Récit de la course : Sierre - Zinal 2009, par Duvi

L'auteur : Duvi

La course : Sierre - Zinal

Date : 9/8/2009

Lieu : Sierre (Suisse)

Affichage : 1233 vues

Distance : 31km

Objectif : Balade

2 commentaires

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Sierre-Zinal 2009

C'est mon 2e week-end de célib (ma femme et mes enfants sont en Italie pour 2 semaines). Donc c'est la foire la semaine et la course le week-end. Ce week-end j'ai décidé de faire 2 courses: Glacier 3000 et Sierre-Zinal, afin de tester ma capacité à enchainer 2 courses à la suite et de tester ma récupération suite à ma grosse course de dimanche passé (trail des Fiz, 65km/5300D+) ... car tout ceci m'amènera ,si tout va bien, à des trails à étapes (3 à 6 jours de trail à la suite), ce que je souhaiterais faire peut-être l'année prochaine.

Donc hier je me suis tapé Glacier 3000 entre Gstaad et les Diablerets, qui est un chouia plus court (26 km avec 2000D+), mais c'était sous la pluie et le brouillard ... alors qu'aujourd'hui c'est sous le soleil que j'avalerai les cailloux et dévalerai la fameuse descente sur Zinal. Faut dire que j'ai de la chance avec SZ (Sierre-Zinal), car c'est ma 3e édition, et les 3 se sont toujours déroulées sous un soleil radieux (même si la 1ère édition était la plus limite car il avait neigé durant la semaine et tout avais fondu par le retour du soleil 2 jours avant la course. On a quand même flirté avec la neige à l'hôtel Weisshorn).

J'ai dormis dans mon appart à Grimentz (www.balade3d.com/grimentz). J'y étais monté la veille (samedi soir) en revenant de Gstaad. La montée depuis Sierre se fait en car postale, et là, je crois bien que j'ai eu une belle frayeur (pire que le tronçon Sion/Derborence .... qui donne les mains moites à coup sûr !).
Peur, oui, car le car (c’est beau le français) n'a pas emprunté la route habituelle passant par Vissoie, mais celle passant par Vercorin et .... Pinsec. La route entre Sierre et Vissoie était fermée par la police suite à un accident (1 motard je crois et pendant 2h). La montée à Verco, pas de problème. Mais Verco - Pinsec (le village ne s'appelle pas comme ça par hasard), vaut mieux pas être trop large. La route est limitée aux véhicules de moins de 16t, suis pas sur qu'on fait moins. Imaginer toutes les voitures du val d'Anniviers redirigées sur cette petite route sinueuse à 1 voie. Les croisements se font toujours en manœuvrant. Mais la petite cerise sur le gâteau, ce sont les travaux sur la route sur une quarantaine de mètres environ. La route s'affaissait, du coup on l'avait coupée à la scie circulaire réduisant ainsi la largeur d'un bon mètre cinquante. A gauche la paroi, à droite le trou .... et moi ... si le car tombe dans le trou, je suis aux 1ere loges. C'est con des fois, mais entre mes trails, la plongée dans le lac de vendredi passé, la via ferrata de Thônes que je vais faire mardi prochain (cotée ED, la plus dur de France, pour le dernier surplomb) ... je vais peut-être y laisser ma peau en prenant le car postale. Brif Bref le car avance au coup par coup, touche les jalons marquant le trou, recule (car il ne peut pas ouvrir la porte), recule encore, ouvre la porte, balance les jalons dans le trou (comme ça la nuit suivante 2 ou 3 bagnoles ont du tomber dans le trou), r’avance pas à pas ... et après 20 min on est passé. Tout le monde applaudit, ouf soulagé ... il n'y a plus qu'a croiser les 50 voitures bloquées ... et le car postale qui vient dans l'autre sens ... mais ça passe. Les 2 chauffeurs discutent, le notre donne tous les conseils possibles à son collègue et dit qu'en 20 ans, ça n'a jamais été aussi juste. Brif bref, on arrive à Vissoie, et après Grimentz à la vitesse grand V, notre chauffeur s'est transformé en Fangio.
J'arrive à l'appart, et là je n'ai plus qu'à mettre les pieds sous la table, car Ariel & Audrey & Flora, des amis qui ont décidés de passer quelques jours à Grimentz, m'attendent avec le plat de pâtes ... mmh merci infiniment. Dodo et debout à 7h. Et oui, autre problème, nous sommes maintenant dimanche et il n'y a pas de car qui peut me descendre à temps pour le départ. Du coup, j'avais organisé la veille, que mon voisin, des Belges très sympathiques (pas comme nos autres voisins : cracra et gnangnan, complètement psychosés) qui passent plusieurs mois par an à Grimentz (les veinards, j'ai pas dû trouver le bon job), me descende à Vissoie. Sitôt dis, sitôt fait. Je me trouve à Vissoie, traverse la route et attend ... au moins 15 secondes avant qu'un autre Belge (prof de ski en hiver et de tennis en été à Zinal) me descende jusqu'à Sierre. Quel bol, et vive la Belgique.

