Récit de la course : Trail du Pic Saint-Michel 2008, par yayoun

L'auteur : yayoun

La course : Trail du Pic Saint-Michel

Date : 1/6/2008

Lieu : Lans En Vercors (Isère)

Affichage : 1936 vues

Distance : 15km

Objectif : Pas d'objectif

23 commentaires

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Le récit

Et voilà, après le off du Pilat et le Grand Raid 73, nous voilà repartis pour un week end de folie kikouresque  

Bibiche et le Castor arrivent chez moi avec une demie heure de retard (ah ces mecs...Il leur faut un temps fou pour se préparer ) et après avoir découvert qu'il faut monter 100 marches pour monter chez moi, ils déposent leurs sacs et on part manger une pizza en centre ville. Pendant notre dégustation, le déluge s'abat sur la ville. Et ben, ça promet pour demain On papote, on papote mais il est largement temps de partir. On charge la voiture -- ils ont un nombre de bagages, on croirait qu'ils partent pour trois semaines Petit coup de fil à Flapy pour fixer un autre lieu de rdv. Un castor et une biche dans la voiture, c'est pas de tout repos, ça chante, ça discute, ça rigole et le trajet passe vite. Super timing, on arrive en même temps que Flapy. Le temps de remplir les camels et je dépose les frappadingues qui ont décidé de monter au restaurant en courant Quand à moi, je pars direction la maison de Cyril à Saint Nizier. J'avoue, même avec le GPS, je me perds et je fais demi tour ...juste devant chez lui...C'est pas de chance quand même. Je vérifie la couleur de mes cheveux, non, ça va, ils ne sont pas encore blonds -- et c'est parti. A 15h 50, je prends enfin l'autoroute. On devait être à 16h à Grenoble

     Arrivée chez Cyril, je rencontre Pascaline. Ils me font visiter la maison qui est superbe, très chaleureuse, tout en bois à l'intérieur avec un joli poêle en fonte et la cerise sur le gâteau, une magnifique vue sur la vallée et sur Grenoble. En face, on voit Chamrousse encore dans la neige. C'est magnifique. Ca fait du bien de ne plus être en plein centre ville de Lyon. A chaque fois, j'ai l'impression de partir en vacances On discute de la course, du terrain, ils m'expliquent plein de trucs techniques...Commence à me demander ce que je fais là moi...J'aurais peut-être du aller faire un trail dans le Var plutôt

   On part alors pour la pasta party. On se gare près des autruches, j'ignorais qu'il y en avait dans le Vercors   Dans le resto, on retrouve plein de kikous, des connus, des inconnus qui deviennent très rapidement connus et ça discute, ça rigole, ça prend des photos et surtout ça mange des pates faites maison miam C'est bien agréable mais c'est pas tout ça, on a une course demain et il est temps de rentrer. On récupère le Dingo et le Castor et on remonte chez Cyril d'où on découvre une vue magnifique sur Grenoble illuminé. Dire qu'il y en a qui sont partis en courant pour avoir la même vue Ils sont fous ces kikous...

    Chez Cyril, c'est Versailles, on va même dormir sur un vrai matelas et pas sur mon super matelas autogonflant. Ca fait du bien. C'est l'heure de faire dodo mais il y a le Castor et le Dingo qui parlent et qui parlent...Quand je pense qu'ils disent que je suis bavarde Je commence à m'endormir et là, c'est mon téléphone qui sonne...Debizej m'annonce son arrivée aux cent bornes dans un super temps Allez, cet effort mérite bien que je sorte de mon sac de couchage pour aller avertir les autres Et du coup, c'est reparti, on discute de courses, d'efforts etc... mais le sommeil m'appelle et je m'endors vers une heure du matin. Réveil à 7h30. Comparé à samedi dernier et le réveil à 2 heures, c'est la grasse matinée ce matin. Et en plus, agréable surprise: Cyril mange bio aussi et du coup je retrouve chez lui mon petit déjeûner de champion: tartines à la pâte de noix de cajou et miel, hmmm un régal... Il faut se préparer avec cette éternelle question féminine: comment je m'habille? Le temps change et pour l'instant on est dans le brouillard alors on verra sur place. 

    Arrivée à Lans en Vercors, retrait des dossards et hop on se prépare. Je retrouve dans la voiture d'à côté un coureur déjà croisé sur le Nivolet et sur le GR73 mais cette fois-ci je cours aussi. A peine le temps de s'échauffer et de prendre une photo des kikoureuses que c'est déjà l'heure du départ.

