L'auteur : marmotte_parano
La course : Le Challenge Run and Skate
Date : 26/2/2012
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 672 vues
Distance : 30km
Objectif : Se défoncer
Partager : Tweet
Après avoir participé aux premières éditions et fait l’impasse sur la quatrième, j’espérais bien cette fois-ci goûter au plaisir du Run and Skate sous le soleil. Cette course était maudite, soit la neige, soit la pluie s’invitait chaque année le weekend du Run and Skate.
Mais cette année, la météo est avec nous et c’est un petit air humide qui nous accueille à 7h30 au foyer de ski de fond de Chamonix. Le Mont-Blanc est en train de se dégager. La journée s’annonce bonne.
Pour la 5ème édition, les organisateurs ont choisi de revenir à un Skate and Run : départ en ski de fond pour 18km puis 12km de trail blanc. Comme les années précédentes, il est possible de faire la course en solo ou en relais. Les départs solo et relais sont différés pour éviter l’embouteillage sur les pistes.
Echauffement avec Pauline qui fait le relais avec Emilie. Premier constat : la neige est bien dure et très très glissante. Il va falloir être bien sur ses skis…
Après un briefing, je me place sur la 1ère ligne. Je suis coincé entre Xavier Thévenard et Sacha Devillaz. C’est parti ! Je prends un bon départ et je me trouve rapidement dans les 10 premiers. On doit faire d’abord deux petites boucles (profil plat montant puis plat descendant) puis une grande boucle (profil : long plat montant, plusieurs montées, puis une longue redescente).
Dans la première boucle, je me place en 6ème position au contact avec les premiers. Ça ne va pas trop vite et dans le plat descendant, je constate mon excellente glisse même par rapport aux autres (base violette + HF rouge SWIX + structure moyenne). On boucle une première fois en repassant sur le stade de départ. Je double un participant qui commençait à décrocher pour me replacer au contact du groupe de tête. C’est grisant d’être aussi proche des premiers. Benoit Chauvet est tranquille, souvent en 2 temps vitesse.
En 5ème position au 2ème passage.
Notre petit groupe de 5 boucle une seconde fois sur le stade de départ. Nous avons pris un peu d’avance par rapport à nos poursuivants. J’essaye de rester toujours au contact. Je sais qu’il ne faut pas que je lâche un seul mètre. Alors je tiens une grosse partie du plat montant. Mais Benoit Chauvet place une première accélération et je commence à décrocher.
Ils prennent quelques mètres d’avance, puis en remettent une couche dans les bosses suivantes. Je vais devoir me débrouiller tout seul pour contenir mes poursuivants.
Je suis un peu à bout de souffle dans la fameuse montée du Pépé, puis première grosse descente. Ouuuuh que ça va vite. La neige est archi dure, avec quelques fausses traces. Les skis veulent partir visiter les sous-bois. Les muscles se tétanisent. Le corps vibre à la moindre imperfection de la piste. En bas de la descente, je ne comprends pas quelle direction prendre, tout droit ? A droite ? ça va trop vite, dans l’hésitation, je me scratche lamentablement sur le côté en criant. Je m’en tire avec une cuisse bien rouge et un coude éraflé. J’ai un peu de mal à repartir. Les sensations ne reviennent pas tout de suite et je sens que derrière ça revient.
Effectivement dans les bosses suivantes (montée aux Sources), deux participants me doublent et je n’arrive pas à accrocher. Ils me prennent quelques dizaines de mètres. Le moral en prend un petit coup. Mais dans la descente suivante, malgré ma chute, je suis plus à l’aise et avec une meilleure glisse. Je les rattrape rapidement et les double. Ça s’accroche derrière. Dans les relances en plat montant, je me concentre pour poser un beau pas de un. Le fait de doubler m’a mis un coup de boost au moral. J’envoie dans les plats descendants, bien décidé à défendre ma 5ème place en ski de fond.
18km (17km en réalité) bouclé en 43min09s
J’arrive au stade de départ pour le changement de matériel. Je suis bien motivé par ma 5ème place provisoire. Cette année, je l’avais décidé, je ne passerai pas une heure à changer de matériel. Efficace, efficace, efficace. J’enlève mes skis, je défais mes chaussures. Je me mets en équilibre sur mon pied gauche pour enlever ma chaussure droite… Et là c’est le drame…
AAAAAHHHH, p….n. LA douleur si caractéristique de la crampe a envahi mon mollet droit. J’essaye de tirer sur mon mollet, mais ça passe pas. Je m’assois dans la neige et j’essaye d’étirer. Mais le mollet refuse d’obéir et je vois les participants enclencher sur la partie trail alors que je reste bloqué au stand. La douleur diminue un peu. Je mets mes chaussures, j’enfile mon camelback. J’entends au speaker : « Et maintenant, Cyril BOCH qu’on avait bien remarqué en ski quitte enfin la zone de changement. » Oh ça va, hein ! Je pars en marchant en espérant que la douleur dans le mollet diminuera. J’essaye désespérément d’ouvrir le sac congélation dans lequel se trouvent sporténine et dextrose. Le sac glisse, je galère un peu moment avant d’enfourner un cachet de chaque.
