Voilà le 30 novembre 2008 est déjà là, pour mon 3^ème marathon (le 2^ème à la Rochelle), je suis à la fois soulée d’être ici (pas envie de courir…) et envie d’en découdre avec cette fichue barre des 4h que je n’arrive pas à franchir (4h27 et 4h13 les 2 précédents marathons).

Avec les amis coureurs, on se met en d’accord, en blaguant, pour finir vite histoire de régler ça.

Petit déjeuner : cette fois pas de gatosport (très mauvais souvenir à paris …), du classique : gâteau de riz, tartines, jambon, fruits.

9h, le départ, il fait froid mais j’adore vraiment cette ambiance, tous ensemble, on se parle, se réchauffe. Avec Marie Pierre, on part plutôt rapidement et puis on se perd au milieu de cette foule de bipèdes assoiffés de douleurs.

Au 10^ème, je suis en 53 min, je me dis que je fais le payer + tard mais tant pis, c’est déjà ça de prit ! La veille, pour lire dans le train, je me suis achetée le hors série de Jogging International spécial marathon où j’ai lu que seule l’eau sucrée était nécessaire sur un marathon. J’y repense pendant la course et hormis 1 bout de  banane au 5 et au 10^ème km, je ne prends plus que du glucose coupé à l’eau. Contrairement aux autres courses où je me goinfre littéralement à chaque ravitaillement, là j’y vais soft. Et ca marche, du coup je suis plus légère !

Le semi arrive, en 1h52, aie aie je vais prendre cher + tard … allez on continue, « plus que 21 ». Au 25^ème, à l’écoute de ma vessie, je tente une excursion en terrain miné (10 sec max dans les « wc marathon » y’en a vraiment qui ont du être malades …). Je repars avec un peu de mal. Les épongements et ravitaillements suivants sont l’occasion de marcher un peu (20/30 sec) pour récupérer. De temps en temps, je retrouve Marie Pierre, on papote un peu puis on se perd aux ravitaillements. Les pieds commencent à se réveiller, je sens qu’une ampoule se forme sous le gauche mais je m’en fous, je suis venue pour passer sous les 4 alors voilà, je me motive « allez sophie, tu continues, t’es pas venue jusqu’ici pour te plaindre, tu fonces, encore, encore ». Dès qu’une douleur apparaît, j’évacue les mauvaises pensées (« plus jamais ça !!!! ») je me remotive « encore encore tu peux le faire », « plus que 14 », « plus que 12 ».

Je ne regarde plus trop devant, de peur d’y voir le mur.La fin est si proche et si loin, le 38^ème se fait attendre mais finalement le voilà. Vers le 39^ème je regarde l’arrivée de l’autre côté de l’eau, ça me motive encore plus, je tente une accélération (toute relative). Au 40^ème, 30 secondes de marche et ça repart, gaiement, je sais que je suis sous les 4 heures, yes ! Sous le panneau « dernier km », Loulou est là qui m’encourage, je lui dit que je suis ok pour moins de 4h et que j’y vais cool pour finir, et lui il m’engueule « non tu accélères tu finis plus vite que ça !!! » ok , ça fait un effet coup de fouet, je « sprinte » jusqu’au tapis bleu, non sans avoir manqué de me vautrer à cause d'un coureur qui m’a coupé la route pour prendre la pose… Ca y est la ligne est franchie : 3h54h57 sec, je suis heureuse, heureuse, heureuse. Bien sûr ça reste un temps bien modeste mais quel plaisir cette course, son ambiance, quelle joie de voir que les entrainements ont payé ! Contrairement aux autres fois, l’envie de recommencer me titille dès l’arrivée avec une motivation encore plus forte pour me rapprocher des 3h50 voir moins … à suivre !