    Ligne de départ: il y a un truc qui cloche: je suis tout devant, c'est la première fois que ça m'arrive. Là, il y a une erreur dans le casting mais personne veut se mettre devant moi. En plus, c'est la pression, les hommes sont montés plus hauts pour nous encourager et nous photographier, c'est pire que le festival de Cannes (Nono, va falloir nous prévoir des robes de soirée en buff kikourou ). Bon, va falloir assurer, faire comme si j'avais l'habitude de partir devant. Ca va, ça commence par du bitume. On court quelques minutes et on attaque la montée: 1000m+ sur 7 kms, je sens qu'on va se marrer. J'appuie sur mes bâtons en rythme sur Elvis Presley, je prends le tempo du rock à six temps (pour le ski de fond c'est la valse à 4 temps) mais là, une douleur sous le pied commence à poindre et à grandir. J'ai trop serré mon strap à la cheville et il m'explose l'aponévrose. Je profite d'un joli rocher recouvert de mousse pour défaire tout ça, libérer mon pied et mettre la chevillère ligastrap à la place ...Ah ça fait du bien...Et c'est reparti, ça monte, ça monte puis on arrive sur une petite portion de bitume avant de s'attaquer à la montée dans les alpages. Je croise Lolarun qui joue les supportrices aujourd'hui, Mme Paspeur et Mme Petitjean qui randonnent et s'étonnent de voir que je ne parle pas quand je cours Tu m'étonnes, faut que j'économise mon énergie surtout que je commence à bien sentir mes mollets. Je me fais doubler par le 1er homme puis le 2e, le 3e, le 4e, c'est pas possible, ils sont modifiés génétiquement ces mecs, ils sont croisés avec des chamois pour courir sur ces montées...Premier ravitaillement bien agréable avec un gentil bambin qui me propose tellement poliment un sucre que je ne peux que l'accepter...

    J'attaque maintenant une monotrace boueuse avec certains rochers un peu trop hauts pour mes petites jambes. Les bâtons me servent bien pour me hisser. Le légionnaire me rattrape, je me fixe sur son tattouage pour accélerer le rythme mais il court trop vite pour moi. Les kikoureurs me doublent avec toujours une parole d'encouragement, un mot gentil qui font du bien. Je commence alors la montée en S dans le pierrier. Je prends mon rythme de croisière et je monte et monte et monte encore avec le pic en ligne de mire. Le paysage, la vue sont maginifiques. Mon cerveau commence à débrancher et je me plonge dans des réflexions esthétiques. La vue sur la mer de nuages me rappelle un tableau de Caspar Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages. Etsi les romantiques étaient en réalité des traileurs. Les rêveries du promeneur solitaire  sont finalement parmi les premiers comptes rendusEt si les traileurs faisaient parti des romantiques: Rousseau, l'ancêtre des kikoureurs???Aie, mon cerveau déraille, il est temps que j'arrive en haut. Je m'arrête pour photographier la mer de nuages et je me fais doubler par le Castor qui fait un bout de montée    avec moi avant de rejoindre le Pic. Il me reste 500 m et là problème: je ne trouve pas le chemin. Je ne sais plus où poser les pieds ????J'attends qu'un coureur me double pour suivre ces pas. Arrivée là haut, je suis rejointe par le rapace et paspeur. Denise nous attend là haut et nous a préparé des sucres recouverts de chartreuse...Non, ce ne serait pas prudent sinon je risque de faire les lapiaz sur le ventre. 

    C'est le moment d'attaquer la descente et là le cauchemar commence. C'est l'horreur ces lapiaz. Je flippe pour ma cheville et je maudis les deux qui m'ont convaincu de venir au pic en me disant : "non, tu verras, y a juste 200m techniques". J'en connais qui vont rentrer à Lyon en courant C'est la galère, je vais encore moins vite qu'en montée. Mes pieds descendent malgré moi, je glisse, je dérape, je ne maîtrise plus rien du tout et je chute trois fois ...Heureusement, le sac à dos amortir la chute...C'est confortable un coussin d'eau. Mais je décide de jouer la prudence, je le sens pas ce coup là. J'ai pas envie de me retrouver immobiliser 2 semaines de nouveau. Je développe une technique de descente mains-fesses digne du castor...heureusement, les photographes ne sont pas montés jusque là. 200m tecnhiques, tu parles...Ca continue dans la boue: mais quand est-ce que je vais courir moi? Je croise le Dingo dans la descente boueuse. La boue a remplacé les pierres du lapiaz. C'est parti pour l'enveloppement de boue ...p***** ça glisse dans le coin...je découvre l'intérêt des bâtons en terrasse. Ma cheville a enflé et les lacets me font mal. Je préferais la montée, c'était moins douloureux   

