Récit de la course : Marathon de La Rochelle 2008, par Fibre

L'auteur : Fibre

La course : Marathon de La Rochelle

Date : 30/11/2008

Lieu : La Rochelle (Charente-Maritime)

Affichage : 1460 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Battre un record

5 commentaires

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Ayé, j'y suis enfin arrivé

Bonjour à tous,

Je vous fais par de mon récit du Marathon de La Rochelle avec un peu de recul.

Il faut, pour comprendre ce qu'il s'est passé, que je fasse un petit retour en arrière mais j'espère ne pas être trop long.

Historique:

2004: Début de la course à pieds après 11 années de tabac. J'arrete la cigarette en janvier et me fixe pour objectif de terminer mon 1er Marathon à La Rochelle du mieux possible. Je termine mon Marathon en 3h49 non sans avoir pris le temps de visiter la ville: je viens de découvrir le "fameux" mur du ...23ème kms.

2005: Meme objectif mais maintenant je cherche à descendre sous les 3h00. Je ne ferai qu'1 seul semi en octobre et La Rochelle en novembre. Mais voila, lors de mon semi (1h23) je fini avec une douleur très très vive à chacunes des voutes plantaires. Résultat: inflamation de l'aponévrose plantaire, saison finies sans avoir pu faire La Rochelle, et arret complet de la course à pieds pendant 17 mois (si si je vous assures)

2006: Donc rien. Je vous promets que c'est dur.

2007: Je me remets à courir en mars non sans craintes et reporte mon objectif de 2005. Cette fois-ci c'est le mur du 30è qui m'arretera: 3h12 avec quelques regrets

J'attaque donc la saison 2008 avec beaucoup d'espoir et d'envie. Mes objectifs sont identiques (- de 3h00) mais le programme diffère: Marathon de Paris, Gendarmes et voleurs, Marathon du Médoc et mon retour à La Rochelle. Ce qui me laisse 2 chances de faire moins de 3h00. Mais à Paris je cales au 37è et finis en 3h03 donc tous les espoirs se repporte sur La Rochelle.

Préparation: Je ne suis pas de plan (ce qui est une erreur), je ne fais pas de sorties longues estimant que mes marathons et mon trail en auront fait office. Par contre, fin septembre j'entame un régime assez stricte: je pèse alors 82 kgs pour 1m83. Je m'entraine entre midi et deux en faisant des sorties de 15kms et des 30"30" ou séries de 400. Début novembre je cours le semi-marathon du Cognac en 1h27 sans trop forcer.

Me voila donc samedi 29 novembre à la chauffe gambettes pour accompagner ma louloutte et récupérer mon dossard. Tout se passe pour le mieux. C'est la 1ère fois que je ne ressens aucuns bobo, je ne me sens pas fatigué du tout donc un peu inquiet que tout soit si Parfait . Demain tout le monde sera là et il ne faut pas les decevoir. Meme mon père qui jadis a fait 3h01 se déplace et n'arrête pas de me lancer: j'espère que je ne viens pas pour rien!!!

Dimanche matin 5h00, j'ouvre la porte de la maison: c'est la tempête à Cognac, quelques arbres sont meme tombés sur la route. L'angoisse monte en moi: la malchance me court après, maintenant ce sont les éléments qui se déchainent

Tampis, on y va quand même, le père nous rejoint et on part pour 1h de trajet et oh surprise il ne pleut pas à La Rochelle et il n'y a presque pas de vent comparer à Cognac. Un bisous à ma chérie et direction la ligne.

La Course: Je me rends dans mon sas où je suis très bien placé. Le départ est donné et la montée de la 1ère avenue est assez fluide mais je ne m'emballe pas. Je zappe le 1er kilo et passe au 2è en 8'25. Nous rejoignons les vétérans et je prends mon rithme de croisière.

Pour les ravitos, j'ai prévu 1 énergix au 5è et ensuite 1 tout les 10kms, au semi un anti-oxydant. Je me servirai donc juste en boissons sur les ravitos. Tous va bien, les kilos s'enchainent, au 7è je double Jérome16 un mal-voyant de Ruffec que je salue. Ma tactique était de suivre le lièvre des 3h00 seulement je suis parti devant lui et il ne me rattrappe pas, tampis je continue au tempo 4'12-4'13. A cognehors on m'indique 2h57 au prévisionnel. Je suis bien, je n'ai pas froid et de bonnes sensations sans que ce soit l'extase totale. Je me dis que dans un tour si j'ai toujours ces 2-3 minutes d'avance ce sera presque gagné (grosse erreur). On redescant vers le vieux port, la foule fait du bruit c'est très agréable, puis le boulevard de la Gare et j'arrive sur le parking de l'Encan. C'est ici que mes troupes sont mobilisées, tout le monde est au rendez-vous: je leur avait di 1h03 au 15è je suis étonné d'ètre aussi précis (car c'est pas dans ma nature). Puis en route vers les minimes, j'aime pas ce moment car il n'y a presque personnes pour nous encourager. Nous faisons la petite boucle et revenons vers l'encan ou je tape dans la main de mes chéris et double quelques concurrent s en même temps. Le moral est là tout comme les jambes alors il ne me reste plus qu'a tenir un tour, c'est pourtant pas dur.

