Récit de la course : Embrunman 2008, par emag

L'auteur : emag

La course : Embrunman

Date : 15/8/2008

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

Affichage : 2081 vues

Distance : 233km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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comment occuper sa journée du 15 août? et si on faisait le triathlon d'EMBRUN



Objet : COMMENT OCCUPER SA JOURNEE DU 15 AOUT ? ET SI JE FAISAIS LE TRIATHLON D EMBRUN !

 

        Issue d'une soirée un peu arrosée avec des collègues du club en début d'année, l'idée a fait son chemin et me voici parti pour m'inscrire au triathlon d'EMBRUN. Inconscient ou réaliste, je ne sais pas. Par contre une chose est sure, il faut être armé pour l'affronter il faut donc s'en donner les moyens. Il a donc fallu jongler entre la famille, le boulot et l'entrainement. Mais tout ceci n'a été réalisable qu'avec le soutien de mon épouse que je remercie énormément MERCI VERO.

 

NOUS Y SOMMES.

 

        Mardi 12 retrait des dossards avec DENIS, je possède le dossard 386, pas de pression bonne humeur et détente au rendez vous, grosses bouffes mais sans alcool, faudrait peut être pas trop abuser non plus. Jeudi 14 on dépose le vélo dans le parc, nous sommes tous ensemble dans la même rangée : la 14. Le parc est énorme, 1100 concurrents qui viennent d'un peu partout pour le faire, on entend parler différentes langues, celui-ci est entouré de grillages, il ne manquerait plus que les spectateurs nous jettent des cacahuètes ! On y laisse nos ravitaillements perso pour le col de l'IZOARD. Puis briefing d'avant course, on y reconnait quelques célébrités qui se confondent dans la masse triathlétique. Juste après pose photos pour le magasine TRIATHLETE MAGASINE, nous sommes le 4 ème club le plus représenté nous serons donc à l'affiche dans le magasine de septembre, cool cela fera un superbe souvenir merci DENIS. De retour à la maison on revérifie tous les sacs, et oui, il ne suffit pas d'oublier quelque chose, «  mon bonnet, sur mon bonnet je mets mes lunettes... ». La tension commencerait-elle à monter ?

 

Vendredi 15, un 15 août 2008 qui ne ressemblera pas à un 15 août habituel. Une longue journée nous attend et pour cause !

 

        Fini les conneries, réveil à 03h30 du matin après une nuit quelque peu agitée : il pleut depuis la veille gloups ! Petit déjeuner et conneries au rendez vous comme dit DENIS «  c'est les nerfs !!! ». DENIS OLIVIER YANNICK et moi-même sommes prêts, on met les sacs dans la voiture nous sommes accueillis en sortant dehors par un superbe orage, la descente en voiture à EMBRUN est impensable : orage, déluge de pluie, brouillard et vent on y voit pas à 5 mètres. DENIS conduit et  moi je suis le copilote enfin j'essaye ! « Attention virage à 5 mètres par contre impossible de dire si il est à droite ou à gauche » cela rassure. Tout à coup on se dit que tout ceci est en cauchemar et que nous allons tous nous réveiller,  j'en profite pour pincer DENIS mais non hélas ce n'est pas un cauchemar le pire que nous pouvions imaginer est au rendez vous. Arrivée en bas, il y a de l'amélioration, il y a une circulation impressionnante, avec la nuit on se croirait un 24 décembre aux abords d'un centre commercial et tous convergent dans la nuit avec leur panier rempli de vêtements de sport en guise de cadeaux vers le même lieu : le parc à vélo. Celui ci est détrempé, certains devront se changer dans une mare de flotte ! Nous sommes épargnés et pourrons nous changer au sec OUF ! Nous sommes éclairés par des projecteurs et tout le monde est concentré pour protéger de la pluie leurs vêtements. Puis doucement on s'équipe, la combinaison, le bonnet sur le bonnet mes lunettes...et on s'avance vers la ligne de départ, certains sont partis s'échauffer ! La tension monte, les spectateurs se sont agglutinés sur les grillages en espérant reconnaitre certains dès leurs, les flashs crépitent ainsi que les encouragements. 05H50 départ des féminines, puis arrive notre tour, j'en profite pour me glisser vers l'avant avec FABIEN histoire de gagner quelques places et être plus à l'abri des coups. Les concurrents frappent dans leurs mains et c'est le coup de feu libérateur.

    La température de l'eau est bonne je me mets directement à droite pour éviter les coups. 2  boucles pour un total de 3km800. Je mets le pilote automatique et s'est parti. Je commence à avoir de la buée sur mes lunettes qui m'empêche de bien me repérer, le jour commence à se lever, un petit regard vers le ciel qui reste nuageux. 58MN plus tard l'entrée est avalée, reste maintenant à se préparer pour le plat de résistance : le vélo et ses 188 KM.

