Récit de la course : Marathon de Cheverny 2012, par tellthefrog

L'auteur : tellthefrog

La course : Marathon de Cheverny

Date : 1/4/2012

Lieu : Cheverny (Loir-et-Cher)

Affichage : 1084 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Faire un temps

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Marathon de Cheverny 2012

 

Dimanche 1er avril 2012, on y est, Moulinsart ouvre ses portes pour la 11ème édition du Marathon de Cheverny et malgré un petit froid ambiant en ce début de matinée, c'est une belle journée qui s'annonce! Dans le cadre de ma «désintox», j'ai choisi cette année de parcourir les 42,195 km en tant que meneur d'allure 4 heures; et si j'avais peur de moyennement tenir le choc à cause de mon absence de préparation et de mon tabagisme aigu, l'ambiance et la bonne humeur de la pasta party de la veille auront eu raison de mes appréhensions!

Il est 8h30 alors que je rejoins les autres meneurs d'allure devant chez le Capitaine Haddock, chacun sautille pour se réchauffer, mais aussi d'impatience. Quelques personnes me sollicitent déjà pour connaître ma stratégie de course, pas de souci, mon objectif est d'amener tout ceux qui le pourront à bon port et sans trop de casse!

9 heures, le départ est lancé et il faut maintenant arriver à se caler dans le rythme de la course, même si je sais que je n'aurai pas réglé ma vitesse de croisière avant le 2ème km. Une fois la situation décantée et tout le monde un peu plus réchauffé, un petit groupe se forme autour de moi; pour certains il s'agit de leur premier marathon et ça me donne une envie supplémentaire de les aider à réussir. Curieusement, alors que je m'attendais à ce que ça discute en ce début de parcours, des visages sont fermés comme pour mieux se mettre dans le bain. Ce n'est qu'après avoir terminé notre passage dans Cour Cheverny et Cheverny que les langues commencent à se délier, une fois le bon souffle et la bonne cadence trouvés. On attaque alors la grande ligne droite sur le chemin bordé d'arbres gigantesques; les yeux fixés sur ma montre je veux m'assurer que je suis dans le bon tempo, de manière à ne pas faire le yo-yo et fatiguer inutilement le peloton que j'accompagne. Les temps de passage sont affichés sur mon sac à dos, mais ne les ayant pas notés auparavant, je sors alors mon téléphone mobile pour les prendre en photo, et les garder sous la main afin de faire le point à chaque kilomètre. Il n'est pas si simple que ça l'apprentissage de meneur d'allure!

Le premier ravito arrive et je conseille à l'assemblée de boire et de grignoter un morceau, c'est super important de ne pas négliger cet aspect-là de la course. On est à chaque étape un peu en avance sur le timing, ce qui permet de souffler aussi à certains moments. Le temps est alors au beau fixe et les conditions de course sont idéales! Assez muet jusque-là, je profite cependant de chaque occasion pour motiver les troupes, que ce soit en annonçant qu'on a déjà parcouru 1/4 du trajet ou bien que notre rythme est bon et qu'il faut le maintenir. A compter du 10ème km, j'informe même mes suiveurs que je m'arrêterai désormais à chaque ravito avec eux, et ce pour leur éviter la pression du «rattrapage de lièvre». Du coup, je sens que leur course se déroule plus sereinement, alors c'est tout bénef'!!! On avale les kilomètres sans trop de problème, et en me retournant, je constate que peu ont levé le pied tandis qu'un athlète un tantinet too fun passe la seconde et décroche le groupe pour accélérer son allure. Plus tard on passe le semi en 1h58, soit avec un peu plus d'une minute d'avance. Quelques gouttes de sueur perlent sur les joues ça et là, mais tout semble en ordre! Les kilomètres défilent encore et encore, et comme je ne suis pas une machine, ça commence aussi à tirer dans les jambes et je sens les ampoules venir me titiller les pieds; mais pas le temps de grimacer, ça je pourrai le faire à l’arrivée. De plus je reçois quelques SMS d'encouragements, alors ça me booste! On atteint bientôt les 2/3 du trajet, c'est là qu'on entre dans le vif du sujet et que la véritable course commence. Je m'attache à tirer le groupe vers le haut en les félicitant de leur parcours déjà effectué, tout en rappelant que chaque foulée nous rapproche un peu plus du tapis rouge de l’arrivée. Les visages quelque peu crispés semblent adhérer et c'est tant mieux!

On aperçoit bientôt la cuverie qu'on va traverser avant d'aborder ce que j'appelle «la route du Mur», celle où j'ai vu quelques personnes flancher l'an passé. J'encourage alors de plus belle le groupe à maintenir le rythme sans accélérer, mais sans ralentir non plus. Le dernier ravito se profile au 40ème km et je conseille à chacun de s'y restaurer afin d'aborder les 2 derniers km avec suffisamment de jus. Un petit groupe se détache ensuite pour aller un peu plus vite et je les laisse partir; dans cette dernière portion ma mission va être d'encourager ceux qui ralentissent ou qui marchent, leur dire d'oublier les jambes, d'y aller au mental et de ne pas baisser les bras. C'est ainsi que dans le dernier kilomètre je récupère Henri et Gérard, je les pousse à aller au bout de leur effort pour terminer et passer sous la barre des 4 heures. A ce moment on a 1mn30 d'avance alors on ne lâche rien!

Arrivés face aux grilles du château, il reste les fameux 195 derniers mètres à parcourir alors je pousse à nouveau de la voix ceux qui entament la dernière ligne droite et, au vu du chrono, je me permets avec mon acolyte d'attendre une ou deux personnes nous rejoignant. J'entraîne à ce moment Thibaut qui peine à terminer, mais en lui lançant le défi de s'accrocher à moi pour terminer son premier marathon en dessous de 4 heures, il trouve les ressources nécessaires pour donner quelques derniers coups de reins, me suivre et passer la ligne d'arrivée en 3h59mn49s... Mission accomplie!!!

Pour ceux que je peux retrouver après, je les félicite de leur effort et de leur performance! Les remerciements des uns et des autres me touchent beaucoup aussi, je suis heureux d'avoir pu aider ces coureurs à se surpasser. Me serais-je trouvé une nouvelle vocation? En tout cas, je re-signe les yeux fermés pour l'édition de l'année prochaine, mille sabords!!!


Retrouvez mes autres récits sur mon blog: www.tellthefrog.com

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