Récit de la course : L'O'Rigole - 28 km 2008, par XBo

L'auteur : XBo

La course : L'O'Rigole - 28 km

Date : 7/12/2008

Lieu : Le Perray En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3280 vues

Distance : 28km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

Partager :

L'origole, une nuit sous les étoiles et dans le brouillard....

Pour ma deuxième course de trail, j’avais jeté mon dévolu il y a quelque temps sur l’Origole - petit parcours de 25 kms.

 

 

 

 

 

Après la course des Flambeaux en novembre, je poursuis sur les sorties nocturnes que j’aime bien.

 

Après avoir jeté un œil sur les CR des années précédentes, je commence à prendre peur à l’évocation des rigoles et des conditions que je qualifierai de « peu favorables ». La météo des dernières semaines n’a pas été vraiment ensoleillée, on attend du brouillard, l’organisation modifie le tracé et ajoute de la distance et du dénivelé, bref que des bonnes nouvelles.

Mais bon….quand faut-y-aller faut-y-aller…J’ai bien cherché un support de ma famille pour renoncer, mais j’ai plutôt reçu des encouragements, donc pas moyen de rester sous la couette.

 

Je me prépare doucement dans l’après-midi,

Je fais une petite sieste pour ne pas bailler sur le parcours,

Je fais une photo de tout l’équipement pour illustrer le CR, y compris la bouée, le tuba et le masque (vous ne la verrez pas cette photo, mais on y reviendra plus tard)

Je mange une grosse assiette de pâtes avec une sauce tomate maison,

Et c’est parti à 21h30 direction Le Perray en Yvelines.

Accueil pro au gymnase par des bénévoles en nombre et tous souriants. Contrôle du sac, pour moi ce sera le dossard 791 ce soir.

 

Je finalise le choix de la tenue, dernières hésitations, jambes longues ou jambes courtes, je regarde autour de moi : quelques « pros » partent sans collant long, j’opte donc pour un corsaire. Je vais aussi inaugurer ma nouvelle Myo XP Belt  parce que j’avais trouvé la Tikka un peu juste aux Flambeaux.

Rencontre avec de nouveaux kikoureurs présents en nombre, quelques photos dans la bonne humeur. On se dirige tous vers le départ dans la rue centrale du Perray.

 

Après quelques minutes sur du bitume pour sortir du village, j’emprunte un large sentier sous un ciel dégagé. Je franchis un pont, sur la gauche l’étang de Hollande dégage un voile brumeux, puis dans un virage à gauche après une barrière, on attaque la forêt.

 

Je cours avec Etrurien, on a encore l’énergie de papoter projets de courses, objectifs, méthode d’entrainement….La piste devient monotrace, mais toujours plate. Elle serpente dans les ronces et les fougères, forcément ça bouchonne, ça se tamponne, ça veut doubler, tous le monde en a encore sous le pied. Je parcoure quelques kms avec Etrurien, cote à cote lorsque l’itinéraire le permet.

 

Progressivement le parcours se durci, l’adhérence diminue, la boue est présente. C’est le moment où je décide d’aller voir le sol de plus près dans un sous-bois où le sentier est recouvert de feuilles, lesquelles feuilles m’ont caché une racine. Je reviens à la photo évoquée au début ; vous ne la verrez pas parce que c’est le moment qu’a choisi mon appareil photo placé dans une poche filet de mon camelbag pour partir vivre sa vie et retourner à la terre (je l’avais trouvé sur une piste de ski il y a deux ans).

 

Après cette gamelle sans conséquences, je repars de plus belle toujours avec Etrurien qui m’a aidé à me relever. Nous traversons une zone très boueuse sur quelques centaines de mètres en ligne droite, ensuite on reprend dans des sentiers qui tournicotent.

 

On attaque ensuite une première zone de « toboggans », ça monte raide, ça redescend encore plus raide, parfois en dévers, quand on a fini, on recommence. Ca ressemble à une piste de ski verglacée pour l’adhérence et le contrôle de la trajectoire. On est baladé entre le coureur de devant et celui qui nous suit, on se touche, on se tamponne, quelques téméraires essaient de doubler, à moins qu’ils ne soient emportés par leur élan…

Je cherche la bonne position dans les raidillons : relevé pour mieux respirer ou bien fléchi les mains sur les cuisses ??? Est-ce que des bâtons faciliteraient ma course ?

 

Pas le temps d’y passer la nuit,  je reprends ma progression sur des chemins raisonnablement plus roulants. J’ai perdu de vue Etrurien dans les toboggans, entre-aperçu Vetchar14 qui revenait fort.

 

Après avoir enjambé la clôture annoncée par l’organisateur au briefing, je trottine quelques centaines de mètres, tourne à gauche dans une large descente et découvre un château éclairé dans la brume nocturne.

 

J’échange des paroles sympas avec les bénévoles qui nous attendent, tourne à gauche, cours sur les pavés et replonge à droite dans une  petite route en descente qui serpente dans les Mesnuls. Je reconnais une partie du parcours emprunté aux Flambeaux, la longue cote qui vire de droite et de gauche. A ce moment, la distance entre les balises s’est allongée et je me demande si je suis bien sur le parcours parce que le peloton s’est significativement étiré : je ne vois plus personne, ni devant, ni derrière….Je rejoins enfin deux coureurs et nous tournons ensemble dans un chemin qui part à droite. Fin du bitume.

 

Je repars dans les bois : je reconnais le raidillon des Flambeaux où il y avait une main courante. Cette nuit, plus de main courante, le sol a séché, les cailloux sont apparents. Arrivé en haut, je tourne à gauche alors qu’aux Flambeaux le parcours continuait tout droit.

