Récit de la course : La Course nocturne Les Flambeaux - 18 km 2008, par XBo

L'auteur : XBo

La course : La Course nocturne Les Flambeaux - 18 km

Date : 15/11/2008

Lieu : Montfort L'Amaury (Yvelines)

Affichage : 2542 vues

Distance : 18km

Matos : Mizuno Ascend3

Objectif : Se dépenser

7 commentaires

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Le récit

Après deux ans de CAP sur route, j’ai décidé de changer un peu d’air et d’aller voir coté nature. Après mon inscription sur Kikourou, le premier trail pour lequel je me suis décidé il y a environ un mois - parce que l’affiche était vraiment jolie …- la course des flambeaux sur 18 kms.

Pour la préparation matos, j’apprends vite. Après le duathlon de Souppes sur Loing le 1er novembre, je me suis aperçu que les courses nature, ça salissait. Aussi, je mets dans mon sac serviette de toilette, gant de toilette, eau en plus des affaires et des chaussures de rechange.

Comme je ne suis pas inscrit à l’avance because risque sur la météo – on est quand même en automne - et que le trafic est toujours aléatoire en région parisienne, je quitte le Val de Marne à 17h30 pour 60 kms et une heure de route finalement tranquille jusqu’à Montfort l’Amaury.

Parking sans souci, dans le sens du retour afin d’éviter une éventuelle pagaille d’après course dans ce charmant petit village des Yvelines.

L’arrivée au gymnase à 18h30 me laisse tout le temps de m’inscrire auprès de bénévoles super organisées : pas d’attente, un joli tee-shirt de plus dans ma collection puis je tourne un peu en rond en guettant d’autres Kikous que je n’ai jamais vu …

Peu à peu le gymnase se remplit, et si je suis venu aux Flambeaux pour m’amuser, visiblement d’autres sont venus pour battre les autres et gagner. Ca se jauge, ça fait le coq, la tension monte pour certains compétiteurs.

Finalement, je fais la connaissance d’autres kikoureurs qui pour certains se connaissent déjà : Le bagnard, Sia, Taz28 et Domi78, Laurent-trail, Sylvain_pva, Céd C' Bien, Papillon et Ayrton... Désolé pour ceux que j’oublie mais ma mémoire était quelque peu saturée (faites moi signe et je complète la liste). Je fais une photo avec une partie du groupe : Papillon, le Bagnard et Sia.

Comme les pneus d’une F1 avant le tour de chauffe, je me découvre. Pour moi, ce sera cuissard court et manches longues avec un sous-vêtement technique en dessous qui se révèlera être de trop. Le sac reste à la consigne où une dame m’encourage pour la course.

Briefing de l’organisateur qui passe la parole à Valérie Héron maman d’une enfant atteinte d’une maladie rare, Le LUPUS. Comme le public s’est révélé peu respectueux  de l’oratrice qui a eu du mal à se faire entendre, je vous colle la présentation faite sur le site de l'AESN78 :

Grâce à la course des flambeaux à Montfort l’Amaury, sortons le Lupus de l’ombre : une maladie rare.     

Les organisateurs ont accepté d’associer l’association Lupus France à cette troisième édition afin de sortir de l’anonymat une maladie rare : le Lupus Erythémateux Systémique (ou disséminé). Il s’agit d’une maladie auto-immune rare, grave qui touche 25.000 personnes dépistées en France, en grande majorité des jeunes femmes mais aussi des hommes et des enfants. Cette maladie inflammatoire chronique peut affecter de nombreux organes ou tissus et notamment la peau, les reins, les articulations, les poumons, le coeur et le système nerveux. Les lupiques doivent être suivis très régulièrement et doivent éviter plusieurs facteurs déclenchants comme le soleil, le stress, les oestrogènes

Le Lupus et les traitements diminuent leur résistance physique, leur intégration dans la société, leur espérance de vie et les privent d’une certaine liberté de vivre. Pour la petite association Lupus France qui ne bénéficie d’aucun parrainage, la Course nocturne des Flambeaux sera un relais qui permettra de faire connaître le Lupus à un public plus large. Par ce biais, les malades du Lupus sauront aussi qu’une association existe et qu’ils ne sont plus seuls. Pour Lupus France, il est grand temps de sortir de l'anonymat cette maladie qui a "l'inconvénient" de ne pas toujours se voir mais qui détruit physiquement et moralement des milliers de personnes en France et des millions dans le monde.   Pour l’occasion, un stand sera tenu au gymnase par Valérie HÉRON, maman d’une adolescente lupique, membre du Conseil d’Administration de Lupus France, chargée de la communication. Pour la contacter : valeron@neuf.fr ou 06.03.48.52.06.