Au départ, j'attends mon frère qui vient de Genève avec le premier train (un Cisalpino, pourvu qu'il ne tombe pas en panne). Il doit également m'apporter mon dossard, mais il est là et tout se passe comme sur des roulettes ... je ne sais pas ce qui est le plus fatiguant: la course ou l'orga !

Allez c'est 9h, le départ est donné. Je me suis mis au milieu, car je ne sais pas encore quelles sont les séquelles de la veille (en fait il n'y en aura aucun, je me sens en pleine forme sans aucune courbature). 1.5 km de route pour se faire sa place avant les sentiers ... et déjà mon sac de trail qui pète !!!! A 75 euros acheté la semaine d'avant pour le trail des Fiz (65km et 5300D+) sous la pluie, trop sophistiqué, le sangle du haut qui tiens les brettelles du sac sont réglables en hauteur et elles peuvent sortir par le haut comme par le bas, ce qu'elles firent. Gadget inutile, juste pour emmerder !
La montée commence, 1300 D+ d'un coup, mmmmh c'est bon, j'aime bien. Je monte tranquille, de toute façon je n'ai pas le choix. Puisque je me suis mis au milieu du peloton, je suis en dessous de mes capacités, mais c'était voulu. En plus il y a un petit c..l qui me montre le chemin, ce serait dommage d'aller trop vite, de peur de me perdre. J’entends quelques machines à vapeur au tour de moi, y’en a même un qui me dépasse, le cardio doit être au max, je dirais même un peu dans le rouge, le gaillard n’est pas spécialement fit, il est déjà tout transpirant et son râle me fait penser à un gas à la limite de l’apoplexie …. d’ailleurs il ne restera pas bien longtemps devant moi.
J'arrive à Chandolin, tout va bien. La 1ere grosse étape est passée. Encore un peu de montée jusqu'à l'observatoire de St-Luc et après ce n'est plus qu'un chemin plus ou moins plat, c'est de toute beauté. Là commence aussi le sentier des planètes ... qui se termine bien au delà de l'hôtel Weisshorn ! Tout va bien, tranquille, je passe l'hôtel et la descente commence gentiment. Après 2h30 de course environ j'arrive à un petit ravito, avec la radio allumée, j'entends "... et le vainqueur de SZ édition 2009 est Kilian Jornet ...." ... bon ben moi il me reste presque encore 2h. Je dois faire les mêmes temps qu'il y a 2 ans, car au même stand, la même radio, le même commentateur avait annoncé le vainqueur ... qui n'était pas le même qu'aujourd'hui.

On continue, maintenant il faut se mettre sur son 31, car il y a des paparazzi un peu partout. J'ai dû voir au moins 4 ou 5 photographes .... et ben on est des vrais vedettes ! Bon y se mettent dans les pierriers, c'est plus joli mais tout le monde regarde ses pieds .... manque encore un peu d'expérience les gaillards. Allez Zinal se rapproche et la fameuse descente aussi ... et là une grande appréhension se fait sentir ..... non pas la descente, mais l’odeur du fromage à raclette venant d'un petit alpage ... il y a encore des tables de libres sur une belle terrasse, vais-je réussir à ne pas craquer et continuer la course ? Je ne craque pas (l'année prochaine, je m'arrête, promis) et j'entame la FAMEUSE descente. Ouais 500m D-, pas de quoi faire un fromage (à raclette) compte tenu des 5300m de la semaine passée. Mais elle est quand même raide et bien chiante. Mais qu’entends-je ? Le râle bien caractéristique que j’ai rencontré à la montée. Dingue le gaillard me dépasse, toujours aussi transpirant mais « still alive !», il a un ange gardien c’est pas possible autrement. Bon ben, faut que je commence à m’entrainer sérieusement à l’avenir … (dommage, j’aurais plutôt préféré rencontrer le petit c..l de la montée … mais on choisi pas !)
Je croise quand même 2 ou 3 cadavres dans la descente et j'arrive gentiment à Zinal (entre temps je croise ma voisine de pallier, qui est supporter aujourd'hui). Aller encore quelques mettre et c'est l'arrivée ... en 4h18. C'est pas un record, mais compte tenu de la course d'hier et de la semaine passée, je suis content. Et je suis vraiment en pleine forme, tout va bien. Ariel & Audrey sont là ... et mon frère aussi. Ahhh, il est arrivé avant moi le coquin: BRAVO FRANGIN !!! 6 min de moins, temps qu'il aura gardé depuis Chandolin déjà. Bon on avait dit qu'on s'envoyait nos temps par SMS sur nos natel (via Datasport), mais comme par hasard ça pas marché pour moi ... par ce que si j'avais su qu'il avait 6 petites minutes d'avance ........

Un peu de stretching, miam miam et blabla, on retourne à Grimentz pour l'apéro (eau) et avant le retour à GVA et la fin d'un WE plutôt aventureux.
Pour le récit de la veille, il faut regarder "Glacier 3000" 2009.

Cédric Delavy

2 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 17-08-2009 à 13:55:00

le plus dur finalement, ce fut la montée en bus!!

Commentaire de fulgurex posté le 18-08-2009 à 16:56:00

Félicitation pour le CR, la course, l'enchainement des épreuves et le courage...
de prendre le bus!

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