Récit de la course : 24 heures de Saint-Fons 2004, par electron

L'auteur : electron

La course : 24 heures de Saint-Fons

Date : 10/4/2004

Lieu : St Fons (Rhône)

Affichage : 2879 vues

Distance : 122.3km

Matos : Rien de spécifique.
Tenue CàP "route"
Utilisation des ravitos de l'organisation
Pas de produits energétiques

Objectif : Terminer

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Le récit

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L'AVANT-AVANT-COURSE
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24 heures…

Un jour et une nuit … A tourner en rond…

Un rêve, un objectif, quelque chose qui me trotte dans la tête depuis longtemps et que je n’ai jamais pu encore accomplir…

J’écris ces lignes alors que nous sommes la veille de la course. Pourquoi la veille ? Simplement parce que je suis certain de retracer ainsi exactement l’état d’esprit dans lequel j’attaque cette course. Je me dis qu’en fonction de comment cela va se passer, je risque de modifier ma perception de la course si j’attends d’avoir participé pour écrire ces lignes !

Il y a un peu plus d’un an maintenant, j’ai dit au Millepattes : " si je dois faire mon premier 24 heures, je viendrai le faire chez toi ! "

A l’époque les 24 heures de Saint Fons pour lesquels il se décarcasse tournait avec une petite trentaine de coureurs. Bref une course entre copains, ce qui pour une première tentative m’allait bien.

Quelques temps plus tard, j’apprends qu’aux vues des efforts nécessaires à la mise en place d’une telle épreuve, l’édition 2004 sera probablement la dernière. Qu’à cela ne tienne, si ce doit être la dernière, c’est cette année que je dois y aller… Et voilà comment je me retrouve inscrit sur cette course où je pense toujours me retrouver en petit comité.

Mais c’était sans prendre en compte la capacité de mobilisation des UFO, du ZOO et autres communautés de coureurs… Au fil des semaines un événement se dessine… Saint Fons va devenir LE rassemblement français de l’année… Les inscriptions arrivent, les CV prestigieux aussi, et c’est avec plus de 80 inscrits en individuel que la course va se dérouler. Du jamais vu sur la course.

Du coup, le moral du Millepatte est remonté en flèche, a tel point qu’il n’est non seulement plus question d’arrêter l’épreuve, mais qu’il commence à parler de l’organisation du championnat de France des 24 heures pour l’an prochain ! Une première victoire collective pour tous les coureurs qui se sont mobilisés

Mais le plus difficile reste à venir désormais… S’inscrire est une chose, et courir en est une autre ! ! !

Les amateurs de science fiction connaissent certainement le caractère [ à ] Une lettre majuscule surmontée d’un tiret ou d’un tilde. Ce caractère a été utilisé par A.E.VAN VOGHT pour sa trilogie sur " Le Monde des à ".

Il signifie en fait " non A " et dans ce livre le non A fait référence à une approche non
Aristotélicienne des faits, des événements et du mode de pensée. De la même façon on trouve le " non N " pour " non Newtonien "

Et bien moi, pour ce 24 heures j’ai été un adepte du " non E " qui comme vous l’aurez deviné ne signifie pas dans notre cas particulier " Non Euclidien " mais plutôt " Non-Entraînement "

Oh attention ! N’allez pas croire que je vais dans ce qui suit faire l’apologie du Non-Entraînement en course d’ultra ! Mais il faut savoir être lucide et savoir reconnaître les courses pour lesquelles on se sent bien préparé et les autres.

Pourquoi se manque de préparation ? Plusieurs raisons :


Tout d’abord une raison purement physique… Mes problèmes de genoux ne me permettent plus de " bouffer " du kilomètre, ni de faire de séances de fractionné sur piste.


Un emploi du temps assez perturbé en raison de contraintes professionnelles


Une (très) légère surcharge pondérale d’environ Biiiiiiipppp kilos, que je n’ai pas eu la volonté d’effacer (j’ai pourtant eu envie d’essayer, mais le jambon cru, le St Nectaire et une certaine forme de jus de raisin fermenté ont été les plus forts)

Du coup mon entraînement a été basé sur deux sorties de 30 à 45 minutes de footing tranquille la semaine, et une sortie un peu plus longue le WE, souvent une course d’orientation ce qui me permet de faire un peu de fartlek dans les bois.

En complément, pas mal de marche, un peu de VTT et quelques sorties à la piscine.

Bilan général… En dehors de la surcharge pondérale ;-) j’ai pu reprendre une situation physique générale acceptable… par contre un entraînement totalement inadapté à un 24 heures…

Alors dans ces conditions, qu’est-ce que je viens faire dans la grande fête circadienne ?

Et bien, je me suis résolu(si ce n’était déjà fait) à me fixer des objectifs à la digne mesure de ma préparation. Ces objectifs (ils sont au nombre de 6 directement mesurables), je les emporte avec moi, et je les afficherai à St Fons sur le parcours. A chaque fois que j’attenidrai l’un d’entre eux, je cocherai la case correspondante… Vous comprendrez quand vous verrez !

