Récit de la course : Sparnatrail 2004, par JLW

L'auteur : JLW

La course : Sparnatrail

Date : 14/11/2004

Lieu : Epernay (Marne)

Affichage : 2310 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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9ème sparnatrail 14 novembre 2004 Epernay (51)

A l'occasion du dernier Sparnatrail, je me suis souvenu de ce CR que j'avais écrit à l'époque,

époque d'avant Kikourou ... pour moi.

Alors pourquoi ne pas faire profiter la communauté kikourienne de ma petite expérience. 

 

 

Il est 19h45,  samedi 13 Novembre, veille de mon premier trail, je viens de rentrer chez moi,  et que vois-je sur la table de cuisine, mon Gateau-Sport entamé, que dis-je, dévoré, il ne m'en reste pratiquement plus pour demain matin .... Sacré gamins ! ! !

Sans trop réfléchir je fonce à Corbeil, direction l'Endurance Shop,  j'arrive au moment où le sympathique vendeur est en train de fermer ...  Ouf, il me reconnaît et je repars avec une nouvelle boîte.  Il ne me reste plus qu'à en préparer un autre. La prochaine fois j'en achèterai deux boîtes, c'est aussi ça l'expérience !

 

Me voilà sur la route d'Epernay ce dimanche matin, un peu tôt il est vrai car le trail commence à  8h00.  J'arrive à point pour repérer les lieux, les campings cars des trailers alignés en rang d'oignons devant le gymnase me confirment que je suis au bon endroit, le fléchage du départ ayant été succinct, serait-ce déjà la première épreuve ? .

L'heure de départ arrive vite, ne me laissant pas trop le temps de stresser pour ce 50km agrémenté de 1200m de dénivelé positif. Départ groupé très sympathique à un rythme de sénateur à travers la ville endormie, centre du monde du Champagne pour arriver en bord de Marne ou se situe le vrai départ à 8h15. C'est une formule à retenir.

 

Donc vrai départ  avec 5km de plat tout aussi agréable, petites discussions avec des habitués du coin puis première côte au milieu du vignoble Moet &  Chandon, première surprise en voyant le groupe autour de moi se mettre à marcher, j'en fais de même, il reste tout de même 45km à parcourir, mieux vaut partir prudemment.

Arrivé au sommet, vue magnifique sur la vallée, les vignes, soleil radieux (voir photo plus loin) mais frisquet, nous courrons à nouveau à travers sous-bois, re-vignes puis descentes suivies de petites remontées. Le premier ravitaillement au 15ème Km arrive  déjà et je me permets  2 minutes d'arrêt avant d'aborder cette deuxième étape de l'autre côté de la vallée de la Marne. Longues montées, chemins tantôt boueux, tantôt rocailleux, suivent une succession de petites montées entre coupées de descentes le long des parcelles de vignes. Ce qui était agréable en ce début de journée commence tout doucement à laisser quelques  traces tout en gardant une impression de facilité dans ce rythme peu habituel pour les coureurs pratiquant des distances plus courtes.

            Les trailers autour de moi se trouvent de temps en temps devant moi, puis derrière et vice-versa. Une conversation s'engage « je reste cool, je prévois la Sainté (comprenez la SaintéLyon)  dans 3 semaines » ou « c'est mon 6ème trail cette année ». Prudemment, je m'écarte de ces pros de la discipline de peur de me griller sans trop m'en rendre compte.

            27ème Km, point de retour obligatoire pour les coureurs dépassant l'heure fatidique de midi. Ca va, je suis dans les temps. Suit  la 3ème grande montée de la journée avant d'arriver au deuxième et dernier ravitaillement situé au 30ème Km. Arrêt  prolongé de 5 bonnes minutes pour recharger les batteries avec autre chose que les éternels gels et sporténines de ce début de course. Mon ventre me faut d'ailleurs sentir que thé+banane+coca+fruits secs c'est pas top !  Pas très grave cela ne durera pas.

 

            La véritable épreuve  commence à ce moment là pour moi. Mes jambes supportent de plus en plus mal les descentes. Je souffre, il me reste 20km ... A partir de là je vois venir les montées avec un ravissement qui n'aura d'égal que mon dégoût de plus en plus prononcé pour les descentes meurtrières. C'est sur, je manque d'entraînement en dénivelé négatif malgré nos nombreuses sorties « T3P ». Mais on m'avait dit que c'était traumatisant, je confirme, c'est traumatisant. Equation insoluble ?

