Récit de la course : 4 heures du Pradet 2005, par Eric34
L'auteur : Eric34
La course : 4 heures du Pradet
Date : 18/12/2005
Lieu : Le Pradet (Var)
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Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Les 4h du Pradet
DATE : 18 décembre 2005
EPREUVE : Les 4h du Pradet
DEPART : 10h
LIEU : Le Pradet (83)
L’INTRO
J’avais idée de finir cette année avec une course longue distance, une course au-delà du marathon, ce serait ma troisième de l’année, bonne moyenne pour mes débuts dans le monde de l’ultra. Le choix ne fut pas trop dur, tant Décembre est pauvre en courses de ce genre, une seule me tendait les bras « Les 4h du Pradet », renseignements pris auprès de 3 ou 4 coureurs connaissant cette épreuve, cela n’allait pas être simple sur cette boucle de 2,230km assez vallonnée. Même le fait de dépasser la distance du marathon en 4h était quelques peu remis en cause, il me fallait boucler 19 tours pour y parvenir, j’en faisait dés à présent mon objectif.
Le Pradet, petit village en banlieue toulonnaise est distant d’environ 220km de chez moi, pas envie de partir le matin même , je réserve donc une chambre d’hôtel à La Garde (5km du Pradet) et de ce fait toute la petite famille sera du voyage .
Départ la veille après midi, on arrive sur Toulon vers les 18h, je tiens à présent à ouvrir une petite parenthèse, on traverse Toulon par l’avenue principale, quelle chance pour nous car on a pu s’émerveiller des décorations en cette période de l’année, l’artère brille de mille feux et la place principale où trône un marché est étincelante, si vous habitez dans le coin, franchement ça vaut le coup d’œil, félicitations à la municipalité de Toulon, pas besoin d’être une grande ville pour employer les grands moyens, fin de la parenthèse.
Après m’être visuellement rendu compte du lieu de la course, nous nous mettons à la recherche pendant un bon moment de l’hôtel Kyriad de La Garde, il aura fallu téléphoner à la réception qui nous indiquera gentiment le bon chemin, ça va plus vite !
Les bagages déposés dans la chambre, il faut maintenant penser à aller manger, le restaurant de l’hôtel est fermé mais la réceptionniste nous indique un centre commercial pas loin d’ici où sont implantés quelques restaurants.
Petit tour au Virgin Mégastore avant de pénétrer dans un restaurant italien, où donc manger des pâtes la veille d’une épreuve ? même si c’est vrai que la glace à la chantilly du dessert c’était vraiment pas obligé !!
Retour à l’hôtel vers les 22h30, le vent qui souffle en rafale m’inquiète un peu, on verra bien demain matin.
Petit zapping sur la télé avant de s’endormir pour une petite nuit, demain c’est le jour J !!
LA COURSE
Levé à 6h45, je me prépare avant de réveiller le reste de la famille et de descendre ensemble vers les 7h30 dans la salle de restauration de l’hôtel pour le petit déjeuner , j’y trouve pas tout ce que je veux mais 2 tranches de jambon, un peu de fromage, un croissant et un thé feront l’affaire. Il nous reste pas mal de temps devant nous une fois fini, le temps de ranger la chambre, de rassembler les bagages, je me rends compte en ouvrant la fenêtre qu’il n’y a pas trop de vent dehors, c’est toujours ça de gagné. Il est 9h passé, il est temps de se diriger vers Le Pradet.
Il est environ 9h30 lorsqu’on arrive sur les lieux, le parcours est situé dans un village de vacances (désert à cette époque de l’année bien sûr ). En me garant sur le parking, je peux tout de suite confirmer, cela n’allait pas être simple, j’aperçois les bungalows sur les hauteurs et les rubalises qui déterminent le passage, va falloir grimper !!
J’ai le temps de récupérer mon dossard puis je m’échauffe 10mn, il est 9h50, j’attends patiemment le départ.
Il est 10h pétantes, on s’élance après le compte à rebours d’un des organisateurs, on est juste une petite trentaine à prendre le départ, 17 individuels et le reste pour les équipes (équipe de 5, avec 3 tours minimum à faire par relayeur). Je vais essayer maintenant de vous décrire la boucle (2,230km), donc on part du parking qu’on traverse sur env 150m puis on prend à droite la première côte (150m, là j’en suis sûr, je l’ai mesuré au GPS) c’est cette côte qui s’avérera terrible au fil de la course, en haut on tourne encore à droite pour apercevoir les premiers bungalows sur 200m env de plat, puis à gauche (les fameux lacets) là ça remonte mais pas longtemps je dirais 80m à tout casser, un autre petit coup à droite pour 100m env en montée, on est pratiquement au point le plus haut, il faut encore prendre à droite et après 100m env de faux plat montant on attaque la partie boisée du parcours en descente sur 300m env. Ensuite s’ensuivront 500 à 600m env d’un parcours sinueux mais plat où l’on fera le tour d’un petit terrain de jeu. Et pour finir, on vire à droite sur la route principale qui nous ramène au parking, et ça va remonter, 300m env pour débuter en faux plat montant léger et 300 derniers mètres où la pente s’accentue considérablement, là aussi ce sera dur sur la fin, c’est la deuxième difficulté du parcours. Voilà on est revenu au point de départ.
