bubulle a écrit:On a un peu l'impression que le moindre pinpin qui se met maintenant à trottiner a immédiatement besoin de vouloir courir un marathon dans les 6 mois qui suivent.... et effectivement cela semble être une tendance qui se répand chez les plus jeunes. Je trouve cela aussi flagrant dans le monde du trail (je me suis récemment mordu les doigts pour ne pas faire le vieux ronchon dans le fil "prepa 100 miles") où il devient commun pour de quasi débutants d'imaginer se lancer dans ce qu'on appelait encore un "ultra" il y a 10-15 ans.
On en oublie que trop vite que la course, et plus particulièrement les longues distances, c'est une histoire de longue haleine qu'il faut commencer à aborder avec humilité....et progressivement. Et que ce n'est pas pour rien que, même chez les athlètes de haut niveau, le marathon ne s'abord souvent qu'assez tard.
On ne peut pas empêcher les gens d'avoir tout tout de suite, ce qui est le prolongement logique de notre époque (-formidable- comme l'illustre cloclo-Reiser).
moi aussi ça me stupéfie de voir la vitesse à laquelle partent les dossards sur les grosses courses. On est ici dans la même frénésie que pour acheter des places hyper chères à des concerts où parfois on ne voit rien à part l'écran géant. On est dans l'Entertainment sportif. Pourquoi pas, sachant que personne ne nous oblige à nous y inscrire, et qu'il y a plein d'autres courses aussi bien.
Bref.
Mais je me rappelle aussi ma frénésie à vouloir bruler les étapes à mes débuts, un 1er marathon après finalement seulement 4 mois d'entrainement sérieux. Juste, je n'étais pas un sportif débutant. Et ceux qui se lancent des défis un peu cons ne sont souvent pas non plus des sportifs débutants.
On progresse vite au début, et c'est assez grisant, jusqu'à ce qu'on touche ce qu'on pense être nos limites.
Evidemment, c'est assez désolant de voir les cohortes de blessés après ces 1ers défis.
Mais qui parmi nous n'a jamais couru un peu blessé?
Bref, chacun fait ses expériences.
Concernant les élites qui attendent d'être trentenaires pour passer sur marathon, c'est quand même de moins en moins vrai.
Kiptum avait 23 ans lors de son record. Je ne reviendrai pas sur la surprise quand Jornet a gagné son 1er UTMB à 20 ans. OK, c'était un OVNI.
N'oublions quand même pas que dans 90% des sports, l'âge de la plénitude physique est entre 23 et 30 ans. Si l'ultra-endurance est moins trustée par des jeunes sur les podiums, c'est parce qu'ils sont beaucoup moins nombreux au départ, juste parce qu'ils ne se tournent pas trop vers ces disciplines, sachant l'implication, l'acceptation de la douleur, et le niveau de préparation que ça demande.
Jiro a écrit:Les "quasi-cadavres" que l'on retrouve sur l'avenue Georges V, on les retrouve aussi dans le centre de Chamonix fin Août (ou sur d'autres ultras), arrivant en marchant après avoir bouclé la grande boucle à la vitesse supersonique de 3,7 km/h.
Mouais, c'est quand même pas tout à fait la même chose me semble-t-il. Et après tout, à chacun son Everest, non?