Récit de la course : Trail du Lac d'Annecy - Technica Maxi Race 2012, par poucet

L'auteur : poucet

La course : Trail du Lac d'Annecy - Technica Maxi Race

Date : 27/5/2012

Lieu : Annecy (Haute-Savoie)

Affichage : 5057 vues

Distance : 86km

Objectif : Se défoncer

3 commentaires

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MAXI RACE 2012 .... le récit à Poucet

MAXI RACE 2012 .... le récit à Poucet




Je suis un peu perplexe dans le TER qui me conduit à Mulhouse où je dois rejoindre l’ami Bricolo pour un covoiturage jusqu'à Annecy ….. J’ai bien récupé du GillouPass cyclo du dernier passé, mais une petite gène sous le talon droit, contractée au bureau en chaussures de ville, me préoccupe depuis le début de semaine. C’est pas vraiment douloureux, mais j’ai une certaine retenue à poser franchement le talon lors de mes footings …. Par ailleurs la météo s’annonce chaotique, avec des risques d’orages sur le secteur d’Annecy. J’envoie quelques mails aux amis durant le trajet … Retour instantané de Super Pat, qui a toujours le sens de la formule : « aie aie …. Coup de foudre annoncé, voila qui va te donner du jus !!! ». J’en souris encore lorsque je retrouve Thierry dans les startings blocs a la Gare, rodé l’an passé sur les épreuves du Trophée des Vosges, et fin prêt pour la grand baptême du feu une grande course. Depuis le temps que l’on en parle de cette Maxi Race ….





On a oublié la fameuse bière du sorcier qui nous a régalé à Senones …. Pour ce coup, on va la jouer sérieux, à la gazouse. Voir la photo de Bricolo, réalisée sans trucage.







Quand on débarque sur le site de la Plage d’Albigny, on a vraiment l’impression d’arriver sur une grande course. C’est remarquable pour une seconde édition de la toute jeune Maxi Race, qui fait suite à feu l’Annécime. Probablement du à la grosse communication assurée par les organisteurs et leurs gros partenaire, ainsi qu’au cadre majestueux évidemment … Là encore, comme à Desaignes il y a un mois, toutes les courses étaient complètes bien avant l’échéance. L’organisation ayant même augmenté les quotas, au vu des demandes. Quelle santé le trail …. Quand on sait qu’avaient lieu le dans le même secteur le Grand Raid 73 (le même jour) et le Trail de la vallée du Bevron, ex Allobroges (le lendemain), deux valeurs sûres de la discipline . Une programmation qui toute fois interpelle un peu …. On se demande quand même si les organisateurs se sont concertés pour aboutir à ce calendrier un peu bizarre. C’est un peu dommage pour les petites épreuves qui ne peuvent pretendre au même soutien que la Maxi Race ???





Si les prestations coureurs m’ont parues un peu chiches par rapport a ce que l’on peut voir sur des organisations, j’ai été comblé par ce parcours montagneux difficile, technique, souvent sauvage et toujours superbe. Même si les portions bitumées sont finalement assez nombreuses, et si quelques descentes ne m’ont pas parues à la hauteur des ascensions proposées. Et puis, nous avons vu pas mal de monde nous encourager au bord des chemins, dans les villages et au retour sur la plage …..

Retrait des dossards et balades sur les stands …..









Ici il s’agit de pronostiquer le temps que l’on envisage de faire le lendemain. Il y a un équipement d’une grande marque (je ne sais plus qui c’était) à gagner …. Bricolo concentré ….. Il y a 13 bornes de moins qu’à Desaignes, mais 1200 D+ supplémentaires. Logiquement je dois donc réaliser un temps similaire à ma perf de l’Ardéchois, soit environ 15 h. Mais je ne desespère gérer mieux ma course, et ainsi pouvoir me rapprocher des 14heures ….. Je suis joueur, et puis ce serait dommage d’être obligé de ralentir pour atteindre l’objectif, donc je tape un ambitieux 13h48. Gonflé le Poucet !!!!


Nous sommes logés au Campanile de Cran Gevrier, à 4km du départ. J’avais repéré le parcours sur le net, et j’envisageais de faire le chemin à pied le lendemain pour le départ à 3h20, puisque Thierry avait RV pour la navette à 7h et pouvait donc profiter un peu plus de la nuit. Bon …. En faisant la liaison en voiture, on s’est vite rendu compte que ça n’allait pas être simple. Heureusement, la charmante hôtesse du Campanile nous a rapidement mis en relation avec un groupe de jeunes trailers sympas, également hébergés sur place … Il reste une place dans la voiture à Franck, on convient de se retrouver sur le parking le lendemain matin à 2h15 !!! Génial …..