Ensuite le speaker nous signale la pose d’une corde sur le parcours en raison d’une adhérence précaire dans un raidillon !!

Je me dirige vers le départ situé à 300 mètres du gymnase en papotant avec Papillon. Autour de nous, les coureurs passent tous en trottinant : il faut courir ? alors tel des chiens de Pavlov, nous nous mettons à courir aussi jusqu’au lieu de départ illuminé par des flambeaux.

Un besoin pressant le long d’une haie, une dernière photo (un collègue du bagnard, le bagnard himself, Céd C' Bien, Papillon) 

 

un petit morceau de musique (Les chariots de feu, Vangelis ?) et hop ça y est, c’est parti dans les derniers coureurs, pour 100 mètres de course (!), avant le 1er bouchon sous les remparts. On remarche, je comprends mieux le conseil d’avant course de laurent-trail «  marche à droite le long des remparts »; à gauche, il y a la base des remparts en créneaux qui sont autant d’invitations à se prendre une gamelle.

Ca monte dans Montfort, il y a des marches et surtout beaucoup de coureurs ce qui m’empêche de voir où je mets les pieds. Papillon me dit  de courir à mon rythme et j’accélère doucement, quand je peux vu les embouteillages. Je passe au sommet où se trouvent les ruines de la tour. C’est marrant sur les photos que j’avais vu j’avais l’impression qu’il y avait un large plateau autour mais en fait ça ressemble à un promontoire d’où on redescend par l’autre coté dès qu’on est arrivé en haut.

Je fais le malin et double quelques coureurs dans le chemin qui redescend en zigzag en faisant les extérieurs dans les feuilles mortes. En bas, avant une volée de marches à droite, je me fais interpeller par un organisateur parce que je n’ai pas ma frontale d’allumée, mais on voit plutôt clair en ville. Un coucou à Taz28 au bord de la route, quelques longueurs sur le bitume, je commence à doubler quelques coureurs dans un long faux plat montant, puis on sort de la ville.

Je rentre bille en tête dans une large allée forestière pleine de boue, roulante mais à l’adhérence incertaine (feuilles, gadoue, racines…). Bienvenu dans l’enfer de la nuit. Je m’aperçois que ma frontale - une Tikka plus – testée sur les bords de Marne est limite pour vraiment voir où je mets les pieds. Et encore j’ai mis des piles neuves avant le départ !

En fait ce qui est gênant, c’est la réverbération des flux lumineux sur les éléments réfléchissants des coureurs, encore en groupes parfois compacts à ce stade du parcours. Mes yeux ont du mal à s’habituer à l’obscurité à cause des gilets fluorescents que portent certains coureurs. J’ai l’impression de prendre en pleine figure l’éclairage d’une lampe torche, ce qui gêne ma progression.

Je m’aperçois aussi qu’il vaut mieux se laisser décoller du coureur qui me précède afin de mieux anticiper les aléas – je pèse mes mots – du terrain. Ça me change vraiment de la route….

Ça tourne, ça vire, ça monte, ça descend, c’est super chouette.

Dans la série je continue mon apprentissage, l’humidité ambiante provoque un halo de condensation à l’expiration qui gêne la visibilité. Dilemme, je respire, je ne respire pas ?

Je décide de continuer à respirer, un coup d’œil au cardio, mince +  de 180 pulsations, il va falloir contrôler tout ça si je ne veux pas exploser.Pendant environ deux kilomètres je cours derrière un petit groupe en file indienne, j’essaie de me décaler, non pas pour doubler, mais pour mieux voir dans quel trou de boue je vais mettre les pieds….

