Récit de la course : La 6000 D 2001, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : La 6000 D

Date : 29/7/2001

Lieu : Aime (Savoie)

Affichage : 5457 vues

Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

coucou,

juste avant de partir en vacances (le 1er août), ça me démangeait
de faire une petite course. la dernière remonte au raid altitude,
le 30/6 et 1/7. et puis la marmotte, en vélo. depuis, plus rien.
bon, j'ai qd même tenu 1 mois sans courir (quasi) pour essayer de
récupérer mes genoux. c'est déjà bien. j'aurais peut être du choisir
autre chose que la 6000D pour m'y remettre, mais on a bien regardé,
y'avait rien d'autre dans la région ce WE là!


1) prépa 1
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la préparation est surtout mentale ;-)
j'essaie de me faire rentrer l'idée dans la tête que, après tout,
un abandon c'est pas si grave. ce serait bête de gâcher 2 semaines
de rando en corse, à partir de jeudi, pour une petite course comme
ça... ;-)
malgré tous les conseils, je n'ai pas l'occasion de me baffrer de
pâtes avant le WE. j'ai eu une semaine très dure, avec des tas de
choses à boucler avant les vacances. qques sorties mal placées, et
peu de sommeil. aie.
samedi je conduis 400 bornes, en m'arrêtant en 4ème vitesse sur la
route pour enfiler une assiette de pâtes.
je récupère mes copains (fred et céline) qui doivent s'essayer au
trail: il n'ont jamais couru la moindre course en montagne. faut
bien commencer ;-)
pour ceux qui suivent, ils ont fait partie de mon équipe au raid
INPG en avril dernier.
on arrive à la salle polyvalente vers 11h15. tiens j'ai oublié mon
duvet? et hop dodo. j'espère qu'on n'a pas réveillé les zanimos qui
trainent par là...

2) prépa 2
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mon tél, qui fait office de réveil, me tire d'un sommeil inégal à
5h58. tiens, je l'avais réglé à 6H??? 2 types s'approchent de moi,
me traitent de boeuf. je suis tout embrumé, je comprend rien à
ce qui se passe... il s'agissait du festnoz et du lapinos, qui
voulaient me repérer parmi les qques dormeurs de la salle...
présentation rapide, on se reverra.
on a un peu de mal à trouver le départ. faut dire qu'on n'utilise pas
le plan fourni...
on se pointe au retrait des dossard à 6h45. un peu à la bourre...
je me tâte encore pour savoir comment m'équiper.
je regarde les gens passer. aucun d'entre eux ne part les mains
vides. il va faire chaud. à cause de mes petits souçis de genoux,
mollets, etc, il me faut bcp boire. non, ce n'est pas raisonnable.
je me décide pour le sac&camel bak, 1,5l d'isostar-maxim. 2 barres
énergétiques et des fruits secs en cas de défaillance. mon tél, pour
jouer à "devine d'où je t'appelle" ;-). le topo de la course.
je me tartine de crême solaire, de nifluril sur les genoux.
mais j'oublie l'essentiel : de la crême anti-échaufemments entre
les cuisses... et je vais le regretter.
fringues : chaussures trail adidas, short léger, tee shirt en fibre
trucmuche, préféré en dernière minute à mon tee shirt obélix.
et j'oublie encore un détail vital : la casquette!!!

3) départ
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7h50, on se dirige vers le départ. fred croise un collègue à lui, qui
"l'a déjà faite" et vise 8h. nous n'avons pas tellement de points de
repères. je sais que le "MOP" (c'est ça?) fait 7h. habituellement, je
suis dans le 1er 1/5ème en càp. mais comme l'épreuve est
particulièrement
dure et la population probablement très différente de celle des semi
ou autres petites courses de montagne, je vise plutôt le MOP.
en plus de ça, la marmotte me refroidi en corrélant ses 2h43 sur
marathon et 6h55 à la 6000D.
sinon, j'aimerai bien courir avec fred, qui m'avait semblé très fort
pdt le raid INPG. style, il poussait céline en VTT, et on avait du
mal à le suivre...
8h presque pile, top départ.
je me bat avec ma dernière acquisition, un gadget qui fait boussole,
cardio, alti, toussa, le café et l'addition. ah ça y est, il va
enregistrer mn par mn l'altitude et le cardio.

suite au prochain numéro, y'en a qui bossent ;-)
taka faire plus court. ouimé euuuuuh...
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yo,

allez zou, la fin du CR de la 6000D du boeuf!

