L'auteur : Emmanuel Dufossé
La course : La 6000 D
Date : 24/7/2010
Lieu : La Plagne (Savoie)
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Distance : 65km
Objectif : Se défoncer
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5 heures, je saute du lit. Cette année j’ai décidé de me lever plus tôt histoire d’avoir un meilleur réveil musculaire … dire que je me foutais de René l’année dernière qui s’était également extirpé dès l’aube de son sac de couchage.
Petit à petit la cuisine devient le lieu de rendez-vous des coureurs. Gatosport et café pour beaucoup, ricoré et brioche pour Walter, le petit déjeuner devient un véritable rituel avant un tel rendez-vous. Ensuite, méticuleusement je m’habille en optant pour mes SPEEDCROSS comme chaussures, car il a bien plu ces dernières quarante- huit heures.
7 heures, nous nous rendons au départ. Dans le sas, la pression s’installe sans plus qu’il n’en faut. Les favoris sont là : Igor BUCEK déjà vainqueur de la 6000D, Sylvain et Sébastien CAMUS du team GARMIN, Lionel BONNEL, Alexis TRAUB et le local Joël PELLICIER auteur d’une belle 6ème place l’année dernière, sans compter les redoutables montagnards qui jouent sur leur terrain. Mais avec mon dossard numéro 18 (classement 2009), je ne me sens investi du devoir de faire mieux.
8 heures le départ est donné. L’allure est confortable, je me sens facile et surpris d’être en 3ème position dans la première montée, là où les premiers m’avaient lâché l’année précédente.
Mon objectif cette année est de finir dans le top 10 et je m’étais fixé comme stratégie de course d’être à cette place au moins jusqu'au glacier et ensuite on verra. Malheureusement, une fois encore j’ai du mal à rester en dedans, reflexe de routard, pourtant il va falloir apprendre.
Plagne centre : après 19 kms et 1h39’50’’ de course, je pointe encore à la 3ème place et 3’28’’ derrière le premier, Alexis TRAUB. Je suis toujours aussi facile et accompagné depuis le départ de Lionel BONNEL.
Roche de Mio : après 26 kms et 2h35’18’’ de course, je recule à la 7ème place à 11’04’’ du premier. Tout comme en 2009, je subis l’altitude (2681 mètres) et inévitablement cela ne va pas s’arranger, la prochaine étape étant le glacier.
Au pied du Glacier : 32kms et 3h24’16’’ de course, c’est la galère, je ne suis définitivement pas un montagnard … je recule à nouveau à la 10ème place à plus de 19’31’’ du premier.
Je serre les dents, et entame l’ascension. J’ai froid et regrette de n’avoir pris ma veste lors du ravitaillement, pourtant Laurence me l’avait proposé … preuve d’un certain manque de lucidité ou peut être simplement d’inexpérience. Arrivé en haut à 3054 mètres, en lieu est place d’une descente rapide qui m’avait permis de reprendre des places lors de l’édition précédente, c’est une pente enneigée et verglacée qui m’attend.
Le calvaire continu donc, cela glisse et le balisage est maigre. J’apprendrai plus tard que beaucoup auront jardiné à cet endroit et que l’organisation décidera même de dérouter les derniers coureurs.
Je repasse le ravitaillement en bas du glacier. Comme à chaque ravito, je fais le plein de boisson et gel et me fait doubler au même moment par deux coureurs. Pas d’inquiétude, cette future partie plus roulante, m’avait permis de relancer l’an passé. Pourtant rien ne semble aller … quelques centaines de mètre plus bas je me tords la cheville, sans gravité, mais cela refroidit, puis Igor BUCEK me double et là je me dis que le top 10 s’éloigne !!
Arpette, 43 kms et 4h41’11’’ de course, je suis à la 13ème place et à 32’34’’ du premier. A ce moment de la course je n’ai qu’une envie ABANDONNER.
Plagne Bellecôte, 47 kms et 4h56’43’’ de course, je suis toujours à la 13ème place mais l’écart continu à se creuser avec la tête de course. Au ravitaillement je fais part à Laurence de mon état, aussitôt elle m’encourage à aller au bout. Je me dis qu’elle a raison … ils sont là pour m’encourager (Laurence et Hugo) et puis toute cette préparation, Gilles qui me suit depuis 9 semaines. La motivation alors revient et mon nouvel objectif est de rallier l’arrivée en mode économique.
Montchavin, 56 kms et 5h42’50’’ de course, les sensations sont de nouveau bonnes, je dépasse juste avant le point de contrôle Igor BUCEK et prends conscience que je suis toujours dans la course. Il reste 9 kms et il ne peut plus rien m’arriver, alors je tente le tout pour le tout et allonge la foulée. Je n’ose y croire, je reviens comme une flèche sur Joël PELLICIER. A sa hauteur nous échangeons deux/trois mots, puis j’accélère de nouveau. A ce moment là, je ne connais les écarts avec les coureurs devant, mais je ne peu pas m’empêcher de penser de nouveau au top 10.
Je reconnais la fin du parcours. Dernière descente dans les herbages, puis la route pour 2,5 kms avant la fin. Mais sur ce dernier tronçon en ligne droite, pas de coureur en ligne de mire … mes efforts seront vains, et c’est à la 11ème place que je franchis la ligne d’arrivée (avec Hugo) en 6h29’42’’ et c’est Lionel BONNEL qui gagne cette édition 2010.
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