Le chemin est agréable, pas trop de variations de niveaux, çà tourne à droite, à gauche, parfois en dévers. D’un seul coup, virage à 90° à gauche et là un mur monotrace dans les cailloux et la boue. Une longue côte escaladée les uns derrières les autres avec en haut la corde annoncée lors du briefing sur 5-10 mètres dans un passage avec une adhérence réduite au strict minimum,

 puis à nouveau un chemin roulant.

Je reprends mon rythme habituel et continue à doubler dans une descente large et roulante.On finit par arrivée au village des Mesnuls où 3 ombres fluos nous invitent à rependre à droite.

C’est reparti pour une côte où je marche pour la première fois quelques mètres, mais je m’aperçois que j’avance aussi vite que le coureur qui court devant moi.

Et là, c’est LE grand moment de la soirée, je me retrouve dans le Seigneur des anneaux : s’avancent face à moi une troupe compacte et massive d’Orques menaçants qui ne semblent pas savoir où aller mais flairent la chair fraîche…

…Je reprends mes  esprits, en fait, il n’y a plus de rubalises et mes devanciers ont fait demi-tour, il y a facilement une petite cinquantaine de coureurs qui s’arrêtent, tournent en rond. Je décide de poursuivre mon chemin sur une route (!) qui redescend en zigzag vers Les Mesnuls où nous découvrons sur une placette à gauche le ravito. Un coup d’oeil au Polar, et je m’aperçois que j’ai déjà parcouru plus de 10 kms et non pas neuf comme  l’organisateur l’a annoncé au briefing. J’ai mon sac avec sa poche à eau (pas de pub) et des tubes de gel, je ne m’arrête pas et gratte une dizaine de coureurs.

Je traverse le petit village dont les maisons et les jardins sont éclairés, très joli à voir mais pas vraiment écologique…Dans un passage à la sortie du village, un groupe de spectateurs postés de part et d’autres de la route boit du champagne, je propose de prendre un verre avec eux mais ils sont déjà vides (les verres, pas les spectateurs).

A présent le circuit est vraiment plus roulant pour moi l’habitué du bitume. Je rattrape une concurrente et grimpe à ses cotés un long faux plat en levant le pied pour l’accompagner et l’encourager. Elle souffle beaucoup mais à l’arrivée elle sera sur le podium, 2ème des V1 si je me rappelle bien.

Je sais maintenant que je serais capable d’aller au bout de mon 1er trail compte tenu de la distance restante. Sur le bitume, je monte la cadence et double marcheurs et coureurs. Je m’efforce de dire bonsoir à tout le monde et surtout un petit mot aux bénévoles qui sont aux carrefours et « protègent » les coureurs. Dans une large descente j’accélère encore.

J’entre dans Montfort l’Amaury, 100 mètres pour traverser une pelouse, quelques volées de marches, un virage serré à gauche, une rue montante, des enfants qui jouent à deviner l’allure des coureurs, je joue avec eux en passant grâce à l’accéléromètre qui me dit « 10 kms / h » alors qu’eux  criaient 8-9. Un virage à droite devant le photographe qui me dit que je ne suis pas à fond si je suis capable de parler et de sourire à l’objectif. OK, OK, je ne suis pas à fond mais je sais que l’arrivée se rapproche et je savoure ces dernières minutes dans la nuit, dans cette vieille ville, presque irréelles.

Après quelques marches d’un escalier, je remonte en lacets vers la tour. Au sommet, un groupe de scouts me semble-t-il est rassemblé, apparemment en ignorant les coureurs qui passent. Puis c’est la dernière descente, encore une dizaine de marches, je déboule sur la place de l’église en lâchant complètement les chevaux, ce qui est sans doute imprudent vu les pavés au sol, un enchaînement gauche, droite et je retrouve le bitume.

Je m’énerve tout seul parce qu’un jeune gars roule derrière moi sur ce qui ressemble (au son) à une moto de cross et que :

1/ je n’aime pas sentir comme çà un engin à moteur dans mon dos

2/ çà fait vraiment du bruit dans le calme de la nuit

3/ çà pue l’essence. Il se décide enfin à me lâcher et à tourner à droite.

