L'auteur : Dan38
La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous
Date : 13/10/2011
Lieu : ST PHILIPPE (Réunion)
Affichage : 2410 vues
Distance : 163km
Objectif : Pas d'objectif
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LA DIAGONALE DES FOUS 2011
Du 13 au 16 octobre
163 km – 9656m D+
Voila, mon défi pour 2011 : la Diagonale des Fous. Après l’UTMB en 2009, bouclé en 39h52, je m’attaque donc au GRR (Grand Raid de la Réunion).Mon objectif, finir bien sur, si possible en 42-43 heures en compagnie de Tonio comme l’UTMB (objectif caché : les 40 heures. Mais chut ! c’est un secret…). J’atterris le vendredi 7 au matin. Donc j’ai une semaine pour m’acclimater à la région et ce ne sera pas du luxe ne connaissant pas du tout la topographie et les conditions climatiques de cette île.
Mercredi 12
Après-midi, nous allons récupérer les dossards. On prend des photos avec une raideuse (rencontrée dans l’avion) et ses amis. On se souhaite « Bonne course! » Demain sera un autre jour…
Jeudi 13 – Jour J
Préparation minutieuse des sacs, ce qui fait bien rigoler Maria (notre hôte pendant ces 20 jours) qui se demande si on va tout utiliser pendant la course.Maria nous dépose aux navettes de l’organisation à St Denis. Départ prévu à 17h pour Cap Méchant, point de départ de la course.Nous arrivons à 20h, et ces 3h de bus nous ont complètement ensuqués. On n’est même pas habillés pour la course. Erreur! Et petit coup de stress !On descend du bus à toute vitesse et on s’habille au plus vite car le temps presse!On parvient à entrer dans le stade au milieu d’une cohue monstre.Une fois le contrôle des sacs effectué et 2 sandwiches au fromage avalés, on cherche une place pas trop loin du départ.Plus qu’une heure à attendre…Je regarde vers le ciel car les prévisions n’annonçaient rien de bon. Mais la lune et les étoiles sont avec nous. Tant mieux !
Départ « Cap Méchant » – 0km – Cumul 0m D+
5, 4, 3, 2, 1 !!! Et c’est parti à fond… Ben non ! On met 2 ou 3 mn avant de pouvoir courir tellement la foule est dense! C’est dingue ! Je suis comprimé. Une première victoire : s'extirper de cet étau humain. Sortis de l’entonnoir, on double un max de coureurs sur la partie plate de 3km environ.L’ambiance est vraiment incroyable. Une haie humaine sur des centaines de mètres nous encourage, crie, souffle dans les trompettes, applaudit, au cas où on ne l’aurait pas compris, nous allons vivre des moments incroyables.Le premier ¼ d’heure, je suis à bloc au cardio.On doit courir à 13-14km /h sur la route. La pente s’élève, le rythme et l’excitation diminuent sur une piste régulière.J’estime être dans les 500 premiers concurrents avant d’attaquer la montée - Merci Vincent et Gilles pour vos conseils.
« Basse Vallée » - 15km – 792mD+ - 1h37 – 350ème (pendant la course, je ne le sais pas)
Je zappe le ravito. On attaque le volcan sur un chemin étroit et boueux dans une forêt dense. Impossible de doubler sans faire un gros effort. Je décide de rester où je suis et de suivre le train. (Vendredi 14) On sort du bois pour redécouvrir un ciel étoilé. Je remonte mes manchons et j’enfile le coupe-vent par dessus le sac à dos.La fraîcheur se fait sentir à mesure que nous approchons du volcan.La pente s’adoucit un peu, il ne faut pas traîner car il y a un vent désagréable. En altitude, cela n’a rien d’étonnant. Nous sommes à plus de 2 000 m ! Je prends un gel.Toute cette partie se fait en marche rapide. J’ai perdu Tonio de vue depuis un bon moment. Certains coureurs sont déjà à l’agonie en train de vomir sur les côtés. Surement un départ trop rapide !Au sommet, je retrouve Tonio qui m’attend pour attaquer la plaine des sables ensemble.Je réajuste le coupe-vent et remplace la casquette par le bonnet. J’ai du mal à digérer le gel.On se remet à courir sur cette portion et on double pas mal de concurrents.« Foc Foc » - 23km- 2494mD+ - 4h34 – 310ème
J’avale une soupe chaude, fais le plein d’eau, mange un bout. Un petit coucou à la TV (voir vidéo, on apparaît à 2’13). Tout va bien pour le moment. Direction le volcan.Il faut être attentif. Je m’applique sur le sentier devenu technique, ciel étoilé, et la lune qui joue à cache-cache.Je me force à boire régulièrement malgré la fraicheur.
