L'auteur : tatoonini
La course : Ice Trail - 30 km
Date : 22/1/2012
Lieu : St Martin Du Tertre (Val-d'Oise)
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Distance : 30km
Objectif : Pas d'objectif
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L'année a commencé sur les chapeaux de roue. Pas de "trêve hivernale" en ce qui me concerne : je suis en pleine préparation de l'Ecotrail (80 km qui aura lieu en mars prochain) depuis le 05 décembre, et puis mon repos forcé suite à mon entorse du 1er octobre m'a suffi.
Moins de séances par semaine (4), mais des séances plus longues (1h30 min. à 3h30) et de qualité (fractionné en côte, PPG, allures spécifiques, un peu de dénivelé). Ce trail ne tombe pas exactement le jour où une sortie longue de plus de 3h était programmée dans mon plan d'entraînement (j'en ai couru une de 3h30 dimanche dernier) mais en janvier à part les cross, peu de choix dans la région !
Ce trail est organisé par Action Raid ( une association sportive créée en 2005 par une bande d'amis passionnée de course à pied, de trail et des forêts en général. Amoureux des trois forêts (Carnelle, Montmorency et l'Isle Adam) du val d'oise, l'idée d'organiser des courses nature était lancée. La particularité de ces trails peut être due à la distance, à la difficulté du terrain ou aux intempéries du jour !) depuis 2006 promet une nouvelle fois de sortir des sentiers battus au sens propre comme au figuré. J'ai déjà participé à trois reprises à des trails organisés par cette association : le "Maratrail" qui a lieu chaque année au mois d'Avril dans la forêt de Montmorency, et que j'ai couru dans sa version 20km en 2008 (3ème féminine et 1ère VF1) et en 2011 (1ère féminine); le "Nightrail" enfin aux portes d'Auvers sur Oise, qui comme son nom l'indique, se déroule de nuit au mois de Septembre et que j'ai couru une fois sur la version 10 km en 2009 (5ème féminine et 3ème VF1).
Quand à l'Icetrail, je ne l'ai jamais encore testé, ayant du déclarer forfait déjà à deux reprises. Cependant je m'étais quand même déplacée dans la forêt de Carnelle pour encourager les copains, et j'avais constaté l'état des chemins par lesquels ils devaient crapahuter, les belles glissades boueuses pour certains, et l'état de leur belle tenue de course à l'arrivée ! De plus, d'habitude en janvier, il fait un froid glacial ce qui n'arrange rien, mais durcit cependant un peu les sentiers. A l'époque le départ et l'arrivée étaient donnés en plein coeur de la forêt, au carrefour de la Pierre Turquaise, et le nombre de participants sur la première édition n'était que de 135 purs trailers !
Cette année l'organisation a du refuser des dossards tant la demande était forte et a limité les inscriptions à 1000 participants sur chaque épreuve (le 15 et le 30 km). Les coureurs viennent pour la plupart de l'Ile de France, mais aussi de Picardie. Il faut dire que ce trail est l'un des rares a être organisé si tôt dans l'année.
Travaillant ce week-end çi, ma première épreuve fut de me faire remplacer afin de me libérer. En panne de véhicule, et dans un souci de rester "écolo" j'opte pour le co-voiturage, grâce à mon ami Marc inscrit lui aussi sur ce trail pour les mêmes raisons que moi. De plus il vaut mieux limiter le nombre de voitures, le site de la course n'offrant que peu de places pour se garer. Déjà les années précédentes, les files de voitures le long de la route menant à la ligne de départ, s'étendaient sur quelques kilomètres ! Heureusement d'ailleurs que Marc passe me chercher, car ma seconde épreuve pour ce trail est bien de sortir du lit à l'heure où d'habitude je vais me coucher à 6h ...Là, pas d'alternative possible : je ne peux lui faire faux-bond !
Un "Cookie" Punch Power + un café en guise de petit déjeuner, le temps de rassembler mes affaires et de remplir ma poche à eau de boisson énergétique (Authentic Nutrition T En Forme) et Marc est déjà là. Nous décollons peu avant 7h, histoire d'être certains de pouvoir nous garer à proximité de la ligne du départ. Arrivés sur place avant l'aube, il s'en est fallu de quelques minutes à peine pour ne plus pouvoir stationner sur un emplacement de 1er choix: pile entre le départ et l'arrivée ! Le site du départ, Saint Martin Du Tertre, petite commune du Val d'Oise, n'a pas la capacité d'accueillir autant de voitures et pour certains retardataires, c'est la croix et la bannière pour trouver une place à plusieurs kilomètres du stade réquisitionné pour la remise des dossards.
