tenue des jours de grande chaleur (c’est prémonitoire), short et débardeur et une banane, avec appareil photo numérique, barres et sucres pour une éventuelle hypoglycémie, celle du diabétique. C’est encore prémonitoire.
Quelques photos avant le départ en tournant et furetant comme un journaliste (que je suis d’ailleurs redevenu pour Midi Libre…) :Claude Razon présente la course et toute l’équipe de Gignac sous l’arche, une équipe que j’aime bien car elle a su m’intégrer formidablement bien dans un relais par le passé et je nourris une amitié sincère pour Jean-Marie Garcia,son président, actif, souriant, gentil et pur sportif.
Le départ approche. Jean-Marie dit un mot aux coureurs. Il est applaudi et c’est là que nous retrouvons Martin, l’âne, recouvert de la République, qui nous emmène sur cent mètres vers le vrai départ. Lequel est donné, pour trouver une route bitumée qui monte déjà un peu, mais, vers un soleil des plus prometteurs. Long ruban de 2km puis chemin. Terre et cailloux. Quelques faux plats. Fait chaud, déjà. Puis cela se resserre, monte encore et le peloton s’allonge. Puis arrive ce sentier en sous-bois forestier en forme de gouttière en V étroite et tortueuse, de laquelle ressortent des pierres aiguës et surtout glissantes. Nous sommes en pleine nature sauvage, loin de tout sentier carrossable. Avec mes New-Balance 907 neuves et trop grandes d’une pointure et demie, l’assurance n’est que moyenne. Ca glisse, ça glisse. Branchages et buis nous griffent au passage, au mono-passage, car il n’y a de place que pour un coureur, bien sûr. Je commence à baisser de rythme. Je laisse passer pas mal. On me dit merci (l’esprit trail ?!). On arrive même au bord, en pente pierreuse, d’un petit lac réservoir de retenue. Là il aurait presque fallu s’encorder. Les précautions sont maximales pour tous, sinon, direction la flotte !
Et puis cela remonte. Pas raide, mais long. C’est là que vient me doubler Fabienne, ma coureuse villeneuvoise préférée (mais elle n’est pas dans notre club). Elle trottine et avance inexorablement. Moi, je marche. J’ai les jambes en plomb. Je me sens lourd. Pas terrible. Si un gars qui me précédait sentait le vinaigre ( à quoi cela peut-il bien servir ?), la terre sent le thym, heureusement !
On s’élève. La moyenne montagne nous entoure. Le cœur du trail est là.
Le ravitaillement du 12è km est là. Je prends sucre et eau et je vois Fabienne dans la grande descente. Je reviens avec des foulées plus grandes. Je la repasse, en lui disant que « c’est comme dans la Gardiole » (massif connu de nous). Mais dans la montée suivante, elle me repassera et je ne la reverrai plus, puisqu ‘elle finira 3è de sa catégorie, et je me vois toujours incapable de la tenir, à ce rythme. La différence d’âge est quand même là…Elle sera destructrice en voyant tous ceux qui par petits groupes me dépassent sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Je peux alors faire une photo. J’ai le temps… ! Et puis, après coup, je me rendrai compte que pour la première fois de ma vie de coureur diabétique, j’ai dû faire une hypo et puiser dans mes réserves de sucres. Je recharge bien vers le 18-20è km, avec eau et banane mais le mal est fait et je vais me traîner sur ce chemin de croix de Pâques jusqu’à une arrivée toujours plus lointaine. Heureusement, et cela fera bien le bonheur de tous les coureurs, il y a ce passage enchanteur dans cette propriété viticole, ouverte (après moult hésitations par les propriétaires) et qui nous offre cette vision d’un petit Versailles, bassins, fontaines et jardins remarquablement tenus. Nous en sortons, malheureusement. Du plat puis légère descente. Plus que 3km. Sur la route est écrit : « dernière côte ». Encore une (bitumée) ! Pas possible ! Dure à avaler. Je passe bien un ou deux gars, mais c’est dur. Le souffle est court et enfin les bruits de l’arrivée et la ville sont là.
Christian, qui a déjà fini, me dit « bravo Pierre ». La ligne et le public sont là. On m’enlève mon dossard. C’est rare. J’ai la vision un peu trouble. La fatigue. Mais une deuxième hypo est sûrement en train de faire son effet. Le ravitaillement est là. Des fraises, comme d’habitude. Coca. Oasis. Fruits secs. Je prends tout. Et vais m’asseoir. Indispensable.
A la voiture, je prends ma glycémie. 1,37g. Super, mais je suis plus haut d’habitude et du sucre, je viens d’en prendre.
Nous attendrons alors l’interminable remise des prix, l’apéro et le buffet campagnard offert. J’aurai besoin de m’asseoir, de m’allonger même, au soleil, alors que tous sont debout.
L’apéritif enfin ! Il a du succès. On y trouve de tout. Du grandiose pour ceux qui apprécient.
Remise des prix. De « l’Ultra Long », même si Razon fait son boulot. Bien obligé de rester, n’étant pas autonome et ayant opté pour le buffet. Qui arrive, enfin ! Tout le monde a faim. Verres (en plastique) de carottes râpées, qui ne sentent pas la carotte, sandwiches, jambon, pâté, salami, pain normal et de mie, fromages, eau, vins rouge et rosé en cubi.. : le tout sort d’un camion « Argel » mais ça bouche un trou et l’ambiance satisfait la masse des convives. Et le dessert ? Eh bien rien de sucré ! Tant pis. C’était sans doute les fraises de l’arrivée…. !
Le café apparaît. Ca nous tente. Mais quand Patrick y va : c’est 50c d’euro ! Pas d’argent sur nous, puisque les voitures sont à 300m et que le buffet faisait partie de l’engagement.
Il n’y a pas de petites économies. Si c’est pour le club, bon OK. Mais c’est la petite déception et Eric, grand amateur de café, nous invite à la terrasse la plus proche, pour un café payant, mais bon et en position assise !
Et ce sera le moment des commentaires. Beau parcours mais avec le dénivelé annoncé (800m) ? Pas certain pour bon nombre d’entre nous, qui ont fait le trail du Pic St Loup, du même dénivelé, même distance et gagné par un super Steeve Laurent en 15mn de plus qu’un bon Bruno Soues, aujourd’hui. Alors, mystère, erreur GPS… ?
Et puis, après coup, on se dit que dans ces fameuses « gouttières » empierrées, loin de tout, s'il y avait eu un blessé, incapable de bouger, qui ou quoi ( même pas les quads présents) seraient intervenus et comment ? Heureusement, il n’y avait que des pros ce jour-là !
Allez, merci à Jean-Marie et à son équipe et essayez de revoir quelques détails pour la 2è édition, l’an prochain, dont nous serons encore, bien sûr !

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