Récit de la course : Trail des Reculées - 33 km 2009, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Trail des Reculées - 33 km

Date : 5/4/2009

Lieu : Lons Le Saunier (Jura)

Affichage : 2072 vues

Distance : 33km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

Partager :

saison 2 - épisode 4

Une semaine de repos a suivi la sortie du Val de Loue, déjà rangé dans le tiroir aux souvenirs. Je l'ouvre de temps en temps  et replonge au coeur de ces instants courus à travers la campagne. Je le juge au travers de mon personnage de coureur nature et j'en conclu que bien m'en a valu de l'inscrire au programme.

J'ai pourtant accusé le coup les jours suivants et n'ai vraiment pas ressenti le besoin d'effectuer une ou deux sorties, même légères. Preuve qu'il a été marquant.

Il fallait que j'efface ces courbatures des antérieurs qui se sont fait sentir les mardi et mercredi.

Le week-end suivant a ainsi vite été là.

J'envisageais cette fois et sûrement une sortie à partir du samedi mais aucune envie ou besoin ne s'est fait ressentir, encore moins le motif de raison qui vous pousse à la faire parce qu'il faut le faire. Donc je m'écoute et "laisse courir".

Il a fallu attendre le dimanche après-midi pour qu'une subite décision ne m'amène à effectuer enfin une sortie. Longue sortie à travers chemins dans les bois et routes de campagne ; traces boueuses et enneigées par ci par là ont donné une touche trail à celle-ci que je n'envisageais au départ que de faire sur route. 02 heures 45 minutes y ont été consacré. J'avoue que j'ai été un peu secoué car il a fallu bien sûr revenir à la maison vu que je m'étais éloigné du circuit imaginé au hazard de ma boussole hypothétique. Les derniers kms ont été un peu duraille mais ça n'a pas été pour me déplaire. Il fallait ça pour me remettre au diapason. 

Tout ça pour revenir dans le jeu et tourner la page du trail précédent.

Celui à venir commence à se préciser mais reste incertain exactement comme d'autres courses tel ce 10 kms mesuré officiellement dont le départ se situe juste derrière le mont rose derrière "chez moi" qui me séduit bien aussi et qui a autant sa chance pour que je le choisisse.

A cette heure je n'ai pas décidé mais un vague processus de décision intérieur fait son travail et connaissant tous ses rouages il semble bien qu'irrémédiablement un choix se dessine déjà pour le Trail des Reculées. Quelle est la petite étincelle qui me fera définitivement basculer pour ce choix ou au contraire l'élément qui me le fera l'éliminer.

 

Un 33 kms avec un positif de 1370. Un peu plus court mais un peu plus haut que celui couru il y a peu.

 

Je l'ai déjà pratiqué 2 fois mais en courte distance je crois et le souvenir que j'en garde est pluvieux. La pluie qui tombe, celle désagréable et de plus au départ. Vous êtes sec et d'un coup vous devez subir une douche tout habillé. Exactement cette sensation. Cette situation, ce n'est pas tant de la subir que de l'imaginer qui est détestable. Quand on y est, on y est ; plus le choix et alors on pense à une autre partie de la course mais quand c'est à venir et qu'il est assuré qu'il faudra "passer par là", alors c'est "un coup" à renoncer. Finalement c'est toujours un coup de pied au derrière qu'il nous faut ; la meilleure persuasion. Ne pense pas, fonce. A vrai dire c'est comme ça que tout se réalise dans la vie. N'est-il pas ? Non, vous préférez convaincre la personne que c'est dans son intérêt qu'"elle doit y aller". Bien je vous laisse avec elle sous votre parapluie, moi j'y vais, le départ va être donné...

Pluie ou pas pluie. Quelle différence de confort ! En fait il n'y a pas des trails différents avec chacun leurs caratéristiques mais Un qui se passe normalement (meteo correcte) ou non car pourri, saboté. C'est le même mais... détestable car tout s'assombrit.

Aussi Je me rappelle les chemins caillouteux sur lesquels ils ne fallait pas rouler.