Je croise Dominique, l'organisatrice, en plein stress, tentant de résoudre les multi petits problèmes de pré-course. Je n'ose la déranger en la saluant mais je constate qu'elle semble seule pour tout mener de front et prendre les décisions qui s'imposent au fur et à mesure. Pourtant les bénévoles sont fort nombreux, et tous à pied d'oeuvre le sourire au lèvre pour nous aider dés 7h30. Je récupère ma puce et mon dossard, le1469. Il fait 7° ce matin, ce qui est plutôt doux pour un mois de Janvier, mais un vent glacial aux abords du stade nous fait rapidement regagner notre véhicule pour patienter à l'abri.
Les gradins du stade font office de vestiaire gardé, mais aucun emplacement afin de se changer avant ou après les courses n'est prévu pour les coureurs qui ne sont pas venus en voiture. Les rares qui osent se déshabiller devant tout le monde face à la personne en charge du "vestaire" se font poliment dégager... Pas top, du coup certaines filles optent pour la solution "je vais me changer dans les wc" ce qui rallonge considérablement la file d'attente pour les envies pressantes d'avant-course devant les deux toilettes mis à disposition !( Les deux wc seront par la suite condamnés par l'organisation, , ce qui obligera les participants à découvir les champs aux alentours.)
A 8h 15 nous décidons de trottiner un peu avec Marc, histoire de repérer le site du départ et de nous dérouiller les jambes.
Le départ est donné au début de l'allée pavée grimpant jusqu'au Château de Farnconville (copie du Château de Maison-Lafitte : le film "Le Père Noël est une ordure" y fut tourné !). Après notre échauffement nous nous positionnons vers 8h45 au milieu d'autres coureurs déjà en place. Le vent, de face, est toujours aussi glacial. Je tente de repérer ma copine Marlène, rencontrée lors de mon trail en Inde il y a tout juste un an, mais aucune tête brune bouclée ne dépasse de la foule qui commence à s'amasser autour de nous. 9h, heure H du départ, il ne se passe rien. Je m'en doutais car je n'ai encore jamais connu une course organisée par Action-Raid partir à l'heure. Mais d'habitude Dominique se pointe quand même nous faire un petit brieffing à l'heure dite ! Je l'imagine débordée mais en attendant je suis frigorifiée et les minutes passant anéantissent mon échauffement. 9h10, RAS, même la méthode "pingouin" est inefficace... 9h15 : quelques sifflets fusent ...Dominique arrive enfin, passablement énervée, et munie de son mégaphone se dirige sous la banderolle du départ. Le mégaphone n'ayant pas une portée sonore très longue, seuls les deux premiers rangs entendront ce que je suppose être ses excuses et par la suite le top départ.
La cohorte s'ébranle, je mets mon nouveau "joujou" (910 XT de Garmin) en marche. Je ne me suis pas positionnée aux avants-postes comme j'en ai l'habitude. D'abord parce que Marc m'accompagne et que se faufiler vers le devant est plus discret solo, deuxièmement parce qu'afin de minimiser la pression que je ressens avant chaque compétition, j'ai envisagé cette course comme une sortie longue plus ludique que seule comme d'habitude. Il n'empêche : c'est ma première course en VF2 (= vétéran femme de 49 à 59 ans ) et je redoute toujours les parties trop étroites pour doubler ceux qui sont partis trop vite mais qui ne peuvent tenir leur rythme sur 30 bornes ! Mais la route est large et compte un bon kilomètre avant le premier sentier, de quoi étirer le peloton. J'avais juste zappé deux détails : 1/ route large certes, mais en montée; 2/âge oblige, je suis un vrai diesel sur les 20 premières minutes de course si je n'ai pas un échauffement conséquent au préalable.
Horreur ! Sensation que ma hanche gauche est bloquée sur les 3 premières foulées ! Le froid sans doute. Enfin je déroule, mais la masse des coureurs est compacte et je n'ai pas la foulée alerte de Marc qui lui permet de slalomer afin de remonter les plus lents. Je le perds de vue rapidement.
Premier sentier dans le Bois de l'Hôtel-Dieu et première gadoue : le sol est une vraie patinoire de cette terre collante propre aux terrains calcaires.