4) beuh c'est tout plat
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on commence tranquillou, je courre avec fred. ça descend, y'a
du monde, et comme on est arrivé un peu à la bourre au départ,
on n'est pas dans les 1ers.
on double des gens petit à petit.
j'ai un peu de mal à suivre fred. ça veut donc dire que je ne
suis pas parti cool, comme prévu...
damned! je me rends compte que j'ai oublié de me tartiner
l'entrecuisse de nok!! aie aie aie!

5) ah non, finalement...
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juste avant la montée, je doit m'arrêter pour refaire mon lacet.
doubles noeuds.
je perds fred de vue. je compte bien le rattraper plus tard.
je passe la 1ère heure à l'agonie. je sais pas ce qui se passe,
y'a plus de jus. je force comme un âne, et je me fais doubler
par plein de monde. y compris hervé, qui est parti pour 8h.
gasp.
environ 7,5 kms et 800m de D+, cardio moy 169
à cet instant précis, j'ai du mal à imaginer comment je vais
tenir le coup! non seulement je pars trop vite niveau physique,
mais en plus je galère.
j'ai mal dans le bas du dos, mes mollets se rappellent à moi,
je dois marcher sur la pointe des pieds le plus souvent. je me
sers bcp de mes mains pour pousser sur les cuisses.
j'attribue cette méforme à la mauvaise semaine que je viens de
passer, à la bourre en permanence...

6) tel le phoenix
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et puis, peu avant aime 2000, je ne sais pas ce qui se passe,
la machine repart, toute seule. je ne galère plus. je suis bien.
je m'éclate. je repasse hervé peu avant aime 2000.
je double régulièrement des coureurs.
1er sommet à 9h45
2110m (alti 2060m), 11,16 kms et 1450m D+ en 1h45
cardio à 167 de moy sur cette portion.
ravito à 9h52
contrairement au début de course, je ne suis plus à 2 doigts
de vomir. je mange 1 barre, des fruits sec, 2 gobelets de maxim.
et de l'eau.
et ça repart. je remets ma genouillère dans les petites descentes,
je la laisse tomber sur la cheville qd ça monte (elle me coupe un
peu la circulation).
on est sorti des sous-bois, le paysage est splendide! je ne serais
pas venu pour rien...

7) ça grimpe
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après cette petite descente qui a bien dégourdi les jambes, de
nouveau ça grimpe avec une bonne pente. j'arrive sans encombre au
lac des blanchets à 10h24.
2h24 de course, 1900m D+, 18kms.
cardio à 166 de moy sur la dernière portion, tout va bien.
le douleurs au dos, aux mollets sont oubliées.
le genoux fait un peu mal, mais c'est stationnaire.
qques mns après le lac, mon tél sonne. je l'avais surtout pris
pour repérer les zanimos au départ (échec), et pour jouer à
"devine d'où je t'appelle". ce coup de fil imprévu me ragaillardit.
bon, le moral était au top, mais j'étais qd même un peu au taquet,
ce qui fait que j'ai pas du être très clair au tél. d'ailleurs, je
ne me souviens plus de l'identité de mon supporter, honte à moi!
j'entendais assez mal, j'ai pas fait répeter... alors, qui?

8) Roche de mio
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belle grimpette. on évite de penser à ce qui nous attend après...
10h48 et ben y'a du monde pour nous encourager au sommet!
(public fantastique tout le long de cette course)
2h48, 2700m, 2170m D+ et 21,3 kms.
7,6kms/h et 775mD+/h, cardio à 168 sur cette portion.
tout va bien, mais je commence qd même à perdre ma lucidité.
la preuve : je ne suis même pas capable de sortir le topo
pour essayer de voir combien de tps je peux mettre. je n'ai
aucune idée de ma position, et je m'en contrefous. pas de PDT
comme ça. je profite de la course, du paysage...
ah si, un objectif qd même. depuis un moment, je double des
dizaines de coureurs, reconnaissant des dossard, des vêtements
qui m'ont dépassé tt à l'heure. je sais que je me rapproche de
fred... à moins qu'il n'ait accéléré?

9) Descente
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puis on se tape une petite descente jusqu'au 2ème ravito solide.
je commence à souffrir dans les descentes, à raidir la jambe droite.
pas cool.
11h02, j'arrive au ravito du col de la chiaupe à 2492m
3h02, 24,3 kms, cardio à 159 sur la dernière portion. je gère.
je prends tt mon tps, je mange 1 ou 2 barres. ça doit être à ce
moement que je recharge mon camel bak avec 1l de maxim.
je jette un oeil à ce qui m'attend. ça m'excite... je jubile...

un rapide petit calcul que je n'ai pas été capable de faire à ce
moment là : si je continue avec cette moy, je vais passer sous
les 7h... sauf défaillance, je vais sans doute aller plus vite
dans la descente.