    Arrivée au ravitaillement, je croise un ange gardien: un gentil secouriste qui me bombarde de froid...Hmmm ça fait du bien...je retrouve Petitjean pas dans son assiette et on fait un bout de chemin ensemble. C'est bien, vu notre différence de gabarit, si je me refais une cheville qui pourra me descendre sur son dos On alterne marche et course puis ça redescend et je me refais à marcher. Petitjean descend plus vite, le Dingo aussi et je les perds de vue. Je prends mon temps dans la descente boueuse vu que mes pieds ont tendance à partir un peu contre ma volonté dans des endroits où je voulais pas du tout qu'ils aillent. Tout à coup, je me retrouve face à un tronc...ça y est , je me suis paumée...mais non, c'est bien le chemin, il faut l'enjamber et continuer. J'ai oublié mon chrono, je n'ai aucune idée depuis combien de temps je suis partie. Enfin, je retrouve raideur 69 qui prend des photos en fin de descente...l'endroit idéal pour assister à un joli spectacle de chutes...Je continue mon chemin et je profite de cette jolie balade en sous-bois. N'oublions les sages paroles du bouddha: "il n'y pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin". Je me le répète mais en attendant je rêve d'enlever ma chaussure dont les lacets me scient de plus en plus le pied...Enfin, je vois le camping, yes, j'arrive mais en même temps, la balade est déjà presque finie, j'étais bien dans le sous bois moi. Bibiche est remonté pour prendre des photos et fait un bout de chemin avec moi. Et enfin, ça y est, une dernière portion de bitume et c'est l'arrivée avec les encouragements des kikous déjà arrivés. Ah ça fait du bien quand ça s'arrête mais en même temps, une petite pointe de regret...C'est déjà fini mais j'ai encore des images plein les yeux et plein la tête. Un petit verre de coca et après un pur moment de délice: un massage des pieds par une réflexologue (Béné, c'était une super idée d'avoir prévu ça à l'arrivée). C'est divin, ça fait un bien d'être allongé dans le transat et de se faire masser, ah  je plane

     Mais ça ne s'arrête pas là. Remise des récompenses avec des kikous sur le podium, un banquet de gaulois et après un verre au café du village, retour à la maison vers 21h. 

    Bilan: encore un super week-end. Merci à Béné et à tous les bénévoles qui ont rendu possible et très agréable cette magnifique course très dure mais très belle.

Merci aux kikous présents pour les encouragements, la bonne humeur. 

Et merci à Paspeur et Mme Paspeur pour leur cadeau: une huile de massage de récupération qui m'a été bien utile aujourd'hui pour réussir à descendre mes marches.  

 

 

23 commentaires

Commentaire de béné38 posté le 02-06-2008 à 22:28:00

Bravo Sarah, je ne savais pas que tu étais partie avec la cheville en vrac. Eh oui la descente, c'est aussi de la technique.
Bien contente de t'avoir revue aussi.

Commentaire de Jerome_I posté le 02-06-2008 à 22:46:00

Cool sarah pour ton récit et ta course. Bonne récup maintenant. Si autour du mont blanc tu parles trop je te fais courir en montée ou te faire boire un verre de chartreuse ;-)

A bientot

Jérome

Commentaire de vial posté le 02-06-2008 à 22:59:00

bravo Sarah
Je viens de découvrir que tu écris aussi bien que tu parles
Et qu'est que tu parles!!!!
michel

Commentaire de nicnic38 posté le 02-06-2008 à 23:08:00

dur dur la vie d'une kikoureuse... ;-)

je me suis bien marré en lisant ton CR...

content d'avoir fait ta connaissance

a+

Commentaire de L'Castor Junior posté le 02-06-2008 à 23:16:00

Bon, il ne faisait pas un temps à mettre un Pétrarque dehors, mais on s'est bien amusés quand même ;-))
Merci pour tout ce weekend, depuis le taxi jusqu'à la bonne humeur permanente. Ca fait un bien fou !!!
Bisous

Commentaire de Khanardô posté le 02-06-2008 à 23:43:00

Merci Sarah pour ce récit, plein d'optimisme et de bonne humeur.
Il est vrai que ça "colle" avec le personnage !

A une prochaine fois, et si tu cours avec le PetitJean, je devrais pas être bien loin !

Biz

Commentaire de Davidou le minou posté le 02-06-2008 à 23:58:00

Bravo pour ta course. Courir un trail avec une entorse, et après une nuit avec plein de Kikoureurs : tu mettais pas toutes les chances de ton côté ;-)

Récit sympa à lire. Mais tu parles pas d'un soi disante rumeur... qu'on aimerait bien connaitre :D

Commentaire de titifb posté le 03-06-2008 à 07:40:00

"C'est le moment d'attaquer la descente et là le cauchemar commence. C'est l'horreur ces lapiaz. Je flippe pour ma cheville et je maudis les deux qui m'ont convaincu de venir au pic en me disant : "non, tu verras, y a juste 200m techniques".
T'inquiète pas Yayoun je vois bien de quoi tu parles...on m'a dit pareil l'an dernier et...oups ! Descendez on vous d'mande...
Bravo pour ta course et merci pour ce cr très sympa à lire, au plaisir !