Nous entrons dans la forêt de Carnelle, massif de 975 hectares à 30 km au nord de Paris, situé sur une butte témoin dominant la Plaine de France. D'ailleurs son sommet (210 mètres, ce qui va faire rigoler les montagnards ) est l'un des points culminants du Val d'Oise. Et des belles côtes il y en a dans cette forêt ! Pas de très longues certes, mais très typées "montagnes russes" ce qui casse bien les pattes. La pluie des jours précédents a donc bien détrempé le terrain et Dominique a opté pour les chemins les plus embourbés possibles. Les rares sentiers plus "roulants" sont jonchés de feuilles mortes ce qui ne les rend pas moins glissants. J'ai opté pour les guêtres, ce qui empêche la terre de rentrer dans mes chaussures, c'est déjà ça. M'entraînant régulièrement dans la forêt de Montmorency, autre forêt du Val d'Oise, je suis habituée à ce type de terrain, mais je ne passe pas systématiquement là où il y a le plus de boue, et puis j'y cours seule ... Ici c'est une autre paire de manche. Le froid du départ n'est plus qu'un souvenir au bout de 15 minutes de course. Je n'en peux plus, j'étoufe, je me sens trop couverte. Je vire mon buff, mais impossible de "tomber" ma veste sans manches, mon dossard y est épinglé ce qui rendrait la tâche longue et fastidieuse. Pourquoi n'ai-je pas opté pour la ceinture porte-dossard si pratique en pareille occasion ? Regrets...
Mon second regret s'exprime dés la première grimpette : en course comme à l'entraînement je ne marche jamais dans une côte, sauf si je me trouve en montagne à fort dénivelé ou si j'ai plus de 4/5 heures d'effort derrière moi. Pas de stratégie d'économie pour moi, je ne sais pas marcher, mais fort bien grimper à petites foulées courtes et régulières. Impossible ici : sentier trop étroit, trop de monde agglutiné, il suffit d'un premier coureur un peu lent et il freine tout le monde derrière. Certains s'en réjouissent et en profitent pour récupérer, moi j'enrage ... Je trouve définitivement que 1000 coureurs lachés sur ce profil de sentiers étroits et glissants c'est un peu trop en nombre ...Et encore , il y a du mieux : sur les premières éditions, malgré un nombre réduit de coureurs, il fallait passer à travers un goulot d'étranglement à 50 mètres du départ ! Décidemment je suis une grande solitaire ...
Ma cheville restant encore sensible depuis ma grave entorse datant d'il y a pourtant 3,5 mois, et connaissant le goût de Dom pour nous faire faire parfois du "hors piste" à travers les souches et les arbres couchés, j'ai opté ce matin pour la sécurité en réenfilant ma chevillère (ZAMST). C'est grâce à elle que j'avais pu reprendre mes entraînements début novembre. Curieusement, j'ai une sensation de "trop serrée" sur le coup de pied, ou en haut du pied je ne sais définir précisément d'où vient ma gène, dés le dixième kilomètre.
1h04 de course. Je m'arrête, en prenant garde de bien m'écarter sur le bord afin de ne pas gêner le coureur juste derrière. Je tente de desserrer le scratch. Pas évident il est déjà couvert de boue. Et je repars. Pas mieux, je fais avec.
Je rattrape progressivement une femme vêtue de bleu-ciel, puis une autre toute en rose. Pas longtemps. Ma gêne m'oblige à ralentir, elles me redoublent peu après.
A un moment nous bifurquons en épingle à cheveux sur la droite, droit dans la pente à travers les arbres pour retomber sur un sentier un peu plus haut en parallèle. On s'aide des mains, voir des ongles pour s'accrocher à la terre. J'avoue ne pas avoir beaucoup regardé le balisage sur ces 30 km (points roses sur les troncs, flèches roses au sol). Ceux qui ont bifurqué un peu plus tôt devancent les autres dont je fais partie. J'entends "ah, ils y en a qui commencent déjà à couper !" sur le ton de la plaisanterie.
Je commence à penser sérieusement à me poser des questions quand à ma chevillère. Dois je l'enlever et risquer de me blesser à nouveau voyant bien que pas un sentier emprunté n'est "propre", ou bien dois je continuer à prendre sur moi avec cette douleur qui ne cesse de s'amplifier au niveau de mon coup de pied ? Il en faut vraiment beaucoup pour que je m'arrête sur une course, puisque je ne m'autorise même pas d'habitude perdre des minutes à un ravitaillement, partant dans la mesure du possible en auto-suffisance à 100 %.