 

    Maintenant une question : comment se vêtir ? Dans le parc je me change complètement et revêt la tenue du petit cycliste parfait, j'opte pour du long hormis le cuissard et prends mon coupe vent et m'assure de ne rien oublier de mon ravitaillement (gels et barres). Je suis au complet, je ne peux plus rien prendre dans mes poches, le temps semble correct. Et s'est parti, à peine le vélo enfourché se présentent déjà les premières difficultés. On commence à froid par une ascension de 20 KM avec des pourcentages de 8 à 9 % et même un coup de cul à 22% un petit peu plus tard. Dans l'ascension on surplombe EMBRUN et on aperçoit certains qui nagent encore dans le lac ! Notre logement étant sur le parcours, Véro et Stéphanie accompagnées des enfants nous attendent sur le bord de la route avec des banderoles d'encouragements confectionnées la veille, plus quelques tags sur la route. Je m'arrête pour le petit bisou et s'est reparti. L'alimentation et l'hydratation seront les clés de cette grande journée. Après une belle descente ou je me suis éclaté nous revenons sur Embrun, direction le col de l'IZOARD. Le parcours devient « casse pattes » avec ses successions de bosses qui mènent à GUILLESTRE. J'y retrouve Véro Stéphanie Valérie et les enfants qui tentent en plus de nous applaudir de faire des photos, une dure journée pour eux aussi, chapeau ! Nous avons 20 km à faire dans un décor magnifique : les gorges du GUIL, elles nous amènent au pied du géant. Je commence alors un peu à m'ennuyer nous sommes tout le temps en prise et j'attends avec impatience le col, je pensais que celui-ci allait intervenir beaucoup plus vite. Puis virage à gauche le dénivelé change, la première partie est constituée de longues lignes droites jusqu'à BRUNISSARD, ravitaillement j'en profite pour prendre un bidon de coca. N'ayant pas reconnu le parcours, je discute avec mon voisin qui m'invite à rester calme car les difficultés vont vraiment apparaitre ! OUPS, pas de panique, je mets tout à gauche.

 

    Puis commence à apparaitre la deuxième partie qui elle est composée de virages en lacets. Ces virages qui s'enchainent et qui n'en finissent pas, la température du corps commence à monter au fur et à mesure que la route s'élève car plus on monte et plus les pourcentages deviennent sévères. Du chaud je commence à avoir froid, quelques gouttes tombent et la route est trempée ! A la suite d'un virage, changement de décor le vent commence à souffler et le paysage devient désertique : nous sommes dans la case déserte qui annonce le sommet de l'IZOARD. Un petit passage de récupération avant d'attaquer l'ultime partie de l'ascension du col. Au sommet la stèle qui annonce 2361 mètres d'altitude et le ravitaillement, j'en profite pour prendre le mien et refaire le plein de mes bidons, je prends le temps de m'alimenter (GATO SPORT bananes...), j'y retrouve FABIEN et GUENA. Ce qui est impressionnant ce sont les spectateurs qui nous ont encouragé dans le col et les bénévoles qui ont affronté le froid et le vent pour nous servir car la haut il fait vraiment très froid, merci à eux. Le vent est glacial et en plus ce jour là c'est humide. La descente libératrice je mets cette fois tout à droite et je m'éclate comme un fou malgré la route humide alors que certains restent sur les freins, vitesse max 74 km/h je ne sens plus mes doigts malgré mes gants et commence à avoir froid. Je ne laisse surtout pas mes jambes sans pédaler, ce pédalage continu me permet de lutter contre le froid et de récupérer de l'ascension. Arrivée à BRIANCON un orage éclate, éclairs coups de tonnerre et déluge de pluie, j'ai l'impression de rouler dans un ruisseau je suis complètement trempé mais je continue, je ne souhaite surtout pas m'arrêter car la reprise serait encore plus difficile, la plupart des concurrents s'abritent alors sous des abris de fortune ou s'équipent de sac poubelle. Tout cela me semble irréaliste et me met dans un état d'euphorie en me disant qu'il faut être complètement débile pour faire cela mais cette idée me plait (pas bien le garçon). Le reste du parcours va se faire sous la pluie et le froid, je suis transi de froid et je n'arrive plus à me réchauffer je ne sens plus mes doigts et n'arrive plus à passer les vitesses ni à serrer ma gourde pour boire, le plus problématique reste pour me soulager. Il m'en a fallu du temps mais j'y suis arrivé OUF, de toute façon l'aide extérieure est interdite hum! Il me reste encore deux ascensions de col : le PALLON et le CHALVET et toujours avoir en tête l'alimentation et l'hydratation. Je retrouve FABIEN et nous montons ensemble le PALLON, il  s'effectue sans souci mais plus tranquillement pour moi et toujours ses spectateurs qui nous encouragent. La suite ressemble à une succession de montagnes russes. Le dernier col s'effectue au 180 km à EMBRUN : LE CHALVET. La montée semble interminable et en plus elle s'effectue avec un mauvais revêtement, je demande à un triathlète ou se situe le sommet et celui-ci me répond « tu vois les nuages et bien la haut », bon il va falloir prendre son mal en patience. Au sommet Véro Stéphanie Valérie sont là avec les enfants, je m'arrête 10 secondes car j'ai trop froid et ne rêve que d'une chose : enfiler des affaires sèches et chaudes et d'ailleurs eux aussi ont eu très froid ! Une fois de plus chapeau et merci pour les encouragements ! Dans la descente je sens mon pneu avant qui perd de l'adhérence et pour cause je viens de crever, tant pis je ne change pas il me reste 2 km avant le parc je termine le pneu à plat et tout doucement pour ne pas déjanter. Les 188 km sont avalés en 7h58 avec les 5000 mètres de dénivelé positif, reste maintenant le dessert : le marathon.