 

Je me dis que ces considérations relèvent de sensations sur le tas à un moment donné et découle de la façon dont on a abordé dans telles dispositions la course. Toutes les appréhensions peuvent être différentes suivant le mental, la forme ou l'envie donc je ne retiendrai que les renseignements fournis par l'actualité du jour.

Et apparemment le temps "se met au beau". Une semaine de préparation surtout mentale à travailler la sérénité, la confiance, la foi. J'ai en permanence toutes les fenêtres ouvertes et sous tous les angles sur le trail et son environnement. J'entrevois tout ce qui y a rapport dans son ensemble et je perçois les détails. Je cherche la faille. Le truc perturbateur que je n'ai pas décelé afin de lui régler son compte.

Les choses doivent se dérouler Nickel. Et si tout n'est pas parfait, ce qui le sera immanquablement (pas parfait), alors rien à regretter. Le pire peut arriver, on pourra toujours mettre ça sur le compte de la fatalité ; ce qui permet d'accepter son sort quel qu'il soit. C'est de cette façon que nous sommes tous égaux devant l'adversité ... donc théoriquement tous réunis sur le podium.

Mais alors ! pourquoi n'y sommes-nous t'y pas en réalité ? (la phrase, à mon avis n'est pas correcte mais si je la "monte" autrement, c'est pire)

"Bon sang mais c'est bien sûr" ! c'est parce qu'il n'y a pas assez de place dessus. C'est toujours le premier qui y monte qui y reste. (ça tombe bien, c'est aussi le premier qui a franchi la ligne d'arrivée ; comme quoi le hazard fait bien les choses).

Vous vous y retrouvez dans les dédales de ma pensée. Non ? alors c'est grave... docteur ? 

 

 

Trève de...  Je disais donc qu'il va faire beau. Enfin il vaut peut-être mieux avant de me prononcer aller consulter la météo.

Pause météo. (les frenchies adorent ça). ça nous fait un peu de discution et surtout nous évitera d'évoquer les sujets fâcheux.

 

Le mardi pour me remettre de mon fort entraînement du dimanche j'effectue la sortie habituelle entièrement sur herbe. 01h 20 environ sur terrain pas spécialement plat pour une partie seulement, et dans la grande majorité avec de longues pentes ou descentes agrémentées d'un ou deux raidillons très courts. Massage profond car le sol est humide, donc très amortissant. "Les cinq dernières minutes" (il fallait s'y attendre avec le "Bon sang...") sont à la limite de l'euphorie tant je déroule en allongeant les foulées. De bons instants à sentir toute la plénitude de la course.

Le mercredi je récidive avec une sortie de 6 kms en 45 minutes. Ce sera la dernière avant l'épreuve du dimanche.

Récupération et repos s'imposent à présent.

Mais le samedi je ne peux renoncer à effectuer une sortie échauffement de 50 minutes. Je m'aperçois qu'au bout de 30mn je suis échauffé. Normalement je devrais continuer 5 mn mais pas plus et pourtant je prolonga la séance d'un 1/4 d'heure. Ai-je bien fait ?

 

La reculée est une des caractéristiques de la géographie jurassienne et elle constitue avec les lacs des plateaux une richesse naturelle préservée et remarquable. Elle désigne une échancrure prononcée dans un plateau calcaire et constitue un type de vallée caractéristique, étroite et profonde bordée de falaises et hautes parois abruptes qui se terminent en cul de sac, un cirque entouré de parois verticales impressionnantes au pied desquelles se trouvent toujours une grotte (celle de Baume les Messieurs se visite) ou un réseau souterrain d'où sort une résurgence donnant naissance à un cours d'eau qui occupe ensuite le fond de la vallée.

On se rend bien compte de ces reculées depuis les belvédères qui les surplombent. Celui de Granges sur Baume nous fait découvrir l'ancienne abbaye de Baume les Messieurs où passe notre circuit.

Et bien sûr de cette caractéristique est tiré le nom donné au trail organisé par La Maison des Jeunes et de la Culture "Paul Emile Victor" à Lons le saunier, département du Jura.

