Récit de la course : Trail de Faverges - 42 km 2010, par Philippe8474

L'auteur : Philippe8474

La course : Trail de Faverges - 42 km

Date : 12/6/2010

Lieu : Faverges (Haute-Savoie)

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Distance : 42km

Objectif : Pas d'objectif

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Faverges: et de 6!

Par ici le même récit (avec des photos) sur mon blog :

http://philippe.teamtrajectoire.over-blog.com/article-2010-06-12-trail-de-faverges-52311409.html

Et sinon sur Kikourou :

Moins de une semaine (6 jours) après le triathlon de Rumilly, me voilà au départ du trail de Faverges.

La motivation est assez paradoxale :

-       Dans une semaine je pars faire le GR20 entre potes sur 5 jours… donc voilà 5 mois que je me dis que le trail de Faverges se fera cool, très cool comme une dernière sortie d’entrainement

-       Pour éviter de trop me casser, j’ai demandé à l’organisation de passer sur le 28 km… Pas de réponse donc surement pas possible.

Je ne me sens pas vraiment prêt pour un 42 km

-       J’ai un peu les nerfs « depuis » Rumilly et envie quand même d’envoyer et de me faire plaisir

Je me présente finalement sans trop savoir ce que je vais faire finalement.

Mais je me sens bien. J’ai suivi mes conclusions de Rumilly (un peu moins chargé le ventre la veille, du coup pas de souci et bu juste ce qu’il faut).

Au départ, on se rejoint avec Fredo et Beb, Yves et Seb des Croques Chemins en vadrouille dans les Alpes (Jean Mi est déjà devant sur la ligne).

Pendant que je vais poser ma veste, Fredo se faufile avec Jean Mi, et ne sachant pas trop comment démarrer je me place avec Beb, Yves et Seb.

Bon je ne me suis pas du tout échauffé, on verra bien comment ça se passe.

 Le départ est donné, je me mets dans le tempo de Beb.

La portion de bitume sert d’échauffement, puis enfin on passe sur les chemins.

Rapidement je vois que Fredo n’est pas trop loin devant, ça me motive, on est parti sur le bon tempo… bon ben on va faire la course… je verrais bien jusqu’où ça tiendra.

A la faveur d’un petit arrêt de Fredo, je me retrouve à sa hauteur, Beb n’est pas loin derrière.

Je reste dans le tempo de Fredo : il me prend un peu sur les relances et les petites descentes (merci les Hoka Fredo ?!?) et je reviens un peu dans les parties raides (en marchant).

Par contre on perd notre Beb.

Toute la montée va se faire ainsi avec 10, 20 mètres entre Fredo et moi.

Je prends un gel à 1H, puis 2H00 de course. Tout va à peu près bien. Je sens que le rythme est « productif », on grimpe et je ne lâche pas prise.

Je relance quand il faut, tout le monde est à peu près dans le même rythme, on avance bien.

Même pas le sentiment de trouver le temps un peu long avant de sortir de la forêt.

La température et les conditions sont vraiment nickel pour courir (des nuages, pas trop de soleil).

Puis « emballement » final sur la dernière portion de la montée. Fredo est toujours devant moi. On est bien dans le nuage maintenant.

Arrive le sommet, Fredo a son petit comité d’encouragement (Sab, le frérot du Fredo et sa maman). Fredo s’arrête ravitailler, je profite des encouragements puis bascule dans la descente.

Je regarde ma montre un peu plus bas : 2H08.

Purée jusqu’à aujourd’hui, mon meilleur temps au sommet c’était 2H13 (pour 2H06 aujourd’hui en fait)… je sentais qu’on montait bien !

J’essai de bien relancer dans la descente, de passer sur le compost pour que ce soit plus souple.

Mi-descente : Merde ! les crampes mollet et chevilles ne sont pas loin… Je lève un peu le pied et gère.

Dans la tête, ça me gonfle !

Ravito : je remplis un bidon, un fond de coca dans l’autre, 2,3 abricots et je repars en même temps que Fredo.

On redémarre tranquille, les jambes sont bien, j’ai de la puissance… hormis les mollets que je sens bien dur.

Petit à petit je sens les crampes arrivés… J’essai d’avancer quand même… mais les tensions sont de plus en plus forte au niveau du tendon/cheville derrière les mollets…

STOP… faut que je m’étire ! Je m’appuie contre un arbre.

Fredo me repasse. J’essai de relâcher les mollets et redémarre doucement.

Fredo est 20 m devant moi.

Fais c…r !!! Je sens que j’ai les jambes, mais je ne peux pas accélérer car les tensions dans le mollet sont toujours affleurantes.

Je me fais doubler par Josiane Piccolet… Pareil je râle, j’ai l’impression que j’aurais les cannes pour au moins la suivre dans cette montée.