 

     Avant je passe au parc, je me change de la tête au pied, je me lave, met des vêtements chauds et de la pommade chauffante. Je ne devais pas avoir une bonne tête car une bénévole me dit que j'ai l'air frigorifié et me demande si j'ai bien des vêtements chauds ! J'y retrouve GUENA qui se change plus vite que moi et pars en CAP. Au premier ravitaillement je prends un thé chaud et c'est parti pour deux boucles de 21km avec à chaque fois 1 côte de 5% pendant 1km5. Au départ un tour de lac avec une belle côte, puis il faut rejoindre EMBRUN perché sur les hauteurs. On passe carrément dans la ville et dans les rues piétonnes, là encore une foule agglutinée sur le bord et des tonnerres d'encouragements et d'applaudissements avec des gens qui scandent ton prénom et ta région, c'est génial cela me donne des ailes. Une chose est sure je garde ma tenue verte avec les hermines dessus, « allez les bretons allez la Bretagne ». Après il faut redescendre sur la digue bordée par la DURANCE et s'astreindre à un aller retour monotone. Rejoindre BARATIER, monter et monter encore, pour rééditer l'expérience, oui la course à pied semble interminable avec les panneaux qui affichent tout les kilomètres passés. Au premier tour tu te dis qu'il te reste encore 40 KM puis 30 KM et au deuxième tu aborderas les 20 et les 10 libérateurs. La course à pied se passe sans problème pas de crampe, et toujours en tête une gestion de l'alimentation, gels et coca au menu. La course à pied m'a réchauffé, je me sens bien, dans les côtes je préfère marcher, une seule idée en tête : terminer cette course. Puis enfin le plan d'eau revient et là tu croises ceux qui commencent leur deuxième tour et qui te disent « FINISHER » et oui  la ligne d'arrivée me tend les bras, le public est à la hauteur de l'évènement. J'arrive sur cette ligne droite bordée par le public j'aperçois Véro et les enfants. Je prends les enfants pour franchir la ligne d'arrivée, je laisse passer quelques concurrents qui me semblent trop pressés d'en découdre ou espèrent en me doublant gagner une place, pour avoir le plaisir de la franchir avec les enfants et d'immortaliser l'évènement avec le photographe attitré de la course « TINTIN ». Mes enfants n'auraient laissé leurs places pour rien au monde Je pense que Véro les avait conditionnés.


 

Me voici FINISHER de l'EMBRUN 2008 en 13h46 :55 qui je pense au regard des conditions climatiques restera dans les mémoires et qui nous réservent des soirées hivernales animées. C'était mon premier IRONMAN et je pense avoir été servi, je regrette de ne pas avoir reconnu le circuit vélo avant surtout le col de l'IZOARD. L'évènement est incontournable et suis très fier d'accrocher ce mythe à mon tableau de chasse qui je l'espère va en recevoir bien d'autres. En lisant la presse du lendemain, j'ai appris qu'ils avaient accepté de laisser partir les concurrents et de donner le départ au dernier moment.

Nous avons,comme l'indiquait le journal du lendemain, défié les éléments ce jour là.

 

EMAG

4 commentaires

Commentaire de kikidrome posté le 03-09-2008 à 14:32:00

Félicitations ! Je suis admirative devant une telle volonté et une telle performance. Respect.
En plus, cette année, les conditions étaient extrêmes...

Commentaire de hagendaz posté le 03-09-2008 à 22:22:00

bravo, bravo, bravo
trois fois pour ce tri pas ordinaire

Commentaire de frankek posté le 04-09-2008 à 09:37:00

super exploit ! dans des conditions dantesques !!
chapeau ! encore bravo et récupère bien.

Commentaire de Le CAGOU posté le 02-11-2008 à 22:01:00

bonjour,
congratulation pour ton formidable embrunman tu es un héros pour ce mythique triathlon bravo et encore bravo
pour ma part j'espère un jour le faire mais c'est pas encore le mieux pour moi
après 20 ans de stop de sport je reprends doucement mais je te remercie pour ton cr et ses belles photos
sportivement le cagou

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