 

Le profil est net, 2 kms plat et montant et tout de suite une pente au dénivelé de 250+ au 3iè et 4iè kms.

Au milieu du parcours deux descentes s'enchaînent avec leur remontée au dénivélé de plus de 200 mètres sur 8 kms environ. (c'est là que nous plongeons et remontons par deux fois au coeur de cette nature spectaculaire)

Au bout du circuit une belle descente de 250- sur 3.5 kms. Pour finir 1.5 kms descendant et plat

Entre ces trois repères marquants, à chaque fois une série de montées-descentes entre 480 et 530 d'altitude, l'une longue de 9.5 kms et l'autre de 6.5 kms.

Si vous comptez bien, celà doit faire le compte : 33.

J'ai bien répéré sur la carte le pointage kilométrique. Ce n'est pas mon habitude mais maintenant je pense que celà peut être un plus permettant de mieux me gérer tout du long. En parallèle de la façon de courir au feeling il est interressant de compléter la gestion de course par un savoir relativement exact du profil et de sa limitation kilométrique. Le dosage de l'effort sera plus fin et permettra je pense d'améliorer la performance qu'elle soit du côté du chrono (il faut bien arriver au bout) ou du confort de course. C'est là dessus que je vais jouer ma carte cette fois-ci. On verra le résultat. Une course moins instinctive donc par le fait qu'elle est plus pensée (il est temps que je fasse la coupure avec le filière animale).

Question ravitaillement il ne devrait pas y avoir de problème. J'en compte cinq. Je me munirai de topettes de boissons énergétiques (12.5 cl X 2 que j'utiliserai 1 km avant les ravitos) + gel + comprimés et d'une pochette à remplir au fil des ravitos dont le remplissage n'excédera pas 25 cl.

Ils sont disposés aux 6 ième, 10 ième 15-16 ième,  21 ième et 27ième kms.

 

Le dimanche, comme je situe le départ de la course à 9 heures, n'ayant pas jeter un oeil sur mes papiers (en français) et restant sur le souvenir du trail précédent, j'arrive très en avance. J'ai évidemment des sensations bizarres. Les gens ne sont pas prêts, ne sont pas là. l'activité est au ralenti. Pas un élément ne me fait prendre conscience que je ne suis pas dans les temps, que je suis décalé, même pas provenant de mon accompagnatrice habituelle et précieuse qui ne se mêle pas trop de mes affaires d'intendance. Chacun son truc (y'en a qui préfère la gym-tonic). 

De plus j'ai un problème gastro-intestinal-bourratif (chacun se fera son petit dessin). En fait tout est bloqué car contracté.

Je me débrouille comme je peux pour décontracter tout ça. Et bien sûr grâce à une info mal entendue je reste persuadé que le départ va être donné dans 5 minutes. Sur la ligne, ??? Où y sont les coureurs ?. J'ai un problème et n'arrive pas à le résoudre et aucun élément qui m'y aide. Comme quoi, quand on est sur des rails, difficile de faire varier ne serait-ce d'un poil la logique de pensée ; que voulez-vous, tout est programmé dans mon petit cerveau ; ça doit se passer comme ça et pas autrement.

Bref l' INFO finit par s'imposer de fait, le départ est à 09h30.

Mais après avoir pesté contre moi-même je fais contre mauvaise fortune, bon coeur. En effet je n'avais pas encore tout à fait résolu Le fameux problème par manque de temps consacré à le résoudre et l'opportunité m'est offerte de me décontracter tout à fait dans une prolongation d'échauffement. Génial. Et me voilà reparti au petit trot dans le dédale des bâtiments réservés aux sports de toute sorte en passant régulièrement par la case Toilettes.

 

Et c'est ainsi que je me présente sur la ligne de départ au milieu de tous les coureurs dans les meilleures conditions. Avouez que c'est quand même plus confortable. Je suis sûr que dans votre petite histoire personnelle vous dégoterez souvenir qui vous fera sourire.