Retour sur la Plage d’Albigny pour la Pasta Party dés 19h … plateau vite englouti, on a connu mieux. Un petit café sur une terrasse et retour à l’hôtel pour régler les derniers détails de l’équipement.





Je vérifie une nouvelle fois le matériel obligatoire : couverture de survie, sifflet, veste étanche, téléphone portable. Je mets un litre et demi de boisson énergétique dans la camel, et je garde le bidon à la ceinture vide …. J’ai prévu deux sachets de 640, mais je ne prends pas de recharge isotonique puisque j’ai lu qu’on devait en trouver aux points de ravitaillement. Je glisse quelques gels, pates de fruits, pastilles de Sporténine et l’appareil photo dans la pochette. Je mets le tout dans la salle de bain, avec le maillot, les manchettes, la casquette et les Trabucco. Ready …. On se met aux pieux devant le match de rugby, et je m’endors comme un sac en moins de deux !!!

Réveil à 1h45, direct à la salle de bain pour une préparation express en essayant de ne pas réveiller Thierry … Je m’enfile un bol de Spordej, un coup de brosse à reluire sur les crocs, et hop …. Je retrouve Franck et ses potes sur la parking, comme convenu. En quelques minutes on est garé en bordure du lac, et on se dirige vers le départ à pinces. J’aime ces moments dans la nuit profonde, ou les gladiateurs des temps modernes convergent vers l’arche de départ, pendant que d’autres asticots nocturnes sortent hagards des animations alcolisées du quartier.

J’ai l’habitude de régler l’affaire de la grosse commission avant le départ. Je souhaite bonne chance à mes compagnons du jour (enfin, de la nuit) et j’avise une pelouse en face l’aire de départ. Je m’enfonce un peu, vise un fourré en bordure, j’éteins la frontale, tombe le short (ouuuuhhhh, ç’est chaud !!!) et ….. Après avoir connu l’enfer du barbecue dans le cuissard lors du PBP, cette fois les bijoux de famille vienne lécher un bouquet d’orties réfractaires à la tondeuses ….. aie aie aie ….

Remis de ces émotions matinales inédites, je me dirige vers le sas de départ, ou nos puces sont bipées. Un fier guerrier m’interpelle …. "Comment va le CCK ????, je ne pensais pas te voir aujourd’hui " ... Ben ça alors, le gaillard en question se prénomme Yves, connais notre Forum sur le bout des doigts, a également participé à deux DFU. Yves affiche 67 printemps, connais le coin comme sa poche, et papote régulièrement avec les pointures des grands teams. Il me brosse rapidement le menu du jour …. On est dans les mêmes objectifs, entre 14 et 15h, mais je le perdrai rapidement dés le coup de pétard.

Yves au départ ...







On longe le lac pendant quelques kilomètres, je suis au cœur du troupeau, ça déborde dans tous les sens. Inutile de faire surchauffer le diesel de si bon matin. Je cours sur l’avant du pied droit, pas complétement relaché, attentif au moindre signal douloureux sous le talon … Des la première cote, ça sature, sans réellement bouchonner, il faut marcher et prendre son mal en patience, en essayant de ne pas se faire embrocher dans la foret de bâtons. Evidemment, il y a toujours quelques allumés qui bourrinent à droite et a gauche en soufflant (déjà) comme des phoques ….









C’est géant lorsqu’on débouche sur le Semnoz aux premières lueurs …





J’aurais bien voulu voir ce passage aux flambeaux dans la nuit …. Trop diesel Poucet ....











Photogone, l’ami des trailers, toujours là pour les grandes occasions …









Premier ravito au kilométre 19, il y a beaucoup de monde. Je sais qu’il y a un point d’eau 10 bornes plus loin, je remplis simplement le bidon ceinture avec de l’eau et fourre deux bouts de banane et quelques tucs dans la poche ceinture …. Très mauvais plan d’ailleurs : en bas de la longue descente qui suit, très glissante, ou il faut être en permance sur le qui vive, j’avais une grosse bouillie collante pas très ragoutante au fond de la poche …. Beurk.











Ces dix kilométres jusqu’au point d’eau passent très vite …. Je pensais y trouver de quoi faire le plein en boisson énérgétique. Encore perdu, il y a simplement un robinet. La portion qui suit pour rejoindre Doussard via le col de La Frasse s’annonce trés longue. Je remplis donc le camel au taquet et je prépare un bidon de 640, et c’est reparti pour une petite incursions dans les Bauges....







