Récit de la course : Embrunman 2008, par fabio

L'auteur : fabio

La course : Embrunman

Date : 15/8/2008

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

Affichage : 1763 vues

Distance : 233km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Une longue journée familiale au triathlon d’Embrun.

A mon tour de vous résumer ma vision du triathlon d'Embrun effectué le 15 aout dernier.

Aventure personnelle et familiale car toute ma petite famille a (sup)porté ma préparation et passé une longue journée qui nous restera gravée à jamais dans nos mémoires.

 

Comment se lancer dans cette aventure?

Prenez un club sympathique (l’Espérance Chartres de Bretagne) rempli de triathlètes à l'égo non surdimensionné mais amateurs de défis personnels se concrétisant par des triathlons longues distances. Je ne sais pas qui a osé lancer le premier ce mot mais cette année c'était  « Embrun ».

« Embrun  Monsieur, vous n'y comptez pas, je qualifiais les copains le faisant il y a une dizaine d'années de fous ». C'est marrant plusieurs personnes de mon entourage m'ont sorti cette qualification en apprenant mon projet. Et bien vous me croyez si vous voulez, quel bonheur d'être traité de fou.

Au final je me lance et nous nous retrouvons 12 chartrains (1/3 du club) à Embrun. Extraordinaire sachant qu'il va falloir sacrifier légèrement ses vacances pour ce morceau de triathlon.

Arrivée près du lac de serre-ponçon
Réfugiés du coté de Chorges avec Nolwenn et nos 2 enfants pour apprécier la quiétude des alpages environnants (que c'est bon de randonner en montagne) nous retrouvons l'ensemble des chartrains la veille du départ pour poser le vélo dans le parc. Quelques petites photos, blagues à deux sous et chambrettes de cour de récréation et il est temps d'aller coucher les 2 loustics qui vont avoir, eux aussi, une longue journée en compagnie de leur maman. Mais Titouan (4 ans ½) ne raterait pour rien au monde le départ.

Vendredi 15 Août 2008

4h30
Départ en voiture vers Embrun sous une averse de grêle et des éclairs illuminant tous les versants de la montagne. La journée commence fort bien. Nous nous disons que le tri risque bien d'être annulé si le temps persiste.

5h15
toujours dans la voiture garée près du parc, toujours aucune nouvelle d'annulation ou de report, c'est l'heure de rejoindre le parc, les pieds dans l'eau pour certains, gros bisous à toute la famille et c'est parti.

Pluie qui cesse, copains qui stressent, sono qui nous stresse, ca sent bon le départ.

5h45
Petites tapes dans les mains des chartrains encore affairés à se préparer et je suis Erwan sur la droite de la ligne de départ. Je me sens bien, heureux d'être là, prêt pour une longue promenade à gérer. Je me remémore les pensées positives à garder aujourd'hui (se faire plaisir, gérer, Titouan qui continuait à avancer dans les pentes lors de nos randonnées malgré ses petites jambes et sa fatigue, passer la ligne d’arrivée avec mes 2 loustics)

 

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06h départ des hommes
Les gars se mettent à l'eau tranquillement, je perds Erwan de vue (c'est malin ces mille pingouins noirs), premiers mouvements et recherche de la première bouée avec ses toutes petites lumières rouges. Je suis bien dans l'eau, c'est agréable, on voit le fond par endroit deux petits tours dans le lac et c'est la sortie. Je repère, par leurs encouragements Titouan, Morgane (2ans) et Nolwenn et part m'habiller chaudement pour la partie cycliste. Petit coucou à Olivier s'élançant et Erwan, Gwen et Yannick L. arrivés pendant mon changement. C'est quand même sympa de le faire à plusieurs.

07h05 Départ vélo
Objectif manger, rouler rythme promenade, ne pas se soucier des triathlètes te doublant et profiter du paysage. Le soleil est réapparu.