 

Ainsi doté de tous les atouts, maîtres compris,  je me lance dans dans cette course attendue. Il ne fait pas si chaud que ça ce matin. En arrivant j'avais même froid mais rapidement j'ai la sensation que même si je ciel reste en partie couvert ce ne sera pas pour bien longtemps. Le problème de partir habillé doublé ne se pose pas. Le minimun suffira.

 

La course est partie. Mon train est doux (pas l'arrière). je ne force pas. Mes départs sont plus adaptés maintenant que je fais attention. Je ne m'occupe pas de ceux qui passent devant notamment parce qu'y sont mêlés ceux de la courte distance de 15 kms. Pas d'emballement donc, sur cette longueur et avec un tel dénivellé j'ai le temps de faire ma course.

De plus j'ai le sentiment que le parcours sera technique, enfin, par rapport à ceux que j'ai couru précédemmemt ; dans ce cas l'énergie dépensée sera plus grande et il faut aller au bout de ces 33 kms. Comme dirait un kikou avant le départ dont le pseudo est Lucien  "c'est tout de même quelque chose un 33 Kms" (comme d'habitude nous ferons un bout de chemin ensemble, comme d'habitude on discutera le coup histoire de... et comme d'habitude il finira prendre la poudre d'escampette sans en avoir l'air pour me distancer de la dizaine de minutes habituelle). 

 

Comme d'habitude je côtoie aussi des féminines ; c'est très sympa, ça fait course mixte. Cette fois-ci durant pratiquement tout le parcours, les trois ou quatre premières, plutôt trois, la première étant restée devant en permanence il me semble. On a joué souvent des airs d'accordéon, ça faisait bal musette et me rappelait le vieux temps où j'étais roi de la valse. (ben quoi ! si je vous le dis...). C'était le temps où je me prenais pour un vieux sage et maintenant que je le suis (note de l'éditeur : quelle prétention, ce mec. il va finir pas m'énerver) je veux me comporter comme un djeun (c'est comme ça qu'on dit ?)

Ce qu'il y a de sûr c'est qu'elles ont dû "se tirer la bourre" sérieux. D'habitude, de longues minutes de course les séparent et leurs places dans le classement féminin est vite établi ; il suffit qu'elles assurent bien que celà ne les empêchent pas de se "donner" comme tout un chacun, mais cette fois-ci les quatres larronnes se tenait dans un mouchoir de poche et je peux dire qu'elle ont dû "tirer" un maximun pour assurer donc qu'elles ont dû en "baver" si ce n'est leur habitude.

 

La 1ère montée se présente au bout de 14 mn chrono au terme d'un faux plat de + en + montant. J'affronte donc la pente, tranquille. Je ne veux pas me "casser". J'ai des glucides en réserve et suis lucide quant à la situation qui se présente. Pas question de boire (juste me mouiller les lèvres et ainsi me délester de quelques cls qui pèsent quelques cgrs) et de me ravitailler avant 45 mn.

15 mn suplémentaires plus tard la pente raide est franchie. En tout cas j'ai ressenti un sérieux palier. Ensuite la course a continué (c'est d'une évidence... oui mais avouez qu'il aurait pu se passer un événement. Je ne sais pas moi... je plaque tout et je rentre chez moi. Et bien non ! la course a continué).

Jusquà se rapprocher du premier 200 négatif.

Bien avant et progressivement nous découvrons en courant sous couvert et en en sortant progressivement ou tout du moins en se rapprochant de la falaise que l'on devine petit à petit jusqu'à en longer le bord les lieux qui occuperont tout le grand milieu du parcours.

Et là je crois que le récit de la course à pied effectuée en tant que telle s'écarte discrètement car s'impose alors toute la puissance du spectacle naturel qui s'ouvre aux coureurs.

Sidérant d'autant que l'on ne pouvait l'imaginer. Pratiquement en état de choc quelques secondes, disons plutôt que l'instant est époustouflant et en est bluffant.

Je pense alors que bientôt la série des deux positifs-négatifs va s'effectuer dans ce lieu magique. Toutes les sensations de la course ne se font plus sentir. Bien sûr il faut la gérer mais c'est dans un esprit tellement positif et ouvert que j'ai l'impresion de rentrer dans un deuxième monde. J'ai traversé la paroi qui le protégeait et me voilà hors de celui habituel.

