L'auteur : tellthefrog
La course : Marathon de Cheverny
Date : 3/4/2011
Lieu : Cheverny (Loir-et-Cher)
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Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
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Dimanche 03 avril 2011, c'est la 10ème édition du Marathon de Cheverny et ce jour est tout particulier pour moi puisque c'est mon baptême du feu sur la distance. Préparé sur une période de 8 semaines entrecoupée du fameux semi-test à Paris le mois dernier, j'avoue ne pas avoir pu suivre le programme à la lettre mais l'important pour moi est de ne pas être blessé, ce qui est donc mon cas. Côté météo il est acquis depuis belle lurette que la pluie serait au rendez-vous et la prévision s'avère exacte! Arrivés dans la bourgade du canton des Contres, les alentours du château sont blindés de coureurs, accompagnateurs et animateurs de l'événement. Je croise tout à fait par hasard mon voisin Christophe qui court aujourd'hui en tant que meneur d'allure en 3h45, ainsi que Martin, un collègue de travail avec qui j'avais couru le Semi de Paris récemment. Je récupère ensuite mon dossard mais suis curieusement assez serein avant de prendre le départ. Je laisse ma moitié et les enfants rejoindre les lieux de rencontre que l'on a convenu sur plan; ma douce athlète fera de son côté une autre épreuve: celle du tiré de carriole avec deux enfants, dans la boue et sous la pluie pour rallier les différents points stratégiques. Mais le mauvais temps nous connaît, après ce qu'on avait vu à Beaune ou Nuits Saint Georges!
Juste avant le départ, je me remémore les conseils des copains sur la gestion de ma course, et me motive dans ce froid ambiant en pensant aux encouragements reçus des copains et copines. A la sono qui rame un peu, le compte à rebours est lancé: Nadiya entonne son «et c'est parti !». C'est donc parti pour 42,195 km et même si je souhaite avant tout finir ce premier marathon, je me suis lancé le défi de le finir en 3h30, voire moins si affinités.
On part donc face à la demeure chère à Hergé, passage obligé par l'entrée principale pour entamer la première boucle de 5 km. Cette mise en bouche nous fait passer par une petite route longeant le village avant de revenir par Cour-Cheverny et Cheverny. Malgré ce temps maussade, le public est au rendez-vous et encourage déjà à pleins poumons. Cette première portion n'est pas évidente à gérer car étant parti en fin de peloton, je dépasse comme je peux pour rejoindre les coureurs correspondant à mon rythme de croisière. On passe à nouveau par le château avant cette fois de rejoindre une longue ligne droite, un chemin bordé d'arbres plusieurs fois centenaires. On amorce quelques descentes, ça permet de souffler mais il faut toutefois gérer pour ne pas aller trop vite. Je croise alors sur le chemin ma douce et les enfants qui m'encouragent; les «allez Papa!» fusent, j'ai mon kop à moi et ça booste!!! Au 11ème km on retrouve la route et c'est parti pour la remontée vers Cheverny. Certains perdent leurs gels en chemin, d'autres arrosent la végétation environnante afin de soulager leur envie pressante. Je m'attache à pas mal de détails pour m'occuper l'esprit. Je me fixe aussi des objectifs par tranche de 5 km, ce qui correspond à peu près aux ravitos; je prends par ailleurs le temps de m'y arrêter à chaque fois pour ne pas flancher par la suite. Mon kop m'attend à nouveau au 15ème km, le public répond toujours présent sous les parapluies tout au long de la route. Les gens nous poussent dans l'effort, lisant nos prénoms sur les dossards. Certains arrivent à lire le mien (et à le prononcer correctement), d'autres me lancent de gentils «allez! euuuuhhh......allez Monsieur!»
On arrive maintenant à mi-course et mon chrono affiche 1h41, je suis bien calé dans mon objectif mais je me contiens pour éviter le fameux «mur» un peu plus tard. Je continue de bien boire et grignoter aux ravitos, ça me permet aussi de souffler quelques secondes avant de relancer la machine. Bien m'en prend puisque je doublerai plus tard certains lascars qui auront préféré négliger cet aspect de la course. J'en profite par la même occasion pour souligner la gentillesse des bénévoles, notamment à ces ravitos, jamais avares de petits mots sympas!
Passage ensuite par le golf de Cheverny, nous empruntons à nouveau cette interminable ligne droite alors que nous avons passé le 25ème km. A ce moment, les jambes s'alourdissent un peu mais je suis bien. Je rattrape un groupe en perdition, puis tantôt me retrouve seul, tantôt avec un autre coureur, on se tire vers le haut et on essaie de ne pas baisser les bras face à la difficulté qui se fait ressentir. Peu avant le 35ème km, mes «Magic fans» me font une ovation, mon petit Doudou me donne le drapeau bourguignon, celui qui flottera dans les airs à l'arrivée si je réussis mon pari. Mais là ça devient dur, les kilomètres semblent de plus en plus longs et je commence à compter la distance restante en tours de piste. Au 38ème km, on traverse rapidement une cuverie locale; à l'extérieur Tintin et ses acolytes nous proposent un ravito santé, «rien que du naturel!» (sic). Ce jus de raisin fermenté est certainement délicieux mais là c'est vraiment pas le moment!
J'entame tant bien que mal les derniers kilomètres mais suis toujours dans mon timing, même si j'ai tendance à ne plus pouvoir suivre l'allure. 40ème, 41ème, et là pour la dernière fois à quelques centaines de mètres de l'arrivée, les «allez Papa!» retentissent, me donnent des ailes pour terminer mon périple. A cet instant mon chrono indique 3h24, je prépare donc mon pavillon, je décolle: Objectif lune! Le tapis rouge menant à l'arrivée se présente à moi, Moulinsart s'enflamme et je peux alors déployer fièrement les couleurs bourguignonnes! Épuisé mais heureux d'avoir terminé ce premier marathon, je termine en 3h25mn51s. Après m'être requinqué, le petite famille me rejoint juste au moment où un déluge s'abat sur Cheverny. A moins que ce ne soit un Tonnerre de Brest?
Retrouvez mes autres récits sur mon blog: www.tellthefrog.com
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