Récit de la course : Trail de Faverges - 42 km 2008, par Sagarmatha

L'auteur : Sagarmatha

La course : Trail de Faverges - 42 km

Date : 14/6/2008

Lieu : Faverges (Haute-Savoie)

Affichage : 2838 vues

Distance : 42km

Matos : Short Odlo
Tee shirt craft
Chaussure lafuma active trail pro

Objectif : Faire un temps

7 commentaires

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Un paradis au massif des bauges ...

Vendredi 13/06: Veille du trail de Faverges.

15h15: Je monte dans la voiture en compagnie de mon père, nous prenons "enfin!" la direction de Faverges. L'excitation dans mes yeux est facilement lisible...

Nous faisons bonne route, malgré quelques bouchons sur Annecy, à l'heure des sorties de boulot...

17h50: Je retire mon dossard à la salle polyvalente de Faverges. Il y a déjà plein de coureurs.

18h15: Un petit plaisir avec mon papa en voiture, nous nous promenons dans les environs de Faverges, et découvrons un col du Tamié magnifique (à faire pourquoi pas un jour en vélo). Nous allons reconnaître quelques passages du trail de demain. Je m'aperçois, de la voiture, que les pentes sont raides sur certains sentiers.

19h00: Nous arrivons au gîte dans lequel nous allons dormir cette nuit. Les propriétaires (italo/suisse) forts sympathiques nous accueillent, en compagnie d'un couple qui eux aussi passeront la nuit ici, et qui eux aussi vont courir demain. Après avoir déposé les bagages, il faut aller manger. La chef de maison nous a préparé un succulent repas. Tous ça agrémenté d'une excellente ambiance, nous apprenons tous à faire connaissance, et pouvons dans le même temps commenter à notre manière la match France/Pays Bas...

22h00: Je vais me coucher ... demain je me lève tôt ...

 
Samedi 14/06 : Le jour tant attendu !
5h30
: Le réveil sonne. Tiens! Je n'ai pas entendu mon père ronfler de la nuit. C'est que j'ai bien dormi.

06h00: Un petit déjeuner nous attend tous. C'est vraiment génial les chambres d'hôtes. Le pain chaud sur la table me fait des clins d'oeil...

07h00: habillé en traileur, je me dirige avec mon papa dans les alentours de la ligne de départ. A peine descendue de la voiture, qui vois-je? Enrique biensur! Le pot à Niko... Je ne manque pas de le saluer. Il semble un peu pressé, et me dis qu'on ne va pas se manquer sur la ligne de départ...

De mon côté, je m'échauffe un petit peu. Je trottine. Mais ne me prend pas la tête.

07h15: Nous sommes dans l'air de départ, au pointage! Je me retrouve devant avec les meilleurs, sans trop le vouloir. J'échange quelques mots avec Enrique que je trouve très sympa.

L'excitation est grandissante seconde après seconde. Les « Caïds » se présentent sur la ligne. En plus du team asics (avec Enrique), j'aperçois Aurélien Brun, Vincent Delebarre, Corinne Favre ... et tous ceux moins connus mais qui ont déjà remporté de belles épreuves ...La liste est longue, trop longue... Le plateau cette année est exceptionnel, les organisateurs sont unanimes.

07h30: Un coût de pétard surgit dans l'air, et c'est parti pour 42 km ... et 2700m+ sous un soleil resplendissant. La météo avait raison (pour une fois !). De belles éclaircies sur Faverges, à notre plus grand bonheur.

Je me fais un petit plaisir. Je reste un moment au contact des meilleurs, côte à côte avec Enrique. Aurélien Brun en tête, l'allure sur les routes de Faverges est rapide.

Le premier sentier arrive, je lache le groupe. Je m'étais dis que je commencerais "cool", il faut que je respecte les consignes.

Les premières rampes arrivent très vite. Je me cale sur un train où je me sens bien. Je ne cesse de courir malgré les pentes sévères mais je me dis que je suis capable de le tenir jusqu'en haut du télésiège. Le terrain est gras par endroit. Mes puls sont hautes, mais je ne m'affole pas. Corinne Favre me double avec un groupe de quatre ou cinq coureurs à ses trousses. Son aisance pourra en impressionner plus d'un! Cette spécialiste du ski alpiniste est décidemment une des meilleurs traileuses françaises. Et elle le prouve encore une fois! Mais je ne m'occupe pas de son groupe. Je reste à mon train qui est déjà bien élevé. Et en fait, l'ascension va se faire comme ça. J'avoue que comme beaucoup certainement, je l'ai trouvé interminable ! Ca ne cessait de monter ... encore et encore et encore ... Certains passages aériens étaient d'une beauté inégalable. Je prenais conscience à chaque foulée que nous étions tous entourés de paysages fantastiques... Les montagnes sont vraiment très belles... J'en suis tombé amoureux depuis longtemps déjà.

Un léger replat sur le haut, et puis un dernier coût de c... pour arriver au télésiège dans un brouillard aussi incroyable qu'inattendu. Ouf ! Nous y sommes, déjà 1400m+ de fait. Mais on ne s'arrête pas, car il ne fait vraiment pas chaud là haut.