Allez, je trottine et rapidement je me force à allonger pour essayer de rattraper le participant de devant. Sur ces longues portions de plat montant, j’apprécie d’avoir les yacktrax, car le sol est parfois de glace vive. Peu à peu, je sens que ce rythme artificiel est trop rapide et que je manque d’energie. J’avale une barre et relache la pression juste avant d’attaquer une partie que je trouve habituellement exceptionnelle : une trace de raquettes qui zigzague sur les bords de l’Arve. J’ai du mal à bien gainer pour bien me positionner. Et surtout j’ai trop chaud. Alors que j’essaye d’enlever de la buée sur mes lunettes, je plonge dans la neige, les deux bras bien enfoncés.
Courte section sur la piste de ski de fond où je croise Mathieu encore sur la portion de ski (il est en relais, il est parti plus tard). Puis ça repart sur un single dans les bois. Je me fais doubler encore et encore. Dans le tas, Christophe, un AVOCien, me double. J’essaye de suivre sur quelques mètres mais ça veut pas. Cette année encore, tu me batteras largement, Christophe !
C’est au sommet de cette portion forestière (et en soit très agréable) que l’énergie me revient. J’allonge. J’arrive sur le plateau du Lavancher. Ça va beaucoup mieux même si me sens toujours bloqué au niveau du mollet droit. Je rattrape même quelques coureurs. Après la boucle sur le Lavancher, l’itinéraire repasse dans un village. J’arrive dans la foulée d’un participant, à une intersection, il hésite. Il prend tout droit. Ça me parait bizarre mais je le suis sur quelques mètres. Ah non, ça c’est la cour d’un chalet. Hop, hop, hop. On repart dans l’autre sens.
L’itinéraire bascule dans la redescente. Je la connais bien cette descente, elle est au programme chaque année. J’envoie, mais j’envoie prudemment. La neige est instable. Elle peut lâcher à tout moment. Ce serait bête de se faire une cheville là-dedans.
Après une courte remontée, l’itinéraire est plutôt descendant dans la forêt. On croise plusieurs fois les pistes de ski de fond. Je sais qu’une très très longue ligne droite m’attend, mais elle met beaucoup de temps à enfin apparaitre.
Comme chaque année, cette ligne droite est vraiment trop longue. Et cette année encore, je ne suis pas spécialement préparé pour faire de la vitesse. Je subis ce passage et je n’arrive pas à limiter la casse. Trois participants me doublent, plus véloces. Enfin le stade d’arrivée. Il faut encore en faire le tour. Pauline m’encourage.
A l’arrivée, je suis 19ème (avec le 28ème temps du trail : 1h09min39s) après 1h52min48s de course.
Le ravitaillement est fourni.
J’encourage ensuite Emilie qui termine avec sa course en duel avec une autre équipe féminine. Un énorme bravo à Pauline et Emilie qui signe la 3ème place en équipe féminine. C’est un sacré retour à la forme de ma soeurette et une confirmation pour Emilie !
Le repas (tartiflette + salade + dessert) passe tout
seul, et comme chaque année, un beau tirage au sort finalise une remise des prix complète (merci aux orgas d’avoir récompensé le podium complet de chaque catégorie et non juste les premiers comme c’était le cas avant).
Un bravo aux organisateurs qui proposent un beau défi bien organisé. Merci également à l’ensemble des bénévoles et sûrement à l’année prochaine !
Merci à Alexis pour une partie de ces photos (et bravo pour son 3ème temps au trail).
1 commentaire
Commentaire de @lex_38 posté le 05-03-2012 à 23:13:18
Sympa ton récit. Je ne savais pas que tu étais tombé en ski. Tu as plutôt bien assuré malgré cette péripétie!
Peu importe dans quel ordre les épreuves ont lieux, la transition est toujours un moment clé! Dommage pour cette crampe. Tu vas devoir y retourner sur ce Run & Skate!
Bonne fin de saison de ski et bonne reprise de la course à pied!
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.