Les paysages sont splendides, certains sentiers, certains villages me rappelent les vacances de l’été passé. Le ciel oscille entre nuages noirs douteux et chaleureuses percées du soleil. Les sensations sont excellentes, j’ai oublié mon petit soucis au talon, je suis à fond dans la gestion de ma course … On échange quelques messages avec Thierry, qui n’est plus très loin du grand départ ....

























Toujours du monde dans les villages, où on trouve également quelques fontaines non signalées par le road book ...







On approche de la mi course ....











Dans la descente qui suit, je reviens sur le p'tit Franck ... qui m'avoue avoir fait une grosse hypo dans le col de La Frasse, et s'être allongé une demi heure. Mais le moral et le sourire kivabien sont toujours là ... allez Franck ...



On apercoit enfin le lac, et on rejoint le ravito de Doussard par une trés longue portion de bitume assez monotone ... heureusement, les jambes sont encore en bon état, et je peux assuer un bon rythme ....





Je déboule au ravito un peu avant 11h …. Je n’ai pas vraiment faim, mais je grignote rapidement deux trois bricoles choppées sur les tables. J’ai beau tourner dans tous les sens, je ne vois pas les jerricans de boisson énergétique annoncés. Je me résous donc à remplir le Camel à l’eau claire, et je prépare un nouveau bidon de 640, lorsque j’entends "Salut Gilles" ... C’est Filippe, le jeunot de Rouffach , avec qui j’ai souvent échangé depuis le début de saison puisque nos objectifs se rejoignent, également en préparation pour la Diagonale. Filippe m’annonce qu’il arrête là, physique en berne due à une vilaine blessure qui a contrarié sa préparation …. Il est même inquiet pour La Réunion. Heureusement la petite famille est dans les parages pour remonter le moral du jeune champion. Allez Filippe, faut y croire, le vent va finir par tourner dans le bon sens …



Les niveaux refaits, un reflexe gourmand entraine mes mains sur la table des bons produits locaux …. Je repars en marchant avec de grandes tranches de pain, des rondelles de rosette et l’inévitable tomme. Tiens, revoilà p’tit Franck qui a du faire un ravito express … et qui fait le pitre, sourire jusqu’aux oreilles. On chemine un petit bout ensemble le temps d’engloutir mes provisions gourmandes. Puis j’abandonne Franck qui poursuit tranquille en marchant …



Suit le Col de la Forclaz qui est vraiment dur a digéré …. Euh, est ce vraiment le col ???? Il fait chaud, et j’ai un gros coup de mou dans dans cette très longue montée ....





Au col, un bénévole me fais un topo de la suite du programme …. Pfff, c’est pas encore gagné. On repart de plus belle vers le Chalet puis le Pas de l’Aulp , avec quelques portions très techniques et pentues, tandis que de sombres nuages viennent assombrir le ciel, et que la brume enveloppe le Pas . Fais pas gras, je remonte les manchettes, pourvu qu’on échappe à la douche ...





















Le fameux passage au Pas de l'Aulp ...











Après le contrôle du Pas de l’Aulp, une bénévole s’inquiète de savoir dans quel état on est, si on a assez d’eau, de bouffe, etc … et annonce 10 bornes de descente jusqu’au ravito suivant à Menthon St Bernard. Wouahhhh …. Cette descente se révèle finalement être un enfer : c’est tout droit, très raide, avec des gros pavés et des racines, très glissants, interminable. Je dois descendre plutôt pas trop mal, puisque je ne fais que reprendre des grappes de trailers qui avancent cahin caha. C’est certes motivant, mais je ne prends absolument aucun plaisir sur cette abominable descente, absolument sans intérêt. C’est dans cette portion que je double notre ami Yves, qui ne semblait pas au mieux …. Je n’ai pas revu Yves ensuite …. Nul doute que tu vas nous donner des nouvelles en lisant ces lignes. A bientôt champion.



Arrivé au pied, on trouve quelques relances bien chaudes et rapidement le panneau "Reste 20 bornes" … j’en déduis qu’on est a 4 bornes de Menthon, puisqu’en principe il reste 16 km pour rejoindre Annecy. C’est les infos que je donne au téléphone à Bridou et à Danièle …. Une demi heure plus tard, on nous annonce ravito dans 4 bornes !!! Puis encore un peu après " Allez les gars ... 5 km jusqu'à Menthon " ....