Un dernier virage à gauche, je ne peux m’empêcher de réaccélerer, un rapide coucou à Ayrton  à droite qui conduit la poussette de micro-Pap et guette Papillon qui va arriver.

Çà  y est, c’est la ligne d’arrivée – sauf qu’il n’y a pas de ligne ! – j’entends la bénévole annoncer mon numéro de dossard à la table de chronométrage sous la tente à gauche.

Super, je ralentit, je marche un peu, j’essaie de retrouver mes esprits.

  • 1h47mn à mon chrono, sans doute plus au temps officiel parce que je suis parti dans les derniers.
  • 19 kilomètres, tiens on a dû rallonger la route vers les Mesnuls avec les Orques qui tournaient en rond et ce qui ressemblait à un débalisage sauvage.
  •  Je suis monté jusqu’à 195 pulsations, dur le trail.

Je rentre dans le gymnase marche tranquillement pendant quelques minutes, cherche des têtes connues.

Personne, ils sont déjà tous arrivés et repartis ?

Je récupère mon sac à la consigne, prend une bonne douche (faut que je continue mon apprentissage : j’ai oublié le gel douche !) et mets des affaires propres.

De retour dans la salle, je recroise le Bagnard et Sia contents de leur sortie.

Je fait la connaissance de Taroc78 qui ripaille avec son club de Bazainville et me propose gentiment un coup à boire.

J’assiste à l’annonce des résultats des 10 puis 18 kms. Mince mon nom n’est pas cité…

M’enfin, je m’en fous, je ne suis pas venu pour ça. J’ai passé une super soirée, malheureusement sans ma petite famille, mais j’ai découvert une ambiance extra, une course géniale, des kikoureurs sympas.

Sur la route du retour, je repense à cette merveilleuse course dans les vieilles rues et les bois, les côtes, les descentes…

Il faut que je trouve un autre trail.

 

Mais d’abord va y avoir du boulot pour nettoyer les chaussures….

 

7 commentaires

Commentaire de Le Bagnard posté le 17-11-2008 à 19:00:00

Salut Xbox
et content pour toi pour ton 1 er Trail, comme je t'ai dis c'est une autre ambiance et fait gaffe on ni prend vite goût 8-)).
à bientôt

Commentaire de sylvain_pva posté le 17-11-2008 à 19:27:00

content que la course t'ait plu !

bon je dois démentir ma présence sur tes photos, vu que j'étais en jean et en permanence derrière un pc cette journée là :)

à bientôt, soit au trail des cerfs, soit aux flambeaux 2009 (ou même à PV 2009, soyons fous...)

Commentaire de XBo posté le 17-11-2008 à 19:37:00

A Sylvain_pva,

Bien noté,
je recherche l'identité du kikoureur et je modifierai le CR.

Commentaire de Céd C' Bien posté le 17-11-2008 à 19:55:00

Tu as bien écris "Il faut que je trouve un autre Trail"

Eh les gars Il a l'air d'aimé le Trail. lol

Te voila pris au piége, bravo a toi non seulement pour ta course mais aussi pour ton CR.

A Bientôt

Céd C'Bien

Commentaire de taz28 posté le 17-11-2008 à 21:01:00

Un beau premier récit pour un beau premier trail !!
Ravie de t'avoir rencontré au départ Xavier et d'avoir pu t'encourager au bas des marches (enfin, heureusement que tu m'as interpelée sinon je te ratais un peu :-))

Tu verras, tu y reviendras au trail !!

Taz

Commentaire de jepipote posté le 17-11-2008 à 21:01:00

bienvenue dans le monde du trail, trop rare en ile de france.

Commentaire de Sia posté le 18-11-2008 à 15:07:00

Super CR pour une super course :)
Je l'ai revécue en la lisant (surtout certains passages clés comme la descente finale sur les pavés et "l'attaque des orques" ^^)
Un premier trail (pour moi aussi ;)) décidément très enthousiasmant.

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