Récit de la course : La Foulée de Drumettaz - 16.8 km 2010, par marmotte_parano

L'auteur : marmotte_parano

La course : La Foulée de Drumettaz - 16.8 km

Date : 3/10/2010

Lieu : Drumettaz Clarafond (Savoie)

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Distance : 16.8km

Objectif : Pas d'objectif

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Quelle course !

La foulée de Drumettaz

 

3 octobre 2010
17km
650m de D+

A l'origine, je ne voulais pas participer. Plutôt un échec l'an passé, je n'avais pas spécialement envie de recommencer. Mais mon père m'a motivé pour venir, une bonne perf' à la course de St Michel la semaine précédente et l'occasion de revoir ma sœur ont achevé de me décider.

 

J'arrive avec mon père 1 grosse heure avant le départ, avant que tout le monde n'arrive. On récupère les dossards, comme l'an passé, avec l'inscription, nous avons un bon de réduction de 50% pour un forfait journée aux Sybelles.

Je m'échauffe avec Pauline et un ami de ma sœur. Je leur mets un peu la pression en plaisantant. Même si c'est difficile de juger à l'échauffement, je me sens plutôt bien.

 

Je me mets sur la ligne de départ sous la musique de la fanfare. Je vois des visages que je connais pour les avoir déjà vus l'an passé.

Le départ est donné ! Cette année, promis, je ne me grillerai pas dans les 5 premiers kilomètres de montée. Plus facile à dire qu'à faire ! Je résiste à l'envie de prendre la foulée des premiers et me laisse glisser vers la 10ème place pendant que devant des écarts se creusent.

Je ne me souvenais pas que ça montait autant ! L'itinéraire grimpe par des chemins plutôt glissants en sous-bois. Je rattrape un coureur habillé en noir sur une piste plutôt roulante. Devant, un autre coureur avec un porte-bidon est en point de mire. Sur la portion en sentier à flanc qui suit, je reviens doucement sur lui. J'adore cette section, c'est roulant, c'est joueur. Le coureur au porte-bidon prend son bidon, boit un coup et pose une belle accélération. C'est de la potion magique ou quoi ?! Je le laisse filer, ça sert à rien de se griller tout de suite. Un petit coup de cul et j'atteins la piste qui m'amène au premier ravitaillement et à la vue sur le lac du Bourget. Passage très sympa !! Je bois un petit verre (d'eau) et repars le souffle un peu court. L'année dernière, j'avais basculé sur la partie descendante en étant bien dans le rouge et j'avais pris de gros points de côté tout le reste du parcours. Comme les erreurs servent à apprendre, je relâche la pression dans la dernière bosse avant la descente et je me laisse rattraper par le gars en noir.

 

La descente n'est pas très raide, il s'agit d'une succession de sentiers, de chemins, plus ou moins pentus, plus ou moins roulants. J'ai peur de me faire rattraper, j'ai peur de prendre un point de côté. La 1ère peur est finalement justifiée car dans les plats descendants avant le deuxième ravitaillement, un participant me rattrape. J'attrape un verre d'eau et c'est reparti. Maintenant, ça remonte. Je le redouble sans beaucoup de peine, il a dû pas mal se cramer dans la descente ! En point de mire, le gars en noir. Dans les phases montantes, je suis plus frais que lui, et je finis par le rattraper. Je l'encourage un petit coup, histoire de distiller un peu d'esprit trail dans cette course intermédiaire. Au loin, je vois un coureur au débardeur orange que j'avais repéré au départ. Je sais qu'il est pas mauvais. Ce serait énorme que j'arrive à l'accrocher !

 

J'ai encore de bonnes jambes à la descente, mes poursuivants m'ayant lâché dans les montées, j'ai l'esprit libre pour tenter de le rattraper. Il a l'air d'en chier plus que moi dans les descentes. Peu à peu, je reviens, je fais l'effort de me mettre dans sa foulée. Aïe ! je connais trop bien cette douleur au ventre, un point de côté. Nooooon ! Pas de panique, tu te mets derrière, tu respires, tu penses à autre chose. Si à ce moment là, mon prédécesseur au débardeur orange décide d'accélérer, j'explose !

Heureusement, un replat me permet de reprendre mon souffle. Les jambes tirent dans tous les sens mais ça va encore. Le prochain participant n'est pas trop loin : nouvel objectif !

Je profite des quelques phases de montée et de descente au milieu des champs pour allonger. Sur la grande ligne droite qui amène au dernier ravitaillement, je le rattrape et le double dans la foulée. Il reste environ 3 kilomètres et on m'annonce 4ème. Wahou, ça donne du baume au cœur ! Il s'agit maintenant de gérer cette place, car derrière, ils vont être motivés pour me passer. Dernière descente un peu technique et on arrive au bord de l'autoroute. Ça y est, la descente est finie, maintenant il faut remonter à l'arrivée. Une épingle me donne une vision peu agréable. Ils sont 5 à mes trousses et ce gros plat-montant tire excessivement sur les mollets. J'en chie. Le mental prend à 100% le contrôle de la course. Il ne faut plus rien lâcher. Pour le moment, la course est parfaite.

J'ai l'impression de me débattre dans cette montée qui nous amène au cœur d'une belle propriété. Je traverse une cour intérieure. Je n'ose pas me retourner, je sais que ça va me scier les jambes. C'est devant que ça se passe. Heureusement, le chemin suivant traverse un champ et je peux allonger. Ça, je sais faire et je sais que si je me fais rattraper, ce sera dans une montée.

Je me bats contre mes jambes. Mon corps me crie de m'arrêter, mais l'arrivée est juste là. Une ligne droite, une dernière montée et une ligne droite vallonnée et ce sera fini ! A tout moment, je crains de voir l'ombre, le bruit des chaussures d'un autre coureur. Je résiste. Un gros coup de cul, la ligne droite vallonnée. Ça y est, ça va le faire. Un coup d'œil derrière moi, j'ai un petit peu de marge. J'entends mon nom au micro. Et je passe la ligne.

 

Un journaliste m'attend pour me prendre en photo avec le reste du podium. Je suis finalement 3ème au classement mais 4ème arrivé, le 1er n'ayant pas pu s'inscrire le jour même ! Je n'aurais jamais cru être capable de signer un podium sur cette course.

En finissant en 1h12min02s, je gagne 4min par rapport à l'an passé et comme le parcours faisait 500m de +, je gagne en tout 6min ! Une belle performance !

 

Malheureusement, ma sœur n'a pas eu cette chance, une belle entorse a arrêté sa course dans les premières descentes. 2 mois d'arrêt alors qu'elle avait une forme du tonnerre. Soeurette, je sais ce que c'est, et je suis sûr que tu vas vite guérir pour arriver en pleine forme pour la saison de ski de fond !

Mon père, quant à lui, finit troisième V3. Bravo Papa, tu as toujours autant la forme.

 

Au niveau organisation et ambiance. C'est au top ! Une bouteille de vin et un t-shirt à chaque participant + 1 rose à chaque féminine. Une fanfare, des dégustations des produits locaux. Vraiment une chouette course avec un beau parcours. La remise des prix est très bien récompensée.   

Merci aux bénévoles et à leur sympathie, ainsi qu'aux chasseurs, qui exceptionnellement acceptent d'interdire la chasse ce jour-là pour que la course ait lieu.

 

Merci aux photographes de la course !

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