En attendant, je gère cette montée en essayant de reconnaitre la cousine de Céline quand je double des concurrentes du 28. Ca aurait été rigolo de se croiser !

On est dans le brouillard, on approche du chalet de l’Aup.

Je vais tenter un arrêt pour me rafraichir les jambes à l’abreuvoir.

Je remplis mes bidons et m’asperge les cuisses et les mollets.

Je repars, les jambes sont un peu plus fraîches mais j’ai coupé mon effort et je n’arrive pas à redémarrer.

Très dur de relancer sur cette portion roulante.

Je lâche prise à ce moment-là.

Je laisse aller, je pense à la Corse la semaine prochaine.

Le dernier raidillon pour basculer se fait sur cette lancée.

Hop on attaque la descente : j’ai du mal, ce n’est pas la grosse patate.

Avant le Col d’Orgeval, je m’arrête de nouveau. Je suis en panne.

Arrêt pipi, j’en profite pour me rembrailler.

Allez je me décide à repartir doucement.

Bascule au Col d’Orgeval.

La descente est technique au début, ça me convient bien. Du coup les jambes reviennent, je reprends du rythme et je me retrouve de nouveau dans la course.

Ca fais plaisir et du bien au mental !

Passage rigolo lorsque je suis obligé de doubler une chèvre qui court devant moi sur le chemin (moins drôle ces chèvres viennent d’un Alpage au sommet, et vont faire une bonne partie de la descente poussé par tous les traileurs qui descendent).

Ravito à la maison forestière, quelques mètres de descente et hop on est reparti pour la dernière montée.

Je fais 300 m et ça coince… cette fois c'est l'intérieur des cuisses.

Obligé de m’arrêter de nouveau, difficile à étirer, je masse un peu, respire pour essayer de me détendre.

Je redémarre doucement, un groupe revient, mais petit à petit je me remets dans un rythme correct.

Râlant quand même car je dois quand même gérer et je sens que je pourrais avoir de bonnes cannes !

Je vois enfin les sabots de venus garce à 2 randonneurs que je double à ce moment là.

Vraiment sympa de leur part d’être encore très cordial et sympathique alors qu’une horde de trailers n’arrête pas de passer !!!

Enfin les dernières relances avant le Chalet de la Sarve sont là et on attend le bruit des cornes et trompettes au Chalet. C’est énorme et très motivant !!!

Je profite de refaire le plein au dernier point d’eau.

Et c’est reparti pour la dernière portion, direction Faverges maintenant !

Mais je reste prudent, cette première partie est vallonnée… mais ça ne passe pas si mal et j’arrive à rester dans un rythme correct !

Enfin la descente s’amorce, raide au début sur le chemin puis beaucoup plus agréable sur le sentier.

Je recommence à m’éclater et à bien envoyer la sauce. Wahouuuu ça fait du bien!

Je regarde la montre, le chrono pourrait finalement ne pas être si mauvais que ça.

Route forestière, je reprends mon souffle puis accélère progressivement. J’arrive à bien courir encore ! Je ne lâche rien !

Puis je prends feu, coupe le cerveau et envoie la sauce (‘fin à mon niveau)!

Dernier 3 kil., je mets tout ce que je peux dans la descente, un gars s’accroche avec moi.

J’essai de croire encore à 5H30 !

5H29 j’arrive sur le bitume final, c’est mort !

Le bitume c’est pas mon truc, mais :

ça me fous les boules d’être revenu et de lâcher maintenant,

ça me fout les boules de me faire reprendre sur le bitume alors que je viens de donner en descente,

ça me fout les boules cette course pleine d’arrêt et qui va finir sur un temps correct,

du coup je mets la sauce sur le bitume, je ne perds pas de place et remonte du monde (28 ou 42, je n’en sais rien)

Purée j’arrive à encore à courir, ça m’énerve et me permets de finir taquet (pour moi).

Je passe devant Céline et Joanne (trop cool avec les paillettes aux mains) et Sab,

J’aurais bien voulu finir avec Jo mais :

1 – j’suis taquet

2 – y a un gars qui me colle et je veux pas lâcher !

 

Ca y est, je franchis la ligne

5H34’00

6eme Faverges bouclé !!!

 

Le gars qui s’est embarqué avec moi dans la descente me remercie pour l’avoir ramené. C’est cool.

Pfffff j’suis vidé

Céline et Joanne sont là ; j’ai du mal à reprendre le dessus….

J’suis à la fois déçu et tellement content du chrono.

Si on m’avait donné ce chrono avant le départ, j’aurais signé des 2 mains !!!!

Je bois un coup, mange un peu et on file rejoindre Fredo et Sab… Beb vient aussi d’arriver…

Au final

Jean Mi 5H19

Fredo 5H31

Philippe 5H34

Beb 5H42

Beau tir groupé !!!

 

On refait un peu la course.