Commentaire de laurent05 posté le 03-06-2008 à 08:36:00

bravo sarah pour ta course
merci pour ce beau récit un vrai plaisir à lire
bonne récup et bonne préparation pour le mont blanc
bises laurent

Commentaire de Françoise 84 posté le 03-06-2008 à 11:51:00

Bravo à toi (à nous tous d'ailleurs!!)!! Je suis contente d'avoir fait ta connaissance... à renouveler!

Commentaire de Lolarun posté le 03-06-2008 à 12:26:00

génial ce récit!! j'adore!! encore, encore! sont fous ceux qui veulent te faire taire!! ; )) aurais bien aimé moi qu'on puisse parler un peu plus .. tennis ou autre!! à la prochaine, très bentôt j'espère,

lola

Commentaire de eric74 posté le 03-06-2008 à 13:29:00

bravo j'adore ton récit .... on a l'impression d'en être un acteur

Commentaire de paspeur posté le 03-06-2008 à 14:00:00

super le récit, mais je ne suis pas sur d'avoir fait le même parcours, pas vu la montée, pas vu la descente.
Je t'ai bien vu vers le pic, mais je ne t'ai pas entendu, il devait y avoir une erreur dans le casting.
Denis

Commentaire de blob posté le 03-06-2008 à 14:39:00

content de vous avoir croisé de nouveau, toi, ta bonne humeur et tes éclats de rire

à +

Commentaire de samontetro posté le 03-06-2008 à 18:02:00

Belle course Yayoun! J'ai été rassuré de te voir aussi bavarde à l'arrivée qu'à la pasta ;-).
Merci pour toute la bonne humeur que tu as apporté avec toi au pic et soigne bien ta cheville! Promis, si tu reviens l'an prochain, je mets de la moquette sur le Lapiaz! Rien que pour toi !

Commentaire de le_kéké posté le 04-06-2008 à 13:41:00

Bravo Yayoun, merci pour ce récit très sympa et très bien écrit, j'ai adoré. Content d'avoir fait ta connaissance, vivement la prochaine course kkikouresque et ton prochain CR.

A+

Philippe

Commentaire de Pascaline posté le 04-06-2008 à 18:08:00

j'ai fait la connaissance d'un petit rayon de soleil venue du sud, petite brune au teint halé, pleine de pep's et d'énergie.. bravo pour ta course finie au courage, garde ton joli sourire et ta joie de vivre...au plaisir de te revoir sur une autre course

Commentaire de Pascaline posté le 04-06-2008 à 20:48:00

ce week end , j'ai rencontré un petit rayon de soleil, petite brunette au teint halé pleine de pep's et d'énergie, bravo pour ta course finie au courage, garde ton beau sourire et ta joie de vivre c'est communicatif...à bientôt

Commentaire de taz28 posté le 05-06-2008 à 10:58:00

Tu as certainement marqué les esprits par ta bonne humeur et ton sourire, là est le principal !!

Merci pour ce super récit, qui doit bien te correspondre...

Au plaisir de te croiser un jour !!!

Taz

Commentaire de micromouc posté le 05-06-2008 à 19:25:00

je pese t avoir reconnu;
je vien de me joindre a vous, je sui le jeune ki kour aec le "legionnaire kom tu di"
j espere ke ta cheville ira mie pour le marathon du mt blanc..
bon courage

Commentaire de LtBlueb posté le 05-06-2008 à 22:32:00

content d'avoir fait ta connaissance : quel bonheur ce sourire permanent !

merci pour ton récit bien agréable à lire !

Commentaire de bibiche posté le 05-06-2008 à 22:54:00


c'est de la faute au castor
sinon merci pour le récit sympa
dur de trouver des fautes lol

Commentaire de raideur69 posté le 10-06-2008 à 11:33:00

Avé Sarah!!content d'avoir mis un visage sur ton pseudo.
Bravo!!pour ton parcours qui n'ai pas vraiment facile.
Soigne toi bien,important.
Il me semble que Pti'Jean ta demandé pourquoi tu ne parlais pas??HUMMM c'est vrai,que lui parle pour deux ahahha.
Mais toi il me semble que tu te réservais? NON? SI? car au bar tu étais un vrai moulin à parole,pire qu'une MG42 pour les connaisseurs,pétard du débite ahahhahahha au moins avec toi en voiture il est pas question de "roupiller"ahahahah
Bise et encore bravo

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