La descente est très technique après avoir frôlé le bord du précipice et là il fallait faire très attention et rester concentré ; j'imagine un trébuchement à cet endroit et c'est le plongeon, certainement avec en premier des sensations génialement fun mais tout de suite un écrasement avec un corps désarticulé-déchiqueté. Brrr.... et soyons gore, la falaise éclaboussée de sang.

Non... la réalité ne ressort pas de l'imagination ; en fait il fallait juste faire attention et ça passait sans problème (On dira que c'était la partie fantastique du récit).

 

Un vrai plaisir de courir dans ces lieux que nous abordons par le dessus pour ensuite s'y immerger en plein pour remonter ensuite une série d'escaliers naturels taillés dans les plaques rocheuses. On aborde donc de tous les côtés ces reculées qui sont tout simplement grandioses. 

Une deuxième descente pour aborder ensuite une nouvelle remontée et ensuite s'éloigner d'un environnement dont on emporte avec nous l'image. Elle nous accompagnera jusqu'à la fin et atténuera la dureté de fin de course.

Mais à ces intants le réel de celle-ci réapparaît doucement et tout ce qui va avec notamment les effets induits du terrain technique foulé. Les jambes ont travaillé mais elles vont bien, Le haut du corps a bien tenu sa partie et je l'en félicite mais les pieds ont été soumis à rude épreuve. J'avoue que c'est ma petite faiblesse.

Je continue cependant à faire mon boulot de trailer sans sourciller.

Pendant toute cette course j'ai gardé bon mental. Et le rythme et le tempo de mes enjambées n'ont pas faibli. Bref l'endurance et la résistance ont tenu bon.

 

Puis ayant atteint les sommets (sens propre et sens figuré) le parcours s'adoucit pour aborder de longs plats et faux plats descendant. Quelques petits raidillons dans les deux pentes sont là pour diversifier la randonnée.

 

Et si on parlait chrono ?

Au 10 kms : 50mn

Au 15 kms : 01h 30mn

Au 21ième km : il reste 12 kms (facile à se rappeler)

Au 27ième km : 02h 55 je crois

Les 6 derniers kms en 36 mn

C'était le moment chrono.

 

Puis "la longueur de la fin" avec en vue la ville de Lons le saunier avec en avant le village de Perrigny que nous traversons nous fait courir sur du bitume parfois très pentu. Celà ne me déplait pas car toujours j'avance. Mes jambes accusent le coup et franchement celà change des sols jusque là pratiqués mais surtout  celà me met dans l'ambiance d'arrivée. Il reste cependant 3-4 kms et un seul mot d'ordre s'imprime d'une façon intermittente dans le cerveau : il faut tenir. Je me le pense régulièrement. Je sens que c'est dur mais je sais que j'arriverai au bout.

 

Et en effet celà se passe ainsi. Renseignement pris au vol à un carrefour. "Il reste 1 kms... petit". "C'est sûr ?". "oui un petit kilo !" "Génial !". Le contentement est d'autant plus grand qu'il y a a pas 10mn on m'avait annocé 5 kms et là j'avais du faire un effort mental pour encaisser le coup, ne pas faire la gueule et trouver une motivation de continuer comme à la parade ; motivation que j'avais trouver en un clin d'oeil et qui étais de m'imaginer sur mon parcours favori d'entraînement sur sa fin. Donc je n'avais pas à m'en faire (ça s'appelle une transposition, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai toujours l'air d'être en vacances et pourtant je bosse, je vous l'assure). Bientôt j'aperçois, non ! pas l'arrivée mais mon accompagnante qui s'est bien placée à l'endroit où il y a quelques années sous la pluie j'avais emprunté une mauvaise direction et effectué une petite virée suplémentaire dans le parc, lieu d'accueil de la course parce tout simplement j'avais raté la passerelle qui vous faisait passer du bon côté. Elle m'indique le restant : 300m.

