Récit de la course : Raid ESC Chambéry 2008, par Lolo38

L'auteur : Lolo38

La course : Raid ESC Chambéry

Date : 20/1/2008

Lieu : La Feclaz (Savoie)

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Distance : 33km

Objectif : Pas d'objectif

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L'équipe LISKER au raid hiver ESC 2008

C’est à 10h00 que les 40 équipes partent pour environ 15km de raquettes enchaînées par 22km de skating suivi par une épreuve de tir à la carabine et terminée par 5km de raquettes.

Dès le départ, raquettes aux pieds, l’équipe colle aux premières équipes, le départ est rapide, trop rapide et tout le monde dans ce raid expert est dans le coup. L’arrivée sur la 1ère balise est chaotique, les équipes sortent de la forêt par tous les côtés et dans cette petite clairière, la bousculade fait perdre quelques places à l’équipe, de plus que la seule solution pour prendre le chemin de la 2nde balise est un couloir creusé par les équipes de tête au milieu des arbres dans une poudreuse lourde et sur une pente très raide.

Le chemin est tracé, un peu trop d’ailleurs car la neige tassée par toutes les raquettes des concurrents a transformé la voie en une tranchée de 40cms de haut et à peine plus de large.
Les chutes ne sont pas rares, courir avec de larges raquettes dans un petit couloir, c’est technique, très technique…

A la sortie de la forêt, l’équipe n’est plus attenante de la tête de course mais rien est joué… Une longue descente amène les concurrents sur la 2nde balise. Laurent court bille en tête et l’une de ses raquettes s’accroche sur la neige et tel un croche-pied le catapulte vers l’avant, il n’a pas le choix, c’est parti pour une belle chute… Vieux réflexe de son passif de judoka, il rentre la tête pour faire une roulade… Avec la vitesse et la bonne pente, il ne touche quasiment pas le sol et après ce petit salto avant se réceptionne lourdement mais sans que rien ne l’empêche de continuer sur sa lancée… Sauf peut-être Arnaud qui perd une de ses raquettes quelques mètres plus loin.

Il faut remonter sur La Feclaz maintenant…

Les deux compères arrivent à proximité de la ligne de départ qui est aussi le point de départ de la séance de skating… 22kms… Laurent, entraîné mais manquant cruellement de technique (5 sorties, c’est juste pour apprendre), appréhende ce moment précis du raid ou il ne faudra pas se déconcentrer et limiter la casse.

L’arrivée sur le parcours de skating, raquettes aux pieds, se fait en croisant l’équipe de tête… Ceux-là même skis aux pieds et glissant avec une facilité déconcertante…

Après un rapide changement de matériels, l’équipe part à la découverte de ce circuit de 5,5kms à faire 4 fois … La 1ère moitié est une descente… La 2ème moitié, logiquement, est une longue montée.

L’équipe se lance, il n’y a pas d’orientation, pas d’erreur possible sur le parcours et donc d’espérer compenser la différence technique de niveau avec les autres équipes. Voilà ce que doivent ressentir les concurrents lorsqu’une de nos équipes les double sur des VTT.

Les équipes passent, peu se font dépasser mais Laurent serre les dents et garde Arnaud en ligne de mire et se concentre tant bien que mal sur sa glisse.

D’ailleurs, un concurrent tout schuss double Laurent en plein schuss également, la différence de vitesse est  telle que le concurrent ne se prive pas de lui indiquer ironiquement: « Je suis mieux farter que toi… » 

22 kilomètres plus tard, le plus dur est fait, l’équipe arrive sur le pas de tirs où attendent les carabines à plombs et les 5 cibles que chaque concurrent doit atteindre… La difficulté, il n’y a que 12 plombs par équipe et un tour de pénalité pour chaque cible manquée.

Arnaud, frais, marque le sans faute et abat toutes ses cibles avec 5 plombs… Laurent, parfait à l’entraînement pré-course n’est à ce moment là plus très lucide et n’atteint que 4 cibles et cela avec 7 plombs.

L’équipe se lance donc dans un court tour de pénalités et part mettre les raquettes pour l’épreuve finale d’orientation sur 5kms.

Arnaud a rongé son frein durant l’épreuve de skating, Laurent croit en ses dernières ressources et sans même avoir pu jeter un œil sur la carte, suit Arnaud lancé à plein régime à la recherche de la première des trois balises de ce dernier parcours.

Les équipes sont disséminées ça et là, une équipe suit le team comme son ombre, peu inspiré par le parcours et confiant dans l’orientation qu’Arnaud semble maîtriser comme un pro. Après avoir pris la 1ère balise, ces deux équipes foncent sur la dernière balise du parcours … Un choix stratégique ? Oui, l’idée est de pouvoir couper dans la forêt directement sur la ligne d’arrivée après avoir récupéré la balise n°2.

Au vu des concurrents que les deux équipes croisent, ce choix n’a pas l’air d’être unanime. Après avoir pris cette balise, les deux équipes s’enfoncent dans la forêt…

Entre les deux équipes, l’entraide n’est que temporaire. La tension est palpable et chaque équipe n’espère qu’une chose ; lâcher l’autre et pourvu qu’en plus, elle se trompe.

Les trois balises pointées, reste la remontée sur La Feclaz, au milieu de cette forêt sans repère et éloignés des chemins, Arnaud et Laurent se lancent droit devant, boudant les traces fraîches, preuves d’un chemin déjà emprunté, pariant sur leur chance et croyant en la confiance en soi qu’affiche Arnaud sur cette orientation.
Soudain, l’autre équipe décide d’abandonner nos raideurs pour tenter leur chance sur un autre chemin. Le doute ne s’installe pas, Arnaud accélère pendant que les 2 autres concurrents disparaissent dans la forêt.

A la sortie de la lisière de la forêt, apparaît… La 3e balise… Le choix tactique était-il si bon ? Ce n’est pas le moment de cogiter, les autres équipes filent également  sur la ligne d’arrivée et se posent sûrement moins de questions.

La fatigue se fait de plus en plus ressentir, l’équipe coupe par-ci, par-là, en essayant tant bien que mal de conserver un chemin rectiligne.
Cela ne plaît d’ailleurs pas à un habitant qui voyant l’équipe passée dans son jardin leur demande nerveusement s’ils ne préféraient pas passer par son séjour.
Laurent s’excuse tout en s’éloignant rapidement, il est vrai qu’avec la neige et l’absence de clôture, l’erreur était facile.
Il reste quelques encablures à parcourir, la fin se fait sentir et requinque nos raideurs qui courent avec leur dernière force jusque l’arrivée… Et justement à l’opposé de leur position, l’autre équipe qui les avait suivis apparaît.

Un petit sprint final, juste pour l’honneur et le team Lisker bat l’autre équipe pour quatre petites secondes.

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