Récit de la course : Les Templiers 2010, par rcou

L'auteur : rcou

La course : Les Templiers

Date : 24/10/2010

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4224 vues

Distance : 72km

Objectif : Pas d'objectif

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je suis un templier!

Récit des Templiers


Les Templiers, course mythique depuis près de 15ans, rendez-vous automnal de la crème de la crème du trail français. Cette année encore un plateau exceptionnel.


Je n’ai pas le niveau loin de là. Mais dès cette année j’ai voulu faire une première expérience sur cette épreuve exceptionnelle pour son ambiance et exigeante pour son tracé. C’est aussi l’occasion de faire un week-end en amoureux dans le fin fond du Larzac à la Cavalerie.



Programme des templiers : 71km, 3200mD+. Objectif : terminer, en 10h si possible.


4 ravitaillements : Peyreleau (km 23) St André de Vezines (km 37,5) La Roque Sainte Marguerite (km 47) Massebiau (km 64) qui sont autant de points de pointage pour le suivi live.


La Course :



Millau-Peyreleau 23km : 2h29 - 459ème

6h15, la musique Ameno d’Era danse dans l’air, les feus de bengale illuminent la zone de départ. C’est parti. Les premiers km se font sur route afin d’étirer le peloton. Les 7 premiers km sont ainsi une alternance de bitume et chemin, toujours large, légèrement montant puis descendant jusqu’à Carbassas. Personnellement j’ai les mollets un peu durs. Toute la semaine j’ai essayé de faire remonter mon taux d’hydratation (bloqué à 56% contre 60% en temps normal). Nous arrivons en bas de la côte, là la marche s’impose, nous prenons 300D+ en 1km200. Nous arrivons sur le plateau après 9km de course (temps de course 1h12). Là nous pouvons à nouveau courir sur une piste assez large, je suis placé dans la première moitié c’est sûr vu que je ne suis pas géné. Les premières lueurs du jour apparaissent. Je peux m’exprimer sur cette portion et je remonte peu à peu quelques petits groupes en maintenant un bon 12km/h. Nous entamons ensuite la descente vers Peyreleau, facile mais souvent en monotrace, mon allure est celle du concurrent devant moi. Le ravitaillement est atteint en 2h30 à peu près.


J’en profite pour recharger mes deux bidons déjà, manger aussi, je suis frais c’est agréable de courir en dedans.
Peyreleau-Saint André de Vézines 14,5km : 1h29 - 367ème


Ca repart dans des gorges au dessus d’une rivière pendant deux bons km avant une bonne remontée où nous marchons à nouveau pendant un moment. De nombreux concurrents sortent les batons, ça a l'air de bien les soulager. En haut nous évitons le champignon préhistorique pour des raisons de sécurité. 

S’ensuit un épisode plus plat sur le plateau. Parfois un petit vent souffle ce qui reveille le froid. Saint André de Vézines est atteint en 4h.
Saint André de Vézines-La Roque Sainte Marguerite 10km : 1h29 - 406ème


La suite du parcours nous conduit vers la Roque Sainte Marguerite, alternance de passages en balcons ou dans les bois, en montée ou en descente dans un lit de rivière. Je crois reconnaître le concurrent qui est deux places devant moi, c’est Christian, un ami des PTT, nous arrivons ensemble au ravitaillement de la Roque où nous attendent une foule importante ainsi que son fils et sa femme. Cela fait chaud au cœur. Nous sommes au kilomètre 47, en 5h30. Belle progression jusque là. Il ne reste plus « que » 25km et 1800mD+ mais sur des portions bien moins roulantes. D’autant que la pluie va être de la partie.
La Roque Sainte Marguerite - Massebiau 17km : 3h16 - 438ème


Nous repartons ensemble avec Christian vers Montpellier le Vieux au km50. La descente suivante est assez impressionnante : un jeune chute et s’ouvre la joue et l’arcade. Il a du sang plein la figure. Petite panique dans la file de trailers, pour des mouchoirs, un portable…
La remontée suivante est longue et raide, je commence à payer mes efforts et doit faire une pause à mi-pente laissant Christian devant, je poursuis à mon rythme d’autant que mes réserves de carburant (nourriture, eau) commencent à être vraiment limites et nous sommes à 10km du ravitaillement…
 Je termine la montée à ma main en économisant les ressources d'eau et de nourriture.

Enfin nous parvenons sur le haut du plateau, 7 km roulants nous sont annoncés jusqu'au ravito. Je suis surpris, je cours mais tous les autres concurrents courrent également. Quel niveau. Nous arrivons en haut de la descente et ça descend tout schuss sur Massebiau du fait de la pluie et de la boue. Je suis loin d'être à l'aise et met les mains plusieurs fois dans la boue... Enfin nous parvenons au ravito avec une foule en délire. Je prend bien le temps de récharger, certes il ne reste que 7km mais ce n'est pas le moment de flancher, il faut assurer.

Massebiau-Millau 7km : 1h45 - 512ème

D'autant que nous partons pour presque 500D+. Et ça monte, ça monte ça n'en finit pas. Je suis la progression à l'altimètre. Enfin nous parvenons en haut, petit replat avant la descente. très périlleuse à nouveau, des cordes ont même été installées. en fin de course, avec la fatigue, le risque de blessure grave est réelle, d'ailleurs de nombreux compagnons d'infortune le disent également. Nosu parvenons à la grotte du hibou, sympathique ce passage mais ensuite nous repassons dans la boue. Enfin nous rejoingons des chemins et bitumes plus pratiquables, je peux dérouler jusqu'à l'arrivée, atteinte en 10h32 avec 10 min de retard sur Christian ;  4h sur Lorblanchet and co. Ce sont vraiment des monstres!

Bilan : vraiment positif jusqu'à la Roque (5h30) puis difficile (5h aussi). Je manque vraiment de ce foncier de grande endurance qui permet en 7ème, 8ème heure d'être performant.

Très limite sur l'alimentation entre la Roque et Massebiau. un parcours souvent sublime masi très dangereux dans les descentes sur Massebiau et Millau en cas de pluie. Certains passages ne semblent pas adaptés à un passage de masse.

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