Puy St Eusèbe premier fan-club des chartrains (et oui une dizaine de gugusses cela rassemble des conjointes et des enfants à vivre une journée de dingue) en vue, ca fait du bien de se sentir poussé. Je profite de la magnifique vue sur le lac et souris en me souvenant du pique-nique effectué quelques jours auparavant en compagnie de ma petite famille le long du parcours vélo et où les enfants criaient « bravos » aux triathlètes venus reconnaître le parcours.

Première descente tranquillou (on va dire pour être gentil que ce n'est pas ma spécialité) et retour sur Embrun en étant applaudi à Savines par nos supportrices saint-erblonnaises. Passage au rond point des Orres où une foule nous encourage puissamment en compagnie de la family.

 

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Guillestre, Gorges du guil toujours aussi beau et toujours l'objectif de pédaler sans forcer. On me double mais chacun son destin. Début de l'Izoard, on se retrouve comme par magie à 4 de Chartres pour l'attaquer (Yannick, Gwen et Olivier). Yannick nous largue très facilement (malheureusement il devra abandonner plus tard), Olivier à son tour s'envole et nous nous retrouvons Gwen et moi dans la même difficulté à s'élever vers le sommet. Moment très dur pour moi mais penser à la volonté de Titouan (tu m'as aidé plusieurs fois petit loustic aujourd'hui) me donne l’énergie nécessaire pour arriver en haut sous un ciel devenu bien noir. Au sommet un peu avant Gwen et au moment de la lancée de Mickael (revenu à la casse déserte sur moi et qui volera jusqu’à la ligne d’arrivée) dans la descente, je récupère mon sac et attaque mon petit sandwich jambon tandis qu'Erwan me rejoint à son tour.

Je pars avant lui dans la descente (je sais qu'il va me revenir dessus) car je commence à avoir froid malgré le petit coupe-vent supplémentaire rajouté. Sensations confirmées dès les premiers virages où je me mets à trembler frigorifié. Vivement Briançon qu'on puisse tourner les jambes. Jamais eu aussi froid sur un vélo que dans la descente. Passage de Briançon sous un ciel très menaçant et ce qui devait arriver arrive, l'orage éclate: une averse torrentielle s'abat sur ma trajectoire et connaissant un peu la montagne je pense à tous ceux qui sont derrière et me demande quels conditions ils peuvent avoir (j'apprendrai le soir que beaucoup ont descendu l'Izoard sous la grêle et des bourrasques de vent).

Pour moi une seule solution: fuir cette pluie dantesque en pédalant. Curieusement je réalise à ce moment ce que je suis en train de vivre : une aventure extraordinaire sous des conditions extrêmes. Je me surprend à sourire, heureux d'être là. J'endosse alors le costume de guerrier pour, me dis-je, finir ce vélo même grelottant afin d'avoir la chance de passer la ligne d'arrivée. Fou, vous avez dit « fou »?

Erwan me rattrape. Nous passerons un peu de temps ensemble sous la pluie moins drue discutant (c'est bon pour le moral) de nos sensations et se faisant gronder par un arbitre nous trouvant trop collés l'un à l'autre (mais ma petite dame vous savez qu'après 120 km de vélo, l'Izoard et un orage à ne pas mettre un cycliste dehors on a autre chose à penser qu'à drafter).

Arrivé au Pallon, je me surprends à avoir les jambes qui répondent. Cela me fait plaisir et me dit que je devrais rallier l'arrivée vélo dans une bonne condition physique. C'était sans l'impitoyable (à mes yeux) côte de Chalvet que j'aborde sans Erwan que j'ai réussi à larguer grâce à ses quelques pauses bien naturelles.

 

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2ème moment dur de la journée (décidément je n'aime pas les hauts pourcentages), j'arrive en haut les yeux vitreux, me battant pour engloutir ma barre énergétique et n’entendant qu'au dernier moment un fan-club chartrain qui pourtant s'égosillait à m'encourager et rapporter des souvenirs imagés de l'aventure. Mea-culpa, je n'étais plus très frais à ce moment.

Arrivée au parc, « Allez Papa » de la petite family, « c'était apocalyptique « leur réponds-je, changement de tenue pour être sec et hop (8 minutes après quand même) départ en apercevant Erwan et Gwen prêts eux-aussi à attaquer le marathon.