Si j’essaie de les placer dans l’ordre chronologique (et j’ai un doute sur l’ordre des objectifs 3 et 4) cela donne :

Objectif n°1 : 43 Km (Pour mériter mon maillot UFO)

Objectif n°2 : 83 Km (Mon record de distance non-stop)

Objectif n°3 : 15h45 (Ma plus longue durée non-stop en épreuve de CàP)

Objectif n°4 : 100 Km (La distance à franchir pour être Zoobornard)

Objectif n°5 : 120 Km (Mon objectif minimum)

Objectif n°6 : 140 Km (Mon objectif haut)

Très honnêtement, mon objectif principal, c’est de tenir 24 heures… En courant, en marchant, en rampant, mais tenir. Gérer l’effort, la douleur, les passages à vide, mais tenir, encore, encore, et encore.

Pour ma stratégie de course (si on peut appeler ça une stratégie) je n’ai pas prévu de m’arrêter. Seuls les ravitaillements et probablement les massages me serviront de pauses, mais pas de pause dodo au programme. L’idée est de toujours progresser. Reste à savoir si je serai capable de la mettre en application, surtout sur le dernier tiers de la course qui représente le tronçon inconnu pour moi !

Voilà où j’en suis au moment de prendre le train pour rejoindre Le Bourrin, Bags et le Chacal avec qui je vais descendre à St Fons.

Pour le reste, il faudra attendre l’après course

Quoi qu’il en soit, je crois que c’est un grand, un très grand WE qui nous attends !

A plus tard


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L'AVANT-COURSE
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Vendredi 9 Avril, 13h00. Je viens juste de débarquer avec armes et bagages à la gare d’Asnières sur Seine. Un coup de fil au Bourrin qui me dit qu’il est (un peu) à la bourre !!! Comme d’hab’ quoi !

J’en profite donc rapidement pour faire le point sur mes armes et bagages avant de me rendre à St Fons pour participer à mon premier 24 heures.

La revue de paquetage

Coté armes, j’ai décidé de voyager léger. Oh ! certes, avec les années j’ai appris à ne plus me mettre la pression, et ma modeste expérience des courses longues distances devrait me permettre une gestion raisonnable de l’épreuve, mais quand même, c’est à un 24 heures que je vais participer, et le 24 heures reste dans le grand fond une course mythique, un peu comme peut l’être le Marathon pour le coureur " ordinaire ".

Je n’ai à ce jour ni expérience du 24 heures, ni expérience du 100 bornes. La plus longue distance qu’il m’ait été donnée de réaliser en une seule étape est un peu plus de 82km lors des 12 heures de Bures en Mai 2003. cette course est d’ailleurs ma seule expérience de course horaire sur un circuit fermé (2,6km).

Si l’expérience n’est pas là, il reste alors l’entraînement. Et là, les armes actuelles ne sont guère plus nombreuses. Depuis pas mal de temps, je ne dépasse pas les 25km par semaine. C’est peu pour préparer un 24 heures surtout quand je lis les CR d’entraînement des autres participants… J’essaie bien de compléter par un peu de vélo et de piscine, mais je reste quand même sur un volume très faible.

Maintenant, il me reste une arme secrète, probablement la plus efficace pour ce genre d’épreuve, l’envie.

Côtés bagages, là aussi je vais voyager léger, mais ce sera par choix personnel. En dehors des tenues de course pour tous les temps (vent, froid ou pluie) j’y vais un peu les mains dans les poches. Pas de barres énergétiques, pas de ravitaillement… Ah ! si… j’ai une saucisse d’Auvergne, 4 gâteaux de riz et 4 bouteilles de vin… c’est tout…

Ca ne sert à rien que je me prenne la tête avec ceci cela, car je vais droit dans l’inconnue. Que j’emporte avec moi n’importe quoi, je ne sais pas si mon estomac l’acceptait après 12, 15 ou 20 heures de course, alors à quoi bon me prendre la tête. De plus, il est prévu un ravitaillement conséquent par le Millepattes, et le tour ne faisant que 1 km, je n’ai pas besoin de traîner quoi que ce soit.

Alors c’est dit, je m’adapterai à ce qui sera proposé…

Pour les tenues, j’ai fait dans l’efficace. Collant long (quel que soit le temps), avec possibilité de survêtement pour la nuit en cas de grand froid. Pour le haut je vais utiliser des maillots techniques (Carline ou Dryfit) avec par-dessus le maillot " Kirenfou ". Entre les deux, et suivant le temps, ce sera rien, ou coupe vent, ou polaire, ou Gore tex… j’ai toute la gamme à ma disposition. Côté des pieds, là encore j’ai décidé d’innover. Aucun traitement ni rien du tout. Juste mes Asics et des chaussettes Running 500 de chez DK. Ensuite j’aviserai suivant les résultats.

C’est lorsque j’arrive à la fin de cette revue de paquetage que le Bourrin se décide enfin à venir me chercher. On charge la voiture, et direction la Porte de Champerret. Là, on récupère Bags qui va faire le voyage avec nous. Je ne le connais pas. Nous nous sommes juste croisé lors de la Saintélyon, mais le voyage va nous permettre de faire plus ample connaissance. Il est étrange ce garçon ! Toujours un large sourire en travers du visage, et un pµt@in d’accent américain à couper au couteau malgré ses 17 années passées en France.

