L'auteur : pierrot34
La course : Trail de Bouzigues - 12 km
Date : 25/3/2012
Lieu : Bouzigues (Hérault)
Affichage : 1298 vues
Distance : 12km
Objectif : Terminer
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J’avais un pressentiment que ça ne tournerait pas rond ce dimanche 25 mars. Malgré le beau temps estival annoncé et qui était déjà là, avec le changement d’heure, à 8h15-7h15 ancienne heure-quand nous avons pris la route de Bouzigues. J’étais à 2,25g de glycémie au réveil ; c’était déjà un peu « haut ». Et « pousser » le bolus d’insuline de la pompe après le petit-déjeuner, c’était un peu risqué.
Puis c’est l’entrée dans Bouzigues, qui prend un temps fou, tant est long le serpent de voitures immobiles qui zigzague dans les rues qui mènent au parking du bord de l’étang ; ça promet ! Et finalement, la grande prairie-parking est pleine à 8h45.
Il faut jouer à la va comme je te pousse dans les rues du lotissement attenant pour trouver une (petite) place. Puis les dossards sont bien au-delà du grand parking, au port. Il y a un monde fou ; ça promet encore plus ! Un premier gros attroupement, une queue ; je m’avance ; « que désirez-vous ? » ; « eh bien mon dossard, je suis préinscrit » ; « c’est sur la place, à côté; ici c'est les inscriptions du jour » ; une deuxième queue importante ; ah non, c’est pour les toilettes ! D’autres queues multiples, sur la fameuse place ; j’avance pour voir laquelle prendre. Effectivement, il y en a pour le 12 et pour le 24km ; et aussi au 12, « de A à M » et de « N à Z ». Je prends la première. Chacun son tour ; ça avance quand même.
Arrivé à la table , « M ;….. ? Ah non c’est à côté ». Bon M c’est entre N et Z… ! Mon nom, pourtant bien Français est toujours aussi difficile à capter depuis….67 ans ! Et on ne le trouve pas ! « J’ai posté mon courrier, bulletin, certificat et chèque » mercredi à Balaruc (à 5km de Bouzigues ) ». « Désolé, nous n’avons rien, allez voir là-bas, à côté…. ». « OK, j’ai compris… ». Il n’est pas loin de 9h15 ; le départ est dans 15 mn. Vite, à la voiture(pour s’échauffer !) et un vieux dossard, toujours dans le sac, fera l’affaire ! Et le moral d’en prendre quand même un coup, du fait que je ne serai pas classé et mon temps pas enregistré.
La grande foule est là. Plusieurs centaines. 5, 6, 7….. ? Nous serons plus de 900 sur les deux distances au départ donné après une minute de silence pour Toulouse et la rencontre fortuite par la proximité, de Jean-Marie Garcia, la plus grande figure sympathique de Gignac-qui prépare l’Anaventure du 8 avril- et sûrement…. de tout le peloton.
Et c’est parti. Pour un petit tour en ville, avant de sortir vers la garrigue, en passant par l’habituel goulot d’étranglement qui provoque le premier bouchon. Le serpent de coureurs est infiniment long, devant moi, derrière…mais la première montée à la sortie du village me ralentit et ça commence à me doubler sévèrement…et ça va continuer ainsi du fait de jambes lourdes, d’un souffle vraiment limité et d’un manque complet de ressort et d’énergie. Que se passe-t-il ? Un vrai mystère pas encore éclairci. Je marche souvent.
Le panorama est splendide. Le soleil rutilant. Les senteurs printanières….mais je n’avance pas et on me double toujours. La bifurcation pour le 12 est là à mi-parcours. Nous continuerons à évoluer en zigzagant sur chemins de terre forestiers et la « tôle ondulée ».
Un petit verre d'eau en passant.
A la bifurcation, un sourire. Merci!
Deux femmes- parmi beaucoup d’autres- arrivent à ma hauteurs et discutent en plaisantant. "Je ne cours pas pour la gagne…. ". L’une d’elles, plus loin et plus diserte parle de Frontignan, de son club. Je ne bronche pas mais je la situe bien. Elle est du Tri-Run. Et parle du trail de nuit, le premier du genre organisé par le club dans le massif de la Gardiole, le 6 avril. Puis elle demande à l’autre son prénom. « Inge ». « Moi, c’est Nicole ». Stupéfiant et rare. Deux femmes qui peuvent se parler en courant et surtout converser de la sorte. Il me faut fixer l’instant sur une petite photo. Je prends quelques mètres d’avance pour les prendre
puis « Nicole » engagera la conversation avec moi. Présentations. Des retrouvailles en quelque sorte. Mais les deux femmes s’éloigneront à leur rythme, supérieur au mien, qui se trouvera cassé-comme pour les autres- par une plongée dans un trou avant de pénétrer dans le petit tunnel à deux kilomètres de l’arrivée avant les bords de l’étang.
Je passerai la ligne dans les 1h25, selon ma femme. Vraiment épuisé, plus moralement que physiquement d’ailleurs. Je prends mon T-shirt quand même, ayant la conscience tranquille. D’ici quelques mois la Poste aura peut-être fait son boulot…. !
Un verre de jus d’orange, à côté d’un dégustateur de moules. L’ambiance sent la fête populaire mais il nous faut rentrer car le travail m’attend avec une photo à prendre des Inkiwis qui ont nettoyé les berges de l’étang d’Ingril à Frontignan et le match de rugby Thau-la Palme, à 15h. Je serai encore à 2g de glycémie après la douche. Un peu haut et sans doute une partie de l’explication à ce « jour sans » fait de bouchons, d’attentes, de déceptions, pour moi comme pour ma femme, qui me raconte son épopée dans un établissement proche du départ : boire un café, pour elle comme pour un autre client s’est révélé hautement improbable au vu de la morgue, du mépris et du j’menfichisme du patron et du « non-serveur », qui n’avaient pas vu ce millier de personnes supplémentaire investir la cité de Bouzigues, pour faire aussi honneur à ses commerçants, lesquels ne méritent donc pas tous ce nom ici, apparemment. Heureusement, il y a eu « Nicole », la frontignanaise, qui cache les nuages de cette quand même belle matinée de sport.
1 commentaire
Commentaire de l ignoble posté le 27-03-2012 à 13:38:46
bonjour...j'avias fait ce trail l'année dernière et j'en garde un super souvenir.sans doute un des plus sympatiques trails que j'ai fait........le succés semble avoir été au rendez vous...bravo a toi et merci pour ton récit et les photos
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