C'en est fait. Juste derrière moi à 30s la seconde féminine, à la peine et ne sachant combien il reste et se désespérant. D'entendre cette info : "il reste 300 mètres" la rebooste totalement. C'est son accompagnant qui l'accompagnait à ce moment qui l'a dit à mon accompagnatrice qui me l'a dit à moi-même à l'arrivée ... ??? ... Si... c'est vrai. (Mais oui, on te croit mon petit).

 

Je passe la ligne d'arrivée en vainqueur (on est tous vainqueur ! donc il faut en profiter) et constate tout de suite ma performance à traver le chrono (qui est totalement transparent. c'est un nouveau modèle).

Joie, joie et .... allez ! encore joie. Je suis vraiment satisfait.

 

De plus tout au long de la course j'ai été accompagné de coureurs et coureuses dont la proximité a toujours eu un effet stimulant. Surtout dans le dernier tiers avec un V3 qui ne voulait pas s'en laisser compter. tout ça dans un esprit très sportif.

Je remercie tous les petits sentiers tortueux et chemins caillouteux. Je remercie aussi les sentes même piégeuses qui m'ont obligé à sortir quelque fois le grand jeu. Je remercie le bitume pas fumeux du tout vu que la température n'était pas suffisante pour celà ainsi que les longues traces sur lesquelles pas une seule fois je ne me suis demandé ce que je faisais ici. Aussi les pentes raides qui ne m'ont pas vu faiblir et les descentes sur lesquelles je n'ai même pas glissé.

Je ne remercie pas le speaker-animateur de la plus fameuse "tombola-délire" (droits d'auteur réservés) qui ne m'a pas fait gagné malgré que je lui faisais plein de clins d'oeil.

Pour information je demande l'attention de tous les organisateurs de courses à pied qui prévoient de faire un tirage au sort à la fin. Qu'ils contactent les responsables du trail des Reculées qui ont un savoir faire extraordinaire en ce domaine. D'habitude, c'est long... mais qu'est-ce que c'est long... Là je peux vous dire que c'est expédié, et d'une manière...  sans rien sacrifier à tout ce qui fait l'attraction d'un tirage au sort. Champion !

Une course nature d'exception certainement du à son profil qui se marie parfaitement à cette progression dans le parcours qui finit par faire coïncider les tracés les plus interressants avec un cadre exceptionnel.

Merci aux organisateurs et bénévoles pour cette course nature qu'il faut absolument découvrir si ce n'est fait.

 

C'est drôle pendant les 24 heures suivantes, j'avais l'impression qu'à la place des os de la jambe droite se trouvait un muscle tout entortillé. Pour marcher droit il fallait que j'imprime à ma jambe une contorsion sophistiquée. Si vous voulez une image concrète : en m'imaginant marchant côte à côte d'une personne je devais pour marcher droit normalement effectuer un mouvement de travers genre coup de pied au tibia à la personne suivi aussitôt par une amorce de mouvement du pied comme si je voulais lui mettre aussi un coup au derrière.

Bien sûr j'ai évité pendant un temps de marcher à côté de qui que ce soit pour éviter un pugilat car je ne pouvais deviner l'instant du retour à la situation normale. Les gens se demandaient d'ailleurs pourquoi je les évitais (Une petite dose de loufoquerie manquait au récit) point final

 

3 commentaires

Commentaire de franciss posté le 06-04-2009 à 22:04:00

En voilà un chouette récit bourré d'humour...et qui plus est, très vendeur pour les beaux attraits de cette région...
Bonne récup à toi !

Commentaire de Lucien posté le 08-04-2009 à 17:37:00

Merci seapen pour cet agréable récit, très complet. On en a bien chié mais c' etait génial comme tu le dit si bien. Tu devrait te faire chroniqueur sportif... Salut et à +

Commentaire de bluesboy posté le 10-04-2009 à 02:33:00

Merci pour ce récit 1/3 chronique sportive 1/3 cours de geographie (description des reculées)1/3
récit humoristique .C'était une belle course.On finira bien par se croiser un jour

Salut

A bientot

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran