Récit de la course : Trail du Vignoble Nantais - 65 km 2009, par canard49

L'auteur : canard49

La course : Trail du Vignoble Nantais - 65 km

Date : 22/2/2009

Lieu : Le Landreau (Loire-Atlantique)

Affichage : 5075 vues

Distance : 65km

Objectif : Se défoncer

9 commentaires

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A l'estaminet du vignoble nantais

 

TRAIL du VIGNOBLE NANTAIS :


C'est la deuxième édition et nous avons participé à la première, une réussite. J'entends par là des bénévoles généreux, nombreux et disponibles mais aussi un balisage rigoureux et un parcours typique dans les vignes du Muscadet de la Loire Atlantique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nicolas LERAY

Yvonnick SIMON

 

C'est une idée originale de deux passionnés : Nicolas et Yvonnick, que vous rencontrerez si vous allez sur le site http://lesfondusduvignoble.free.fr/. Ils sont tous les deux enseignants en EPS dans le lycée de Briacé, site charmant de la course.

Ils expliquent la naissance de leur projet : ils ont constaté une diminution du goût pour l'effort depuis qu'ils enseignent et donc décidé de créer ce trail (plusieurs distances, un défi jeune ...), pour plus d'informations il suffit de consulter leur site internet.


L'ultra n'a plus de secret pour eux, ils ont participé à l'UTMB, à l'Euskaltrail ou encore à une course moins connue, plus régionale mais très sympa aussi le Raid de l'Estuaire ( http://cocraid.chez-alice.fr/ ) organisé par

 

François FOUQUES (lui aussi c'est un incontournable de l'ultra, il a participé cette année à la « millekil », cela laisse rêveur...).

Une partie des coureurs ultra du grand ouest est réunie en ce dimanche 22 pour participer à la deuxième édition du TVN. La course a été allongée, elle passe de 55 km à 65 km (60 à mon GPS).


PARCOURS :

 J'espère qu'il est à peu près clair : sur la photo ci-dessous vous avez le début et la fin puis sur la suivante le morceau manquant qu'il faudrait ajouter à droite de la première photo.

 Les parties que je préfère sont : - celle située en bord de rivière juste avant le deuxième ravitaillement (escaliers de Barbechat).

                                               - celle située au ravitaillement 4, vous avez une vue sur une zone de marais puis sur la ville de NANTES.

 

 


 

Le parcours est très semblable à celui de l'an dernier, à travers le parc du château puis dans les chemins et les vignes de MUSCADET essentiellement, avec quelques passages le long d'une jolie petite rivière : la Divatte. Globalement très roulant, il y a quelques difficultés dont les escaliers de BARBECHAT, des franchissements de ruisseaux et des raidillons dans des passages caillouteux pour 750 de D+ à l'altimètre.

SITE :

(le chateau de Briacé en 2009, il fait un temps magnifique !!)

(Le château de Briacé)



 

 LE TERRAIN DE JEU :

LA COURSE :


4 ravitaillements sur le parcours aux kilomètres 20, 33, 46 et 54 puis à l'arrivée évidemment... La stratégie est assez similaire à celle appliquée d 'habitude : partir vite, faire sa place puis... TENIR !

Je suis accompagné d'une partie de mes compères du Club (Club d'Athlétisme du Pays Saumurois):

    - Jean-Paul (gmtrail49 pour les kikoureurs, auteur d'un récit et d'une course magistraux lors de la diagonale des fous 2008 ICI).

    -Thierry

    -Marco (Marco49 sur kikourou)

    -Lionel (binoclard sur kikourou)


Nous sommes donc cinq avec des objectifs divers, il s'agit de terminer pour certains, de se tester sur du long en vue de l'objectif majeur d'Avril : les 100 kms de BELVÈS.


La société chrono course gère les temps de passage à l'aide de puces électroniques, nous avons donc une puce à la chaussure et un bracelet au poignet. Tout a bien fonctionné et dès notre arrivée nous pouvons aller chercher la petite fiche avec les classements dans sa catégorie, scratch, ses temps de passage et sa vitesse moyenne. C'est vraiment intéressant  de pouvoir se refaire rapidement le film de la course.

PHOTOS 2008 :

(il y en a pour tout le monde!) 

 

 

(après un petit tour du parc on entre dans les vignes)

 

(passage sous la route Vallet - Le Landreau)

 

(Bino hésite mais c'est bien là ! Il faut mouiller ses petits pieds...)

 

(on longe tranquillement la Divatte, le chemin est encore long...)

( C'est la photo de l'arrivée en 2008 avec Binoclard, notre première grande course ensemble)

TVN 2009 :

 Le départ est donné à 8h après un petit debriefing

 

 comme prévu la vitesse est élevée (près de 15 km/h!) et je m'accroche même si je suis un peu inquiet puis finalement après quelques minutes la vitesse passe à 14km/h.

 

 (entrée dans les vignes, je suis Benoit De Préville)

 

 (Binoclard, en rouge, n'est pas loin non plus)

 

(le groupe de tête avec les vélos) 

(Les copains : JP (alias gmtrail49 casquette blanche) - Thierry (tenue violette, buf des templiers) - Marco (alias Marco49) gants et casquettes blancs)

Je suis alors dans les 8 premiers et je vois les meneurs, ils sont à peu près à 100m. Je me retourne et je constate que Binoclard est à la peine mais .... il vient de passer une semaine dans les Cévennes avec au programme 750 km et 13 200 m de D+ en vélo évidemment quoiqu'avec lui on peut tout imaginer. C'est une personnalité pugnace alors il s'est aligné au départ mais sans possibilités réelles de se battre. Il a les quadriceps douloureux et plus d'énergie, il fera 28 km et raisonnablement s'arrêtera pour éviter de complètement sombrer. C'est dur à accepter, je le sais, cela m'est arrivé au trail de Vulcain.


L'ANECDOTE :

J'avais accepté l'invitation à mes débuts sans regarder le parcours et puis dans la montagne il y a parfois de la neige, j'ai été servi, overdose de poudreuse et abandon après 19 km parcourus en 3 h, sans raison réelle. Avant la course le speaker avait annoncé qu'il y avait beaucoup de neige et que seuls les coureurs parcourant les 19 premiers kilomètres seraient autorisés à effectuer le grand parcours, je rigolais, peu de temps après je ruminais et en voulais à la terre entière et en particulier aux copains « trailers » qui m'avaient embarqué dans l'aventure. C'est la seule fois où j'ai vu des coureurs montagnards « volés » au-dessus de la neige pendant que je peinais à poser un pied devant l'autre, que j'ai vu le tuyau d'un camelbag gelé (-10°C)... J'ai donc abreuvé un coureur qui serait sûrement mort de soif dans la neige... le comble ! Et puis j'ai atteint péniblement le ravitaillement avec à l'esprit des idées noires et j'ai craqué, j'ai laissé le doute s'insinuer et constaté dans le regard des autres que je devais faire pitié au lieu d'inspirer de l'admiration, une gifle et une revanche à prendre....)


RETOUR à LA COURSE :


Bino n'est plus là, je rentre dans la course et au premier point de contrôle je suis 4ième avec en point de mire les trois premiers, j'attends le premier ravitaillement du km 20. Je connais le circuit et quand nous arrivons à ce qui aurait dû être le premier point d'arrêt, RIEN, les portes sont closes. Ce n'est pas très grave, j'ai encore de l'eau et à manger, je repars et au train je rattrape le trio de tête. La météo est clémente, il n'y a pas de vent, il ne fait pas froid, les éclairs viennent de quelques clôtures électriques... Juste après un passage de rivière, un bénévole nous demande de faire attention à un fil, on est trempés, les mains humides et puis on pose les mains dans l'herbe pour sortir du ruisseau.

Bilan : première décharge !!!!

Quelques centaines de mètres plus loin, je suis les premiers en toute confiance et on se loupe, prévenus par des coureurs on fait demi tour. On décide de couper pour éviter de refaire le tour d'un champ et gentiment on prend le barbelé à pleine main pour s'aider à le franchir et rebelote, deuxième décharge. Heureusement ce sera la dernière.


On repart et rapidement on se rapproche des premiers pour les passer, nous sommes 4 à nous détacher au train pour atteindre la portion la plus jolie du circuit : on longe une petite rivière la Divatte pour gravir ensuite les escaliers de BARBECHAT, il s'agit d'une succession de trois escaliers très pentus qui cassent le rythme. Deux coureurs se détachent, je ne cherche pas à les suivre, je conserve mon rythme et accompagne le 4ième. Peu de temps après, je lâche le 4ième mais le premier VRAI ravito se profile et je m'arrête pour me restaurer et me changer, j'ai chaud et je suis trop couvert. Je mange, je bois et le quatrième arrive, boit un demi verre de coca et repart instantanément... OH OH ATTENDS !! Pourquoi suis-je obligé de prendre du temps ? J'ai l'impression de lutter à arme inégale mais après tout ce n'est pas si grave, la course est longue et le principal est de conserver ma place.


Je repars seul, après une vingtaine de minute je distingue un petit point rouge et mobile dans la campagne, c'est le troisième, sans accélérer je le récupère, discute avec lui, le dépasse puis rentre à nouveau dans ma bulle... Je ne pense pas aux premiers mais focalise sur ceux qui me suivent et pourtant, au détour d'un virage, je les aperçois, je vais légèrement plus vite et il me faudra une dizaine de minutes pour recoller avant que le troisième ravitaillement ne se profile...Fidèle, je m'arrête, me restaure mais en moins d'une minute ils sont déjà partis !!! Le 4ième est loin alors je préfère perdre un peu de temps car je commence à avoir mal aux jambes mais je ne m'attarde pas trop, je les ai perdus...