15ème kilomètre en 1h35. Je n'en peux plus. Marre de n'avoir aucun appui sur ce type de terrain, jamais, pas un moment de répit, et du coup souffrir un peu plus à chaque fois que mon pied se plie un peu trop. "Allez, je continue encore un peu". Pas d'autre douleur que celle ci. Pas de crampe, de courbatures précoces, pas de puls trop élevées. Mon corps est maintenant habitué avec les deux sorties de 20km consécutives chaque week-end ! Je bois régulièrement une petite gorgée à mon camel, de boisson énergétique toutes les 10 mn (ma montre me le rappelle en vibrant, pratique) + un gel/heure.
Je n'ai aucun plaisir sur cette course, du coup tous les inconvénients semblent compter double. Je ne constate pas non plus une réelle ambiance de franche camaraderie entre les coureurs: personne ne se parle ni ne s'encourage. Du moins pas à proximité de moi. Je ne suis pas non plus très joviale ce matin ! Et puis il n'y a que nous dans la forêt : personne pour nous encourager ! Aux endroits difficiles, ça manque, mais ça personne n'y peux rien. Je ne croise qu'un petit groupe de vététistes à contre sens, râlant un peu de devoir partager le sentier avec nous "mais y'en a encore combien?" me demande l'un d'entre eux. "On est 2000 en tout !" mais à sa tête, j'ai bien compris qu'il ne me croyait pas.
Un peu plus tard c'est un groupe de randonneuses que je croise. Solidarité féminine oblige, c'est tout sourire qu'elles m'encouragent ainsi que les autres femmes rencontrées j'imagine.
Sur le 30 km j'avais compté que nous étions pas loin d'une centaine d'inscrites. Sur un total de 1000 dossards à distribuer, cette course rassemble le pourcentage habituel des féminines sur une épreuve type trail (contre 15% environ sur les courses sur route).
Une seconde bonne surprise qui me fait enfin retrouver le sourire: au détour d'un chemin, nous tombons sur un endroit enfin très joli dans cette forêt, il s'agit de l'un des deux étangs artificiels aménagés dans d'anciennes carrières de marnes et de gypse , le "Petit Etang". L'endroit est bucolique à souhait. Quelques promeneurs du dimanche matin, quelques pêcheurs, et de belles tables munies de bancs pour les pic-nic estivaux sur les berges. Nous sommes au 20ème kilomètre et je prends enfin la décision qui s'imposait depuis longtemps : STOP !!! 2h09 de course dont 1h15 de douleur. Je m'installe sur un banc, solution la plus pratique pour enfin: 1/retirer ma guêtre, 2/délacer ma Casacadia (modèle de mes chaussures Brooks), 3/virer ENFIN ma chevillère, 4/rechausser ma running, 5/réenfiler ma guêtre. Le tout me prend environ 6 bonnes minutes, la tâche n'étant pas aisée lorsque l'on a les pieds couverts de boue bien collante et gluante. SOULAGEMENT IMMEDIAT ! Enfin, une gène subsiste encore, mais rien de comparable avec ce que je subissais jusqu'alors. Je repars, ma chevillère à la main, qu'un compagnon de galère m'aidera peu après à glisser dans mon sac à dos. Enfin un brin de conversation ! Ephémère. Je me sens enfin pousser des ailes et je double un paquet de coureurs tant bien que mal (selon l'étroitesse des sentiers ce qui me vaudra par la suite une jolie glissade sans gravité).
Pendant ce temps, les trois premiers hommes franchissent la ligne d'arrivée dans un mouchoir de poche avec des chronos ahurissants : 2h15 pour le premier (Romuald De Paepe SE ), 2h16 pour le second et le troisième (Boualem Alem V1 et Philippe Speurt V2): et dire qu'en plus ils se sont égarés sur ce parcours ! (à une telle vitesse, il est plus difficile de bien visualiser le balisage, surtout quand il n'y a personne à suivre. Maigre consolation pour moi qui ne me suis pas perdue, n'ayant qu'à suivre les autres comme un mouton).
Les trois premières féminines auront réussi l'exploit de terminer en 2h39 pour la première (Sylvie Quittot V1), 2h 42 pour la seconde (Cristina Faria SE) et 2h 47 pour la troisième (Marylise Pansart SE).
Quand à moi je remonte peu à peu une féminine que je me fais un devoir de doubler. Mais au détour d'une bifurcation que je vois trop tard, elle "coupe le fromage" et se retrouve à nouveau devant moi. Nini vexée. Mais Nini n'a plus trop de jus à nouveau et je ne peux la planter là. Par contre elle sera ma plus belle motivation sur les 5 derniers kilomètres qui nous séparent de l'arrivée. Je m'accroche, je me "rentre dedans", je ne cède rien, et petit à petit, mètre par mètre je la remonte pour enfin la doubler à nouveau.