 

Je continue malgré tout à courir dès que le terrain le permet, et ma motivation se trouve maintenant dans ma volonté d'en finir au plus vite. 40ème Km, un mur devant moi. Ce n'est pas grave, au contraire, je vais pouvoir me régénérer avant de redescendre en pestant sur mon allure que j'ai de plus en plus de mal à évaluer. Suis-je à 10km à l'heure ou 8, voire moins ?

Peu importe, les Kms de comptent plus, seul le temps compte. D'ailleurs aucun kilométrage n'étant indiqué, il n'y a plus que le repère temps qui marque la progression ainsi que la mémorisation du parcours et surtout du profil que j'ai pu faire avant le départ.

 Au kilomètre ? ? ? , à un passage dangereux de Nationale se regroupe un nombre plus important de bénévoles pour sécuriser la traversée. Je risque un timide « il reste combien ? »

Une réponse surprenante m'est faite, « à peu près une demi-heure ... » Qu'est ce que ça veut dire une demi-heure ?  Cela doit faire environ 7km pour les premiers,  3 à 4 pour les derniers ? Et pour moi ?

Je coupe la poire en deux, 5km et le temps de 30 minutes s'avérera exact. Cette dernière partie, plate sur le profil  annoncé se révèle être une vraie montagne russe avec petites montées autour des lopins de vignes et des descentes que mon corps ne ressent plus. J'ai dépassé le seuil de douleur et j'ai l'impression que 10km de plus ou de moins n'y changeront plus rien. J'ai une pensée pour Jean-Marc avec plus de 11h00 aux Templiers.. Cela fait quand même beaucoup plus ... 

            Arrivée en 5h16, il est 13h30.

            Je savoure l'arrivée.

            Je récupère ma bouteille de Champagne que je crois méritée.

            Je m'assieds dans la grande salle de sports.

            Je dois paraître épuisé, un coureur, à moins que cela soit un bénévole me demande si ça va. Je réponds que oui. En fait non, il me faut une bonne douche et des massages pour commencer à émerger et vraiment savourer ce moment qui, c'est sur restera gravé un bon moment dans ma mémoire.  Voire à tout jamais. 

 

Le Sparnatrail était la dernière épreuve du Challenge des Trails de l'Est de la France

ce qui nous a valu une impressionnante remise de récompenses aux valeureux trailers ayant réalisé au minimum 5 trails dans l'année. Respect pour tous ces coureurs.

 

 

Nous étions un peu plus de 300 au départ et 267 à relier l'arrivée. Les premiers sont sur une autre planète comme d'habitude et les derniers terminent  en un peu plus de 7heures.

 

            Quelques repères de cette course pour me faire redescendre sur terre complètement :

 

Cla.

Temps

 

Prénom

Ville

Sexe

Categ

Cla. Cat.

1

3:38:06

COSTA

FERNAND

 

M

SE

1

3

3:42:33

BECKER

JEAN JACQUES

NAUROY

M

V1

1

5

3:50:48

BERTRAND

GUY

PLAISIR

M

V2

1

56

4:36:38

BAAL

SYLVIE

BASSE SUR LE RUPT

F

V2

1

68

4:42:07

BAAL

ISABELLE

BASSE SUR LE RUPT

F

V1

1

86

4:49:16

BLEUZE

DANIEL

TINQUEUX

M

V3

1

134

5:16:55

WEISS

JEAN-LUC

ST FARGEAU PONTHIERRY

M

V1

58

137

5:17:23

BAS

RUDY

BRAYE EN LAONNOIS

M

ES

1

214

5:52:15

LAPAUW

MARIE JOSEPHE

REIMS

F

V3

1

230

6:05:34

BONNOT

SOPHIE

BEAUCOURT

F

SE

1

 

 

Résultats complets sur le lien suivant  ainsi que la liste des trails du challenge. Onze trails composent ce challenge allant de 35 à 53Km et jusqu'à 2250m de dénivelé pour le plus costaud.  J'en ai vu qui ont terminé les 11 épreuves ....

 

http://www.sportnat.com/trailestfrance/P2004-10.htm

 

 

 

 

1 commentaire

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 16-11-2008 à 19:04:00

Premier trail ? Tu t'en est bien tiré. Beaucoup explosent par manque d'expérience. Bravo à toi.

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