 

Les efforts redoublent, j’attaque la deuxième vague de raidillons / toboggans, je me demande si je vais pouvoir continuer sur ce rythme jusqu’au bout parce que je double des coureurs qui pour certains semblent épuisés. Est-ce que je ne surévalue pas mes capacités sur ce type de parcours et de distance que je ne connais pas. C’est idiot mais je doute alors que tout va bien.

 

Dans un virage à gauche, quatre bénévoles contrôlent les dossards. Je me fais une remarque idiote : ils nous demandent nos numéros de dossards, ils ne savent pas lire ?... avant de me dire qu’avec la lumière de nos frontales dans les yeux, ça doit être impossible.

 

Les coureurs sont vraiment fatigués parce qu’ils n’annoncent plus les obstacles et que je me mange quelques branches ou racines derrière eux avant de les doubler.

 

J’ouvre le parcours en tête d’un petit groupe dans la forêt maintenant noyée dans le brouillard. Comme le chemin est en ligne droite – tout est relatif, le sol est très irrégulier – les balises sont espacées et j’ai du mal à deviner la trace. Petite requête à Monsieur Petzl : « tu pourrais nous fabriquer des lampes frontales qui permettent de voir plus loin que ses pieds dans le brouillard ? ».

 

 Je quitte enfin la forêt sur un chemin ouvert sur les champs par la droite mais je longe encore les bois sur la gauche. Le chemin herbeux est très humide, le sol est plein de rosée, en léger dévers, bref pénible.

 

Je fini par déboucher en plein champ, les lumières de la ville apparaissent au loin, ça sent bon l’écurie….et pourtant ce bout de chemin est interminable, 1 kms, 1,5 kms, je ne sais pas mais c’est long.

 

Bizarrement, à un moment je ressens un flux d’air tiède qui m’arrive dessus par la gauche, comme un courant d’air. Je ne suis peut être plus très lucide, il est 3h00 du matin, j’ai les jambes lourdes, le sol est dur, j’ai deux blocs de boue aux pieds….mais je dois être un peu maso parce que je suis content d’être là, dans les champs, tout seul, courant vers Le Perray.

 

Je rejoins la voie rapide, la longe, tourne à gauche et passe dans le tunnel piéton. De l’autre coté, plus aucune balise mais des flèches au sol.

 

Je ressens la même atmosphère irréelle qu’il y a quelques semaines, un grand bonheur, une joie intérieure, un plaisir très personnel difficile à décrire, je cours seul dans ce village endormi au milieu de la nuit, il fait froid, mais je suis heureux d’être là…..

 

Un dernier virage à droite dans la grande rue du Perray, ça y est, je vois le gymnase, j’ouvre la porte, fin du spectacle, retour sur terre.

 

Compte tenu de l’irrégularité de ma foulée, mon podomètre indique 27,6 kms au lieu des 28,25 réellement parcourus. Je suis arrivé alors que je m’attendais à devoir encore parcourir 600 mètres.

 

3h08 à mon chrono. Il n’y a pas grand monde dans la salle.

Une bénévole toujours sympa me tend un bol de soupe chaude qui me fait grand bien. Je m’assois quelques minutes mais file ensuite à la douche parce que je commence à claquer des dents en me refroidissant.

 

Courir en corsaire, c’était une bonne idée parce que la température n’était pas polaire mais les ronces, fougères et autres obstacles m’ont bien griffé les jambes. Il va falloir revoir ça pour le futur : guêtres, chaussettes hautes type BV Booster ? tous les conseils sont les bienvenus.

 

Cette fois-ci, je n’ai pas oublié le gel douche. Je n’ai pas d’ampoule alors que j’ai couru les ¾ de la course les pieds mouillés à cause des flaques d’eau et de la boue.

 

Une fois changé, je mange un peu et échange quelques mots avec les coureurs qui arrivent. J’ai les yeux pleins d’admiration pour les héros du 75kms qui repartent dans la nuit

 

Une photo de Vetchar14 avec son appareil avec un autre kikoureur,

 

 

 

 

 puis retour à la maison pour une courte nuit : 5h00 du matin, je me glisse sous la couette dans ma maison endormie.

 

J’ai la tête farcie de souvenirs, des flashs de paysages.  Quel programme pour 2009 ? allonger la distance vers les 40 kms, voire au-delà ? Je m’endors la tête pleine de rêves de futurs trail…

 

 

Mais avant, il va falloir nettoyer les chaussures !!!!

 

6 commentaires

Commentaire de lepidop posté le 15-12-2008 à 10:20:00

Bravo, belle course et beau CR.
J'ai ressenti l'air chaus tout comme toi.
à l'an prochain pour le 75km.
Benoît

Commentaire de corto posté le 15-12-2008 à 10:53:00

Grrrrrrrrr a voir l'atat de tes mizuno je regrette d'avoir fait la saintélyon. Vivement 2009 que je retourne à l'O'rigole, et très content que ça t'es plu!! Bonne récup

Commentaire de la panthère posté le 15-12-2008 à 12:26:00

elles ont vraiment une sale tête tes chaussures.....sinon, le kikou qui pose avec toi c'est bashiboozook....et pour ton appareil photo, il paraît que des randonneurs ont vu un écureuil prendre des photos dans les bois......à+

Commentaire de ETRURIEN posté le 15-12-2008 à 12:28:00

Dommage que je n'ai pas eu les jambes pour continuer à te suivre.
En tout cas bien plaisant ce bout de parcours ensemble.

Cela donne envie de la refaire.

Commentaire de tounik posté le 15-12-2008 à 13:00:00

Cette course pose un seul problème, quand on y a gouté on a une seule envie, revenir.

A l'an prochain pour plusieurs boucles

Commentaire de jepipote posté le 15-12-2008 à 20:49:00

super CR, belle course, tu as réussis à ravoir tes chaussures??-))

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran