Récit de la course : Trail du Ventoux - 22 km 2008, par yayoun

L'auteur : yayoun

La course : Trail du Ventoux - 22 km

Date : 23/3/2008

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 3151 vues

Distance : 22km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Le récit

Alors voici mon premier récit, celui du trail du Ventoux. Inscrite depuis deux mois, je l'attendais impatiemment. Le samedi, départ de Lyon en 14h et c'est parti pour trois heures de voiture. A 17h30, après quelques erreurs d'aiguillage, nous voici arrivés au salon nature où je retire mon dossard avec un t-shirt évidemment de nouveau trop grand pour mon petit gabarit. Tant pis, ça fait un autre heureux. Clin d'oeil Petit passage devant le stand salomon: le matin, je viens de m'acheter ma première paire de salomon: les xa pro 3D en bleu et là surprise, je trouve toute la collection textile assortie à mes chaussures qui me tend les bras. Que pouvais-je faire d'autre que d'acheter un petit débardeur, pas découragée par le froid hivernal de ce we de Pâques. Petite discussion sur le parcours: la température au sommet est de -11°C. Et ben, c'est pas demain que j'essaierai mon nouveau débardeur. Fin du salon nature, on réembarque dans la voiture direction le domaine de Bélézy où nous avons réservé un bungalow. Je vais retirer les clés: premier petit panneau sympa: nous sommes priés de garder nos habits. Et oui, le camp proposé aux coureurs est un camp de nudiste qui acceptera gentiment des moldus habillés en ce we de course.
Arrivée au bungalow: super surprise: c'est génial et en plus le circuit passe juste à côté. C'est la première fois que je dors à 50m du départ ce qui se révèlera très pratique le lendemain en me permettant d'éviter la sempiternelle queue aux toilettes en utilisant directement les miennes, le grand luxe je vous dis.
Il est temps de passer aux choses sérieuses et de s'attaquer aux pates histoire de recharger les batteries. Deux assiettes devraient suffire puis direction le lit, demain le réveil sonne à 6h.
Dimanche six heures: dur, dur de se lever avec cette éternelle question qui me vient à l'esprit les dimanches de course: mais pourquoi commence-t-elle si tôt?
Petit déjeuner de champion et c'est le moment de préparer la tenue, remplir le camel, vérifier les ravitos, mettre les chaussures, le dossard et direction la ligne de départ.
On retrouve alors une bonne vingtaine de kikoureurs pour une photo de groupe en hommage à Lolo. Françoise 84 me donne ma photo à accrocher à mon camel. Un kikou me l'accroche sur mon camel et on va bientôt commencer. On se dirige vers la ligne d'arrivée. Dernier bisou d'encouragement et il est temps pour mon fervent supporter d'aller se placer pour me prendre en photo au départ. On discute, la pression commence à monter, minute de silence en hommage à Laurence et c'est parti. Un dernier signe à mon chéri et ça y est, je pars pour 21km et 1200 m de dénivelé positif. On commence par une première boucle dans les vignes, le terrain est roulant, je me sens bien, les jambes vont bien, il fait beau c'est le pied. On repasse par le camp puis de nouveau on se retrouve dans les vignes: le géant de Provence se dresse devant nous. Au soleil, je meurs de chaud.Je discute avec des traileurs, je profite. La vraie course commence avec l'ascension. Bedoin s'éloigne, le géant se rapproche et à la 45 min ça y est, ça commence à marcher. La montée débute mais le terrain reste roulant. On passe ensuite par les demoiselles coiffées où mon super supporter m'attend pour me prendre en photo. le temps de prendre la pose, d'échanger quelques mots et c'est reparti. Je suis épatée par le paysage.  On repart pour de la montée. Le terrain se fait plus technique, beaucoup plus glissant aussi. Cela me vaut de faire quelques figures qui rapportent des points dans le patinage artistique.Je m'étonne moi même de ma capacité à sauter les troncs d'arbres. Mais après ce court moment commence la vraie course: 8 km de montée dans les pierriers. 8km qui me prendront pratiquement deux heures. Au début,  je trouve ça marrant. Tout le monde marche, on croirait plus à une randonnée qu'une course. Ensuite, je commence à trouver le temps long, je remets ma musique sur les oreilles et me concentre. Au bout de deux km, je crois que c'est terminé. Erreur, le chemin plat et roulant ne fera que 200m et c'est reparti dans les éboulis. Alors que Pétrarque nourrira des pensées beaucoup plus philosophiques lors de son ascension du mont Ventoux, les seules questions qui me traversent alors l'esprit sont: qu'est-ce que je fous là? Quand est-ce que ça descend? Ca serait plus facile de marcher avec des talons aiguilles que sur ces pierres? Mais je continue à monter en me répétant aussi que chaque pas me rapproche de la descente. Enfin, au bout de deux heures 10 de course, j'arrive au premier ravitaillement, persuadée qu'il s'agit du 15e km et là gros coup au moral, on m'annonce que non seulement, je ne suis qu'au 10e mais qu'en plus il me reste encore 5km de montée. Je commence à me dire qu'à ce rythme là, je vais me payer le luxe d'un sprint à l'arrivée avec le premier du 42. Et je continue à monter, ma tête est vide. je me concentre sur les pulsations de la musique, tête baissée, mains dans le dos, je monte. Je suis contente de voir que j'avance quand même et que j'en laisse pas mal derrière moi. Dans la montée, je commence à rencontrer la neige, le vent en pleine face. Je trouve un gabarit plus gros que le mien et le suit pour me protéger du vent. J'avoue que là je commence à en avoir marre et en même temps, une fois que j'aurai terminé cette montée, je le regretterai. C'est tout le paradoxe de ce sport: souffrir et adorer ça. Enfin, je vois mon chéri qui m'attend à 100m du ravitaillement et alors là, ça me fait vraiment plaisir mais alors super plaisir RireRireRire Il court quelques mètres avec moi, m'apporte la boisson, c'est un ange. Merci!!! Mais aussi cela signifie qu'il me reste six km et que de la descente. Je lui donne rdv dans quarante min à l'arrivée et ça y est je repars, j'ai des ailes. Je suis ravie de courir enfin, mes mollets se décontractent. Tout à coup, un coureur surgit comme une fusée de nulle part. Je viens d'être dépassée par le premier. J'essaie de le suivre un peu dans la descente pour étudier sa technique, impossible ce gars est croisé avec un cabri pour descendre comme ça. Bon je continue, ça fait cinq km que je descends, j'en suis à 3h 20 de course, mes appuis se font moins stables, mes abdos se font sentir, une douleur au genou se réveille mais je veux finir. Je passe le ravitaillement, il ne me reste normalement que 2 km. Ca y est, j'ai la gnaque, je ne sens plus mes jambes mais je cours, je cours et je cours longtemps. Je ne vois pas arriver cette fichue ligne d'arrivée, je ne comprends pas mes temps. En réalité, il restait encore 4km et demie. Quelques petites bosses sur la fin achèvent d'exploser mes jambes et enfin je reconnais l'entrée du camp. Je sais que l'arrivée est proche alors même si j'ai souffert sur ce trail, je profite de ces dernières minutes car je sais que ce sera bientôt la fin et que finalement, je me suis éclatée. Enfin, je vois le dernier virage et la ligne d'arrivée. Le traileur avec qui j'ai terminé les deux derniers km a la galanterie de me laisser passer la ligne d'arrivée en premier. Et enfin, je m'appuie sur mon super supporter qui heureusement est là pour me supporter au premier sens du terme. Mes jambes n'ont plus trop de force.
Bilan: 3h55 min de course, j'arrive 16e sénior feminine sur 32 ce qui n'est pas si mal et surtout j'apprendrais qu'en réalité, le parcours faisait 26km et 1400 de dénivelé positif. La fin interminable s'explique.
Petit paella pour reprendre des forces et on profite du soleil sur la pelouse.
Ce fut une course géniale, un grand moment de partage. Un grand bravo aux organisateurs et bénévoles qui ont proposé de très bons ravitaillement où on trouvait aussi bien du sucre, du chocolat que des crakers et du jambon. Je garderai un très bon souvenir de la course. C'est l'une des plus dures que j'ai faites au niveau technique mais les paysages sont magnifiques et celui que l'on a en haut de la montée vont vraiment le coup. la souffrance éprouvée pour le voir le rend peut être même plus beau. Et surtout, plus la course est dure, plus le sentiment de fierté à l'arrivée est fort et bon.

11 commentaires

Commentaire de defi franck posté le 26-03-2008 à 20:21:00

très beau récit ne manque juste que quelques photos @+++++++

Commentaire de Khanardô posté le 26-03-2008 à 20:47:00

C'est vrai, ça, il a raison Franck, elles sont où toutes ces photos qu'il a prise le Loupi ?
;-)))

Merci pour le récit, et bravo, c'était vraiment une course très difficile !

Alain

Commentaire de millénium posté le 26-03-2008 à 22:11:00

bravo pour ce récit...et ta course !
A jeudi ...à l'entrainement , bises

Commentaire de kikidrome posté le 26-03-2008 à 22:41:00

Bravo pour la course et le récit, on s'est pas mal croisée dans la montée... je te fais passer deux ou trois photos demain !

Commentaire de Françoise 84 posté le 27-03-2008 à 12:26:00

Bravo à toi!! Allez, l'année prochaine (s'il fait beau!!), tu vas le titiller ce sommet!!

Commentaire de seapen posté le 27-03-2008 à 17:09:00

Course passionnante, récit passionnant. C'est normal car vécu et écrit par une kikouroute passionnée. saluts sportifs.

Commentaire de Fimbur posté le 28-03-2008 à 11:31:00

Salut Yayoun,

chapeau tu l'as fais !
Et oui, ton cr reflète bien tous les états de cogitation en course.

A bientôt,
Fimburt

Commentaire de laurent05 posté le 28-03-2008 à 14:45:00

bravo sarah pour ta course
bonne récup
a+
laurent

Commentaire de McFly posté le 30-03-2008 à 22:35:00

Bravo pour ton récit et ta course, tu retranscris bien les émotions de la course, ces doutes, ces douleurs, et ça joie à l'arrivée.

Commentaire de speedyzaza posté le 31-03-2008 à 17:06:00

Sacrée Yayoun tu fais ton cr sans parler de tes vieux parents kikoureurs eux aussi qui ont souffert sur le parcours au moins autant que toi. Alors corrige moi vite ça , nous qui t'avons éduquée à la course à pied et élevée au sporténine!!!!Corrige c'est un ordre !!!! ta kikoumaman adorée

Commentaire de bibiche posté le 20-05-2008 à 22:50:00

salut miss

merci pour le récit
j'espère le faire l'an prochain
tu as bien lancée ta saison
continue à te faire plaisir et ça viendra
au fait c'est qui pétrarque ? :p

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