10) LE glacier
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je réfléchit pas à ce qui m'attend. de tte manière, je suis au
taquet depuis un moment. je plane...
je commence l'ascension assez vite, mais moins que les gars que
je croise sur la partie commune (montée et descente), dont le
dossard 2, jacquerod, environ 300m après le ravito (ce qui signifie
que je dois être juste devant Lapinos!)
ces gars là, ils volent dans les pierriers, c'est impressionant!!!
je monte tjs assez vite, doublant régulièrement des coureurs.
et soudain, au détour d'un rocher, j'aperçois fred et son petit
short rouge. youpi!
je le double peu après et continue à mon rythme.
on commence à croiser des névés. c'est bô par ici. mais la neige,
c'est pas pratique.
je double un type assis par terre. je lui demande s'il est blessé.
"non non, plein le cul..." ah? ;-)
reste un monstrueux mur avant le glacier, qui nous surplombe.
y'a une trace pile dans la pente. je suis d'humeur joyeuse, même
si je ne suis pas capable d'additionner 2+2... et je m'y engage.
on est qques uns à faire ça. ceux qui continue sur la piste de
ski jugent que ce mur va nous casser les pattes...

c'est vrai que je rame. je dois me servir des mains, sinon je n'arrive
pas à garder mon équilibre. curieuse sensation, d'être tout faiblard
et de ne même pas tenir sur ses pieds...
j'ai vraiment du mal, mais j'essaie de ne pas m'arrêter.
et je débouche sur le glacier à 11h39
je me sens ridicule, parmi tous ces gens qui m'applaudissent, je
n'arrive pas à tenir debout sur la neige, je titube...
3h39, 28,3 kms, cardio à 163 sur la dernière portion.
2680m D+, le plus dur de la montée est passé!
si on m'avait dit à ce moment qu'il me restait 27kms à parcourir,
je me serais probablement couché dans l'herbe...

ravito, boire, bcp, manger, encore.
10'plus tard je passe au point culminant. 2727m D+


11) et on redescend
===================
je suis survolté dans la descente vers le col de la chiaupe. un peu
trop même, je me ramasse sur la fesse droite, ouille. petit
avertissement sans frais.
la descente dans la neige est délicate. sur les fesses, ça fait mal,
si seulement j'avais mon collant... et debout, c'est difficile de
garder son équilibre avec les cuisses qui coincent un peu.

peu avant le col, je croise céline, qui a l'air de ramer un peu. mais
ça va, c'est fort ce qu'elle est en train de faire...

12h07 au col. 5 kms en 19', record battu ;-)
34 kms de faits. 8.5 de moy. cardio à 162.
je commence à refaire surface. je réalise que je ne dois pas être
loin des 6h, en bourrant un peu. je demande ma position : 103. oula.
ça me remotive à bloc! mon objectif est désormais de rentrer dans les
100. c'est faisable, si les jambes ne lâchent pas dans la descente.

la descente est technique, c'est dangereux, il ne faut pas relâcher
son attention 1 seule seconde. dommage pour le paysage... que je
regarde de tps en tps, mais pas assez.

12) dernière "difficulté"
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12h22 : je suis à 2000m, au dérochoir.
encore 340m de D+. je galère dans cette montée. je double qques
concurrents. j'essaie d'en garder un peu pour la descente, qui me
fait peur. je compte : 103, 102, 101... et je rentre dans les 100
avant le sommet. cette dernière petite côte aura été très dure.
12h57 au col du carroley.
cardio à 164 sur la dernière portion.
4h57, je boucle un marathon, 42,180kms et 3067m de D+
il me reste 12,8 kms, en 1h c'est faisable non?
je prends qd même le tps de boire et manger, je me retourne pour
admirer le paysage : splendide!! alpages et montagnes enneigées...
et zou. allez on bourre!!!