Je reconnais les aboiements du chien qui avait salué notre passage à l'entrée de la forêt en bordure du village du départ (véridique ! Comme tout le reste de ce long récit d'ailleurs). 30 km mais nous ne sommes pas encore à l'arrivée. Nous sortons donc du bois, par un sentier perpendiculaire à celui qui m'avait fait y entrer plus de 3h avant, et nous voici à nouveau sur la route direction la fin des hostilités ! J'ai peur que la femme ne revienne sur moi à nouveau et je tente de courir aussi vite que je le peux, mais ce n'est pas facile ! Chacun se motive comme il peut pour gagner l'arrivée : j'entends un homme à mes côtés qui se crie littéralement dessus pour y arriver ! Comique.
Enfin, on dépasse le Château, et la belle descente du départ se transforme donc en belle côte avant de franchir la banderole. Pas mal de monde en haut : les coureurs déjà arrivés, les accompagnants, quelques villageois. J'ai un doute : la banderole du départ est-elle celle de l'arrivée ? Je me suis souvent fait avoir sur ce coup là, et ce dimanche n'étant pas mon jour de chance j'émets quelques doutes en mon for intérieur....Une de mes collègues, cavalière et résidant à proximité, avait émis l'idée de venir m'encourager à l'arrivée. Aucun cheval à l'horizon de cette côte. Mais dans le doute je ne lache rien. Effectivement, le haut de la montée n'est pas la ligne d'arrivée ! Nous devons encore courir quelques centaines de mètres avant de la franchir à l'entrée du stade. Chrono 3h22 pour 31,20 km. Je n'en peux plus, j'enrage, j'ai les larmes aux yeux. Je ne vois pas Marc venu m'attendre sur le bord, muni de son appareil photo. Je retiens mes larmes, j'ai envie d'exploser . Je dois vite les ravaler, ainsi que ma déception, ma petite colère, mon "petit caca nerveux" et tenter de faire bonne figure auprès de mon compagnon sur cette course ! Marc a couru la même distance en 3h tout juste. Je l'envie. Sa stratégie de partir vite devant a payé car du coup il ne s'est pas tapé le ramassage des escargots comme moi. Enfin, j'adore les escargots ! Mais ceux de Bourgogne uniquement, avec un petit peu de beurre à l'ail et au persil ... humhumhum. Mais je m'égare là. Ou si peu. Marc me prévient d'emblée que la tente du buffet d'après-course est déjà quasi vide, dévalisée par les 1000 coureurs du 15 km arrivés bien avant nous. Je n'y rentre même pas, cela m'évite un dernier sujet de mécontentement. Je suis prévoyante et après chaque longue sortie j'ai une fringale de pain. Je m'étais donc préparée le sandwich qui va bien, avec juste ce qu'il faut de bonnes protéines histoire de recharger la bête, et une demi Badoit pour faire couler tout ça et réhydrater la machine. Tout bien comme il faut ainsi que les plus que nombreux magazines de course à pied nous le conseillent mensuellement.
Je demande à Marc s'il est en attente d'une remise de récompense quelconque, car je suis pressée de rentrer maintenant. Il est de mon avis et ne pense pas être dans les 3 premiers de sa catégorie cette fois (VM2) malgré son super chrono.
Il me redépose à la maison à 13h30. Mais mon épreuve ne s'arrête pas là : maintenant il faut nettoyer les affaires toutes pouries, ranger le matériel, se doucher ... Le tout m'a pris presque autant de temps que de faire les 30 km du matin !!! Ma douleur au coup de pied persiste encore une semaine après l'épreuve. Deux petites bursites sont apparues, me rendant insupportable même le serrage d'une chausette à cet endroit. Conséquence sans grâvité du surplus de compression durant 2h ou début de tendinite sur la gaine du releveur ? ... Allo doc ?
Le lendemain nous prenons enfin connaissance des résultats sur le site "Le Sportif.com" :
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Classement général : 375 sur 975
16ème femme sur 88 arrivées
Marc quand à lui, avec son chrono de 3h pile (!) nous confiait ses résulats sur Facebook: Résultats officiels du 30 km de l'Icetrail de dimanche dernier publiés ce soir sur le site d'Action Raid :
Chrono de 3h00'25" - classement : 168 / 863 et en VH2 : 16 / 152
Ca me fait penser qu'il y a quelques années (quand j'étais jeune...) j'avais réussi à terminer un marathon de Paris dans le temps officiel de 3h00'00", un chrono assez improbable à réaliser, je n'ai pas réussi à faire un chiffre rond cette fois mais il s'en est fallu de peu...
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