Le semi: Je passe au semi en 1h28'49 et entame ma 2nde boucle. Je vais passer aux endroits ou j'ai échoué les années précédentes avec beaucoup d'apréhension. Je guette le moindre signe avant coureur. Je décide de retarder mon accélération le plus tard possible (sage décision), je passe dans le parc puis me dirige vers Cognehors. Je remonte toujours des concurrents à la dérive ou en passe de l'être. Cognehors faux-plat montant, je suis bien et je demande à Francoise de s'accrocher à moi car il y a une autre féminine 30m devant, elle s'accroche un peu et saute à son tour. Je m'apercoie que ce qui devait peut-être ressembler à mon calvaire était devenu le symbole de ma future réussite. La confiance m'envahie et je reste zen et ne change pas de tempo, il reste encore 10 bornes.

La fin de Course: Je m'étonne de n'avoir vu ni un kikoureur, ni mes potes de Cognac. Un type du public rejoint un coureur à côtés de moi, ils font quelques mêtres ensemble et lui dit: Allé Fred, c'est ici que ton marathon commence. Il n'a pas tord, il va falloir s'accrocher. Sur le quai Valin c'est l'éffervècence, ca applaudie, ca hurle, ca scande: Qu'est-ce que c'est bon! Pour la première fois au ravito du 35è, je m'arrête pour boire du glucose, Je repars direction l'Encan et ma tribu. Le Coach est là et me prend et photo et 200m après tout le monde est là et crient des encouragements qui me vont droit au coeur, je serai si fier de ne pas les decevoir à nouveau. Cependant la fatigue se fait sentir, je vais devoir ralentir un peu si je ne veux pas exploser. Au 37è quelques coureurs me remontent, je ne veux plus voir les kilo défiler, mes mollets me font souffrir, la fin s'annonce difficile. J'avais prévu 2 arrêts, l'un pour faire un bisous à ma chérie et l'autre pour attraper du glucose. 2 arrets c'est trop, il va falloir n'en faire qu'un mais si ma tribu est devant le ravito je peux faire d'une pierre 2 coups. Il sont au camping-car et je dois me résigner qu'à les entendre et les regarder. 100m plus loin c'est le dernier ravito, bien qu'ayant perdu du temps j'ai de l'avance sur le ballon donc je vais m'arrêter pour prendre le temps de boire.

L'arrivée: Je m'arrête donc, prends un verre de glucose et tourne la tête vers les spectateurs, je bois et j'apercois mon père. Il est en train de crier après moi. Je n'ai pas le temps d'entendre ce qu'il me dit, que je vois passer comme un V2, le ballon des 3h00!!!!!! Stupeur, il me semblait vraiment être en avance. Ni une ni deux, je jette mon gobelet à la poursuite de ce type que, je déteste au + haut point sur le moment. Je n'ai plus de repère de temps alors je file à sa poursuite en compagnie de 2 ou 3 gars. Je regarde ma montre en passant sous la flamme rouge: 2h54 et des poussières. Le ballon a donc accéléré outre mesures (je plains ceux qui avaient calqués leur course sur lui) mais tampis on est dans le dernier kilo, il faut tout donner. Les photos seront moches mais ce n'est pas grave. Je m'arrache et le ballon s'arrête d'un coup avant les tours, se retourne et m'apercois en train d'en c...r (désolé) il m'encourage à son tour, les 100 derniers mêtre au sprint (enfin 14km/h), j'arrête mon chrono sur la ligne et m'empresse de le regarder: 2h58'56. Les sanglots m'envahissent autant que ce sentiment d'euphorie. Je suis heureux, j'ai enfin réussi.

Je prends tout ce qu'on me donne et file retrouver ma chérie, nous tombons dans les bras l'un de l'autre au pied de la tour de la Chaine. C'est un moment magique!

Avant de terminer ce récit je tiens à remercier quelques personnes:

Ma chérie qui a subit mes absences pour cause d'entrainement, mon anxiété, mon régime lol. Si je l'ai réussi chérie, c'est en parti grace à toi. Je pense aussi que tes débuts sont prometteurs et je serai ravie de partager avec toi, ton 1er marathon. Chérie je te le redis: Je t'aime.

Mes amours, mes loulous, vous avez illuminés mes entrainements et chaque jour de ma vie depuis votre naissance.

Ma logistique: Mes parents, Jean-pierre : vous êtes ma famille

Benoit Carpentier (de Montpellier): j'ai eu la chance de partager 15 bornes au Médoc avec toi, au cours desquelles j'ai beaucoup apris. Je n'ai pas tes coordonnées mes si tu passes sur Kikourous ou si quelqu'un te connais.

Maintenant, je vais m'orienter vers le trail et l'ultra ou j'espère rencontrer beaucoup de Kikous. Rendez-vous au Citadelles

Passionnément

Fibre

 

 

5 commentaires

Commentaire de co14 posté le 04-12-2008 à 13:42:00

bravo, quel chrono!!! merci de pour ce "petit" récit...bonne récup

Commentaire de francois 91410 posté le 04-12-2008 à 14:03:00

Whaouh !! Quelle maîtrise !
Superbe récit.
Normal que tu m'aies pas vu : j'étais loin loin derrière !!
Bravo pour cet aboutissement.

Commentaire de MOZ posté le 05-12-2008 à 09:31:00

Super perf!!! ça fait rèver

Commentaire de l'ourson posté le 05-12-2008 à 11:13:00

Bravo ! Quelle belle perf :-) Tu est dans la cour des grands maintenant ;-)

Commentaire de Le CAGOU posté le 16-12-2008 à 15:47:00

Bonjour Fibre,
Longin de longine merci pour se magnifique cr et bravo bravo pour ton magnifique chrono et de plus en dessous des 3 heures , c'est génial. SPORTIVEMENT LE CAGOU

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