Maintenant direction le sud de Paris pour récupérer le Chacal. Là pas de bol, toute l’île de France a décidé de partir ensemble en vacances. Du coup, il nous faudra 2 heures pour rejoindre terrier du chacal, tout en faisant visiter à Bags les petites routes et les petits villages perdus de l’Ile de France.

Une tasse de café et quelques chouquettes plus tard, nous sommes enfin prêt à prendre la route pour notre objectif final : Saint-Fons, Rhône, France !

Pas grand chose à dire sur le voyage si ce n’est qu’il fût ponctué par les discussions diverses et variées (mais on a pas dit de mal… enfin, pas de trop …, enfin on a pas dit que ça …) ainsi que par les pauses prostate chères au noble Chacal vieillissant !

Plus on s’approche de Lyon, plus le temps se dégrade. Pluie et froid sont au rendez-vous ! Ca promet pour demain… Les alarmes de la chariote du Bourrin se mettront même en marche à chaque fois que la température descend en dessous de 4°… C’est vous dire.

Arrivée sur Lyon avec un peu de retard (2heures) et là on laisse le Bourrin guider en tant qu’ancien régional de l’étape. Finalement, lassés de tourner sur les mauvaises bretelles d’autoroutes, nous décidons de reprendre l’orientation en main afin d’être certains d’avoir encore quelques pâtes à manger en arrivant…

La pluie tombe de plus en plus lorsque nous arrivons enfin sur St Fons. Nous suivons les instruction du Millepattes, on passe la gare et on voit un gymnase éclairé en bordure du stade. C’est bon, on y est ! On gare la voiture, et on se précipite dans le gymnase. A l’entrée on est stoppés par un service de sécurité " antillais ". " -Heu ! bonjour, on fait partie des coureurs " " - ! ! ! " " -Oui, on est là pour les 24heures… c’est bien ici pour la pasta party ? " " -Ahh non, ici c’est une soirée antillaise "

Grmphhtmmrgg ! ! ! on s’est gouru… Ben alors elle est où cette pasta party. On tourne autour du gymnase et là on aperçoit les tentes éclairées.

On débarque au milieu des UFOs déjà présents et de l’équipe du Millepattes en pleine préparation.

Salut, bonjours, comment tu vas, et toi… bref les formalités d’usage !

On récupère le gîte proposé par le Millepattes (c’est à dire les vestiaires) dans lesquels ont été installés des matelas. Par bonheur, c’est super bien chauffé, et en plus on a même les douches… On dépose les affaires puis on retourne vers les tentes histoire de se restaurer quelques peu.

L’ambiance est encore détendue, a tel point que même mmi fait le kéké avec sa webcam… c’est vous dire ;-))) On déguste les pâtes non sans les avoir légèrement accompagné d’un petit Bourgueil directement importé du centre du monde, on papote avec les UFOs présents, on chambre un peu les pros de la cuisine spécial course (au hasard, ceux qui confondent la caloreen avec la farine pour faire un gâteau énergétique ;-),

On en profite aussi pour récupérer les dossards. Comme prévu, j’ai le dossard 1. Finalement il sera plus difficile à porter que ce que je croyais. Quand je me suis inscrit, je pensais arriver dans un " petit " 24 heures d’une trentaine de coureurs, bref un truc un peu comme en famille quoi… Mais voilà, non seulement la famille s’est agrandi puisqu’il y a 86 inscrits, mais en plus y’a un paquet de pointures, dont plusieurs peuvent tourner à plus de 200 km ! Mais je m’en fous. Le dossard 1 c’est le dossard avec lequel onpeupaabandonner, alors il n’y a plus qu’à faire tomber les objectifs.

Parlons en des objectifs. Ils sont au nombre de 6… En fait y’en a même 7, mais le 7ème n’est pas une distance.



Le premier, c’est d’atteindre les 43km. Cela me permet d’honorer le maillot UFO 1 que je vais porter, et aussi de scorer à la CTU 2
Le second, c’est d’atteindre les 83km. Cela correspond en fait à mon record de distance en CàP en une seule étape. C’était aux 12h de bures en Mai dernier
Le troisième est un objectif hautement symbolique puisqu’il s’agit des 100km. Barrière mythique que je n’ai jamais encore attrapée.
Le quatrième est un objectif chronométrique placé à 15h35. Il s’agit de ma plus longue durée d’épreuve de CàP (au Raid 28)
Le cinquième correspond à mon objectif sur ce premier 24 heures. C’est le cap des 120km. Ensuite, tout ce qui sera au dessus sera du bonus.
Sur des calculs purement mécaniques, je me suis fixé un objectif " haut " à 140km. C’est aussi afin de ne pas rester sans rien une fois les 120km atteints.
Le 7ème et dernier objectif est plus un objectif de méthode. Je me suis fixé comme but de ne pas m’arrêter (en dehors des ravitaillement et des massages). Je n’ai pas prévu d’aller dormir ou me reposer avant la fin. Je préfère continuer à progresser non stop même si ce doit être en marchant.

Voilà, vous en savez autant que moi maintenant. Comme j’ai besoins de repères pour me motiver, j’en ai profité pour imprimer une fiche avec mes objectifs. Demain matin je la fixerai près du point de contrôle afin de pouvoir noter dessus à chaque fois que l’un d’entre eux est atteint.

Sur ce, je file au dodo. C’est pas tout de s’empiffrer, mais y’a quand même une course demain !

Rrrrrrrr—ppfffffff Rrrrrrrr—ppfffffff Rrrrrrrr—ppfffffff

Vers 7h30, on est tous réveillés. Pas de stress, la course ne commence qu’à 10heures. On a donc largement le temps d’aller déjeuner et de revenir se préparer ensuite. Il faut dire que les vestiaires et les douches sont au moins à 50 mètres de l’arrivée.

L’équipe du Millepattes a préparé un bon petit déjeuner ce qui me permet de bien me caler l’estomac. Je suis juste bien. Tous les voyants sont au vert, tranquille cool !

Je profite du temps disponible pour aller faire des photos du tour du circuit. Je me souviens que pour mon premier 12heures j’avais été content de trouver un descriptif (en texte) du parcours qui avait été réalisé par phil. Du coup, j’avais mis en ligne sur mon site la même chose mais avec des photos. Et bien là, l’idée est de faire la même chose, cela permet de se faire une idée du parcours. Celui-ci fait exactement 1km de long. C’est plus facile pour compter les distances (essayez de compter au bout de 37 tours d’un circuit de 1,739 km ! ! !)

Retour au vestiaire et début des préparatifs. Je commence à m’habiller, et j’ai mon dossard n°1 à la main (et à côté le chacal arbore fièrement son dossard n°2) quand Laloco rentre dans le vestiaire en demandant si il peut venir se changer ici. Sans rigoler, je lui réponds en montrant mon dossard que ce n’est pas possible et qu’ici c’est le vestiaire réservé à l’Elite ( mppppffffffffffffff surtout pas pipi dessus). Léger flottement de Laloco se demandant qui peut être ce loustic qu’il ne connaît pas et qui se prend pour un pro ;-)) Là, j’ajoute malheureusement que c’est réservé aux dossards 1 à 10. Pas de bol, il a le 8. Le pot aux roses est découvert. Pas grave, on éclate de rire quand même.

Suite des préparatifs. La météo s’est un peu calmée. Il ne pleut plus, mais il fait frais et il y a un peu de vent. Du coup j’enfile mon collant long, une carline, et mon coupe vent Reebok. Par dessus tout ça j’enfile le maillot " kirendfou " (UFO) sur lequel j’ai épinglé mes deux dossards. Si je dois me changer, je remettrai toujours ce maillot par dessus.

Direction le départ. Les dernier coureurs arrivent, ça discute stratégie de course, de ravitaillement, objectifs. Du coup je vais scotcher les miens sur la tente à coté du passage.

Une petite photo de groupe pour les UFOs avant le départ, briefing des organisateurs et tout le monde se place sur la ligne.


A suivre .../...


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LA COURSE
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10h00. PAN ! C’est parti !

Ca y est, cette fameuse épreuve à laquelle je voulais me frotter depuis si longtemps, et bien je suis dedans… A moi de jouer maintenant.

Je suis étonné de voir que cela part doucement devant. J’en parle avec quelques habitués qui me confirment le départ prudent de la tête de course. Personnellement, je suis certainement parti un peu vite mais vu mon entraînement, que je tourne à 10, à 9 ou à 8 je sais que de toutes façons je vais avoir du mal… Alors je me dit que ce qui est pris n’est plus à prendre… Le chacal me rattrape au deuxième tour (preuve supplémentaire de mon départ trop rapide) et le premiers me prendront un tour seulement lors de mon 6ème kilomètre…

Au troisième tour je m’arrête auprès du Millepattes qui est en train de nettoyer le circuit (il va passer 24 heures à enlever pierres, eau, branches, enfin tout ce qui pourrait troubler notre foulée) pour lui dire simplement " Ca y est, je suis dedans… Grâce à toi ! "

Les 10 premiers kilomètres sont avalés en 1h03mn. Je suis bien, c’est l’euphorie des premières heures quand on a l’impression d’être indestructible et qu’en continuant à cette allure là rien ne peut nous arriver.

Après 1h30 de course, première grosse pause technique. C’est normal ! Je repars plus léger et toujours avec de bonnes sensations.

Passage au 20ème kilomètre en 2h12mn.

Au 25ème tour, je commence à sentir un léger étirement dans le mollet. Je me dis qu’il est temps de me calmer un peu. Contrairement à ma stratégie des 12h de Bures où j’avais marché 100m à chaque tour dès le premier tour, là je n’ai fait que courir pendant ces 25 premiers tours. Seuls les ravitaillements ont été générateurs de pauses.

J’en profite pour me faire massouiller les mollets par le Bourrin qui a accepté de servir d’assistant à quelques coureurs dont le Toro, le Chacal et moi. Il se débrouille pas trop mal car je redémarre frais comme un gardon !

La stratégie pour les ravitaillements est simple. Je prend quelque chose tous les 3 tours. A chaque fois c’est un gobelet de boisson (eau plate, gazeuse, coca ou jus d’orange) et quelque chose à manger (pain d’épice, chocolat, banane, gâteaux secs, fromage) en alternant au maximum. Je me dis qu’en prenant peu mais souvent je devrais éviter les soucis gastriques

Je décide donc de faire partir du ravitaillement en marchant (pour m’alimenter), finir le tour en marchant puis faire deux tours en courant, puis de nouveau ravito + 1 tour en marchant…

Passage au 30ème km en 3h22mn

Je fais cela pendant 10 tours, mais je m’aperçois vite que c’est le tronçon sur le bitume en fin de tour qui me fait mal. Aussi je décide de modifier mon fonctionnement. Je vais courir tous les tours et ne marcher que sur ce tronçon en bitume.

C’est reparti. Vers le milieu de la quatrième heure, je prends mon premier coup de bambou. On m’avait dit de passer le cap des 4h et des 8h. Je m’arrête un peu plus longtemps au ravitaillement et je repars en marchant histoire de laisser le coup de barre passer.

Passage au 40ème km en 4h43mn puis ensuite, atteinte de mon premier objectif (43km) en 5h06mn. Je m’autorise une pause ravitaillement en conséquence avec l’atteinte de ce premier objectif. C’est amusant, car j’avais passé ce cap en 4h58mn (4h53 au 42ème) lors des 12h de Bures. L’écart est finalement pas si grand que ça !

Je redémarre tout doucement et me relance dans la chasse aux tours. Il m’en faut encore 40 pour battre mon record de distance. Passage aux 50km en 6h06 et un peu plus tard nouvelle petite pause massage des mollets… Ca retire encore un peu, mais il faut que ça tienne au moins 12h . Ensuite, même si je dois terminer en marchant, ça devrait pouvoir le faire.

Au fil des heures des petits gestes se mettent en place entre coureurs. Avec certains c’est un encouragement oral, avec d’autres un petit signe de la main, et avec certains un simple regard ou un clin d’œil suffit. C’est vraiment étrange cette forme de communion entre tous ces athlètes, aux performances différentes mais mus par un seul et même objectif. Ici, pas de bon ou de mauvais, mais juste des coureurs qui essaient d’aller un peu au bout d’eux même. Même Emmanuel Conraux au palmarès impressionnant et qui va remporter l’épreuve avec plus de 238km ne va jamais oublier de répondre à mes encouragements à chaque fois qu’il me dépasse ! Imaginez les Kenyans en train de vous encourager sur un semi-marathon ;-)))

J’apprends aussi à ce moment là l’abandon de mon équipier le Chacal. Tendinites à répétition, il préfère ne pas aller plus loin. Je suis un peu déçu pour lui car il a un vrai potentiel sur ce genre de courses.

Passage aux 60km en 7h37. j’ai atteint la moitié de mon objectif ! Je décide alors de ralentir le rythme et de ma ravitailler désormais tous les 2 tours.

C’est de plus en plus dur, les jambes commencent à durcir, et je suis obligé de bien alterner mes courts tronçons de marche et de course pour me ménager.

Vers la 8ème heure j’ai un super passage à vide (planifié). Pour la première fois je vais m’arrêter pour manger un peu de solide. Je fais une halte plus longue au ravitaillement et pour la première fois je vais aller me ravitailler assis. Boisson, pates de fruits et surtout, une belle assiette de pate et de steack haché… mmmmmmmm ça fait du bien…

Une fois restauré, je me relance sur la boucle. Les premiers tours sont fait en marchant pour me permettre de faire descendre un peu ce que je viens de manger, mais surtout parce que le fait de m’être assis m’a déclenché une petite douleur à l’aine.

Quelques tours plus tard, une fois chaud, c’est reparti…

Passage aux 70km en 9h23. Là commence un travail de motivation tour par tour… Encore 13 pour battre mon record, encore 12, 11..10..9…..

Quand on ne tourne qu’avec le moral, ce genre d’exercice me semble hyper important. Onbjectifs courts termes, atteignables rapidement facilement mesurables…

Entre temps, je bénéficie de l’arrivée d’un coach sportif de choix en la personne de Rodio. Un sacré bonhomme à la personnalité singulière. Ce n’est pas un coureur, mais un marcheur. Il n’empêche que nombreux sont ceux à Saint Fons qui aimeraient avoir en courant son allure de marche ;-). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si il est depuis plusieurs années accompagnateur de Gilles Letellier sur Paris-Colmar !

Sa présence à mes côté est importante. Il était déjà là à Bures/yvettes, et son expérience de l’accompagnement fait qu’il sait quand parler et quand laisser le coureur (ou le marcheur) s’intérioriser.

Les tours s’ajoutent les uns aux autres, plus que 5, 4, 3, passage aux 80km en 11h13, un dernier ravitaillement et c’est reparti. 2 tours, plus qu’un… et voilà, 83ème tour et second objectif atteint en 11h13’.