Revenons à la course, c’est parti très vite devant, ce sont les participants en équipes mais même en me calant dans les 10 derniers, je trouve le rythme assez élevé, on verra bien. A la fin du premier tour, je consulte la distance sur mon GPS : 2,230km pile poil, on pouvait pas faire mieux, même si le GPS perd ensuite de la précision sur chaque tour dû à mon avis au passage boisé (réception pas excellente). Nous sommes maintenant dans le 3éme tour, des concurrents par équipe me prennent un tour et ils sont suivis par le premier individuel, incroyable !! Je regarde ma montre, je suis sur une moyenne de 12km/h, même si je sais que c’est trop rapide et que je vais le payer, je ne peux ralentir plus tant le rythme est rapide. Ce qui m’inquiète aussi c’est la tenue du ravitaillement, sur la table (de camping) des individuels sont posées 3 bouteilles d’eau et c’est tout !! Sur le couloir d’à côté (équipes) il est beaucoup plus fourni.
1h de course, mon GPS affiche 11,8km, quelques bénévoles viennent de rajouter sur la table 3 bouteilles d’eau de plus, 2 de coca, 1 assiette de sucre et 1 de carré de chocolat, ah oui une dizaine de verres aussi !! C’est pas le luxe mais c’est correct, même si j’aurais bien aimé y voir un peu de salé. Je suis encore bien sur cette 2éme heure, je m’arrête au ravito tous les 2 tours, petite erreur de ma part, j’aurais dû plutôt prendre le verre et marcher un peu puisque le ravito est placé au début de la première côte, je l’ai compris un peu plus tard quand de toute façon je ne pouvais plus faire la côte en courant.
2h pour 23,2km, j’ai faiblis un peu mais ça va , je suis encouragé sur presque chaque tour par mon épouse et mes filles, ça fait du bien et hormis les bénévoles je crois que c’était le seul public présent ce jour là. Alors que le premier individuel me prend un troisième tour (il m’en mettra 5 au final !!), on atteint les 2h30 de course et je subis un gros coup de pompe, l’accumulation du dénivelé plus la vitesse imposée tout cela commence à peser dans les gambettes, je sais qu’à partir de maintenant cela va être très dur, va falloir que le mental prenne le dessus, j’ai nettement ralenti l’allure et au moment venu des 3h de course, plus de lucidité oblige, j’en oublie de regarder ma montre, je pense avoir quand même passé les 34 bornes.
La dernière heure est très dure, je sais qu’il faut que je fasse au moins 10 bornes pour réussir mon objectif. Je m’arrête à chaque tour au ravito, je prends un verre et je marche sur la « méchante » côte, toute façon je peux plus la faire en courant, trop dur (dire qu’au début, je la montais à plus de 11kh). Souvent lorsqu’on court des trails, on se dit « whaou, à la fin y’avait de ces côtes, bonjour… », je me suis rendu compte ici que ce n’est pas toujours vrai, la fatigue donne une autre dimension aux difficultés de fin de course, les côtes de ce parcours ont été les mêmes du début à la fin forcément, mais plus le temps avançait et plus elles devenaient insurmontables. A part la première côte, j’essaie de courir le reste du circuit pour maintenir une moyenne de 10kh. La dernière côte (300m env) sera aussi terrible, mes pas sont de plus en plus petits, sur le 18éme tour, mes supportrices sont postées à cet endroit et ma fille de 5 ans m’emboîte le pas sur une bonne dizaine de mètres, je la sens juste derrière moi et heureusement qu’elle s’est arrêté ou sinon elle me dépassait.... !!
Je suis dans le 19éme tour à présent, j’aurais atteint mon objectif si je le finis en moins de 4h, j’atteins la distance du marathon en 3h51 et 150m plus loin je boucle le tour en 3h52, c’est fait, ouf !! Mais ici, tant que les 4h ne sont pas échues, on peut tourner, c’est donc logiquement qu’à la table de pointage une bénévole me lance « Allez, encore un et c’est fini !! », bon , ben, c’est parti pour un de plus, quand on aime on compte pas comme on dit !! Je me motive sur la prochaine côte en me disant que pour le dernier, faut la faire en courant, perdu !! je bloque après 20m, le reste passera un peu mieux mais je suis pas mécontent quand je vois arriver la dernière difficulté. Je finis en même temps qu’une équipe féminine, 20 tours en 4h06 et des brouettes. Une bénévole me dit à l’arrivée « Bravo monsieur, vous avez été très régulier !! 5 tours par heure !! », après l’avoir remercié, je me dis que s’il y’a bien quelqu’un qui n’a pas été régulier aujourd’hui, c’est bien moi.
LA CONCLUSION
Pour conclure je dirais que j’étais venu ici pour m’habituer un peu aux épreuves sur circuit (24h en vue) mais que le parcours est très très usant et de plus pas très convivial non plus dans un village de vacances désert à cette période. Côté chrono je suis satisfait aussi puisque je rentre dans mon objectif avec une moyenne kilométrique de 10,85kh, un hic tout de même, je n’aime pas trop finir des courses à l’arrache comme ça, je préfère une bonne gestion mais vu le rythme imposé je n’avais pas trop le choix. Vu qu’à cette époque de l’année, y’a pas grand-chose en compétitions, il n’est pas exclus que l’on me revoit un jour au Pradet pour essayer que ça se passe mieux.
Kire – 44,6km – 8éme (17 partants)
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