Le yoyo continue, je recolle puis accélère légèrement, un seul des deux suit, c'est le vainqueur de l'an dernier, je maintiens mais je sens pertinemment qu'il gère, il s'adapte à ma vitesse mais a de la réserve. Ce n'est pas grave, on fait le trou avec le 3ième et arrivé au kilomètre 55, dernier ravitaillement, je m'arrête mais encore un peu moins, le 3ième a du retard et sauf effondrement de ma part, il ne reviendra pas, je suis donc en tête à tête avec Grégory VERRIER. On a de l'avance sur l'horaire mais c'est normal, j'ai presque 4,5 km de moins que ce qui est annoncé, on a tellement d'avance qu'on surprend des bénévoles en balade sur un des chemins, ils devraient être à l'intersection pour arrêter les voitures, ils ont juste le temps de se mettre en place (on les oblige même à courir, quel dévouement !!).


Il reste 4 km, c'est le moment que Gregory choisi pour accélérer après le passage du dernier ruisseau dans lequel je manque de m'étaler, je suis au bord de la rupture, l'eau froide me glace, je n'ai plus aucune souplesse et mes adducteurs chauffent. J'ai mis des boosters sous mon collant, j'ai l'impression que cette double compression des mollets les soulage mais du coup évacue les toxines vers les cuisses. L'arrivée est proche et l'écart se stabilise mais je ne reviendrai plus, si j'accélère les crampes me tétanisent les jambes. En plus la petite entorse du trail glazig me fait souffrir depuis pas mal de kilomètres. J'aperçois Lionel qui a effectivement abandonné, il m'encourage et me dit qu'il ne voit pas le troisième, je conserve quand même l'allure. Je termine en 4h44min à la deuxième place à peine 1 minute derrière le premier. Je suis très content, l'entrainement a payé.


Mes copains terminent aussi : JP en 5h58, Marco en 6h38 et Thierry en 7h04, tous contents mais fatigués par ce test, il reste du travail avant Belvès.

PHOTOS ARRIVÉE :

 


 

 

(un grand merci à Michel pour ses photos)

APRÈS COURSE : après une douche chaude, je vais mieux, je vais me poser (il n'y a pas d'autre terme) près de l'arrivée pour observer les coureurs exténués qui en terminent parfois accompagnés de leurs enfants. Je n'ai pas rencontré de kikoureur, pas de buf, pas de casquette, pas d'Olycos, pas de Benos...


L'organisation est très bien, les ravitaillements copieux, le repas d'après course très sympa et encore une fois les bénévoles aux petits soins.


LE PODIUM

 


La petite carte avec les temps intermédiaires :


9 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 23-02-2009 à 16:32:00

Boudiou!! Presque à 14 à l'heure les 65 km! Impressionnant!!!! Bravo!!!

Commentaire de Marco49 posté le 23-02-2009 à 16:44:00

Bravo,quelle belle plume il à ce petit canard49,le récit est à la haureur de cette grosse perf.Heureux nous étions aprés ce trail.A plus,Marco49.

Commentaire de gmtrail49 posté le 23-02-2009 à 22:07:00

Salut Alex !

Tu est aussi rapide avec ta plume ( ou plutôt avec ton clavier)que sur tes gambettes !
Un immense bravo pour ta course : ce doit être un immense panard que d'être en tête d'une course ; après Glazig que tu avais terminé dans le dur, ta superbe perf d'hier prouve tes qualités hors-norme de récupération ; et vue ta progression, ce n'est que partie remise pour la gagne.
La question que doit se poser le petit groupe du CAPS : faut-il continuer à (essayer de) courir avec toi ?
Bravo encore oh speedy canard49 !!!
JP.

Commentaire de La Tortue posté le 23-02-2009 à 22:13:00

bravo, super chrono et comme toujours en 44, le soleil était de la partie ;-)

j'ai failli venir, domage, ça sera pour l'an prochain peut être.

Commentaire de agnès78 posté le 23-02-2009 à 22:18:00

superbe! à la fois sur la course comme pour le récit! BRAVO pour cette belle prestation et merci pour le récit à la mode "comme si on y était" illustré de bien belles photos de mon cher pays nantais...
bonne récup'

agnès

Commentaire de BENIBENI posté le 23-02-2009 à 22:46:00

Et bien mon salaud ! Môsieur se paye le luxe de faire un podium tranquilos aprés le Glazig, ben voyons ! Je suis contend pour toi, mille bravo! J'ai fait l'impasse pour pouvoir arriver " Frais " aux Citadelles. A bientôt.

Commentaire de robin posté le 24-02-2009 à 11:40:00

Ah oui quand même du 14km sur ce trail, dans le vignoble nantais !

J'avais fait la 1ere édition mais c'est sur pour te voir même une longue vue n'aurait pas été suffisante !

Bravo

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 24-02-2009 à 19:18:00

Plutôt costaud le canard ! Démarrer un trail à 15 à l'heure !!!! Bravo champion.

Commentaire de Z@G posté le 24-02-2009 à 22:22:00

dis donc t'es toujours d'accord pour me preter tes chaussettes porte bonheur ? :-)
Sinon tu corriges combien de copies en 4h44 ?
Promis après le MDP j'essaye de courir avec (derrière) toi !

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