J'attaque seul la première descente. Et me rends très vite compte que mes sensations sont bonnes. Je laisse dérouler « la machine ». On ne m'arrêtera plus ! J'ai la chance de voir mon père sur le bord du sentier, pour prendre des photos. Ca fait toujours du bien de voir un visage familier. Et de sucroit là pour m'encourager. Je rattrape un paquet de coureur... Puis j'arrive sur le bas. Ici nous retrouvons les coureurs du 27 km et le ravitaillement. Je ne m'arrête pas une seule seconde, c'était convenu comme ça dans ma tête. Je zappe donc littéralement le seul ravi to de ce trail...

Pas de temps mort, la deuxième ascension est là. Je monte à mon train. Je me surprend davantage à marcher que courir. La pente encore une fois est raide, ce n'est pas évident. Le changement de rythme avec la descente se ressent dans mes jambes. Je ne m'affole pas. Je monte, et double beaucoup de coureurs, mais ceux là font pour la plupart le petit circuit. Cette ascension s'est bien passée. J'arrive en haut, on m'annonce que je suis à la 54e place du classement provisoire. Je me dis que ce n'est pas si mal, mais l'important n'est pas là. Je m'étais fixé une barrière horaire de 5h00 d'effort sur tout le trail. Et d'après mes calculs vites faits, je dois être dans mes temps.

Mais comme c'était convenu, à partir de cet endroit là de la course je devais lacher « les chevaux ». Et rebelote pour une descente ! C'est sans doute la plus grosse descente que j'ai réalisée depuis que je fais du trail. J'ai descendu à une allure que je ne pensais pas être capable de réaliser un jour.

Parfois, je me faisais peur tous seul. Je pensais à mes appuis, et en même temps me disait que des descentes pareilles, c'était de la folie. Rien à voir avec le style des Cabornis en début d'année. Là c'est de la pure montagne...

Tout en bas, je retrouve la bifurcation du petit (tout droit) et du grand parcours (à gauche).

Je reste sur ma dynamique, je monte le plus vite possible cette dernière ascension. Les pentes sont très très très raides. Mais je ne regarde plus ! Je crois que j'ai déposé mon cerveau dans la descente d'avant. Ces 300 derniers m+, je les tiens, et je ne les lâcherais pas. J'arrive enfin en haut. Un dernier pointage sur mon dossard équipé de la puce électronique, et un des organisateurs me dit qu'il reste plus que 11km, mais que certains passages sont dangereux. Il m'invite donc à faire attention. Très sympa de sa part, et je plonge tout droit. Je me laisse aspiré par cette force qui me tire vers l'avant. J'ai des jambes de feu. Qui ne sont pas prêtes de se calmer quand j'aperçois le lac d'Annecy en contrebas, cette fois ci c'est l'apothéose ! Splendide ! Je file tout droit dans la descente sans compter... Je rattrape un par un les coureurs devant moi. Certains sont malheureusement pris de crampes. Je leur adresse un mot amical, et je continue...  

La ligne d'arrivée n'est plus très loin maintenant. On m'encourage fortement : « Allez Romain ! » Tiens ? Il me connaît lui ? Plus que 3 km, et puis plus que deux. Je cours, mes jambes sont maintenant lourdes. Je double tous ce que je peux encore doubler, et je franchis enfin ( !) la ligne d'arrivée.

Devinez quoi ? Temps d'arrivée 4h56'0000 sec. Contrat réussi ! C'est en dessous de 5h ! Les 42 km et les 2700 m+ en 8.51 km/h de moyenne. Je me classe à la 39e place sur 500 participants du maratrail. Je suis à 50' des deux vainqueurs Aurélien Brun et Ludovic Pommeret, arrivés main dans la main, à 000' de Enrique (15e), et 20' de Corinne Favre (20e).

Je prends le temps de récupérer après la ligne. Je suis vidé ! Mon père est à mes côtés, c'est le bonheur... ! Tout simplement...

S'en suit une bonne douche, un repas savoyard. Mon préféré ! Une tartiflette avec salades vertes, et un assortiment de charcuterie, puis une tarte aux pommes pour finir. Souvent, je n'ai pas très faim après l'effort, mais là c'était sans compter ! A table, je discute avec mon père de la course. Je lui avoue avoir tout donné. Je suis satisfait de ma gestion de l'effort...

J'ai vécu un moment magique dans ce parc naturel du massif des bauges. C'est certain, je reviendrai un jour dans ce paradis...

7 commentaires

Commentaire de Pat'jambes posté le 18-06-2008 à 20:58:00

Belle course! Je lis tous les CR sur Faverges, ça donne envie; encore bravo et merci pour ce témoignage.

Commentaire de Mustang posté le 18-06-2008 à 22:08:00

Bravo pour ta perf, Romain!! réel bonheur de courir quand on est "bien"!!
Bonne suite

Commentaire de lulu posté le 18-06-2008 à 22:09:00

Bravo pour ta course et ton CR qui est super prenant !
Ton CR donne vraiment envie de venir faire un tour à Faverges l'an prochain !!
Et moi qui adore les descentes.........

Commentaire de lolo' posté le 19-06-2008 à 17:37:00

bravo pour ta perf

tu pourrais te laisser tenter par un peu plus long maintenant non ?

Commentaire de eric74 posté le 19-06-2008 à 19:19:00

la vache ça c'est de la perf bravo et encore bravo

Commentaire de sarajevo posté le 19-06-2008 à 19:56:00

chapeau bas pour ta prestation .....
a+
pierre

Commentaire de Philippe8474 posté le 09-07-2008 à 17:55:00

Bravo pour ta perf... moins de 5H00 ça laisse sacrément réveur
C'est vraiment un sacré trail... Chapeau encore!!!

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