15H et quelques minutes : Départ Course à pied
Objectif: bien s'alimenter, courir et ne marcher qu'aux ravitos. Jambes un peu poussives (je me dis que ca va être long), arrêt au ravito pour déguster un bon riz au lait (merveilleux moment gustatif).

 

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Je cours, lentement, mais je cours pendant les premiers kilomètres encouragés par nos amis mais également par toute la foule (vous avez été géniaux et un soutien précieux).
8ème km j'aperçois Olivier devant moi et Gwen qui a l'oeil vif juste derrière moi. 

12ème km nous nous retrouvons tous les trois, petits mots d'encouragement à Olivier qui en bave et nous partons avec Gwen sur le même rythme, Pas trop de discussions, juste courir (ca commence à être dur pour beaucoup d'athlètes que nous passons) et passage pour le 2ème tour ensemble devant nos familles (Titouan en pleurs, sa maman avait compris du speaker que j'allais au massage et il a cru que j'avais abandonné).

 

 

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Gros arrêt pour me ravitailler (Banane, sandwich, raisins, gâteau riz au lait), Gwen en profite pour se faire la malle et c'est reparti pour un 2ème tour du lac difficilement (décidément je n’aime pas ce passage). Retour d'un peu d'énergie et je revois Gwen en train de marcher dans la montée d'Embrun. Je continue à courir tout en lui prodiguant quelques encouragements (il est en train d'avoir un sérieux coup de pompe).

 

30ème km: tout va bien mais je commence à taper du pied. Signe de début de fatigue.

35ème km: ca va moins bien, grosses douleurs musculaires aux quadriceps qui m'obligent à marcher plus que de raison.

Je continuerai sur cette alternance jusqu'au finish (je ne supportais plus les descentes) tandis que ma tête me disait que l'arrivée était en vue donc 15 minutes de plus ou de moins l'objectif était atteint.

Dernier km: je fais quand même l'effort de ne que courir, passage devant les fans-clubs chartrains rassemblés à 300m de la ligne d'arrivée. Titouan en courant et Morgane dans mes bras passons le minuscule portique du finisher au bout de 13h34 d’effort, heureux de mon aventure, super heureux de finir avec mes enfants (quel pied).

 

 

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Gwen me suit de près avec ses enfants. Nous nous dirigeons vers les fan-clubs les remercier de leurs chaleureux encouragements tout au long de la journée ....et leur rendre nos enfants, non mais. Nous pouvons alors assister aux arrivées successives des copains Bruno, Erwan et Olivier tous avides de partager ces moments magiques avec leurs familles avant de retourner dans le parc se faire masser et effectuer les premiers débriefings avec les arrivants Denis et Stéphane.

 

 

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 Debriefing personnel :

Bonheur d'avoir fini ce triathlon dans un état physique correcte et de l'avoir apprécié même sous des conditions très difficiles à vélo.

Bonheur d'avoir pu partager avec les copains du club une journée inoubliable.

Bonheur d'avoir une famille et des amis qui ont vécu intensément cette journée en nous encourageant avec toutes leurs forces (Merci à vous petits et grandes)

Bonheur d'avoir vu Gervais terminer 1er V5 sur le CD

Déçu de ne pas vous avoir attendu, les copains qui ont fini tard, le temps n'était pas de la partie, j'avais trop froid.


Question final : alors suis-je un fou? Peut-être mais c'est rassurant je ne suis pas seul.

Bon les gars qu'est-ce qu'on fait l'année prochaine?


Fab

2 commentaires

Commentaire de frankek posté le 06-09-2008 à 09:59:00

bravo pour ta perf ! en plus dans des conditions dantesques ! j'espère un jour faire un iroman...
récupère bien...

Commentaire de La Tortue posté le 07-09-2008 à 22:06:00

bravo !

pour l'an prochain, sans hésiter, je te proposerais bien ça (je suis à 2 doigts de "signer")
http://www.dailymotion.com/relevance/search/altriman/video/x6ez39_video-altriman_sport

en plus c'est un kikou qui organise (benoit11) !

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