Salut à tous,


Je préviens pour une fois je fais long !!!!!!

Voilà nous y sommes Florence 2008 un énième marathon pour tenter de vaincre le signe indien et franchir cette fameuse barre des 3h.

Mon dernier marathon l’an dernier en 3h12 (à Amsterdam) en étant sur des bases de 2h55 au 35ème km puis marche-course jusqu’à l’arrivée à cause d’un tendon douloureux.
Mon record reste donc 3h05 et à été réalisé à Lyon il y a quelques années (3 ou 4 ans je ne sais plus exactement).

Le marathon et moi on s’aime pas trop c’est une course dure physiquement et moralement et moi j’aime pas me faire trop mal, et puis ça fait au moins 6 ou 7 marathons que je cours entre 3h05 et 3h13 !!! Bref a force de me faire chambrer par les potes cette fois-ci je veux franchir ce cap !!!

Une préparation sérieuse, pas de prépa spécifique pour le marathon, mais des plans d’entraînement réguliers fait par mon coach Patrick que je suis le plus fidèlement possible. Environ 75 bornes hebdo avec ces dernières semaines 3 à 4 semaines a près de 100 bornes.

Donc un we italien avec mon épouse qui court aussi (elle y établira un nouveau record en 4h09 bravo !) et mon potos Le zèbre et son épouse.
Ce dernier légèrement blessé renonce à parcourir les 42 kms, mais me propose de m’attendre au 30ème km pour me filer un coup de main moralement sur la fin…ce que j’accepte avec plaisir.

Me voilà donc 30’ avant le départ sur la ligne. Un dossard moins de 3h sur la poitrine et donc plutôt bien placé.
H moins 15’ mauvaise surprise, le vent se lève et il se met à pleuvoir de façon assez drue aie aie je le sens pas bien, il caille (8°), il pleut et nous voilà tous sous cette averse cachés sous nos sacs plastiques.
2’ du départ, on vire les sacs plastiques, et prêt pour le départ.

Pan c’est parti, toujours sous une pluie battante. Le départ est en descente donc assez rapide, je passe au premier km en 3’50 oups un peu vite. Je tente de ralentir, mais j’ai vraiment pas le sentiment de forcer.

5ème km 19’32’’ un peu vite, mais je suis vraiment bien. LA bonne surprise, le vent tombe et devient largement moins fort et surtout la pluie s’arrête. Est-ce un signe je me dis que oui !!! Les appuis sont un peu fuyants sur un revêtement qui alterne bitume et pavés mais il fait enfin bon.

Je me sens donc bien et je décide à ce moment là de poursuivre à 4’/km en me disant que si j’ai un coup de moins bien je gèrerais au mieux. Et puis en plus dès que je tente de ralentir j’ai l’impression de prendre un faux rythme et de m’ennuyer.

10 kms 39’41 tout roule, mon pote le zèbre est sur le bord de la route et m’encourage avec sa belle. Je reste au tempo.

21km 1h23’48’’ toujours aussi bien, certains concurrents accélèrent mais je décide de rester sur mon tempo, même si à ce moment j’ai l’impression d’en avoir sous la semelle. En plus on n’arrête pas de remonter des concurrents donc c’est motivant.

30ème 1h59’26 Toujours bien dans le rythme et même légèrement en avance. Mon pote Le zèbre est là et à partir de ce moment je suis accompagné et moralement c’est sympa. On reste dans le tempo et il me motive régulièrement.

35ème Toujours dans le rythme mais là j’ai un coup de mou, je serre les dents et c’est a ce moment que la présence du zèbre est la plus importante car il me secoue les puces dès que je ralenti un peu. Il me raconte des tas d’âneries et me ressort des souvenirs d’un grand duc couru avec lui je ne ris pas mais intérieurement il y a des tas de souvenirs et de temps à autres je fais tout de même un sourire. Mais je trinque physiquement.

Entre le 35 et le 40ème je limite la casse en ne perdant que 5 à 10 secondes au km. Je ne force pas trop pour garder le tempo car j’ai trop peur d’exploser et de perdre tout le bénéfice du début de course. Alors je prends la foulée du grand et je serre les dents.

40ème Le zèbre me dit que maintenant plus rien ne peut arriver et on tente de relancer la machine. J’y arrive mais pas autant que je l’aurais aimé, les jambes sont dures et la relance pas facile.

Un constat quand même, entre le 35 et l’arrivée, bien que dans le dur, nous avons remonté un nombre considérable de concurrents.

Les deux derniers kms sont donc difficiles mais je sais maintenant que sauf accident je serais sous ces fameuses trois heures. En plus maintenant c’est même les moins de 2h50 qui sont jouables donc à fond derrière le grand qui continue à brailler.

Enfin la ligne un dernier effort et top chrono 2h49’28’’ INCROYABLE en toute modestie je pensais être aux alentours de 2h55 au moment du départ mais là ça dépasse mes rêves les plus fous. 134ème sur plus de 9000 partants !

Maintenant je peux le dire au grand, quand j’ai franchit la ligne d’arrivée et que je me suis accroupi c’était bien plus pour cacher les larmes de joies que ma pudeur m’empêchait de faire partager que pour récupérer de mon effort. Une fois passer le ravitaillement final me voilà en train de crier et danser au milieu des coureurs qui me prennent pour un barge…mais je suis content et je me lâche un peu !!!! Le grand se moque en me disant que j’ai pas forcé pour avoir encore cette énergie, mais non j’étais vraiment à fond !

Pour reprendre l’expression du zèbre, maintenant j’ai perdu mon pucelage de marathonien !!!!

Mon premier marathon date de 1993 et depuis je cours après ce chrono de moins de 3h après avoir fait une douzaine de tentatives !!!!!

Je peux le dire je suis très fier d’y être arrivé et vraiment heureux mais cela ne s’est pas fait tout seul et je voudrais faire quelques remerciements.

Bien sur Isa et les enfants qui tolèrent mes absences régulières pour aller m’entraîner, Patrick mon coach toujours attentif et qui fait un suivi quasi quotidien de mes entraînement depuis plus d’1 an (tu as su trouver la bonne alchimie - Bravo), mes potes d’entraînement qui se reconnaîtront avec qui on se tire régulièrement la bourre et pour finir mon grand potos Le zèbre toujours là dans les grands moments et qui m’a donné un sacré coup de main sur cette fin de course (merci aussi à sa belle pour ses encouragements).

Tout ça a été dignement fêté dans les bars à vin florentin et pour les potes d’entraînement et le coach bientôt à la maison .

Désormais je peux mettre un terme à ma carrière de coureur l’esprit tranquille j’ai franchis cette satanée barre des 3h……..mais pas tout de suite j’ai encore quelques petits challenges à relever dont une saison de cross avec les potes qui s’annonce palpitante.

Pour le marathon comme faire mieux ne va pas être facile je vais attendre un peu.

Merci de votre LONGUE lecture mais c’est une fois seulement dans une vie d’athlète que l’on passe la barre pour la première fois.

Le_chamois_tout_simplement_heureux