« Volcan » - 30km – 2590mD+ - 5h20 – 296ème
Il est 3h20 du matin. Je décide de me ravitailler uniquement au ravito car les gels ne passent pas du tout.Prudence, le terrain difficile nécessite toute mon attention. Ne pas se laisser entraîner par la pente, truffée de pierres aux arêtes vives. La surface volcanique ne laisse aucun répit. Je slalome entre les buissons et les raideurs. Toujours être attentif où l'on pose le pied. Le jour se lève. Nous empruntons la partie alpage de ce raid, des chemins glissants avec des barbelés de chaque côté. Il faut faire attention aux appuis pour ne pas déraper sur ce sol humide.
« Textor » - 40km – 2985mD+- 6h45 – 295ème
Il y a une ambiance de folie au ravito : musique techno à fond et tous les bénévoles dansent en rythme. Je repars dans la bonne humeur, direction Mare à Boue. Quelques km de route, ça fait du bien (hé oui) un sol stable sous la semelle !« Mare à boue » - 50km – 3072mD+ - 8h13 – 256ème
Le Camp militaire nous accueille avec des pâtes et du poulet. J’en profite pour remonter ma chaussette droite qui n’arrête pas de tomber au fond de ma chaussure. Surement trop de crème NOK ! Mais ça ne sera rien par rapport à ce qui va arriver par la suite…La forme est bonne, je pars à la découverte du fameux bourbier de Bélouve, et sa forêt humide.Malgré le terrain glissant on gagne encore des places !A partir de là, les choses sérieuses commencent !On arrive dans la partie la plus rocambolesque du parcours : 11km dans la boue, un truc de fous. 3h20 pour parcourir cette distance ! Au début, je cherche le terrain le plus propre, j’allonge la foulée pour éviter les grosses flaques.Plus la force d’éviter les flaques. C’est usant. Je m’enfonce jusqu’au genou par moment : une glissade, un trou … J’ai du tomber une dizaine de fois, presque perdu ma chaussure dans la mélasse ! Je perds énormément d’énergie dans cette portion de sous-bois: 1 pas en avant, 2 pas en arrière ! Toutes les pierres et racines sont hyper casse-gueule. Sur cette portion, je perds encore Tonio de vue.« splatch », « splatch », la boue fait de drôle de bruit à chaque pas. Pas drôle, mes chaussures passent du jaune-rouge au marron-noir!
Malgré ma concentration sur ce chemin, j’arrive à admirer les énormes fougères arborescentes et les fleurs de toutes les couleurs. Les pieds dans la boue, la tête dans cette foret, faire gaffe aux troncs. Les souvenirs seront gravés à tout jamais dans ma mémoire au propre comme au figuré. Le passage sur la route décrasse un peu les chaussures.
« Parking route forestière de Bélouve » - 64 km
A la sortie de la forêt de Bélouve, on tombe sur un petit contrôle + ravito. Plein de coureurs sont au bord de l’épuisement, éparpillés un peu partout sur ce ravito qui ressemble plus à un camp de base après la guerre des tranchées !Je décide de ne rester que 5mn. Je fais le plein d’eau et nettoie mes chaussures et je repars avant d’attraper le bourdon. Toujours pas de Tonio en vue ! Je sors de cette forêt, avant de plonger dans la descente d’Hell-Bourg.
« Hell-Bourg » - 71 km – 3578mD+- 12h36 – 271ème
Au ravito, énormément de monde nous acclame. Tonio Lé La ! On est dans le cirque de Salazie.Petite pause et c’est reparti ! Dans la forêt de cryptomerias géants, il faut viser juste entre les racines... pour ne pas s’en mettre une. L’étape suivante, la paroi verticale du Cap Anglais. Une ascension de 1500m D+.Encore un gros morceau. Finie la boue, voila les blocs de pierre sous le soleil. Surement la partie la plus dure pour moi depuis le départ.
Plus la niaque, je suis seul, Tonio trace devant, je fais des pauses de 2 – 3mn. Plus de jambes et plus d’eau ! L’hypoglycémie arrive ! J’avale 2 barres de céréale. On me double… Je redouble…On me redouble… et comme ça jusqu’à la fin de la montée. J’ai la bouche sèche. Je demande de l’eau à un coureur qui me donne le ¼ de sa gourde. Il me dit qu’il nous reste encore 30mn avant le prochain ravito.
Je m'aide des mains par moment. Ça devient franchement dur, pas bon ça, sur cette fin d’ascension.
« Piton des neige » - 80km – 5101mD+ - 15h55 – 230ème
Au sommet, nous sommes entourés de milliers d’arbustes argentés. La végétation fait corps avec le relief vertigineux. Je bois deux verres de coca et mange une banane et une orange-sel (1 pincée de sel sur ¼ d’orange).Au gite, les bénévoles me demandent si c’est moi Daniel… C’est écrit sur mon dossard pardi..! Ils me disent que Tonio est passé il y a 10mn et qu’il m’attend dans le cirque de Cilaos.Je ne m’inquiète pas mais cela fait plus de 3 heures que je n’ai pas vu Tonio.J’attaque la descente motivé comme un fou pour le retrouver !Des douleurs sous la plante du pied gauche commencent à se faire sentir. Je pense que la chaussette fait des plis dans la chaussure. Je double pas mal de coureurs. Je me sens bien dans cette descente.Cilaos, se trouve dans une cuvette, grosse chaleur, je suis la route en lacets pour rejoindre le stade.
« Cilaos » - 89km – 5121mD+ - 17h18 – 213ème
Gros ravitaillement.Il est 15h de l’après-midi et la température monte.Je récupère mon sac d’affaires de rechange. Pas de Tonio en vue.Je vais dans la salle pour me restaurer. Je fais le plein de pâtes et poulet, j’envoie un SMS à Tonio pour savoir où il est. Pas de réponse…Je le retrouve ¾ d’heure plus tard sur la pelouse du stade. Il était sous la douche !Je vais moi aussi prendre une douche pour enlever la boue séchée avant de me changer complètement.Les douches sont trop froides ! Je décide de me rincer jambes et bras rapidement.Et là je vois que la plante des pieds est toute plissée, avec des crevasses ! C’était pas les chaussettes… Je mets de l’élasto sous la plante des pieds pour éviter que les crevasses ne s’aggravent.Je repars avec Tonio de Cilaos 1h30 plus tard en 236ème position pour attaquer la montée du Taibit (prononcez « Taille Bite »).Petite descente sur Bras Rouge avant d'attaquer Le Pied du Taïbit.
« Pied du Taïbit » - 96km – 5503mD+ - 20h11 – 218ème
Un comité d’accueil en perruque fluo Lé La la nuit arrive. On n’allume pas les frontales tout de suite. On pense arriver au sommet avant la nuit noire. Erreur ! L’allure est bonne, mais nous sommes obligés d’allumer les frontales avant le sommet.Je gère ma progression, plié en deux par moment, mains sur les cuisses pour franchir le Taïbit.Cette montée n’en finit pas : « Ce Taille Bite me casse les C... !!! ».Pas mécontents d’en terminer avec ces 820 m D+. Nous nous engageons enfin dans le cirque de Mafate. Dans la descente Tonio part devant.Le sentier de Marla est aménagé de marches bien nettes sur ce secteur.Durant cette 2eme nuit, je reçois quelques SMS que je consulte régulièrement à tous les arrêts. Ca rebooste le moral.
« Marla » - 102km – 6453mD+- 22h10 – 201ème.
Je prends une soupe et j’attends qu’une place se libère pour m’allonger ¼ d’heure. J’en ressens le besoin à ce moment-là.A peine allongé qu’on me secoue par 2 fois ! Bordel, on peut même pas dormir ¼ d’heure tranquille !J’avais pris la place d’un raideur qui avait du avertir 3 ou 4 personnes qu’il fallait le réveiller à la ½.Au final, on a dormi ½ heure car la montre n’a pas sonné !Je repars 1h15 plus tard. Direction Trois Roches.
« Trois Roches » - 105km – 6458mD+ - 24h10 – 218ème
Re petite soupe… Toute la nuit sur les ravitos, ce sera le plat principal.
« Roche Plate » - 110km – 6850mD+ - 25h37 – 218ème
Les montagnes russes réunionnaises continuent : montée, descente, montée, descente… Sur une ascension, on se fait rejoindre par un coureur. On veut le laisser passer mais il ne veut pas car il n’a pas de dossard. Il nous demande s’il peut courir avec nous un moment. Pas de problème, Pierrot ! Il nous dit qu’il est parti de Cilaos. On discute de tout et de rien sur cette portion. Il vit à la Réunion depuis 3 ans. Il vient de Grenoble ! Mieux, du même quartier que moi ! Un truc de Fous…La traversée de Mafate repose (tout est relatif) un peu l’organisme.
(Samedi 15)
« Orangers » - 115km – 7135mD+ - 27h08 – 204ème
Commence alors une bonne partie descendante. Il faut faire attention de ne pas s’en mettre une. La fatigue lé là ! et les jambes sont dures.On peaufine la stratégie de course. On fera une bonne pause à Deux Bras et on en profitera pour se faire masser. La douleur sous mon pied gauche s’amplifie. Rivière des Galets. On traverse une première fois la rivière, en marchant sur de gros galets. Toujours faire attention où poser les pieds empêche de regarder au loin. Je reste vigilant en traversant encore par deux fois le lit de la rivière. On cherche par moment la rubalise sur ces traversées. J'aime pas l'eau......« Deux Bras » - 125km – 7515mD+ - 29h38 – 195ème
On passe sous la barre des 200 ! Je suis pas mal du tout. Je m’allonge sur une table de massage, pour soulager mes jambes et mon dos. J’ai oublié de vous parler du point dans le dos depuis le départ, quand je suis resté assis par terre dans le sas de départ.Je vais voir ensuite les podologues. Je pense avoir des ampoules. Elle me dit que non. Ce sont des crevasses. Elle me plante une seringue dans le pied pour s’en assurer, mais elle ne sait pas s’en servir et appelle un collègue à l’aide alors que j’ai toujours la seringue planté dans le pied. Je me dis « Tu vas l’enlever ta P… de seringue ! ». Tant bien que mal (plutôt mal), elle finit les soins.A part ça, les bénévoles étaient toujours là pour nous motiver et nous encourager.Merci à eux pour leur soutien et leur bonne humeur ! Pierrot a continué sans nous attendre.Je m’allonge ¼ d’heure sur un lit de camp. Au réveil, il fait froid. Je sors de Deux Bras après 1h25 de pause en 201ème position et je rajoute une couche de vêtement (que j’enlèverai rapidement)J’attaque la montée de Dos d’Ane. Une montée très raide avec échelle et main courante fixées dans la roche sur certaine portion. Le jour se lève avec la brume. Superbe ambiance ! On ne croise plus grand monde. J’arrive à courir un peu car le terrain s’y prête, sur la partie haute. Retour des bambous géants avant le sommet.Descente pour rejoindre le point de contrôle et ravito 2 ou 3 km plus bas sur la route. Les pieds chauffent sur le bitume !
« Dos d’Ane » - 130km – 8210mD+ - 33h19 – 196ème
Au ravito je prends 2 verres de coca, une banane + orange-sel pour me requinquer ! Et c’est parti pour 900 de D- !Après une 1° partie plutôt tranquille, arrive le chemin Ratineau : toute la Réunion dans ce sentier. Il faut s’accrocher aux arbres, des marches de 1m, des arbres coupés à 30 cm du sol… une horreur quoi ! On a l’impression d’être au milieu d’un Mikado géant. Casse gueule de chez casse-gueule, surtout après 132km !On sort de cette jungle pour remonter par un chemin très raide. Je pète un câble ! Je prends le 1° bout de bois (un tronc en fait) qui traine par là pour avoir un appui. La descente qui suit se fait au milieu des bambous. Il y a même des échelles (en bambou) pour nous permettre de passer à certains endroits ! Le 1° concurrent de la Mascaraigne nous double à cet endroit. Il a franchi l’échelle en courant, comme un avion, en nous encourageant !
« La Possession » - 141km – 8473mD+ - 35h09 – 191ème
On fait une pause de 5mn. Je prends 2 sandwiches au fromage + coca.1km de route avant le sentier des anglais et ses galets de lave : un gros chemin pavé irrégulier. Je prends un peu d’avance sur Tonio. J’ai envie d’en finir ! Des dalles volcaniques alignées, des ravines à franchir qui n’en finissent plus. Je marche d’un bon pas.