Une autre surprise m’attendait également, c’est la venue d’une troupe de savoyard composée d’ Eul’toutou, Patricia (Mme Toutou) Ray, et Gé les beaux mollets ainsi que Jean-Pierre et Marie-Pierre. Je ne savais pas qu’ils avaient prévu de passer. Encore un coup de ce cochon de Bourrin qui était au courant (j’apprendrai ensuite que même M’ame Neutron était au courant) mais qui n’a rien dit. Comme ils s’ennuyaient dans leur Chambéry d’adoption, ils ont décidé de venir passer la soirée à la ville (pour eux… on est à Lyon, pas à Paname ;-) et de venire m’encourager pendant quelques tours. Encore une présence importante alors que les heures se ressntent de plus en plus dans les jambes.

Au 83ème kilomètre, je refais une bonne pause au ravito (comme j’ai prévu de le faire pour chacun de mes objectifs.) avec cette fois ci de la bonne soupe chaude et bien salée. Au moment de redémarrer j’ai très mal à l’aine, et comme j’ai les cuisses qui me tirent, je demande au Bourrin s’il peut faire quelque chose.

On rentre dans la tente de la protection civile et je suis obligé de repousser les avances des jolies infirmières en leur disant que j’arrive avec mon équipe de masseurs personnel… Cette fois ci, le Toutou s’est joint au Bourrin. Chacun une cuisse. Ils triturent ça comme des bêtes pendant un bon moment, et me remettent debout… Bon allez c’est que j’ai encore 17 tours à faire moi pour atteindre mon étape suivante… Les 100 bornes !

Je ne sais plus exactement à quel moment j’apprend l’abandon de mon second équipier dans l’équipe des Rookies, à savoir Beaujolais Runner. Il s’est pourtant bien préparé, mais visiblement le mental a craqué. Dommage, on avait prévu de parler pinard ensemble après minuit !

Ca redémarre tranquillement en marchant toujours sous l’œil vigilant de Rodio, et en me rechauffant je commence à reprendre un peu de rythme. Le bourrin en profite pour s’éclipser afin d’aller diner avec la bande des joyeux savoyards en goguette, non sans avoir auparavant fait boire le Zèbre (ce sont des spécialistes du Rhum "arrangé") et en lui soutirant une inscription pour… l’UTMB ! Ah! Aussi, en partant manger, le Bourrin emporte les clés de la voiture. C’est génial car le Chacal, Bags et moi avons toutes nos affaires dedans :-(((

Passage au 90ème kilomètre en 13h06. Je continue à me motiver tour par tour, et ça fonctionne. Je vois l’objectif se rapprocher à chaque fois. Au final je vais atteindre mon objectif en 15h02… Pas si mal que ça pour un premier 100 bornes. Je ne sais pas si je ferais beaucoup mieux sur un 100 bornes officiel !

Du coup j’ai atteint mon 4ème objectif (100km) avant le troisième (15h45). Je ne savais pas du tout dans quel ordre les placer. J’avais choisi le mauvais

Ces 100 bornes sont une très grande étape pour moi… très grande. Il est un peu plus d’une heure du matin, et je commence sérieusement à accuser le coup. Je fais une grosse pause au ravito. De toutes façons il me reste presque 9h pour faire 20km, et même les 40 de l’objectif haut sont tout à fait accessibles. Intérieurement je suis heureux, mais je sens que la mécanique n’est pas du même avis. Quand j’essaie de me relever après mon ravitaillement, la douleur à l’aine est tellement forte qu’elle m’empêche de marcher et même de poser le pied par terre… J’essaie de me détendre d’y aller doucement en me disant que ca doit se réchauffer tranquillement, mais rien n’y fait.

Je décide alors de repasser entre les mains expertes du docteur Bourrin. Pendant une bonne vingtaine de minutes il va masser, pétir, étirer… mais rien n’y fait ! En plus, cet arrêt prolongé me provoque un coup de fatigue terrible. J’ai mal, je suis crevé, j’ai de plus en plus froid, le moral est en train de tomber.

Après presque ½ heure de traitements en tous genres, je suis incapable de marcher, même quelques mètres. J’en ai marre, je suis déçu, j’ai froid, j’ai envie de dormir…

Il n’en faut pas plus pour que je décide de m’arrêter… fini…

J’ai fait 100km en 15h02, je n’ai pas tous mes objectifs, mais là j’en peux plus…

Le Bourrin n’arrive pas à me faire redémarrer… On va à la voiture, je récupère mon sac, et direction le vestiaire. Il me faut une bonne dizaine de minutes pour faire les 50m … impossible de prendre un appui sur la jambe. J’appelle M’ame Neutron pour lui dire que j’arrête, le bourrin me trouve un matelas dispo dans un des vestiaires, je déroule mon sac de couchage, je me change et je m’endors tristement ! Fin du rêve !

Vers 6h30 (soit 20h30 de course) quelqu’un fait sonner un réveil dans le vestiaire où je suis endormi. Cça me réveille, et du coup je repense à tout ce qui s’est passé avant mon arrêt… le 24 heure, l’engagement du Millepattes et de son équipe, les autres coureurs qui tournent encore, le bérêt du Zoo, le maillot UFO, et ce pµt@/n de dossard n°1… Dire que j’avais dit partout qu’avec un tel dossard on ne pouvait qu’aller au bout…

Aller au bout…

Et merde ! Ca ne peut pas s’arrêter comme ça. C’était pas prévu !