« Euhhh, ça tourne au gag. Déjà c’est dur pour les jambes, si en plus ils nous massacrent le mental, ça va être compliqué de tenir les délais !!!
Nous voici enfin à Menthon, pour (encore) un petit tour bitumé dans les rues avant de trouver le dernier ravitaillement. Les spectateurs sont nombreux et nous encouragent chaleureusement … Ca tombe bien, je crois qu’on en a tous besoin.



Ravito express cette fois, j’englouti un fond de bouteille d’eau gazeuse, je remplis une nouvelle fois le Camel à l’eau clair et le bidon avec (enfin) la boisson énergétique annoncée. Je repars en marchant avec des tucs dans une main et un gobelet (pliable) de coca dans l’autre. C’est la première fois de la journée que je me laisse allé sur le fameux soda controversé ….



Je dois trottiner depuis un quart d’heure lorsque j’aperçois le panneau "Reste 10 km" ... Ca recommence, mais là, je ne me fais aucune illusion … ce panneau n’a vraiment rien à faire là !!!! En dépit de quelques passages corsés, le col des Contrebandiers se monte plus bien. J’ai retrouvé de supers sensations et je ne fais que doubler, y compris les relayeurs qui m’avaient passé comme une fleur à la sortie de Menthon .



Le sentier débouche sur une route, j’interroge le signaleur pour savoir ce qu’il nous reste …. " 3 km jusqu’au Mont Veyrier, puis 4 km de descente " …. C’est du bitume, la pente n’est pas très forte, je repars en trottinant alors que la plupart des collègues marchent. Le calcul est vite fait, reste 7km, dans une heure je suis en bas et je passe sous les 14h30 …. Largement !!!




En fait ce fameux Mont Veyrier, on ne sait jamais si on y est ou pas …. On est sur une crête très technique, c’est super joli, mais on avance comme des escargots. En plus il y a beaucoup de monde, dans les deux sens, coureurs et promeneurs, et c’est toujours très délicat de doubler.







J’attends toujours le début de la descente finale lorsque me voila face au panneau " reste 5 km " …. Grrrrr. Puis finalement, lorsque le sentier se décide enfin à plonger, c’est absolument impossible de lâcher les chevaux, vraiment trop casse gueule. Je regarde mon chrono et je dois alors me faire à l’idée que ce sera très dur de passer sous les 15h ….

La fin de parcours se montre enfin plus ludique, avec enfin de jolis lacets en enfilade ou il est possible de laisser aller les jambes. On termine au bord du lac, sous les applaudissements du nombreux public pour on déboucher sous l’arche par le tapis rouge …. GENIAL …..



Je termine 160ème, 15eme V2 en 15h09 ….. L’objectif n’est pas tout à fait atteint, mais je suis comblé d’avoir géré correctement cette grosse épreuve et d’avoir pu terminer avec de bonnes sensations, en grattant continuellement des places sur le retour. Les chiffres officiels indiquent que nous avons finalement parcourus 91 Km et 5400 mD+ (pour 85 Km et 5200 mD+ annoncés) …..



Je retrouve l’ami Thierry, super heureux d’avoir pu vivre l’expérience d’une grande course de haute montagne, et d’avoir bouclé son premier gros défi (41 km réel et 2700 mD+) sans frémir, dans un excellent 8h30 !!!! BRAVO Thierry !!!!



Bilan donné sur le site www.maxi-race.org :

Maxi Race : 1164 inscrits, 960 au départ, 593 à l’arrivée, soit 62% de finishers

Marathon Race : 877 inscrits, 696 au départ, 627 à l’arrivée, soit 90% de finishers

Après une longue douche réparatrice, pas convaincus par la pasta de la veille, nous ferons l’impasse sur la tartiflette officielle et Thierry m’entrainera dans les vieilles rues animées d’Annecy pour aller s’offrir une grande bière et une énorme pizza avec le petit rosé kivabien !!!! Mmmmmm ….. Douce euphorie d’après course …. Top là, rendez vous est pris pour la Marathon du Mont Blanc 2013 !!!!


En attenant, le retour des cow-boys CCK est prévu le 17 juin à Gérardmer, sur le Trail de la Vallée des Lacs ….



THE END





3 commentaires

Commentaire de domi81 posté le 01-06-2012 à 05:17:53

belles photos, bon CR et bon chrono...félicitations.

Commentaire de sarajevo posté le 01-06-2012 à 11:52:46

Salut .... chouette CR.
C'est moi le bénévole qui t'est fait le topo au col de la Forclaz ....
Bravo.

Commentaire de randoaski posté le 02-06-2012 à 11:27:58

Super récit et belles photos.
J'espère que tu apprécieras autant le nouveau parcours de la vallée des lacs: j'y serais en serre-file...

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