Puis je file me doucher à la voiture.

Puis rejoins Céline, Jo, Sab, le frérot et la maman sur l’aire de repas.

Sab m’offre une bière : le pied !!!!

On attend Fredo, Beb et Jean Mi, puis on mange ‘enfin ;-)

Yves (6H42) et Seb (6H34) reviennent de la douche.

Puis passage à l’osthéo histoire de remettre un peu la cheville et le genou droit en place.

Il est temps de se rentrer à la maison pour nous =>  demain on essai de vider le garage dans un vide grenier :-(

Dommage pas pu trop profiter des Croq mais j’étais bien fumé !!!

 

Bilan :

Super content et en même temps déçu

Les -

-       mes arrêts crampes

Bizarre, bizarre… j’ai plus l’impression sur ce coup là d’un problème « structurel » qu’un problème d’hydratation.

L’impression comme m’a dit mon osthéo que mon corps se met en place.

Bon par contre je manque de spécifique « montagne » : couru que 2 fois (2 x 18kil – 600 m de D+) depuis l’Ardéchois le 1er mai.

Les crampes cuisses sur la dernière montée viennent aussi de là à mon avis.

Faut que je continue à bien m’étirer, spécialement les 2 tendons d‘Achille.

Une piste donné par Gilles aussi : « beaucoup » fait de natations cette année => difficulté d’adaptation musculaire ?

-       mon arrêt mental entre le chalet de l’Aup et le Col d’Orgeval

Mais bon sans les crampes, le mental n’aurait pas flanché ; le problème était aussi qu’au départ, la solution était de le faire cool pour me préserver pour la Corse, dès que ça a commencé à être vraiment dur, je suis repassé sur cette option.

-       Le chrono

J’ai senti qu’y avait moyen de faire mieux :-s

 

Les + :

-       Le chrono

Comme dis plus haut, si avant lé départ, on m’aurait proposé ce chrono, j’aurais signé tout de suite.

Je ne suis qu’à 3 min de mon meilleur chrono (en 2008) !

-       D’avoir vraiment les cannes pour faire mieux

Bon ça s’est pas concrétisé aujourd’hui mais je me suis senti bien sur la puissance.

Et puis même quand je relâchais, j’étais encore dans le rythme, ça m’a permis aussi de bien m’accrocher malgré tout et rester dedans.

-       Le passage en 2H06 au sommet du télésiège

Ca repassera par là.

Et arriver à tenir derrière Fredo en montée !

-       Le final : grosse satisfaction.

L’impression que les séances sur le stade d’Annecy le Vieux portent aussi leur fruit.

-       L’alimentation

Avant course : Repas + léger la veille au soir, petit déjeuner le matin… Au départ je me suis enfin senti bien (pas arrivé depuis longtemps)

Et du coup pendant la course, j’ai pu m’alimenter sans problème (1 gel / heure + abricot sec à la station de Seythenex).

Du coup aussi peut être plus la patate pour le final !

-       Ma ceinture porte bidon (2x600 ml)

Nickel pour ce type de sortie (dans la poche de la ceinture, j’avais même les gants et ma veste de pluie).

Et super pour gérer les quantités. En plus là sur la deuxième partie du parcours,  j’ai gardé un bidon avec de l’eau claire pour m’arroser les jambes.

-       Un dossard sur le ventre

Ca pas été la panacée, mais je ne passe pas enfin complètement à coté et je n’ai pas des sensations de m….e (Cf l’Ardéchois).

C’est chouette de courir !

-       J’ai virée booster et bande de maintien du genou…

Les booster pour les mollets ça aurait pu peut être être pas mal… mais plus envie de les enfiler et de mauvaises sensations restantes de l’UTMB sur les releveurs.

J’essaie de m’en passer… je vais voir 5 jours en Corse sans.

Pareil pour la bande de maintien.

-       J’ai couru avec ma vieille paire de Trabucco

Avec cette paire :

Faverges 2009 => nickel (c’est le bonhomme qu’avait flanché)

Défi 2009 => nickel

Faverges 2010 => nickel

Avec ma 2eme paire même modèle acheter 1 mois après :

UTMB 2009 => galère

Ardéchois 2010 => galère

Ma 2eme paire devait partir en Corse, j’hésite un peu aujourd’hui :-s

-       Ma « préparation » triathlon et le triathlon

Sans rien de bien phénoménal, néanmoins un peu plus de diversité et moins cherché de séance montagne => Fraicheur + patate

Le triathlon de Rumilly la semaine dernière => intensité, bien rentré dedans… je pense que ça m’a servi à Faverges

-       L’organisation toujours au top

Et 6eme Faverges de bouclé pour moi (sur 10 éditions).

M’enfin loin de celui qui a fait les 10 éditions !!!!

-       L’émotion que je ressens lorsque je vois Céline et Joanne à l’arrivée

 

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