J’essaie de me lever, et là j’ai la surprise de ne sentir qu’une légère gène aux jambes. Fini les douleurs des 100 bornes… visiblement les massages et les étirements ont fait leur effet ! ! !

Je me lève, je prend une douche rapide, je sors une tenue de course propre, et j’enfile mon maillot sur lequel est épinglé mon dossard 1.

6h53 (20h53 de course), je suis de retour dans la course… après un arrêt de presque 6 heures ! Je compte bien faire les 3 dernières heures même si ce doit être en marchant. J’ai 100 bornes au compteur, je peux facilement en ajouter 15. Et tant pis pour l’objectif !

Je fais un tour en marchant, et dès le second, je retrouve de bonnes sensations. Du coup, je m’essaie à courir, et le miracle se produit, ça le fait ! Du coup je recommence mes tours en courant doucement partout et en marchant sur le bitume et au ravitaillement. Les tours commencent à passer, à s’empiler

Je passe au 110km en 22h11mn soit 1h14 pour faire les 10km. Il me reste encore 1h45

Les 120 km sont loin d’être perdus. Je vois arriver le Bourrin qui me gratifie d’un "- Mais qu’est-ce que tu fous là ?" "- Ben… Je pouvais pas arrêter comme ça, c’était pas possible alors, je suis reparti ! "

Il y a aussi le retour de Rodio, qui lui était persuadé que je n’avais pas abandonné.

Progressivement avec le levé du jour, de nombreux coureurs qui étaient parti dormir un peu reviennent. Pour ma part, j’envie ceux qui ont réussi à ne pas s’arrêter. mais bon, maintenant je dois boucler mon objectif. C’est faisable. Je continue de trotinner jusqu’au 118ème tour, puis je décide de terminer en marchant (la résuréction n’est pas… totale quand même ) 119ème tour, plus qu’un, et je passe enfin sour la ligne du 120ème tour en 23h23mn… YES ! ! !

Une pause ravitaillement mais sans m’asseoir (sinon je suis capable de ne pas repartir) et je me relance en marchant. Maintenant ce n’est que du bonus.

Un 121ème tour, puis un 122ème, encore qelques centaines de mètres et PAN ! coup de pistolet final. Je m’arrête juste à la hauteur du MillePattes… C’est lui qui va marquer officiellement la distance que j’ai aprcouru. 122,3 km !

Ca y est. Cette fois la course est vraiment terminée !

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L'APRES-COURSE
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Sur le coup je suis content, simplement content !

Pas de grosse explosion de joie, pas de larmes, juste bien, content d’y être quand même arrivé, content d’avoir pris la décision de repartir…

Les coureurs commencent à revenir vers l’arrivée, et les chiffres commencent à tomber. "- Alors, t’as fait combien ?" "- et toi, tu as fait ton objectif ? " "- et toi ?" …

Je retourne me changer car je commence à avoir froid.

On se retrouve ensuite sous les tentes dédiées au ravitaillement en attendant la cérémonie de remise des récompenses. On en profitie pour se ravitailler un peu plus sérieusement en profitant de la collation proposée par les organisateurs, puis quelques bouteilles commencent à apparaître, puis d’autres et encore, puis ce sont les fromages de la Marmotte qui font un effet kolossal (surtout celui affiné au vieux marc), bref un moment de convivialité et de partage entre des personnes qui viennent de partager un même plaisir,. Qu’ils soient coureur, organisateurs, bénévoles, accompagnateurs, il n’y a pas de différence

Le soleil ayant décidé de faire sa percée, c’est en plein air que se fera la remise des prix. Ici pas stars… Juste des coureurs. Tout le monde a le droit à son tee shirt, à sa coupe et à un lot. Tous, du premier au dernier !

Encore qulques discussions de ci de là, puis il est temps pour nous de rejoindre la Gare afin de remonter su Paname. Un dernier tour auprès des personnes encore présentes, denrières salutations au Millepattes et à son équipe puis c’est le départ… La fin d’une première expérience d’un 24 heures !



Petit bilan !

Voilà, j’en révais depuis longtemps, et je l’ai fait !

Aujourd’hui avec une bonne semaine de recul, je dois avouer être un peu déçu !

Attention, ne nous méprenons pas. Je ne suis en rien déçu de ce que j’ai vécu sur place.

Du côté de l’organisation, que le Millepattes se rassure, c’était génial. J’ai souvent pesté contre des organisateur qui n’étaient pas au niveau, mais là, je n’ai pas grand chose à redire. Il y a certainement un ou deux points qui peuvent être améliorés, mais ils sont soit anecdotiques (comme l’éclairage de la pendule pendant la nuit), soit plus structurants (comme l’utilisation du gymnase à côté du stade) et n’ont en rien joué sur la qualité de cette épreuve. Tous est fait, pensé, préparé pour les coureurs. C’est vrai qu’il pouvait exister un doute quand à la capacité de l’organisationd’assumer ces 86 coureurs. Presque trois fois plus qe d’habitude. Et bien, ce fût géré de main de maître. Pour celles et ceux qui cherchent un environnemen "rassurant" pour faire leur premier 24heures, il n’y a pas à hésiter ! Encore un très très grand merci au Millepattes et à toute son équipe.

