Récit de la course : Le Saint-Vi'trail 2010, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Le Saint-Vi'trail

Date : 13/6/2010

Lieu : St Vit (Doubs)

Affichage : 1459 vues

Distance : 23km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le Saint vi'Trail

Le trail du 16 juin 2010 se déroule cinq semaines après celui des forts. Une distance de 23 kms avec son dénivelé de 550+.

Mes sorties se passent correctement et je suis remis de la longue sortie du 09 mai. maintenant je m'entretiens et peaufine mes entraînements en fonction de celui qui arrive bientôt.

Les organisateurs ont encore fait évoluer la course et je découvrirai sur place je jour J ce dont il est question.

En 2008 le circuit était plaisant et représentait parfaitement ce que pouvait être une course nature tout à fait abordable avec son profil, ses difficultés somme toute raisonnables si ce n'est l'aléa de la météo qui lui ajoute ou non une touche "destroy".

Bref, celà s'était plutôt bien passé et le trail de Saint Vit devenu Le saint vi'trail restait bien inscrit dans mon agenda au cas où...

 

Mon peu d'intérêt fondé sur des non envies pas très définissables a vite évolué. L'idée fait tranquillement son chemin dans votre esprit et rapidement sans que l'on s'en rende compte s'affirme une attirance certaine. Quand l'opportunité se présente de participer, on n'a pas spécialement envie d'y répondre favorablement sur l'instant. Une espèce de réflexion intérieure qui peut durer quelques jours et très en retrait s'anime et lorsque la décision se prend véritablement celà s'effectue d'un seul coup. A la rigueur vous vous demandez comment celà a pu se faire.

Quoique qu'il en soit je vais courir cette course et de plus je suis emballé à la faire. Une distance style semi qui peut vous permettre de vous "arracher" si vous "pétez" la forme ou si vous avez du "jus" et c'est ça bien sûr qui excite mon imagination.

Un vrai enthousiasme me prend et j'ai hâte d'être sur place pour en découdre, pour "m'éclater". Si je pouvais "me défoncer" ce serait "le pied". (note de l'éditeur : Mais c'est dingue toute ces formules, il en a pris... ou quoi !?) (de quoi ?) (euh... j'sais pas. c'est une formule) (donc t'en a pris aussi)( l'éditeur à lui-même : faut pas le chercher, avec lui c'est le retour de balancier assuré surtout quand on s'imagine qu'il s'est planté)(toujours à lui-même mais fort et entendu : c'est un malin.)(c'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. On dit de quelqu'un qu'il est malin quand on ne reconnait pas son intelligence, dans le cas contraire on serait forcer de remettre en cause sa propre intelligence et par voie de conséquence de prendre le risque de se voir une fiole pas très jolie et ça on n'en a pas du tout envie surtout si son statut est usurpé.) (belle démonstration, j'avoue mais bon, on n'est pas parfait)( m'en fous, aujourd'hui j'allume)(ça va j'ai compris.)

Donc aujourd'hui j'ai "l'intention péter le feu" "de fumer des semelles" (l'éditeur, rentré dans le rang : génial) (merci, y'à pas de quoi).

 

Les conditions météo sont pluvieuses par intermittence. Peu de chances de courir sous la pluie le matin si on se référe aux jours précédents mais le terrain sera très humide. J'imagine alors une sortie où je pourrai vraiment me sortir les tripes mais sans emballement quand même car il faudra tenir 23 kms. Le dénivelé lui-même est relativement faible et ne devrait pas poser de problème pour tenir un rythme soutenu et régulier, au contraire.

 

A 09h45 le départ est donné. Bon train dés le début et c'est parti pour la découverte du nouveau tracé.

Deux côtes bien marquées au début et au 13ième km, le tout étant surtout une succession de faux plats plus ou moins accentués avec bien sûr des raidillons et des descentes plus accentuées, un peu de plat au milieu pour faire la jonction des monts entre eux et à la fin 2 - 3 kms pour finir à travers champs sur sentiers, stabilisé et goudron.

 

Tout se passe bien et le tempo que je prend rapidement est nerveux. Mes foulées sont véloces et "j'en garde" toujours sous les pieds. A chaque instant je peux me permettre d'en rajouter sans spécialement forcer pour faire la différence par rapport à un obstacle quel qu'il soit. Dès le début je l'ai senti et la confiance s'est installée sans réticence.

 

Mon objectif est le ravito à 10.500 kms. Je me souviens parfaitement des conditions dans lesquelles je l'avais abordé en 2008 et j'espère quelles seront idem cette fois-ci. (tiens, tu fais pas de la pub pour le récit 2008) (non, on a eu de belles rentrées ces temps-ci) (c'est les vacances quoi !)

En attendant je découvre le circuit. Super. vraiment attractif. La balade se fait à travers le couvert des arbres sur sentiers qui cheminent dans tous les sens et pratiquement toujours vallonné avec des petites bosses ou descentes rapides qui donnent du punch à l'allure. Des chemins aussi plus droits de fait mais glissants par les pierres ensachées qui luisent d'humidité. Aussi la glisse est quasi premanente du fait que l'on foule très souvent un sol terreux. Le pied est instable mais pas au point de me déstabiliser au cours de l'avancée. Bonne maîtrise de l'environnement, des bêtes et des hommes.

Une chose que je remarque. je remonte, je remonte. insensiblement mais irrésistiblement les coureurs devant qui soit reprennent leur souffle, soit décident de marquer le pas légèrement pour trouver le nouveau rythme qui leur sièrra mieux (sièrra, sièrra ça me fait penser à "que serra serra" comme chante l'un des personnages principal dans le film d'Alfred)

Et je tiens, je tiens. (l'éditeur, d'humeur joyeuse, "tiens, tiens voilà du boudin" sur l'air de "tiens, tiens voilà du boudin").

(C'est chacun la sienne)

Moi en ce moment précis c'est pas d'air dans la tête mais plutôt dans les poumons qui fonctionnent impec.

J'aborde rapidement la partie ravito. Pause. 2-3 gobelets avalés et une minute après c'est reparti. Je me remet tout de suite remis en selle. J'adopte aussitôt le même rythme. J'alterne différents styles de respiration en fonction d'une foulée plus ou moins allongée adaptée au terrain, à la pente.

Tout est agréable dans cette virée à la campagne. Les difficultés sont de plus en plus techniques comme ces sentes tortueuses entre les arbres où ils faut zigzaguer sans cesse ou ces petits raidillons qui essayent vainement de casser le rythme. Aussi un passage de ruisseau en trois fois et là pas question de tergiverser, il fait se mouiller mais avec les chaussures techniques, pas de problème, j'ai vite fait d'oublier mes pieds mouillés. Et puis encore un raidillon où il faut saisir la corde qui permette de le passer. Bref tous plein de petites choses qui agrémentent le circuit.

Pas de répit dans la progression où je sens toute la puissance de ma forme. Je continue à avaler des coureurs inexorablement. celà est dû au fait que je ne me suis pas spécialement placé en début du peloton au départ mais pas uniquement. Ma vitesse est régulière dès le début et s'est tout de suite démarquée de celle de la majorité du groupe qui, lui, a imprimé un rythme supérieur. Au fil de l'avancement le très léger tassement dans l'allure a été général tandis que le mien s'imposait ce qui explique que je joue de l'aspirateur depuis un moment et celà devrait continuer.

L'image de cette course dans mon esprit est celle des sensations plutôt que celle de l'environnement. Une allure générale imprimée depuis le début jusqu'à la fin sans atténuation et une adaptation de celle-ci en fonction du profil et du trajet à travers bois, champs et, pour reposer sa respiration, un peu de plat stabilisé.

Bientôt, de ce fait je finis par faire comme le loup. Je sors du bois. Après la descente longue de quelques kms la plaine se présente alors et son final que j'ai bien en tête. Sans problème sinon un réveil de petites brûlures sous le pied droit j'attaque les derniers kms, 2 ou 3 sur des sols différents, sentiers tracés dans les champs, chemins goudronnés ou pas. La variété est là qui permet de découper le final en parties et supprime l'impression de longueur monotone. La jonction puis le dépassement d'un coureur me permet de lui faire passer mon message : accroche toi. Il était un peu au taquet et ce stimulus déclenche chez lui un déblocage psycho et il saisit l'occasion. C'est ainsi qu'ayant pris un peu le large au début, il finit par me remonter et c'est dans un sprint final sur 150 mètres que la bataille fait rage. Nous passons alors la ligne d'arrivée et deux secondes seulement nous séparent. Beau final qui marque parfaitement la manière dont j'envisageais cette course et la façon dont je l'ai courue.

Tout ça est amplifié du fait que le circuit nouveau s'y prêtait très bien. Des difficultés techniques qui compensent largement un dénivelé que l'on pourrait voir un peu faible. Une intensité de course grâce à toutes cette variété de terrains changeants sur courtes distances. Un bon mixage de tous les éléments en font un vrai petit trail qui a sa place méritée parmi les trails dignes de ce nom. séduisant, craquant, interressant... vraiment.

(Ouf ! eh bien dis donc. il t'a vraiment plus ce trail) (je ne dirai qu'un mot : oui.)

(Et les résultats)

(merci de m'y faire penser)

02 h 17mn 59s.

10km/h pile.

62ième ou 61ième sur près de 200 coureurs je ne sais plus et surtout ... PODIUM. 3ième de ma catégorie. Une coupe, une belle, pas du tout riquiqui cette fois. plus, des cadeaux, des beaux cadeaux.

(alors ? t'es content.)

(un peu mon n'veu)

(l'éditeur pour lui-même : "a pas pu s'empêcher de finir par une formule").

Merci aux bénévoles et organisateurs.

1 commentaire

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 21-06-2010 à 13:17:00

Alors, vous étiez deux ou tu souffres de dédoublement ?

Enfin, ça permet de se relayer soi-même !

Bravo pour ce récit (note de l'éditeur : c'est pas un peu bateau comme formule ? note du commentateur : oui mais ça fait toujours plaisir.)

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