13) longuuuuuuue descente
=========================
je descend vite. mais c'est dur. je double, me fait doubler. petit
passage à vide. je suis parti trop vite dans la descente, qui est
très raide.
la plagne, 1940m, 13h11. 44,4 kms.
je marche 100m pour récupérer un peu.
puis ça redescend. je rame un peu, j'ai mal aux muscles des cuisses.
je perds du terrain.
gasp, on nous a menti. il y a plein de petites côtes. c'est pas du
tout une descente! comment je tiens ma moy moi dans ces conditions
là???
la 6000D fait plus de 6000m de D!! si si!!
à 13h28, je passe la dernière bosse. enfin. 1840m à l'alti.
au lieu dit "les frasses" je crois. il reste 7,3 kms.
la motivation est tjs là. heureusement.
je me force à ne pas marcher. je me force à courir, plus vite.
même si j'ai l'impression de ne pas vraiment pouvoir contrôler
mes enjambées. la descente est très raide, j'ai l'impression de
jouer avec le point de rupture au dela duquel je ne pourrait plus
retenir mes pas.
ok, j'ai mal aux cuisses, mais curieusement ça ne fait pas bien
plus mal en accélérant...
je double des coureurs qui sont au ralenti. c'est dur pour tout
le monde ici. je ne connais plus du tout ma position...

ah, de la route? tiens ça descend moins. on entend la sono de
l'arrivée. youpi. un petit détour pour passer la ligne de chemin
de fer. ah la la, comme ils sont faciles ces derniers mètres!

je pousse une accélération sur tout le dernier km, j'ai l'impression
qu'il y en a un qui me rattrape ;-)

et je passe la ligne en 6h12'04, on se prend un peu pour une star,
avec tout le public, le speaker qui m'encourage par mon nom...

43' pour les 7,3 derniers kms. à peine du 10 km/h...
cardio à 164 de moy sur la course (FCM 190)

14) récup
=========
en plus il fait beau, chaud. un peu trop sans doute.
je me dirige droit vers l'ombre, récupère.
je bois, mange, tout va bien. je quitte ces affreuses chaussures.
ah, y'a qques ampoules qd même.
le genou va bien. ça fait mal, mais ça va.
je mets un bon 1/4 d'h pour tomber sous les 100bpm.
je fais trempette pour me rafraichir.

puis j'entame ma tournée des soins : récup électro-machin (c'est
rigolo...), kinés (oh oui c'est trop bon. j'ai l'impression
d'avoir des jambes neuves!!!), osthéo (le dos bloqué), podologue,
qui me soigne mes ampoules (mais monsieur, ils sont où vos orteils?
ben ça fait lgtps, ils sont presque tous partis...), kiné encore
pour me cataplasmer le genou de nifluril.

j'ai l'impression d'être tout neuf! je déambule vers l'arrvée. c'est
vraiment top, il fait beau, y'a un point d'eau, plein de gens...
je termine 89ème, sur presque 600 inscrits.
fred arrive en 6h49. il en a bien bavé sur la fin, surtout dans la
descente.
et céline, en 8h05, ça m'impressionne. en plus elle n'a pas réussi
à avaler gd chose de la journée, elle avait la gerbe. tout ça sans
entrainement spécifique, juste des randos le WE!!!
on se sent un peu décalé, pami tous ces gens qui parlent de grand raid,
d'entrainement quotidien, de fortich'...
un marathonien termine avec fred, il vaut 2h40!!!
pas gd chose à voir donc, le trail et le marathon...

15) zanimos
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je retrouve mon sac, tiens un message sur le portable. c'est la
marmotte, ils sont en train de larver par là bas.
je vais papoter avec eux un moment, vautrés à l'ombre.
je (re)fais connaissance de Lapinos et Festnoz, de la Marmotte,
de T-Rex accompagné par sa petite famille.
échange d'impressions, c'est sympa de voir les têtes. j'aurais bien
aimé être à la pasta party, pour faire davantage connaissance.


16) récup (2)
=============
peu après l'arrivée du dernier (vers 18h), quelle ovation!!!, nous
quittons la 6000D : je reviendrai, c'est clair!
dodo à 11h, presque 10h de sommeil!
j'ai un peu de mal à descendre les escaliers, mais le genou est quasi
retourné à l'état d'avant-course.
entre les cuisses, c'est une boucherie. je n'ai quasi rien senti
pendant la course, mais aujourd'hui ça me gène pour marcher...
jeudi matin je pars pour le GR20, espérons que ça passe vite...

conclusion : et comme à chaque fois que je tente un truc un peu
risqué ou dans de mauvaises conditions, avec un peu d'appréhension,
je suis ravi, je m'éclate, c'est trop bon ;-)
la 6000D, c'est trop bon. mangez-en.

L'Boeuf

PS : ouf!

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