Ce n’est pas du côté des coureurs qu’il faut chercher ma déception non plus. J’ai rencontré des tas de gens super, beaucoup d’UFO que je ne connaissais que par le forum (d’où mon léger soucis d’après course pour réussir à faire le lien entre les visages et les pseudos) mais aussi tous ces coureurs non UFO (mais qui y ont largement leur place). D’ailleurs, pendant la course, jamais je ne vais me poser la question de savoir si untel ou untel est UFO ou non. Ici, ça n’a pas de sens. Pendant l’épreuve, les circadiens ne forment qu’un. Un seul et unique grand cirque, une seule boucle…

Ensuite ce seront les moments furtifs ou plus longs, uniques ou répétés partagés avec tous ceux qui étaient sur le parcours. Les tours fait en compagnie de l’un, le clin doeil ou le regard en croisant l’autre, le petit mot d’encouragement lors d’un dépassement… c’est toute cette magie que j’ai re-découverte lors de ces 24 heures !

Si je ne cite pas de coureur en particulier, c’est simplement parce qu’il faudrait que je cite tout le monde. J’ai bien sur des pensées particulières pour certains avec qui j’ai vécu des moments plus forts, plus longs ou plus fréquents, mais tous, qui que vous soyez, m’avez d’une façon ou d’une autre aidé à faire cette course. Tous !

Et les accompagnateurs me direz vous ? Ils furent parfaits aussi. J’ai bien sûr une pensée particulière pour le Bourrin, pour Rodio et aussi pour les joyeux savoyards en goguette. Mais quel bonheur d’être sans cesse encouragé et soutenu par ces personnes que pour la plupart je ne connaissais pas. Toujours un petit mot pour aider. Parfois c’est devenu un peu comme un jeu, comme avec ces 3 accompaganteurs (je ne sais toujours pas qui ils accompagnaient) qui étaient près d’une grande tente jaune et avec qui je vais plaisanter ou simplement échanger un petit mot à chaque passage.

Alors, si ce n’est ni les organisateurs, ni les coureurs, ni les accompagnateurs, d’où peut venir cette déception ? Et bien tout simplement de moi.

J’ai bien sûr été très content de finalement atteindre mon objectif malgré mon arrêt. Mais c’est bien là qu’est le HIC ! cet ARRET ! Il est en trop. Il n’a rien a faire dans ma course. Il n’était pas prévu. Il est certain que sans lui, j’atteignais l’objectif haut de 140km, mais plus que cette distance, c’est vraiment de m’être arrêter presque 6 heures qui me perturbe. Ce n’est pas ce que j’avais en tête en y allant.

Oh! Certe, je suis tout à fait conscient qu’avec 25km d’entrainement par semaine je ne pouvais pas éspérer faire un kilométrage "canon". C’est d’ailleurs pour cela que mes objectifs étaient très mesurés et pesés. D’ailleurs, ce que j’ai réalisé montre que mes estimations étaient relativement justes et que malgré mon manque d’entrainement, je sais à peu près bien me positionner, y compris sur des épreuves que je découvre. Mais ce fameux 7ème objectif était pour moi très important. Presque plus que les autres. Et celui là reste encore à atteindre.

Je dois avouer que cet arrêt m’a fait douter, à tel point qu’après l’arrivée, j’ai posé à Michel et à Catherine Poletti une question qui du coup revêtait une importance particulière pour moi. "Est-ce qu’avec ma course d’aujourd’hui, cela a un sens de me lancer sur l’UTMB ?". Je sais qu’il ne faut jamais prendre de décision à chaud, mais il fallait que je leur demande. La réponse qu’ils me feront sera exactement celle que j’attendais, raisonnable ! Alors je serai de la partie fin Aout. Seul mon approche de cet effort va évoluer. L’expérience St-Fons jouera un grand rôle là dedans !

Voilà. Aujourd’hui, malgré l’atteinte de presque tous mes objectifs, malgré mon nouveau record de distance, malgré mon nouveau record de durée d’épreuve, j’ai toujours ce goût d’inachevé! Et je sais que dans ces cas là, il n’y a qu’une seule façon de le faire passer… c’est d’y retourner. Donc il est probable que l’année 2005 me verra m’aligner sur un 24 heures.

Voilà. Je vais arrêter là ce long CR, Il est temps pour moi de reprendre tranquillement l’entrainement après une semaine de repos complet. Les douleurs ont disparu au bout de 3 jours, ma douleur à l’aine est parti au bout de 5. Pas d’autres bobos, pas d’ampoules rien !

Alors cette semaine, je profite des vacances pour reprendre des petits footings, faire un peu de VTT cool et retrouver quelques sensations en vues de ma prochaine course, le Raid IGN-LAFUMA !

Merci à vous d’avoir tenu jusqu’ici !

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