« Grande Chaloupe » - 146km – 8833mD+- 36h50 – 182ème
L’arrêt est très court avant d’affronter la longue ascension vers le col de la Fenêtre. Il fait chaud, très chaud ! J’enfile le t-shirt de l’organisation, obligatoire pour franchir la ligne d’arrivée. Plus que 700m de D+… Je m’asperge la tête en me vidant une bouteille d’eau dessus. Tonio arrive 5mn plus tard. Je repars sans tarder pour garder le rythme dans cette dernière montée. La plante des pieds me fait souffrir et le soleil est brulant. On retrouve toujours ces mêmes dalles sur la 1° partie. Je mouille la casquette avec l’eau qui me reste et très vite je suis à sec.Sur la partie route, je ressens moins mes douleurs sous la plante des pieds, cela me permet de doubler plusieurs concurrents, ça monte toujours. On prend un sentier, le sentier de la Fenêtre. A nouveau, ambiance tropicale : plantes envahissantes, racines et cailloux. Mes pieds sont fatigués.Je double 3 «blacks» qui me demandent : « C’est encore loin le ravito ? ». Je leur dis : « C’est à moi que vous demandez ça ? C’est vous qui êtes d’ici ! ». Ils me répondent que non, ils sont de la Martinique ! Nuance !Alt 700m, ça monte encore… Le col de la Fenêtre est en réalité à 820m ! J’ai hâte d’attaquer la dernière descente du Collorado.Tonio me rejoint dans la montée et me double dans la descente. Au col, il reste 3km avant d’atteindre le ravito du Collorado. Le chemin jusque là est horrible : glissant, racines comme des savonnettes. Je dérape plusieurs fois, me reprenant in-extremis. Je m’accroche aux arbres pour éviter les chutes. Je commence à sentir l’écurie !
« Colorado » - 156km – 9656mD+ - 39h13 – 176ème
Tonio Lé La et m’attend.On attaque la dernière descente (qui monte par moment !) ensemble. Attention, c’est pas le moment de se faire mal. Il faut bien gérer cette dernière partie.Le terrain est traitre et assez dangereux.A l’approche du stade de la Redoute, les sentiments troublent mon esprit. Je me dis : « Reste concentré Dan ! ». La famille, les amis, beaucoup de choses se bousculent dans ma tête. Terminer en atteignant l’objectif secret des 40 heures !Encore quelques minutes dans ces rochers… J’arrive sur la route. Plein de monde nous saluent. C’est magique !On entre dans le stade tant attendu. Et je me laisse envahir par l’ambiance Réunionnaise. On est accueillis par des clowns qui nous arrosent dans la bonne humeur. On franchit la ligne d’arrivée main dans la main.« La Redoute » - 162km – 9656mD+ – 40h18 – 178ème au général / 77ème en VH1 !
Le speaker m’interpelle et me demande d’où vient ce gros bâton que j’ai gardé jusque là. Et bla bla bla et bla bla bla… Il va me lâcher lui… Il faut que je pointe à l’arrivée moi ! Je perds 11s sur Tonio ! Remise de la médaille et du t-shirt: « J’ai survécu ! » + cadeau des sponsors.Une sensation bizarre m’envahit. Personne de proche pour nous accueillir… Un grand vide lé la ! La famille, les amis sont loin. J’aurais aimé partager ce moment avec eux !On prend une Dodo (bière locale), puis une 2°, sur la pelouse. J’apprécie enfin le temps qui passe, et l’ambiance alentour. Voilà ça c'est fait...Les 1° coups de fil arrivent, je peux enfin partager cette émotion avec les proches.
Merci à vous tous. Vous qui m’avez encouragé et soutenu dans cette aventure aussi forte humainement que sportivement, vous m’avez aidé à repousser certaines limites que je n’aurais jamais imaginé atteindre !
Et maintenant ? Je fais quoi ?
Pas d’inquiétude, ma femme se charge du planning de ce qui reste à faire à la maison!
Prochain défi, 2013… ou 2014 pour les 50 ans !
1 commentaire
Commentaire de Bacchus posté le 13-11-2011 à 21:18:04
Bravo pour ta course, merci pour ton récit
Tu reviendra, c'est sûr
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